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Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Domaine

Section : Section 400 - Sciences sociales

Dates :
Responsables :

Programme

Communications par affiches

Session d'affiches

  • De la virginité à la défloration, un secret bien gardé. De l’usage des preuves médico-légales dans les causes de viols du district judiciaire de Québec, 1800-1899
    Jade Cabana (Université Laval)

    Au Québec, les corps policiers enregistrent en moyenne 15 agressions sexuelles par jour, de celles-ci, 83% des victimes seront de sexe féminin et 68% seront mineurs. Considérée comme l’infraction contre la personne la moins signalée, le viol reste encore aujourd'hui un sujet tabou au sein de la société québécoise. À ce titre, la situation actuelle n’est que peu différente de celle du XIXe siècle, alors que peu de femmes emmenèrent leurs agresseurs devant la justice. Souvent décrite comme une « accusation facile à porter, difficile à prouver et encore beaucoup plus difficile à repousser », le viol est, au début XIXe siècle, un crime principalement basé sur des preuves circonstancielles et morales. Une sortie tardive, une propension à l’alcool ou des mœurs trop légères sont ainsi plus pesantes dans la balance que des ecchymoses et des saignements. Le corps, aujourd’hui si facilement dénudé, est alors fortement lié à la sphère privée et semble réticent à devenir témoin de ces actes criminels.

    Mais quelle est la place de ce corps dans les causes de viol au XIXe siècle? Cette affiche scientifique se propose de retracer l’utilisation et l'évolution des preuves médico-légales dans les causes de viol, de l’agression au palais de justice en passant par l’examen médical, et ce, grâce à des sources d'époque. Le corps devient ici objet d’étude historique dans cette histoire corporelle de la justice criminelle.

  • Le consentement oral : une modalité efficace et éthique de recueil du consentement des participants à une recherche en sciences sociales relative à la médecine
    Chantal BOUFFARD (UdeS - Université de Sherbrooke), Claire-Marie Legendre (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dans le cadre d’une recherche ethnographique nécessitant l’observation des interactions entre des médecins et leurs patient(e)s, nous avons été confrontés à des divergences concernant les décisions des comités d’éthique de la recherche (CERs) de différents établissements, en regard de l’autorisation de recueillir des consentements oraux. Un refus et deux approbations pour le même projet nous ont amenés à réfléchir sur la pertinence du consentement oral lors de recherches qualitatives en milieu hospitalier. ??Méthodologie: Analyse de la littérature et comparaison des résultats avec les données empiriques. Résultats : Les processus d’évaluation des CERs ne sont pas toujours adaptés aux stratégies des recherches qualitatives. Même s’il est d’usage d’informer les participant(e) des risques et des inconvénients d’une recherche et de s’assurer de leur volonté de participer en leur faisant signer un formulaire de consentement, cela n’est pas toujours réalisable sur le terrain. D’ailleurs, le consentement écrit ne garantit pas que les participant(e)s seront suffisamment informés. Par conséquent, le nouvel Énoncé de Politique des Trois Conseils soutient que les chercheurs qui utilisent une méthodologie qualitative peuvent recourir au consentement oral. Conclusion : Le consentement oral est une modalité efficace et éthique d’obtenir un consentement à la recherche.

Communications orales

Les enjeux de la production et du transfert des savoirs

  • Les projets de recherche en partenariat en sciences humaines et sociales : une analyse « investissements/bénéfices »
    François CHAGNON (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mathieu-Joel Gervais (UQAM - Université du Québec à Montréal), Préscilla LABELLE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Un écart persiste entre la production de connaissances issues des sciences humaines et sociales et leur utilisation (Trocmé et al., 2011). Afin de combler cet écart, les projets de recherche en partenariat sont de plus en plus valorisés (CRSH, 2011). Cependant, on comprend encore mal les déterminants, les processus ainsi que les retombées associés à la mise en place de tels projets. Un échantillon de N = 35 projets de recherche en partenariat a été examiné au sein des 13 domaines du FRQ-SC. Pour chacun des projets retenus, le chercheur responsable et un partenaire associé ont participé à une entrevue individuelle. Les résultats montrent que les projets de recherche en partenariat posent l’exigence d’investissements supplémentaires au niveau: (1) des bailleurs de fonds (financement et valorisation du partenariat); (2) des chercheurs et des partenaires (ressources et habiletés); (3) des relations entre chercheurs et partenaires (continuité et structuration, langage et cadres de référence communs, respect et confiance mutuels); (4) des connaissances produites (délais de production adéquats). En contrepartie, ces projets entraîneraient des bénéfices spécifiques, relatifs à la qualité des connaissances produites et des services rendus à la population, au développement de nouveaux champs d’expertises, à la valorisation des savoirs d’expériences, à l’augmentation de la crédibilité et de l’influence des acteurs, ainsi qu’au développement de la capacité réflexive des acteurs.

  • La place des connaissances scientifiques dans les représentations sociales des dirigeants politiques québécois
    Johanna-Maud Egoroff (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Une équipe de trois étudiants et d’une professeure, mène actuellement une étude sur les représentations sociales de l'élite politique québécoise en matière d'environnement et de développement durable. Cette étude est menée auprès d'environ 80 élus québécois. Nous tentons notamment de vérifier les trois hypothèses suivantes : 1 - l'environnement est devenu un enjeu politique objectif, 2 - l’environnement ne s’inscrit toujours pas comme noyau organisateur des représentations sociales, et 3 - les représentations sociales de l'élite politique à ce chapitre sont plus diversifiées que celles de l'élite économique (suite à une recherche antérieure, Gendron 2001).

    En utilisant les résultats que nous allons obtenir (nous sommes en train d’analyser les entrevues avec le logiciel Atlas-ti), je propose d’analyser la place des connaissances scientifiques dans les discours des dirigeants de l’élite politique, en lien avec notre question de recherche. Les savoirs scientifiques sont-ils importants dans les discours des dirigeants? Sont-ils au courant des avancés de la recherche en matière d’environnement et de développement durable? Utilisent-ils ces savoirs dans leurs discours? Dans leurs politiques? Nous pourrons alors voir si la recherche scientifique a une place dans les discours des dirigeants, et si oui quelle place elle prend (simple actualisation des connaissances, utilisation dans la mise en place des politiques, renforcement des différentes convictions et politiques etc.).

  • Nanotechnologies et société : le débat national en France et le dialogue social
    Louise Bernier (UdeS - Université de Sherbrooke), Charles-Etienne Daniel (UdeS - Université de Sherbrooke), Georges-A. Legault (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Du 15 octobre 2009 au 25 février 2010 la France a organisé un débat public national sur les nanotechnologies. L’instance du Débat public en France a été instaurée afin d’assurer un dialogue social sur des enjeux spécifiques soulevés par le développement des nanotechnologies. Que nous apprend cette expérience unique sur le dialogue social sur les enjeux économiques, environnementaux, éthiques, légaux et sociaux liés au développement des nanotechnologies? Une analyse documentaire des textes déposés pour cadrer le débat par les acteurs sociaux impliqués, à partir de la grille d’analyse d’impacts et d’acceptabilité développée par le groupe de recherche interne3ls de l’Université de Sherbrooke, permettra de comprendre trois enjeux fondamentaux du dialogue social en matière de développement technologique. 1. Comment les acteurs posent-ils les problèmes rattachés au développement technologique dans notre société. 2. Quelles évaluations font-ils des nanotechnologies et de leur impact et en quoi ces évaluations fondent-elles leur jugement d’acceptabilité ou de non-acceptabilité. 3. Les réponses apportées par les acteurs proposent-elles des solutions innovantes dans la régulation légale des nanotechnologies?

  • Nanomédecine : développements et enjeux
    Vanessa Chenel (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-Sol Poirier (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le terme « nano », signifiant nain en latin, caractérise les technologies permettant la manipulation et les opérations de contrôle de la matière à l’échelle atomique. Le développement des nanotechnologies se fait aujourd’hui à un rythme effréné et touche une foule de domaines, de l’ingénierie des matériaux à l’alimentation, en passant par l’électronique et l’informatique. De ces sphères d’applications, ce sont celles reliées de près ou de loin aux soins de santé qui cumulent le plus grand nombre
    d’applications actuellement sur le marché ainsi qu’au stade de recherche et développement. La nanomédecine peut être décrite comme étant la concrétisation des technologies nano, appliquées au développement de traitements, d’outils de diagnostique ou de prévention. Bien que les solutions découlant des nanotechnologies et appliquées à la médecine soient fort prometteuses, il est nécessaire de considérer tous les impacts résultant de la mise en marché de tels produits ainsi que les
    éléments influençant leur acceptation. Pour cette raison, il convient de se pencher davantage sur les enjeux non seulement scientifiques, mais démocratiques de la nanomédecine.

  • Réflexions sur le modèle d'innovation de la triple hélice : la place des actions concertées dans le secteur des sciences de la vie du Grand Montréal
    Marjolaine Adam (ÉTS - École de technologie supérieure)

    Le sujet de la recherche doctorale porte sur les nouvelles organisations et sur les logiques d’actions entre les universités, les entreprises et l’État dans le secteur des sciences de la vie dans la zone métropolitaine du Grand Montréal. La question principale de l’étude s’articule donc autour du modèle d’application de la « triple hélice » (Leydesdorff, L.et Etzkowitz, H., 2009). Elle fait l’analyse les actions concertées (ou non) entre les acteurs dans ce secteur sur le territoire donné. Elle souhaite comprendre leur vécu pratique au sein des relations. Une attention est accordée à l’essor des réseaux internationaux comme facteur d’influence sur le développement de l’innovation (Leydesdorff, L. et Sun, Y., 2009, Carlsson, B., 2006). Des enquêtes qualitatives ont été conduites pour atteindre les objectifs. À partir du cas vécu de 4 universités montréalaises, des entretiens semi-dirigés ont été effectués auprès d'acteurs universitaires, industriels et gouvernementaux. Les déterminants de Bartholonew (1997) ont structuré les entretiens faisant ressortir des indicateurs utiles à l'analyse des modèles relationnels. La préanalyse des données montre que les efforts de concertation sont présents, qu’il existe des organisations hybrides encourageant l’émergence de nouveaux modes de production, mais que des contraintes nuancent le jeu des relations. L'interdisciplinarité de cette recherche crée des liens novateurs entre l'étude d'un territoire et de la gestion de l'éducation.

  • Inscrire le transfert de connaissances à l’intérieur d’un projet en appréciation de la performance du système de santé : quels sont les défis?
    Marie-Josée Béchard (Direction de santé publique de Montréal), Nathalie Dubois (Direction de santé publique de Montréal)

    Le transfert de connaissances connaît un engouement certain auprès de la communauté scientifique. Les chercheurs autant que les organismes subventionnaires, les institutions ou les universités sont interpellés par ce changement de pratique.

    À la Direction de santé publique de Montréal, une expérience a été tentée afin d’intégrer le transfert de connaissances à l’intérieur d’un projet de déploiement d’un système régional d’appréciation de la performance des interventions en santé publique. Nous estimons que le transfert de connaissances constitue la clé de voûte de la réussite de ce projet dont l’objectif est d’évaluer, à l’intérieur d’un processus collaboratif avec les partenaires régionaux et locaux, les interventions en santé publique. Située dans le cadre de travaux en évaluation de la performance des organisations de santé, notre méthodologie tient aussi compte du champ du transfert de connaissances.

    L’originalité de ce projet repose sur l’importance accordée à la mobilisation des acteurs, au processus de collaboration et à la co-construction des savoirs. Nous croyons que la mise en place de stratégies en transfert de connaissances permettra de répondre à l’objectif du projet, soit la mise en place d’un travail partenarial, par l’établissement d’une solide relation de confiance entre les partenaires, d’une meilleure compréhension par les acteurs des enjeux et implications du projet ainsi qu’une mobilisation lors de l’application des résultats de la recherche.


Communications orales

Les enjeux politiques et sociaux contemporains

  • Médiation et critique sociale : dialogues autour de la reconnaissance des musulmans occidentaux
    Priscilla Fournier (Université d’Ottawa)

    Une part des écrits sur l’islam évoque une confusion des pouvoirs temporels et spirituels comme obstacle à la modernité politique. Devant ce constat, Arkoun (2007) estime que cette confusion n’est pas d’ordre théologique, mais plutôt le résultat de l’évolution historique. D’autre part, Ramadan estime qu'il est tout à fait possible d'être musulman dans un contexte laïc. En Occident, certaines des demandes de reconnaissances de la part de musulmans sont perçues comme un trop grand empiètement du religieux dans l’espace public.

    Dans Une étrange multiplicité (1999), Tully propose un nouvel accord constitutionnel, respectueux des désirs de liberté critique et du besoin d’appartenance, à partir d’une analogie avec l’œuvre du sculpteur haïda, Bill Reid. Au milieu d’un canot à l’équipage hétéroclite se trouve le médiateur dont une des tâches est de faciliter les négociations sur la reconnaissance.

    À partir de principes herméneutiques inspirés de la pensée de Gadamer, je propose la présentation et l’analyse du rôle de critique social du médiateur. Mon hypothèse suppose qu'Arkoun et Ramadan agissent comme des médiateurs et proposent chacun une pensée de la médiation. La pertinence de cette recherche repose notamment sur le fait qu’elle analyse la question de la reconnaissance des musulmans occidentaux à partir de la pensée islamique et situe les penseurs non pas comme des représentants des musulmans occidentaux, mais comme des médiateurs engagés dans le dialogue.

  • Processus et seuils de laïcisation en Algérie postcoloniale : de 1962 aux réformes de 2008
    Leïla Benhadjoudja (Université d’Ottawa)

    Certains courants considèrent que l’islam est politique (Kepel, Lewis). L’absence de laïcité dans le monde musulman est alors expliquée par le langage politique de l'islam (Lewis, 1988). Cet essentialisme recèle la confusion entre l'islam en tant que dogme religieux et en tant qu’expérience sociopolitique (Filialy-Ansary, 2002). Pourtant, s’il n'y pas d'État laïc en terres d'islam sauf en Turquie, il y a des sociétés séculaires (Roy, 2006) où la religion n’est plus un cadre normatif social (Milot, 2002). Le fait religieux a été dans plusieurs pays musulmans un appui libérateur (Ghalioun, 2000). Il sert également pour certains groupes sociaux de rempart contre la faillite du politique (Azmah, 2004). Nous nous interessons à l’Algérie comme cas de figure afin de nous interroger si l’islam politique n’est pas symptomatique d'un malaise de la modernité avant d’être en opposition à la laïcité? La laïcité est diverse: il existe des laïcités et des seuils de laïcité (Baubérot, 2004). Raisonner en ces termes permet d’affiner l’analyse et de saisir les avancées des principes laïcs, au-delà du seul principe de séparation du religieux et de l'État. Nous proposons d’identifier des seuils de laïcité, tels que conceptualisés par Baubérot, en analysant le Code la famille et les textes constitutionnels algériens depuis l’indépendance en1962. Par une approche sociohistorique, il s’agira de voir des indicateurs de laïcisation afin de cerner les avancées et les reculs du processus en Algérie.

  • Politique monétaire et justice économique
    Alexandre Brien (UdeM - Université de Montréal)

    Qu’est-ce qu’une politique monétaire juste? La réponse à cette question est, quoiqu’en disent les économistes, de nature morale. Il ne suffit pas, par exemple, de constater que la stabilité des prix à pour effet de réduire l’incertitude économique et d’augmenter l’investissement et la croissance à long terme ou d’affirmer que les enquêtes d’opinion révèlent une forte hostilité du public à l’inflation pour démontrer qu’une politique monétaire anti-inflationniste est juste. Il faut également être capable d’expliquer pourquoi la croissance du PIB, la baisse du taux de chômage ou la mise en place de conditions favorables aux échanges commerciaux favorisent le développement d’une société équitable. La thèse défendue durant la présentation sera la suivante : les arguments anti-inflationnistes couramment utilisés par les économistes (Friedman, Mishkin, Blanchard, etc.) reposent sur une conception indésirable de la propriété privée et de la justice économique. La communication est divisée en trois parties :1) présentation des principaux arguments économiques servant à justifier la poursuite, par les banques centrales, d’une inflation basse et stable 2) présentation du principal argument moral dans lequel s’enracine la thèse anti-inflationniste 3) critique, à partir du cadre théorique développé par le philosophe Thomas Nagel dans son livre « le Mythe de la propriété », des fondements moraux de l’anti-inflationnisme.

  • Les climats contrastés de la faillite : serait-ce une question de latitude?
    Michael BRAY (Gouvernement du Nouveau-Brunswick), Micheline Gleixner (Université de Moncton)

    Depuis les années 1980, une nouvelle culture de crédit, de consommation et d’endettement personnel s’est progressivement enracinée au Canada. Ce virage culturel, qui transcende les frontières nationales, incite une consommation accrue grâce au crédit à la consommation et conduit au surendettement des consommateurs ainsi qu’à son corollaire naturel, la faillite personnelle.

    La communication vise à dévoiler les résultats d’une étude épistémologique et comparative des origines législatives et des régimes d’insolvabilité et de la faillite des consommateurs dans les juridictions de common law et de droit civil, notamment les pays européens de tradition civiliste, corroborés par une étude socio-économique de la consommation du crédit, du surendettement et des faillites de consommateurs.

    Le projet de recherche vise à développer des recommandations de réformes administratives et législatives au Canada pour mieux gérer l’endettement des consommateurs à l’avenir et cherche à démontrer le besoin accru d’intensifier l’éducation financière des consommateurs et de personnaliser la procédure de faillite pour assurer la réhabilitation efficace et efficiente du consommateur insolvable. Les hypothèses de recherche impliquent également une réglementation plus stricte de l’industrie du crédit lui imputant une responsabilité partagée à l’égard de la littératie financière des consommateurs et de son rôle dans l’évaluation de leur capacité de remboursement et le traitement de leur insolvabilité.

  • Réseaux, territoires et institutions : une étude sur les rapports interorganisationnels du mouvement des cuisines collectives à Montréal
    Joana Borrero Luz (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société)

    Cet exposé vise à présenter le potentiel de l’analyse des réseaux sociaux dans les travaux sur la gouvernance à partir d’un exemple d'étude portant sur les rapports interorganisationnels du mouvement des cuisines collectives à Montréal. Les cuisines collectives sont des groupes de personnes qui se rencontrent régulièrement pour acheter et préparer de la nourriture dans le but de briser l’isolement et de mieux s’alimenter. L’idée s'est répandue dans le milieu communautaire québécois comme moyen alternatif à la charité alimentaire et s’est vite développée en mouvement autour de la création du Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ). Progressivement, le mouvement s’est centralisé et institutionnalisé et son réseau de partenaires publics et privés s'est vu amplifié. Ceci aurait provoqué des désaccords entre les cuisines collectives désirant maintenir une structure organisationnelle tournée vers les communautés locales et celles voulant consolider les partenariats provinciaux. Afin de mieux comprendre ces rapports de gouvernance et les difficultés qui y sont liées, nous proposons la question suivante: quelles sont les structures socospatiales qui sous-tendent les rapports de gouvernance entre les cuisines collectives à Montréal et leurs partenaires institutionnels? Nous explorons l’utilisation de l’analyse des réseaux sociaux comme méthode pour répondre à la question et proposons une discussion sur les forces et les faiblesses de cette approche.

  • Hybridation entre logement et hébergement dans les résidences communautaires pour aînés
    Marie-Noëlle Ducharme (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Stéphane GRENIER (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Jean PROULX (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Depuis 30 ans, le système québécois du logement social est touché par les transformations des systèmes de prise en charge des personnes vulnérables. Le logement est pressenti comme l’un des lieux privilégiés d’intervention visant l’amélioration de la santé et du bien-être. Les origines de ces changements correspondent à la volonté de trouver des alternatives aux institutions du réseau de la santé, jugées lourdes et coûteuses. Au Québec, les interfaces entre le secteur de la santé et du logement social s’en trouvent accrues et entraînent des enjeux de délimitation des cibles et des missions. On assiste donc à un déplacement des frontières qui séparaient ces deux univers. Ni logement, ni hébergement, ce sont, en quelques sortes, des hybrides.

    Notre communication vise à faire état des premiers résultats d’une recherche qui vise à documenter et analyser les processus d’hybridation entre l’univers du logement social et de l’hébergement dans le cadre d 8 projets destinés aux aînés en perte d’autonomie développés avec le programme AccèsLogis (volet 2). La communication se divisera en trois parties. La première partie présentera les objectifs et les partenariats; la seconde partie s’attardera à la méthodologie et à notre utilisation de la notion d’hybridation; la troisième partie présentera les principaux indices d’hybridation décelés, les processus et les logiques à l’œuvre ainsi que certaines contraintes et opportunités.

  • L'hybridation entre le logement et l'hébergement : un concept pour saisir les changements
    Marie-Noëlle DUCHARME (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Stéphane Grenier (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Jean PROULX (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Le système québécois du logement social est touché par les transformations des systèmes de prise en charge des personnes vulnérables. Généralement, le logement est pressenti comme l’un des lieux privilégiés d’intervention visant l’amélioration de la santé et du bien-être. Au Québec, les interfaces entre le secteur de la santé et du logement social s’en trouvent accrues et entraînent des enjeux de délimitation. On associe l’univers du logement social au statut de locataire, à l’appropriation d’un « chez-soi », tandis que l’univers de l’hébergement renvoie aux besoins de services et au statut de bénéficiaire. Les organismes d’habitation ont été nombreux à développer des pratiques d’intervention et des services visant la santé et le bien-être de leurs résidants, empiétant sur le domaine de l’hébergement. Ni logement, ni hébergement, ce sont, en quelques sortes, des hybrides. Ces formes hybrides, en dépit des problèmes intersectoriels qu’elles peuvent créer, sont porteuses d’approches novatrices que les partenaires décideurs pourraient reconnaître dans l’élaboration de leurs programmes et politiques concernant les milieux de vie substituts. La communication fera état de nos travaux sur le sujet en présentant les résultats obtenus de notre rechercher financer par les IRSC. La présentation s’attardera au concept de l’hybridation dans le secteur de l’habitation communautaire et au possibilités théoriques qu'il offre.

  • Hybridation entre logement et hébergement dans les projets d'habitation destinés aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle
    Marie-Noëlle DUCHARME (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Stéhane GRENIER (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Jean Proulx (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    De façon continue depuis 30 ans, le système québécois du logement social est touché par les transformations des systèmes de prise en charge des personnes vulnérables. Les origines de ces changements correspondent à la volonté de trouver des alternatives aux institutions du réseau de la santé, jugées lourdes et coûteuses. Ainsi, les interfaces entre le secteur de la santé et celui du logement social s’en trouvent accrues, et entraînent des enjeux de délimitation des cibles et des missions. On assiste donc à un déplacement des frontières qui séparaient jadis ces deux univers. Ni logement, ni hébergement, ce sont, en quelques sortes, des hybrides.

    Notre communication vise à faire état des premiers résultats d’une recherche en cours visant à documenter et à analyser les processus d’hybridation entre l’univers du logement social et celui de l’hébergement dans le cadre de sept projets habitation avec services destinés aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Après avoir présenté la méthodologie et notre utilisation de la notion d’hybridation, nous présenterons les principaux indices d’hybridation décelés, ainsi que les processus et les logiques d’action à l’œuvre.


Communications orales

La réponse juridique et administrative aux besoins de la société

  • Les TWAIL et l'universalité des droits de l'Homme : une vision relativiste?
    Faïza Kadri (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’universalité des droits de l’Homme, voilà une question qui ne cesse de revenir au devant de la scène politique, nationale et internationale. Malgré une Déclaration universelle des droits de l’Homme présente depuis plus de soixante ans, le dossier des droits de l’Homme, celui de la portée universelle des obligations qui en découlent demeure au centre de tourmentes, de dénonciations et d’accusations impliquant aussi bien des États que des groupes non-étatiques. Cette situation fait s’affronter deux approches antagonistes : l’universalisme et le relativisme. Et par delà ces deux camps, il y a ceux qui se veulent centristes, une voix dont les Third World Approaches to International Law («TWAIL») semblent se réclamer. Comment les penseurs d'un courant qui se veut critique, post-colonial, centré sur les besoins des peuples du Tiers-monde se positionnent-ils et analysent-ils le caractère universel des droits de l’Homme dans les combats qu’ils mènent ? Notre problématique s’articule autour des interrogations suivantes : le fait que les TWAIL et le relativisme culturel aient en partage certains de leurs objets d’études tels que la culture, l’identité et le rapport à l’« autre » les fait-il aborder la question de l’universalité des droits de l’Homme de la même façon ? Quelle légitimité accordent-ils à l'universalité actuelle? En d’autres termes, interroger le droit à la lumière de la culture et de la construction identitaire mène-t-il forcément à un raisonnement relativiste ?

  • La condition constitutionnelle des Canadiens, 1982-2010
    Jean-Claude Racine (Chercheur indépendant)

    Comment la littérature politologique relative à la réforme constitutionnelle de 1982 rend-elle compte de la condition constitutionnelle des Canadiens ? L’auteur apporte une réponse originale à cette question en proposant une typologie qui fait découler la pluralité des récits politologiques canadiens sur la réforme constitutionnelle de 1982 de la déclinaison d’un même paradigme discursif, le paradigme constitutionnaliste, en vertu duquel la constitution devient le principe explicatif premier des problèmes politiques du Canada et de leur solution pour l’avenir. Le paradigme constitutionnaliste se décline en quatre trames explicatives distinctes, comme autant de récits développés par les politologues les plus influents pour expliquer la réforme constitutionnelle de 1982 et ses conséquences. L’auteur termine cet exercice d’interprétation en constatant l’épuisement du paradigme constitutionnaliste – épuisement qu’il lie à la paralysie constitutionnelle chronique engendrée par la réforme de 1982 – et son remplacement prévisible par un paradigme successeur. Par-delà les analyses minutieuses du discours politologique canadien contemporain, c’est l’imbrication instable des questions nationales canadienne et québécoise et leur évolution possible que l’auteur, avec lucidité et sans complaisance, interroge.

    Cette réflexion coïncide avec le 30e anniversaire du rapatriement de la constitution. Elle fait l'objet d'un livre à paraître aux Presses de l'Université Laval en mars 2012.

  • Le juge québécois face aux conflits des cultures
    Harith Al-Dabbagh (UdeM - Université de Montréal)

    Le retour du religieux, l’immigration en provenance des pays du Sud et le multiculturalisme sont des phénomènes qui traversent les sociétés occidentales aujourd’hui. En vertu du droit international privé, les juges peuvent être amenés à se prononcer sur les effets de normes et d’institutions reposant sur des valeurs sensiblement éloignées de celles de la culture occidentale. Le cas de l’Islam est particulièrement intéressant car il incarne un enjeu de la diversité religieuse. L’analyse du traitement réservé par le juge occidental aux litiges familiaux se référant à des normes islamiques montre une incohérence fort marquée. La question apparaît clairement à propos de l’adoption, que le droit musulman ignore. Seule la procédure de recueil légal de l’enfant (kafala) est reconnue. Des enfants recueillis par kafala dans un pays musulman peuvent par la suite se retrouver sur le territoire canadien. A travers la jurisprudence québécoise, l’auteur propose de démontrer le malaise qu’éprouvent les juges face à une institution spécifique de nature religieuse dont l’introduction dans un ordre juridique laïque ne peut se faire qu’au prix d’une dénaturation de son régime.

  • Le traitement juridique de la mère au foyer : le droit privé et le droit social de la famille québécoise à l'aune de l'individualisme
    Dominique Barsalou (UdeM - Université de Montréal)

    Les chercheurs qui s’intéressent à la famille et au droit qui l’encadre font état de l’importance croissante de l’individualisme sans pour autant qu’il soit clair que leurs conclusions soient fondées sur une définition constante du phénomène. Nous avons voulu comprendre la dynamique mouvante de cette tendance, ses caractéristiques, son lien avec la vie des familles, des mères et du droit de la famille pour ensuite tenter de voir si et comment cette individualisation s’observait concrètement pour un sujet du droit: la mère au foyer.

    Dans une double perspective positive et sociologique, notre recherche décrit le droit qui s’applique à la mère au foyer pour ensuite le questionner à l’aide de trois indicateurs de l’individualisme. Fait original, ce questionnement est transversal en ce qu’il englobe le droit privé et le droit social de la famille.Au final, nos résultats démontrent que le droit québécois de la famille s’individualise très peu autour de la mère au foyer. L’observation de ce cas met plutôt en lumière une tendance à la diminution de mesures ou services qui la visent, la reconnaissent ou qui supportent son autonomie, tendance qui est notamment liée à la fiscalisation et à la contractualisation du droit de la famille ainsi qu’à l’octroi d’une large discrétion judiciaire.

  • L’évaluation de la performance des interventions en santé publique s’appuie-t-elle sur des systèmes de mesure adéquats?
    Nathalie DUBOIS (Direction de santé publique de Montréal), Gilles Roy (Direction de santé publique de Montréal)

    Problématique : En santé publique, nombreuses sont les interventions dites complexes. Ces interventions jonglent avec des notions telles que multidisciplinarité, intersectorialité, concertation, (co)coordination et partenariat. Reposant principalement sur une compréhension institutionnelle rationnelle et sur des informations sanitaires et de processus, l’utilisation des systèmes de mesure actuels peut-elle conduire à une appréciation juste de la performance des ces interventions ?

    Objectif : L’exposé permettra de définir la complexité des interventions en santé publique, d’inventorier les indicateurs employés pour l’évaluation de la performance et de résumer les forces et les limites des systèmes de mesure actuellement employés.

    Méthodologie : La communication s’appuie sur une recension des expériences internationales, gouvernementales et académiques en appréciation de la performance en santé publique.

    Résultats : La présentation propose une analyse critique de notre capacité à fournir une interprétation juste de la performance des interventions sur la base d’une utilisation des systèmes actuels de mesure. Elle permet aussi d’identifier les tensions reliées au recours d’une démarche évaluative intégrée, systématique et rigoureuse des interventions dans un contexte d’appréciation de la performance annuelle, globale et parcimonieuse.


Communications orales

Le rôle et la place du citoyen

  • L’articulation des politiques publiques et des politiques administratives comme facteur d’efficacité dans la mise en œuvre des politiques publiques
    Isabelle Caron (ÉNAP - École nationale d'administration publique)

    Les politiques publiques constituent un élément essentiel dans nos démocraties en fournissant une ligne d’action aux dirigeants publics ainsi qu’un ancrage pour la reddition de comptes envers les citoyens. Or, celles-ci sont souvent développées en cloison, entraînant une absence de cohérence entre elles. La littérature fait surtout référence à deux axes de cohérence : vertical (ex : inter-pays ou intergouvernemental) et horizontal (ex : intra-pays). Or, bien que ces axes de cohérence soient essentiels pour optimiser l’effet recherché par une politique publique, la mise en œuvre de celle-ci peut être entravée si les politiques administratives en place ne sont pas formulées de façon à appuyer la politique publique. Nous proposons donc un axe transversal, analysant la cohérence entre les politiques publiques et les politiques administratives. Cette communication vise à démontrer la pertinence de cet axe transversal en étudiant le cas de la Politique canadienne de sécurité nationale.

  • La variation régionale de l'idéologie politique au Canada
    Maxime Héroux-Legault (UdeM - Université de Montréal)

    Il est reconnu que les résultats électoraux au Canada varient grandement selon la région. Afin de trouver des explications à ce phénomène, il convient d’étudier comment les grandes régions du Canada se distinguent les unes des autres sur le plan politique. La présente recherche amorce cette étude sous l’angle de l’idéologie. Elle tente de déterminer en quoi l’idéologie politique diffère d’une région à l’autre du pays, identifiées comme étant les provinces de l’Atlantique, le Québec, l’Ontario, les Prairies et l’Ouest.

    Elle s’appuie sur les données du Canadian Election Study de 2008. On a recours à des questions évaluant les préférences des répondants par rapport à plusieurs enjeux politiques pour répondre à la question de recherche. On conduit en premier lieu une analyse factorielle, démarche qui permet d’extraire quelques facteurs qui affectent l’ensemble des variables étudiées. Dans le cas présent, ces facteurs sont idéologiques. Cela permet d’identifier de quelle manière les facteurs idéologiques sont associés aux opinions par rapport aux enjeux politiques. Ensuite, une analyse de variance est conduite pour vérifier si la variation entre les facteurs idéologiques sont statistiquement différents.

    L’analyse factorielle a permis d’identifier que les facteurs idéologiques ne sont pas associés aux mêmes enjeux politiques d’une région à l’autre. De plus, les analyses de variance démontrent que ces facteurs sont significativement différents en fonction de la région d’habitation.

  • Le leadership autochtone, un concept qui se discute. Les formes de la légitimation des positions de pouvoir chez les Inuit du Nunavik (20e et 21e siècles)
    Caroline Hervé (Université Laval)

    Le leadership autochtone est aujourd’hui un phénomène prégnant qui rebondit dans les discours des journalistes, des fonctionnaires, des politiciens mais également des anthropologues et des autochtones eux-mêmes. Or, lorsque l’on s’empare de cette évidence et que l’on tente de la cerner et de la définir, elle nous échappe. À tel point qu’il nous paraît difficile d’en faire une catégorie conceptuelle. Pour sortir de l’impasse et tenter de se dégager d’une quête vaine de l’authenticité du leadership, nous proposons d’aborder ce phénomène par le biais d’une analyse de la légitimation du pouvoir chez les Inuit du Nunavik. Il s’agira, dans un premier temps, d’étudier la nature des discours et des pratiques qui entourent la légitimité des figures de pouvoir au niveau local et régional et d’identifier, dans un second temps, son articulation avec les manières de dire et de faire importées dans les communautés inuit par les travailleurs provenant du Sud du Canada. Nous montrerons que la représentation d’un « bon leader » dans les communautés inuit est fortement liée à sa capacité à procurer de l’aide à son réseau social ; une façon de concevoir les positions de pouvoir qui coïncide difficilement avec les conceptions managériales du leadership.

  • Médiatisation et construction de la parole citoyenne dans le dossier du gaz de schale au Québec
    Sylvie Goupil (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En 2010 au Québec, un certain nombre de personnes s'estimant concernées par le projet d'exploration du shale par l'industrie gazière, ont pris la parole pour exprimer leur mécontentement mais surtout leur indignation devant les méthodes déployées par les entreprises et l'attitude du gouvernement du Québec dans ce dossier.

    La communication proposée a pour objet de mettre en lumière les dimensions caractérisant la parole citoyenne qui s'est alors exprimée. Il s'agit notamment d'examiner de quelle façon cette prise de parole s'est coconstruite en rapport avec le processus de médiatisation qui s'est alors effectué.

    Il s'agit d'une recherche exploratoire, basée sur des entretiens de type qualitatifs auprès d'un groupe restreint de personnes qui, n'ayant jamais au préalable été militantes d'une cause particulière, ont été directement impliquées dans le processus de prise de parole. Un certain nombre de questions orientent notre démarche; Quelles sont les motivations ayant conduit ces personnes à prendre la parole? De quelle façon perçoivent-elles le processus de médiatisation de leur prise de parole? Estiment-elles que cette prise de parole s'est transformée de par sa médiatisation jusqu'à prendre un caractère politique?

    Cette recherche vise à mieux comprendre de quelle façon l'expression des revendications citoyennes, à travers la prise de parole sur la place publique, contribue à la construction de formes nouvelles de citoyenneté.

  • Soutenir les étrangers illégaux à Montréal : ethnographie d’une association de lutte contre les expulsions de personnes sans-statut
    Adrien Jouan (UdeM - Université de Montréal)

    Les politiques d’immigration des pays occidentaux reflètent un paradoxe central de la globalisation. Tandis que la circulation des marchandises est facilitée par la mise en place d’accords d’échanges internationaux entre des économies de moins en moins nationales, la circulation de la plupart des individus est contrôlée, freinée et entravée par des politiques restrictives de contrôles des frontières. Afin de lutter contre l’immigration illégale, ces politiques instaurent non seulement une surveillance accrue au niveau des frontières mais elles renforcent également les dispositifs de contrôle et d’enfermement à l’intérieur même des territoires nationaux.

    Malgré une tradition politique ouverte à l’immigration et une situation géographique qui le préserve en partie des flux migratoires clandestins, le Canada ne semble pas échapper à cette logique de lutte contre l’immigration irrégulière. Se pose alors la question de la spécificité des politiques canadiennes en la matière : comment le Canada traite-t-il les migrations et les migrants échappant au contrôle de l’État ? Dans la perspective d’un projet comparatif entre la France, le Canada et les États-Unis, cette communication propose, à partir d’une ethnographie du soutien aux étrangers illégaux au sein d’une association montréalaise, un premier éclairage sur cette question.

  • Dimensions sociales, culturelles, historiques et économiques dans les décisions en matière de traitement des déchets ménagers : étude de cas en France et en Espagne
    Arnaud Morange (Université de Caen), Cloé VALLETTE (Université de Caen)

    Qu’est-ce qui préside aux choix des modes de traitement des déchets domestiques ? Selon quels jeux d'acteurs les décisions en la matière sont-elles prises ? Les préoccupations sanitaires et environnementales, portées de plus en plus par les citoyens sont-elles intégrées aux processus de décision pour ce qui relève des choix techniques qui engagent pour de nombreuses années (incinération, compost, méthanisation…) ? La démocratie participative est-elle mobilisée pour intégrer les populations et les associations dans les processus décisionnels ? Ces questions sont au centre d’une étude menée par le Pôle Risques (MRSH/CNRS, Université de Caen), financée par l’ADEME-France) et menée au sein de plusieurs territoires européens. Cette recherche, à dominante sociologique et anthropologique, avait pour objectif de saisir la complexité des interactions entre les acteurs impliqués dans la mise en décision politique. Elle analyse de manière qualitative ce qui détermine les choix en matière de traitement des déchets dans son ancrage territorial associant des aspects sociaux, culturels, historiques, économiques et écologiques. Cette étude comparative s’est appuyée sur l’observation de territoires très différentes : Caen-la-Mer, Marseille-Fos, Madrid et Séville. La communication proposée a pour objectif d’en présenter les résultats principaux, en insistant sur la dimension locale et culturelle de la question, ouvrant ainsi au dialogue avec les manières d’agir au Canada.

  • L’ "Indien" comme sujet politique : représentations autochtones et luttes de sens dans le discours politique au Mexique et en Équateur
    Dominik Marchand (Université d’Ottawa)

    Cette recherche porte sur la politisation (mise en sens/mise en scène) de mouvements autochtones au Mexique et en Équateur entre 1990 et 2005 dans un esprit comparatif. La problématique du « renouveau indien » posée comme une donne importante dans la littérature est interrogée, non comme un objet d’exception ou de conjonctures historiques, mais plutôt comme un ensemble de pratiques d’énonciation qui révèlent quelque chose sur la création de positions de sujet politique. Cette étude vise une compréhension plus profonde des processus par lesquels des acteurs sociaux marginalisés établissent une voix légitime dans le champ politique, concurrente au discours de l’ordre hégémonique, et, plus largement, des luttes de sens qui sous-tendent la vie politique en Amérique latine.
    Pour se faire, on a analysé et mis en dialogue des discours de deux organisations autochtones, l’EZLN et la Conaie, et des discours présidentiels. Le choix de cette méthode de recherche provient de l’approche théorique élaborée avec Alain Touraine, Yvon Le Bot et Ernesto Laclau; ce cadre permet de penser la multiplicité des subjectivités en opposition à un ordre qui se donne comme objectif ainsi que la possibilité de déplacer les frontières du politique autour de points nodaux (Laclau, 2006). En fait, tout au long de la recherche, pratique et théorie ont été considérées de pair dans le but de tirer des conclusions empiriques, mais également de contribuer au développement de la théorie politique contemporaine.