Informations générales
Événement : 80e Congrès de l’Acfas
Type : Domaine
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Centré sur des observations, des analyses, des questionnements, des défis et des perspectivies portant sur les milieux de vie, l'aménagement et l'appropriation de l'espace, le domaine 405 regroupe six grands groupes de présentations qui abordent une variété de thématiques. Qu'il s'agisse du grand théme de la participation citoyenne, à celui portant sur les actions tenant compte du dévelopement durable; qu'il s'agisse du groupe de travail sur l'urbanité, l'aménagment et les enjeux touchant la question du transport, ou encore du groupe de travail portant sur les initiatives locales de revitalisation au Nord ou au Sud; qu'il s'agisse enfin du thème de l'agriculture urbaine et de la sécurité alimentaire ou encore celui portant sur l'immigration, les communautés ethniques et les enjeux culturels, autant de présentations qui font le point sur des projets de recherche importants, pertinents et révélateurs de savoirs en émergence.
Dates :- Andrée De Serres (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
- François Racine (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Priscilla Ananian (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Agriculture urbaine, sécurité alimentaire et question agraire
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Les pratiques sociales innovatrices en agriculture et en agroforesterie : compte-rendu d'une recherche exploratoireRichard Lair (Cégep de Victoriaville)
Les pratiques sociales innovatrices dans le milieu agricole et agroforestier sont très peu connues. Que ce soit les circuits courts, les coopératives de solidarité ou de nouvelles pratiques qui tentent de s'inscrire dans les visées de la multifonctionnalité, peu de recherches ont été entreprises au Québec dans le but de mieux les connaître. C'est face à ce constat que le Centre d'innovation sociale en agriculture a entrepris en 2010-2011 une recherche multi-cas traitant de ces innovations qui pourraient offrir une réponse partielle aux multiples problèmes vécus dans le monde agricole, particulièrement celui de la relève. Les résultats de cette recherche exploratoire mettent en évidence les principaux facteurs de réussite et d'échec afin de savoir si les cas étudiés offriraient un potentiel de transférabilité intéressant. Les quatre cas étudiés se trouvent dans les domaines de la production maraîchère biologique et de la cueillette de produits forestiers non ligneux.
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Crise du café et bouleversements agricoles dans le Mont Elgon : un enjeu dans la redéfinition des relations ville-campagneAwa Rivet (Université de Toulouse)
Comprendre le temps de la caféiculture, de sa sublimation, des multiples forces extérieures et intérieures qui ont conduit à son déclin, voilà une entrée fastidieuse et non moins obligatoire pour faire le point sur ce qui a amené dans certaines montagnes d'Afrique et principalement dans le Mont Elgon à s'engager dans de nouveaux processus agricoles. Des processus qui ont accompagné un nouveau jeu d'acteurs se déployant autrement sur l'espace. Le développement du maraîchage, s’inscrit dans ce contexte. Le Mont Elgon, à la frontière Ougando-kenyane, est le lieu de profonds bouleversements agricoles qui ne ferment pas cependant la porte à la culture du café, mais où le maraîchage gagne largement ses gallons de culture dominante. Son essor et sa diffusion sur les différents marchés et à différentes échelles mettent en relation villes et campagnes, entre la montagne agricole et les villes autour; créant ainsi de nouvelles territorialités. Pour ce travail, l'observation directe est la méthodologie utilisée avec des enquêtes de terrain. Cela nous permet une lecture des paysages du Mont Elgon, des marques imprimées sur le territoire par leurs pratiques, et qui fournissent une lecture nouvelle dans les relations ville-campagne. 5 mois de travail de terrain, dont un mois en cours actuellement aideront à apporter déjà des réponses à cette problématique sur les relations ville-campagne dans le Mont Elgon.
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L'agriculture sous pression : la crise du modèle agricole québécois. Quel avenir?Lyne Nantel (Université Laval)
En 2008, la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ) publiait son rapport faisant état de la situation agroalimentaire au Québec. Le mandat de la CAAAQ consistait entre autres à proposer une série de recommandations devant servir à orienter la future loi-cadre qui guidera les assises de la politique bioalimentaire du gouvernement provincial d’ici 2030. La tenue de la Commission, l’apparition de regroupements d’agriculteurs et producteurs extérieurs à l’Union des producteurs agricoles (UPA), les conditions précaires de nombreux agriculteurs et éleveurs sont des indices qui témoignent de la crise du modèle agricole québécois. Quel avenir doit-on espérer pour l’agriculture et le secteur agroalimentaire au Québec ? Pour y répondre, il faut d’abord dresser un portrait des enjeux sociaux, politiques, économiques et environnementaux entourant la question agricole. En identifiant les facteurs qui ont conduit à mettre notre agriculture sous pression causant la crise du modèle agricole, qui a marqué le développement de nos campagnes québécoises depuis les années 1950, nous aurons un angle de lecture pour analyser les recommandations de la CAAAQ ainsi que les propositions des groupes d’agriculteurs, de citoyens et d’acteurs des divers secteurs agroalimentaires. Au regard de ces propositions, nous dégagerons quelles sont les perspectives actuelles et d’avenir afin de parvenir à une réelle réforme structurelle du modèle agricole québécois.
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Les premiers tests sur le DDT dans l’Armée canadienne, 1944-1945Yves Tremblay (Ministère de la Défense nationale)
Le DDT est utilisé depuis la Seconde Guerre mondiale. Britanniques, Américains et Canadiens, dans l’ordre, ont auparavant effectué des tests afin de déterminer l’efficacité du produit et les meilleures méthodes d’application. Alors qu’au début on envisageait la lutte contre le typhus, c’est la malaria et les moustiques qui devinrent rapidement la priorité, ce qui a affecté les méthodes d’évaluation. Du moment où l’efficacité de l’insecticide a été prouvée, et ce fut rapide, la nature des tests a été conditionnée par les contraintes d’utilisation. Compte tenu des exigences militaires (mouvement des troupes en plein air par tous les temps), les modalités de fixation de l’insecticide revêtaient une grande importance. La persistance du produit était cruciale, la facilité d’emploi aussi, ainsi que la possibilité de répéter le traitement. Toutes ces considérations font que l’imprégnation des uniformes fut souvent testée, notamment la persistance après les lessives périodiques en buanderie mobile. Nous analyserons ici les tests conduits sur les épidermes des soldats et leurs uniformes à partir principalement des archives du ministère de la Défense. Notre objectif est de montrer que le souci utilitaire déterminait le type de tests, de sorte que l’on n’obtenait de réponses qu’aux questions posées. La santé des soldats et les effets sur la faune ou la flore étaient des considérations secondaires, si elles l’étaient.
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Les déserts alimentaires : enquête sur trois arrondissements montréalaisDario Enriquez (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
La répartition inégale des ressources alimentaires dans un territoire est une réalité qui affecte plusieurs espaces en milieu urbain. Notre communication portera sur les « désert alimentaires » (food-desert), une réalité présente dans plusieurs quartiers vulnérables à Montréal provoquée par l'absence de surfaces de vente de produits alimentaires suffisantes pour satisfaire les besoins des résidents, absence motivée d'ailleurs par les faibles revenus de ceux-ci et par le manque d'attraction qu'ils exercent sur les commerces privés. L'analyse de la situation de trois arrondissements de la ville de Montréal -Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Sud-Ouest et La Salle- nous permettra de montrer qu'il y a une sorte de « désertification alimentaire » sur ces territoires. En même temps, nous montrerons l'existence de plusieurs organismes qui travaillent sur la sécurité alimentaire. Ces organismes réalisent des initiatives communautaires ou d'économie sociale visant à réduire, voire à surmonter les effets de la désertification alimentaire. Nous décrirons de façon détaillée les ressources mobilisées par ces organisations, dont certaines relèvent du marché et d'autres de l'activité solidaire. Nous analyserons ce problème de façon plus approfondie à l'aide de l'étude du cas de l'Accorderie de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.
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L’agriculture urbaine comme solution durable au réaménagement des friches industrielles : l’étude du marché T’Pays à Schoelcher, en MartiniqueGeneviève Gignac (CREDP - Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne)
Problématique / objectifs
La recherche visait à étudier une initiative d'agriculture urbaine qui se déroule sur une friche industrielle à Schoelcher, en Martinique, dans un contexte d'urbanisation, de dépendance économique et de changements climatiques. Une attention particulière est portée à un projet de marché-potager urbain informel (le marché T'Pays) situé sur une ancienne carrière de sable et un dépotoir, afin d'évaluer sa contribution à la création d'un milieu de vie résilient.
Méthodologie
Le chercheur a effectué des entrevues semi-dirigées avec les acteurs principaux du marché T'Pays. Il a également réalisé une enquête par questionnaire avec les clients afin de déterminer l’impact de l’initiative d’agriculture urbaine sur leur milieu de vie et de connaître leurs motivations en tant que consommateurs.
Résultats
La recherche a permis de conclure que l’agriculture urbaine est viable sur les friches industrielles comme potentiel de développement d’une ville nourricière et inclusive. Souvent portée par une vision idéaliste et alternative de la ville par un groupe de citoyens, elle permet de reconnecter la communauté, la terre et l’alimentation. Une initiative de marché-potager permet d’accroître la résilience du milieu de vie sur les plans environnemental et social. Elle fait toutefois face à de nombreux défis, comme les risques de contamination, l’appropriation de l’espace, la rentabilité et la compétition pour d’autres usages du site.
Ethnicité, immigration et enjeux culturels
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La culture comme moteur de développement territorial durable : un nouveau paradigme pour l'action publique?Virginie Proulx (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Depuis longtemps, l’art et la culture servent les sociétés. Parfois en y laissant un patrimoine grandiose, parfois en amusant le peuple, d’autres fois, plus récentes, en attirant le tourisme, en donnant une image de marque à une ville et parfois aussi, en instruisant, en cultivant les gens. Pour les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs qui ont investi en culture, l’histoire leur aura montré que c’est ce qui permet aux sociétés de s’épanouir, de développer leur créativité, de se distinguer et de transmettre leur savoir. On réalise de plus en plus concrètement à quel point elle contribue au développement des grandes villes: Barcelone et Paris en ont fait leur force. Mais la culture peut-elle être un moteur de développement pour les plus petites villes régionales? Et si oui, quelles sont les différentes façons d’investir en culture pour que cette dernière contribue au développement de façon durable? Nous questionnerons à ce sujet les différents types de culture (de masse, institutionnalisée et underground), le fait de miser sur la production artistique ou la diffusion, la commercialisation de la culture, et donc les choix d'investissements publics et leurs impacts sur le développement local aujourd’hui. Ces résultats proviennent d’une thèse de doctorat qui s'est intéressée aux représentations sociales de la culture comme moteur de développement territorial durable, dont le terrain de recherche s'est effectué à Rimouski.
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L’établissement et l’intégration des immigrants d’origine chinoise à Brossard : une petite Chine située en banlieue montréalaiseDominique Lambert (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Depuis quatre décennies, une communauté chinoise est venue s’établir et a évolué à l’intérieur des limites de la municipalité de Brossard. Ce qui constitue la particularité du phénomène est le fait qu’il s’agit d’une communauté bien distincte, issue d’une première génération d’immigrants et qu’elle est localisée à l’intérieur d’un espace situé en banlieue montréalaise. Nous analyserons le cas de la communauté chinoise de Brossard en essayant de répondre à la question suivante : par ses caractéristiques, en quoi la municipalité de Brossard a pu réunir les facteurs qui ont pu constituer un pôle attractif auprès de la population immigrante chinoise? Nous posons l’hypothèse que la municipalité de Brossard a développé une approche innovatrice qui lui a permis de mettre en place les attributs permettant de rejoindre la volonté de la communauté d’immigrants chinois d’améliorer leurs conditions de vie. Ces attributs concernent le marché foncier, les infrastructures présentes ainsi que les services spécialisés offerts. Un réseau de contacts ainsi que la promotion locale aura permis à ces immigrants chinois de prendre connaissance de l’existence de cette municipalité et de s’y établir. Deux concepts nous aideront à analyser les résultats de notre enquête : Le la cohésion sociale et la convergence culturelle. La recherche s’inscrit dans la rédaction d’un mémoire de maîtrise en géographie sociale où trois échelles géographiques interagissent : le local, le régional et le global.
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Les nouvelles dynamiques de territorialisation du fait ethnique à Montréal : le Petit Maghreb, un îlot ethnique en devenir?Marion Lejeune (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dans le cadre des logiques métropolitaines de structuration de l’espace urbain montréalais, notre recherche s’intéresse aux mutations du marquage ethnique des communautés ethnoculturelles qui y ont lieu. Leur visibilité au sein de l’espace urbain opère à des échelles désormais plus restreintes, quand le quartier ethnique comme lieu d’identification et de sociabilité communautaire voit ses fonctions traditionnelles amoindries.
Notre recherche porte plus particulièrement sur la concentration de commerces maghrébins sur la rue Jean-Talon Est, désignée sous l’appellation de « Petit Maghreb ». Nous avons cherché à comprendre si il était fait un usage du Petit Maghreb par les primo-arrivants d’origine maghrébine qui le fréquentent comme d’un lieu qui par le biais des pratiques qu’ils y déploient et des représentations qui en découlent traduisaient l’expression de leur identité ethnique à Montréal. Pour saisir les rapports de l’individu au lieu par la prise en compte des représentations, nous avons choisi de suivre une démarche méthodologique qualitative, par le biais d’entrevues semi-directives. Nos résultats montrent que le Petit Maghreb se propose comme un lieu de rassemblement et un lieu de rencontre pour ces immigrants montréalais d'origine maghrébine. Il est aussi un environnement familier qui fonctionne comme un lieu de ressourcement identitaire et qui contribue à la stabilité identitaire des primo-arrivants qui le fréquentent.
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Immigrantes algériennes en quête de bien-être résidentiel à Montréal : l'unicité d'une inscription territoriale!Hind Bouzenoune (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Nous proposons une réflexion sur l’immigration provenant des pays majoritairement musulmans au Canada. Ainsi, nous portons un intérêt particulier au vécu urbain des immigrantes algériennes établies à Montréal et cherchons à comprendre, à travers l’analyse des relations que celles-ci entretiennent avec leur environnement, comment, ces femmes, construisent-elles leur monde (constructions territoriales) et quels sens, celles-ci attribuent à ce dernier?
Au cœur de cette recherche figure le lieu de culte relatif à cette population d’immigrants, autrement dit « la mosquée » qui peut détenir un rôle prépondérant dans la constitution, à Montréal, de territorialités singulières chez les immigrantes algériennes, principalement celles qui accordent une importance, plus ou moins significative, à la dimension religieuse constituant une partie de leur identité. Ainsi, nous postulons que dans leur quête quotidienne de bien-être, des immigrantes algériennes développent des stratégies d’appropriation de leur environnement résidentiel et parviennent à construire un monde qui leur permet de vivre en conformité avec les normes régissant la vie urbaine à Montréal d’une part, et qui favorise la préservation voire l’épanouissement de composantes marquantes de leur identités originelles d’autre part, d’où la cristallisation d’inscriptions territoriales qui leur seraient spécifiques.
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La migration mexicaine à Montréal : vers une étude exploratoire de l'espace transnational Mexique-MontréalMauricio Aranzazu (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les émigrants mexicains en Amérique du Nord s’étaient dirigés presque exclusivement vers les États-Unis (Papail, 2004) donnant lieu à une communauté transnationale reconnue pour sa contribution au développement des communautés d’origine des immigrants (Faret, 2003). Dès les années 1990, cette migration a commencé à se diversifier, donnant lieu à un flux migratoire dirigé vers le Canada, et ce comme conséquence de l’Accord de libre-échange nord-américain ALENA (Massey, 2011).
Bien que l’immigration mexicaine au Canada soit beaucoup moins importante en quantité qu’elle ne l’est aux États-Unis, elle s’est accrue considérablement ces dernières années (Mueller, 2005). Comme elle est récente, les formes que prend l'intégration des mexicains en terre canadienne sont peu connues, ce qui motive notre recherche qui essaie de répondre aux deux questions suivantes : 1) quelles sont les pratiques d'association et d’intégration du groupe de Mexicains résidants dans la région de Montréal? 2) Quels sont leurs rapports avec leur communauté d’origine?
L'étude montre que les Mexicains résidant à Montréal développent une culture entrepreneuriale qui met en œuvre de nouveaux modèles d'organisation orientés vers l’appui à leurs communautés d’origine. Cependant, cette culture entrepreneuriale semble dépendre du type d’immigrant (le fait d'être réfugié, entrepreneur, etc.) que de son origine ethnique. Notre analyse interroge les notions d’espace transnational et de communauté transnationale.
Initiatives locales et régionales en contexte de revitalisation au Nord et au Sud
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Un retour inattendu de la croissance démographique au Bas-Saint-Laurent : que se passe-t-il donc dans ses MRC?Véronique DUMOUCHEL (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Dominique Morin (Université Laval)
La décroissance démographique du Bas-Saint-Laurent devait finir par s’observer dans toutes ses MRC à la fin des années 1990. Ce constat pouvait suggérer aux plus pessimistes que la région était entrée dans un processus où l’attractivité de ses villes ne suffisait plus à compenser un dépeuplement rural. Pourtant, depuis 2008-2009, le Bas-Saint-Laurent est de retour sur la liste des régions dont la population est en croissance. Nous proposons d’analyser, en regards des plus récentes données disponibles, comment l’évolution démographique inattendue de la région se présente à l’échelle de ses MRC depuis 2001. La première partie de cette analyse dressera un portrait comparatif de la participation des MRC, de leur principale ville et de leurs autres municipalités à une dynamique de croissance métropolitaine caractérisée à partir des données sur l’évolution de la population, du parc résidentiel et des déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Une deuxième partie présentera ensuite comment les migrations internes et externes à la région se distribuent entre ses MRC qui n’exercent pas la même attraction sur des migrants de divers âges et provenances. Enfin, l’analyse se terminera par une analyse des différences observables dans l’accroissement naturel et le vieillissement démographique de ces MRC. La conclusion s’ouvrira sur une discussion de la signification de cette nouvelle dynamique de croissance pour le développement des différentes MRC de la région.
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Initiative locale et leadership : le Forum Économique de Verdun à Montréal comme cas de leadership non inclusifMahjouba Akartit (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La communication présentera les résultats d’une année d’observation participante et de recherche documentaire sur une initiative locale de développement.
Entamée dans le contexte des années 1980-90 au Québec, le Forum Économique de Verdun nous permet d’analyser un aspectspécifiqueconcernant le type de leadership et sa capacité d’inclure l’ensemble des organisations sociales du territoire. Ce cas montre que le type de leadership détermine le succès, l’orientation et la durée du processus de développement amorcé par une initiative locale. L’hypothèse développée ici est que la façon dont se construit le leadership est en relation avec la capacité institutionnelle des initiatives locales. Cette capacité est liée au type de coalition d’acteurs qui soutient le leadership. Plus les coalitions sont larges et inclusives, plus les initiatives locales sont capables de créer un milieu socialement créatif.
L’étude de ce cas s’inscrit dans le cadre du projet de recherche «Économie sociale et inclusion territoriale : le cas de Montréal » dirigé par Juan-Luis Klein et financé par le CRSH. Au carrefour de l’approche des régimes urbains, de celle de l’action collective et de celle de la régulation, cette recherche vise à analyser l’effet des initiatives lancées par des acteurs locaux en ce qui concerne la capacité des collectivités locales d’infléchir les tendances structurelles qui provoquent leur dévitalisation et d’améliorer ainsi les conditions de vie et de travail de leur population.
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Fort-de-France, ville en revitalisation ou en processus de gentrification? La réception sociale du projet de la Pointe Simon chez les habitants du quartier Bô KannalKévin Dépault (CREDP - Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne)
Conséquence de la mutation de l’industrie manufacturière et des délocalisations vers d’autres pays, les friches industrielles foisonnent aujourd'hui dans les villes de l'Occident. Souvent situées dans des quartiers centraux, ces terrains ou bâtiments où l’activité économique a cessée possèdent pourtant une valeur foncière certaine. Plusieurs villes, depuis les 30 dernières années, ont adopté des politiques de revitalisation des quartiers affectés afin de leur donner un second souffle.
Fort-de-France, en Martinique, effectue depuis près de dix ans, une opération de revitalisation de son centre-ville. Le projet de la Pointe Simon, un centre d'affaires et phase clé de celle-ci, est en construction depuis trois ans. Contesté par l'opposition et certains groupes de citoyens, le projet va quand même de l'avant. Le projet de recherche, en se basant sur un échantillon de 50 résidents du quartier Bô Kannal, quartier populaire adjacent au projet, visait à mesurer la réception sociale du projet dans la communauté, à travers un questionnaire de 45 questions.
Les conclusions de l'étude sont inquiétantes pour la durabilité de l'urbanisme à Fort-de-France, la vaste majorité des répondants étant contre le projet et ne voyant aucune utilité pour les habitants du quartier. Visant à alimenter la réflexion liée à l'objectif de l'urbanisme, l'étude conclut que l'aménagement en cours à Fort-de-France délaisse totalement la population locale et risque à moyen terme de gentrifier le centre-ville.
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La mise en œuvre d’une politique de mobilité durable en Algérie : réalité et enjeuxRéda Said Amarouchéne (Aucune institution d'attache), Laouar DOUNIA (UBMA - Université BADJI MOKHTAR de Annaba)
Les villes algériennes ont connus ces dernières décennies une croissance multisectorielle (économique, démographique, spatiale….), qui a fait accroitre par voie de conséquence les besoins en matière de mobilité urbaine des citadins. Le taux de motorisation a augmenté considérablement ,dû essentiellement l’amélioration relatif du revenu moyen des foyers ainsi qu’aux facilités de financement mis à disposition par les banques pour l’acquisition d’un véhicule.
Ce phénomène d’accroissement des moyens de transports que subissent ces villes là a provoqué : dérégulation, congestion urbaine, perte de temps et surtout pollution de l’air. Devant la gravité de ce phénomène et de ces conséquences, les autorités se sont vues dans l’obligation d’instaurer et de mettre en œuvre des politiques de planification des transports dans l’optique d’une durabilité et de réduction de la pollution. Matérialisé sous plusieurs projets : Métro, tramway, dispositif de mesures de la qualité de l’air et taxation sur véhicules neufs.
Notre travail se veut une interprétation de l’évolution de la mobilité et de l’analyse des politiques des transports conditionné par les outils mis en œuvre, en vue d’évaluer le bilan obtenu par ces politiques surtout en ce qui concerne les politiques de mobilité durable et leurs concrétisation, sur les principales villes Algériennes et surtout sur la ville d’Annaba , Afin de mieux en apprécier la pertinence .
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Précarité urbaine et changements dans la ville : quels impacts sur la ville de Douala à l’heure de la ville durable?Antoine Noubouwo (Chercheur indépendant)
Au cours des dernières décennies, la ville de Douala a fait face à une série
d'événements climatiques « extrêmes ». On peut penser notamment aux
vastes périodes d’inondations dans les quartiers précaires, à l’épidémie du choléra
de 2005 dans les quartiers périphériques. Malgré plusieurs initiatives
de la part de l’État et les bailleurs de fonds qui tentent d’améliorer les
indicateurs globaux de santé, tels que l’accès à l’eau potable et
l’amélioration du cadre de vie des populations, il existe encore des disparités
socio-économiques sur l’état de santé des populations. Ainsi, avec le temps,
des groupes sociaux s’individualisent et se stigmatisent. Considérés plus en
difficultés que les autres vis-à-vis des stratégies de survie mises en place, leurs
situations sont décrites à travers trois concepts que sont : « précarité »,
« pauvreté » et « vulnérabilité ». Ce travail, basé sur une étude qualitative menée
auprès des habitants de la ville de Douala, expose les différents impacts de la
variabilité du concept de précarité, ainsi que les stratégies d'adaptation
privilégiées. L’objectif est d’appréhender la question de la vulnérabilité
sous l’angle des changements dans la ville. Il cherche à connaître les
stratégies d’adaptation mises en place par les populations face aux changements
climatiques. L’hypothèse est que : face aux changements climatiques, les
habitants de la ville de Douala se réfèrent aux pratiques informelles comme
stratégies d’adaptations.
La durabilité du développement sous différents visages et persectives
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Gestion de l’environnement et aménagement de l’espace lagunaire : les enseignements de l’histoire à travers l’exemple des lagunes du Languedoc au Moyen ÂgeLucie Galano (Université Montpellier Sud de France)
L’environnement est au centre des préoccupations actuelles. L’espace lagunaire pose, en ce sens, un réel problème : cet espace fragile et instable était dévalorisé depuis le XVIe siècle. Pourtant, il était perçu autrement au Moyen âge. Les hommes l’envisageaient en fonction de ses avantages pour les sociétés humaines, par l’exploitation de ses ressources, de la pêche et du sel, et des possibilités d’échanges offertes par sa navigabilité, améliorant la communication entre les populations locales et méditerranéennes, favorisant le développement du commerce. Cependant, cet espace fragile est sensible aux changements climatiques. S’est présentée alors la volonté des hommes de s’y inscrire durablement par des aménagements notables. Pour assurer les communications entre les villes, l’entretien des canaux était l’objet de soins particuliers. L’entretien des graus, assurant la circulation de l’eau entre l’étang et la mer, était aussi l’une des principales préoccupations des hommes. Tous ces aménagements peuvent être étudiés par le biais d’archives, présentant cette volonté de maintien de l’écosystème, mis à mal de nos jours. En effet, les crises de dystrophie des eaux des étangs languedociens sont récurrentes. L’écosystème est menacé par des aménagements favorisant le tourisme sur l’exploitation raisonnée du milieu. Ainsi, je montrerai, à partir des documents médiévaux, comment le comportement des hommes, confrontés à ce milieu, a évolué au cours des siècles.
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Aux sources de l'(in)acceptabilité sociale énergétique québécoise : survol historiqueHélène Saint-Jacques (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Bien que n’étant pas un phénomène récent, les démonstrations d’oppositions à différents projets énergétiques au Québec se sont multipliées depuis une dizaine d’années. L’accueil local des projets peut rapidement se transformer en lieu de conflits, comme l’ont démontré l’échec ou l’opposition à plusieurs projets récents (Suroît, La Romaine, gaz de schiste, éolien). L’énergie revêt au Québec un caractère polysémique qui se caractérise par un constant processus de rupture/réconciliation entre la population et le gouvernement (Saint-Jacques, 2011), processus qui mérite d’être approfondi car pour l’heure, le décalage constaté menace la réalisation des projets énergétiques. C’est d’ailleurs pourquoi de plus en plus d’acteurs institutionnels et d’entreprises situent l’acceptabilité sociale comme une « condition » à remplir.
Cette communication revisite plusieurs moments-clés de l'histoire de l'électricité au Québec afin de cerner la manière dont les liens entre la population, propriétaire de l'entreprise, et le gouvernement, mandataire de ces services et ressources, ont pu donner naissance et attiser les sources d'opposition face aux activités énergétiques. Nous postulons que le rôle politique et économique joué par Hydro-Québec, et indirectement les ressources naturelles énergétiques, oblige à continuellement rompre avec le pacte social qui caractérise l'usage des ressources énergétiques au Québec. Les dynamiques d'(in)acceptabilité sociale tire leurs sources de ce processus.
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L’assainissement écologique dans un contexte développé nordique : implications pour les professionnels de l’aménagementPierre-Luc Beaudry (UdeM - Université de Montréal), Anne MARCHAND (UdeM - Université de Montréal)
Les systèmes conventionnels d’assainissement des eaux usées domestiques posent problème dans les pays développés. Ils entrainent la diminution de la qualité et de la quantité d’eau potable, la détérioration des sols et augmentent la pollution des réseaux hydriques. L’Assainissement Écologique (AE) tente de renverser cette situation en adoptant une approche alternative écosystémique. Vu le caractère émergent de l’approche, sa conception demeure toutefois méconnue des professionnels de l’aménagement tels que les architectes et designers. De plus, malgré la versatilité de l’approche, la littérature sur celle-ci et son application pour le contexte particulier des résidences isolées nordiques aux prises avec la même situation reste limitée et peu appliquée. Afin d’améliorer l’assainissement des eaux usées domestiques dans ces résidences de façon écologique, cette recherche a fait l’exploration et l’analyse de systèmes d’assainissement, à travers une revue exhaustive de la littérature pour sélectionner les plus adéquats à répondre au contexte. En vue d’informer les professionnels de l’aménagement, les résultats sont présentés de façon originale dans un scénario d’aménagement type utilisant un langage graphique et textuel. Complémentaire à la présentation de 2011, cet exposé met l’emphase sur la communication des résultats, les conclusions de recherche, les questionnements qu’elles apportent sur l’approche et les répercussions possibles sur la pratique de l’aménagement.
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Cycle des matières et aménagement urbainLeila Marie Farah (Ryerson University)
De nombreux chercheurs se sont penchés sur l’analyse des villes et la
morphologie urbaine et leurs travaux ont permis une compréhension plus
approfondie du développement des tissus urbains à travers l’étude du tracé
viaire, du découpage foncier et parcellaire et des typologies bâties. Ce type d’analyse
n’a pas pris en compte l’étude des flux de matières, un aspect que les historiens
de l’environnement ont recherché.Cette communication présente une revue de littérature sur le métabolisme
urbain et le cycle de matières et développe un cadre d’étude pouvant enrichir l’analyse
urbaine à travers la prise en compte des flux de matières. -
Les battures à la dérive : sens concret d'une redéfinition pratiqueYaïves Ferland (Université Laval)
Le mot «batture» fut d’abord un terme de marine puis d’hydrographie désignant l’aspect d’un groupe d’écueils à fleur d’eau, relativement alignés et discontinus près d’une côte. On devait savoir repérer depuis le navire ce sur quoi les eaux «battaient», afin de l’éviter. Il est passé dans le langage courant et même officiel en Nouvelle-France pour désigner plutôt, mais du point de vue terrien, un rivage rocheux ou vaseux. Puis c’est devenu un terme de géographie et de toponymie, comme synonyme d’estran ou «espace intertidal» (soumis au flux des marées). L’inscription du terme sur les cartes (officielles) de diverses époques, parfois en faux générique ou même en spécifique, pour divers types de lieux montre cette dérive qui porte aujourd’hui à conséquence envers la délimitation riveraine du droit foncier et l’application de protections et d’aménagements du couvert végétal de ces milieux humides d’habitat faunique. Ce transfert métonymique par un retournement d’orientation dans la compréhension et l’emploi diverge de la dynamique du phénomène, dont on n’a retenu qu’une apparence. L’analyse sémantique de jugements récents révèle qu’on en tire des justifications exagérées très difficiles à contrôler et à appliquer ensuite, dans nombre d’exemples le long du fleuve Saint-Laurent et des îles de son estuaire. En conclusion, pour aider les intervenants autant que les juges, une redéfinition articulée et réactualisée de ce qu’est distinctement une batture est proposée.
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Le suivi de la résilience de communautés côtières comme moyen d’évaluation des effets de la recherche action participativeCharlotte Da Cunha (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Steve PLANTE (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Liette VASSEUR (Brock University)
L’Alliance de recherche universités-communautés sur les défis des communautés côtières de l’estuaire et du golf Saint-Laurent à l’heure des changements climatiques (ARUC-DCC) a comme objectif principal de renforcer les capacités de résilience de communautés vivant dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. La mise en place de recherches action participative (RAP) permet de co-construire et de co-produire des processus et des stratégies d’adaptation des communautés pour les aider à faire face aux effets des changements climatiques et environnementaux. Cette communication présente une démarche d’évaluation de la performance de ces processus de RAP, et plus particulièrement des démarches qui auront suivi l’approche de la cartographie des incidences. L’évaluation des processus participatif a jusqu’à maintenant surtout porté sur la dynamique interne des dispositifs participatifs ou sur leur contexte immédiat de mise en œuvre. De ce constat ressort le besoin d’une analyse longitudinale et sur le long terme permettant une généralisation des résultats de la mesure des effets de ces processus participatifs. Notre postulat initial est qu’il est possible, dans le cadre de l’ARUC-DCC, d’évaluer les effets des processus de RAP en mesurant, dans le temps, les changements de l’état de résilience des acteurs vivant ou agissant dans ces communautés. Pour illustrer la résilience et mesurer son évolution dans le temps, un modèle opérationnel sous forme d’indicateurs sera présenté.
Participation citoyenne : enjeux, défis et perspectives
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L’espace public : par et pour qui est-il produit? Conflits d’appropriation et rapports de pouvoir dans le quartier de la Goutte d’Or à ParisAntonin Margier (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Au delà des manifestations visibles de l’exclusion dans les espaces publics, souvent étudiées dans la recherche urbaine, il est important d’analyser son déploiement dans les espaces ordinaires du quotidien. En effet, les espaces publics étant aujourd’hui de plus en plus produits dans la proximité (Fleury, 2007), les logiques de mobilisation citoyenne peuvent également participer de l’exclusivisme de ces lieux. Situé dans la Goutte d’Or à Paris, le square Léon et ses alentours sont occupés depuis plusieurs années par des personnes marginalisées. Or, cette présence est souvent vécue comme une désappropriation de leur espace de vie par une partie des riverains, suscitant certaines réactions face à cette occupation. Par une présence forte aux conseils de quartiers et dans les instances participatives, ces personnes tentent d’imposer leur vision de l’espace public, d’en normaliser les usages afin d’améliorer la « qualité de vie » et de valoriser leur propre bien immobilier. Découlant à la fois de la volonté de certains habitants et d’une stratégie municipale de gentrification (Bacqué, 2006), cette normalisation témoigne finalement du croisement de différentes logiques scalaires de production des espaces publics et révèle certains rapports de pouvoir entre les différents usagers de ces lieux. Cependant, comme nous le verrons, cette normalisation connait de fortes résistances, relatives notamment aux significations symboliques et historiques associées à ces lieux.
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La revitalisation du quartier Poble Nou à Barcelone : un cas de participation citoyenneNawel Saker (À déterminer)
Plusieurs villes se confrontent au besoin de revitaliser des quartiers en déclin. Les décideurs doivent aménager ces quartiers en prenant en considération les atouts que lui procurent leurs caractéristiques physiques et leur capital humain. Par ailleurs, ces quartiers sont habités par des citoyens qui revendiquent un type d’aménagement leur permettant d’améliorer leur qualité de vie et de travail . Notre communication portera sur un quartier de la ville de Barcelone, soit « Poble Nou ». Ce quartier, surnommé jadis le Manchester espagnol, est l’ancien cœur industriel de Barcelone. Toutefois, depuis les années 1990, il a vécu une crise due à la transformation globale de la ville, et à son orientation vers la nouvelle économie. Or, depuis le début des années 2000, les responsables de la ville tentent de revitaliser ce quartier en y localisant les activités dites du savoir. Ce qui distingue cette opération de revitalisation est qu’elle compte sur la participation citoyenne. Notre communication essaiera donc de répondre à la question suivante : dans quelle mesure la participation active des citoyens aux opérations d’aménagement urbain rend-elle le développement plus durable et plus satisfaisant pour les résidents?Suite à des entretiens avec des acteurs impliqués dans cette opération d’aménagement et à la consultation d’une vaste documentation, nous verrons si le cas de Poble Nou pourrait servir de modèle pour la revitalisation de quartiers vulnérables.
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Les effets de la collaboration dans la coordination entre l’aménagement du territoire et les transports : le cas du PMADEve Arcand (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Depuis les années 1980, une réflexion globale s’est amorcée sur les modes de vie contemporains et leurs influences sur le territoire. De ce mode vie, l’usage de l’automobile comme principal moyen de transport a été largement critiqué pour ses conséquences environnementales, mais aussi ses conséquences économiques et sociales. Dans l’objectif de réduire l’utilisation de l’automobile, la coordination entre l’aménagement du territoire et les transports est identifiée comme un moyen de pallier aux effets négatifs des déplacements en automobile. Si la légitimité d’une telle coordination est peu remise en doute, sa mise œuvre se heurte à de multiples questions territoriales, institutionnelles, politiques et économiques. Le contexte de la métropolisation, caractérisé par une fragmentation institutionnelle et une gouvernance incertaine, présente autant de questions que de défis.
Dans le cadre de cette recherche, nous nous intéressons à l’importance de la collaboration entre les acteurs traitant d’aménagement du territoire et de planification des transports dans le cadre de l’élaboration du plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). À ce sujet, nous avançons l’idée que cette collaboration n’a pas permis un meilleur arrimage des enjeux d’aménagement et de transport.
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Femmes en mouvement et droit à la ville : le cas de l'occupation Manoel Congo, à Rio de Janeiro au BrésilMarianne Carle-Marsan (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats d’une recherche réalisée à partir d’une observation participante et d’entrevues menées auprès de Brésiliennes qui luttent au sein du Mouvement national de lutte pour le logement (Movimento nacional da luta pela moradia : MNLM) et qui occupent collectivement un immeuble public désaffecté du centre-ville de Rio de Janeiro depuis 2007. Cette recherche interroge la portée d’une telle expérience en matière de Droit à la ville, d’empowerment et de citoyenneté locale chez des femmes exclues au plan social, économique et politique. L’acte éminemment politique « d’occuper » et l’’activisme qui en découle montre un potentiel de formation inestimable où ces femmes prennent, notamment, conscience de leurs droits. La revendication d’enjeux touchant de près leurs préoccupations quotidiennes apparaît donc comme un premier pas vers l’affirmation d’une citoyenneté locale dans l’espace public, espace où elles sont toujours minorisées. Du droit d’habiter le centre-ville passant par le droit de prendre la parole publiquement au droit d’étudier ou de s’exprimer au sein du foyer, la participation à cette lutte a changé leur vie. Ainsi, notre recherche montre que ces Brésiliennes ont imposé leur Droit à la ville, soit le droit à une autre ville (Lefebvre, 1968). Elles se sont appropriées une ville qui les marginalisait, elles l’ont transformée d’où le potentiel d’une transformation des rapports de genre dans la ville.
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Échelles et discours du cosmopolitismeMaria Anastasaki (Université Concordia)
La communication portera sur le cosmopolitisme en tant qu’idéal recherchant une plus grande participation des citoyens aux enjeux politiques mondiaux (environnement, droits de la personne, diversité, etc.). Plusieurs questions s’élèvent devant la complexité d’un tel projet, en commençant par l’imbrication des différentes échelles de participation citoyenne (locale, nationale, globale) et la possibilité d’ériger une solidarité authentique entre tous les citoyens. Si le projet s’avère complexe, il est aussi jugé indésirable par maintes critiques. Plusieurs dénoncent le fait que le cosmopolitisme, sous le couvert de l’universalisme, a souvent pour effet de masquer les enjeux et les revendications portés par les individus et les groupes locaux, donc de diminuer leurs pouvoirs.
La communication souhaite aborder ces problématiques en présentant les résultats d’une étude empirique menée auprès d’acteurs sociaux du Bas-Saint-Laurent dans le but de connaître leur compréhension du cosmopolitisme et le rôle potentiel de ce dernier en tant que valeur pouvant guider leur pratique. Il sera question des moyens accessibles pour transposer leurs actions locales à l’échelle globale et, à partir d’une étude de leurs discours, de déterminer la pertinence, pour eux, d'agir à ces deux échelles. La question du cosmopolitisme se pose alors: les enjeux locaux qui mobilisent ces acteurs peuvent-ils être transposés à une échelle globale sans qu'ils ne perdent leurs particularités et leurs pouvoirs?
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Légitimité(s) des parties prenantes dans les projets urbainsLaurent Viel (UdeM - Université de Montréal)
Un projet urbain (PU), tel le Quartier des spectacles de Montréal, désigne une intervention d’ensemble sur un espace urbain, bâti et non bâti. Il se caractérise par la multitude et la diversité des parties prenantes (PPs) "qui l’affectent" et "qu’il affecte". Des modalités d’intégration de ces PPs à l'élaboration du PU dépend sa qualité : le caractère démocratique de ses processus, la qualité de l’espace urbain réalisé, son appropriation à terme par la population. Cette affirmation ne signifie pas que toutes les PPs ont la même "légitimité" à intervenir, entendue comme la qualité d'une entité, dont les actions sont généralement perçues comme conformes aux valeurs et aux normes d'une société. Par exemple, il semble évident qu’un citoyen lambda n’a pas le même type de légitimité qu’un élu à intervenir dans le PU. Il est pourtant tout aussi évident que toute PP a une certaine légitimité à intervenir. Cette notion est donc complexe, et non binaire du type "on l’a" ou "on ne l’a pas". La littérature a fait apparaître l’importance de la légitimité comme attribut essentiel d’une PP dans un projet, au même titre que le pouvoir. Mais elle ne nous renseigne pas sur l’importance relative de la légitimité par rapport aux autres attributs d’une PP (le pouvoir notamment), sur ce qui fonde la légitimité d’une PP dans le cadre spécifique des PUs, ni sur la manière dont elle se construit et évolue. Notre projet de recherche vise à expliciter cette notion essentielle pour l'urbanisme.
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Les compétences spatiales à l'heure de la géolocalisationBoris Mericskay (Université Laval), Stéphane ROCHE (Université Laval)
Avec le développement des réseaux de télécommunication (téléphonie mobile, Internet sans-fil), la mobilité d’aujourd’hui se voit enrichie d’informations relatives à la position spatiale de l’usager et à l’environnement qui l’entoure (navigation GPS, information trafic, horaires des transports en commun,…). La question n’est plus de savoir « où je suis ? », mais davantage « qu’est ce qui se trouve autour de moi ? » et « comment m’y rendre ? ».
Les dispositifs de géolocalisation (GPS, smartphones, tablettes) tendent à accroître le potentiel d’action des individus en créant des analogies entre le monde physique et le monde virtuel. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les rapports à l’espace et au temps des individus qui les utilisent. Les réflexions induites par l’usage croissant de ces technologies concernent autant les impacts sur le rapport à l’espace des individus (au niveau des représentations et des pratiques), que les modifications voire les reconfigurations des comportements, des perceptions et des relations à l’espace physique.
C’est précisément l’objectif de cette communication qui met en perspective l’usage de ces technologies avec les formes d’engagement à l’espace des individus, selon l’approche de spatialité des sociétés humaines développée autour des thèmes de l'interaction sociale et des contraintes de la distance. Elle revient sur les compétences spatiales des invidus (métrique, placement, échelle, franchissement,...) à l'heure de la géolocalisation.
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Le Québec urbain à l'horizon 2026 : une démarche pour entamer la discussion et la réflexion chez la génération YYanie GAGNÉ (UdeM - Université de Montréal), Liane Morin (UdeM - Université de Montréal)
C’est dans la mouvance d’un Québec en questionnement sur son avenir qu’a été organisée la journée de réflexion citoyenne QUÉBEC URBAIN – HORIZON 2026 – en mode prospectif et s’adressant aux Y âgés de 20 à 35 ans – le 28 octobre 2011 à l’Institut d’urbanisme de l’UdeM. Problématique : Comment mobiliser et interpeller la génération Y dans le but d’entamer une réflexion sur le Québec urbain de demain ? Objectif de la présentation : Présenter la stratégie de mobilisation et la démarche participative retenue. Les partenariats engagés avec l’organisme Génération d’idées et la Commission des jeunes élus de l’Union des Municipalités du Québec et le choix de la méthode participative des tables thématiques de discussion. Méthodologie : Description et analyse du cheminement global de l’organisation et, par la suite, plus spécifiquement du déroulement de la journée de réflexion. Conclusions, résultats attendus : En regroupant les réseaux de navigation des Y et les réseaux où les intérêts rejoignent les thématiques visées. En proposant une formule de participative ouverte parlant davantage aux jeunes que les formules classiques. Autrement dit, en utilisant les modes de communications privilégiés par les Y. Contribution à l’avancement des connaissances : Apprentissage du processus de délibération dans l’aménagement du territoire.
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Quelle place pour les citoyens dans l'aménagement du territoire municipal : de la théorie à la pratique, le cas de la Ville de QuébecBoris Mericskay (Université Laval)
Il existe aujourd’hui au Québec un éventail de mesures et de mécanismes donnant l’occasion aux citoyens de participer à la prise de décision entourant l’aménagement et l’urbanisme des municipalités. Ces dispositifs (audiences publiques, assemblées de consultation, conseils de quartier,…) permettent aux élus, promoteurs, urbanistes, organismes du milieu et citoyens de dialoguer autour de projets relatifs au zonage, à la circulation ou l’environnement.
Souvent présentée comme une «pionnière » dans le domaine de participation, la ville de Québec a adopté dès le début des années 1990 diverses mesures concrètes pour faciliter la participation des citoyens et la prise en compte de leurs intérêts. La particularité de ce modèle tient à la présence des conseils des quartiers comme dispositifs emblématiques.
Au-delà des nombreux discours politiques et théoriques qui existent sur le sujet, l’objectif de cette communication est de présenter de manière assez exhaustive le cas particulier de la consultation dans la ville de Québec du point de vue de ceux qui la vivent et la pratique (fonctionnaires et citoyens). En s’appuyant sur un travail d’observation d’un an (entretiens et observations), la communication permet de resituer quelle est la véritable place des citoyens dans la prise de décision autour de l’aménagement, les manières dont ils s’organisent, les réseaux d’acteurs en présence et comment s’opèrent véritablement les interactions entre la municipalité et la société civile.
Urbanité, aménagement et transports urbains
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Les jeunes familles en transport en commun : une mobilité durable par captivité? Analyse exploratoire dans le contexte montréalaisMaëlle Plouganou (UdeM - Université de Montréal), Juan TORRES (UdeM - Université de Montréal)
À la recherche d'une mobilité plus durable, de plus en plus de collectivités tentent d’intensifier les activités dans des quartiers centraux, bien desservis par les transports en commun (TC). Il s’agit parfois de politiques dédiées aux familles, dont le choix résidentiel est souvent identifié comme une cause d’étalement urbain. Si l’accessibilité au TC est un avantage des quartiers centraux, son utilisation peut toutefois s’avérer pénible pour les jeunes familles. Au-delà de la proximité spatiale du TC, ce sont les modalités d’utilisation qui posent problème.
La présente communication met en évidence les facteurs qui, dans la perception des parents accompagnés de jeunes enfants, constituent des avantages et des inconvénients dans l’utilisation des TC à Montréal. Outre une recension des écrits, la recherche a inclut une quinzaine d’entretiens semi-directifs auprès d’adultes résidents d'un quartier central de Montréal et se déplaçant au moins à l’occasion en TC avec des enfants de moins de trois ans.
L’analyse qualitative révèle que la cohabitation avec d’autres usagers et l’aménagement des espaces publics liés au TC posent problème et exacerbent des difficultés liées à la durée et à la complexité des trajets. Les trajets en TC peuvent cependant constituer un moment privilégié d’interaction parent-enfant.
Nos résultats s'avèrent pertinents pour améliorer la planification des transports et de l'habitat dans les quartiers centraux, notamment dans le contexte métropolitain.
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Église Saint-Vincent-de-Paul ou la destruction d’un mythe patrimonialJulie Payeur (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Analyser le patrimoine par le terme « patrimonialisation » soit par ses acteurs, ses processus et ses mécanismes qui lui prêtent vie, est devenu un sujet actualité important. En effet, le patrimoine est un facteur déterminant de l’attractivité touristique des villes étant aussi au cœur de leur compétitivité internationale. Il est possible de les étudier comme des phénomènes de représentation et d’investissement de sens qui affectent plus particulièrement l’espace urbain, les milieux de vie et le cadre bâti. Ils sont à la fois dépendants et révélateurs des relations qu’une société entretient avec son environnement humain, matériel et historique. Cependant, peu d’écrits évoquent des cas tangibles pour mesurer cet impact et permettre de les démontrer.
Ce constat suppose une approche et un cadre d’analyse inspirés par les travaux de Lucie K. Morisset : la mémoire patrimoniale et les régimes d’authenticité, qui supposent le patrimoine comme le résultat d’un écosystème, descriptible sous l’angle d’une écologie et sous l’angle d’une économie. Il sera démontré qu’il est possible, en se questionnant sur l’ontogenèse de l’objet patrimonial, de découvrir, advenant un déséquilibre de cet écosystème, les motifs qui articulent sa destruction complète. À partir d’une mise en contexte tant politique, culturel, économique que social, cette communication émet une réflexion sur la destruction d’une représentation patrimoniale avec l’exemple de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Québec.
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Prise en charge des dimensions morphologiques dans l’élaboration des plans métropolitains pour Québec et Montréal entre 1960 et 2011 : revue critique de la littérature au QuébecJohanne BROCHU (Université Laval), Thomas Vandenbrom (Université Laval)
Dans le contexte actuel où la densification est prônée comme le moyen par excellence d’un développement urbain durable, les documents d’urbanisme au Québec, et en particulier les Plans métropolitains d’aménagement et de développement, s’attachent à établir les paramètres et projets d’intervention capables de parfaire cet objectif. Mais ce dernier restera-t-il au stade de vœu pieu ?
En effet, plusieurs auteurs (Beaudet, 2008 ; Brochu, 2011)ont noté un décalage entre les intentions édictées dans les documents de planification, et les interventions concrètes sur le territoire. Une des causes de cette situation réside dans l’élaboration même des paramètres d’intervention, et notamment dans leur manière de prendre en charge les dimensions sensibles des territoires. Leur analyse faisant pourtant objet de consensus, les dimensions morphologiques sont en fait régulièrement absentes des documents de planification. En citant comme exemple le PMAD de la ville de Québec, on remarque que ce dernier justifie le recours à la densification, mais ne dit pas où ni comment la réaliser.
La démarche, qui vise à la constitution d’une généalogie des pratiques en urbanisme au Québec, prendra la forme d’une analyse critique des grands documents de planification, notamment les grands documents gouvernementaux et les plans métropolitains d’aménagement des villes de Québec et Montréal, afin de cerner la contribution des dimensions sensibles dans la conception des paramètres d’intervention.
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Reconvertir les bâtiments et monuments historiques autrement à MontréalSamuel MATHIEU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Juste Rajaonson (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Au cours des dix dernières années, de plus en plus de bâtiments et de monuments historiques ont été reconvertis en immeubles résidentiels de haut de gamme à Montréal. Seuls les plus authentiques sont généralement conservés pour leur potentiel touristique. En parallèle, les pratiques de développement durable en aménagement du territoire sont essentiellement guidées par des préoccupations environnementales.
Notre intervention consiste à démontrer comment une reconversion des bâtiments et des monuments historiques qui rompt avec les intérêts touristiques et immobiliers pourrait s’inscrire dans une dynamique socio-contextuelle et bonifier les préoccupations sociales souvent absentes des pratiques de développement durable en matière d’aménagement.
Pour ce faire, nous i) interprétons les différents documents de planification urbaine dans la région métropolitaine de Montréal concernant les pratiques d’aménagement durable, d’une part et la mise en valeur du patrimoine bâti, d’autre part ; ii) énumérons les principes pouvant favoriser leur complémentarité dans une perspective de développement durable et iii) présentons des modèles de reconversion prometteurs orientés vers les besoins sociaux et culturels des résidents et organisations du quartier.
Cet exposé apportera ainsi un éclairage sur la contribution potentielle des interventions sur le cadre bâti dans les débats se rapportant au développement durable, trop souvent dominés par les questions environnementales et économiques.
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Représentations sociales du contexte socio-spatial dans la périphérie de l’aire métropolitaine de MonterreyCarlos Aparicio (UANL - Universidad Autónoma de Nuevo León), María Estela ORTEGA RUBÍ (UANL - Universidad Autónoma de Nuevo León)
La représentation sociale (RS) est une connaissance socialement élaborée, constituée à partir des expériences, des informations ou des schémas de pensée reçus ou transmis par la tradition, l'éducation et la communication sociale (Jodelet, 1986). Dans le cadre d'un travail qui explore les relations de durabilité sociale et les inégalités socio-spatiales où les habitants d’un quartier populaire et d’un développement fermé coexistent, dans la région métropolitaine de Monterrey, on présente des outils théoriques et méthodologiques provenant de la RS utilisées dans une étude de cas. On cherche à expliquer la RS de l'espace urbain à l'aide des cartes mentales (Lynch, 1998), à trouver des éléments signifiantes de la représentation à l'aide de l'évocation hiérarchisée (Abric, 2003), en plus de l'analyse du contenu. On a aussi créé une cartographie basée sur les dessins des participants. Les discours ont été fractionnés dans leurs composantes minimums et regroupées en catégories dans une base de données SPSS. Les conclusions incluent, d’une part, des RS liées aux racines, dont la structure urbaine a une base imaginaire et symbolique (Jodelet, 1986) et d'autre part, une RS lié à la tranquillité, en raison des actuelles formes de faire de la ville, où les classes moyennes et supérieures ont choisi de s’enfermer par crainte de la violence ou par la recherche de distinction (Enriquez, 2007). Les représentations entre les quartiers incluent aussi des images négatives et des préjugés.
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Ville de pouvoir : le projet modernisateur de Bourguiba à l’épreuve d’un urbanisme d’ÉtatNader Meddeb (UdeM - Université de Montréal)
Ville de pouvoir : le projet modernisateur de Bourguiba à l’épreuve d’un urbanisme d’État.
Cette recherche traite du projet modernisateur mené par le premier chef d’État tunisien, Habib Bourguiba, à l’aube de l’indépendance (1956). Elle tire profit de l’analyse de son « double » discours au sujet de ce que Sophie Bessis a taxé de « féminisme d’État » (dévoilement des femmes - de la société toute entière), pour ensuite la calquer sur son projet urbain que l’on résume dans la tentative de la percée de la médina pour un éventuel prolongement de l’ancienne avenue Jules Ferry. Voulant se réapproprier les deux visages du pouvoir qu’a vécu l’histoire de la Tunisie beylicale et coloniale, et faisant fi de l’importance patrimoniale, sociale et économique de la médina, il voulait concrétiser, moyennant un concours international pour le réaménagement de Tunis, ce que 4 plans d’aménagement ont échoué depuis 1920. Condamné à l’ombre de son propre échec, la revisite des archives de ce concours ont permis de mettre en évidence les limites d’un urbanisme d’État, et plus loin, les raisons derrière le voilement de l’espace public qu’offre l’actuelle avenue Habib Bourguiba. Une contention particulière est allouée à l’ampleur des décisions gouvernementales, le rôle du conseil expert dans la prise de ces décisions et les répercussions des actions aménagistes sur le devenir de l’espace public.
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Les couleurs dans le paysage urbain : traces de la géographie et de la culture dans la villePaula Ledaga (UQO - Université du Québec en Outaouais)
La « géographie de la couleur » telle que proposée par l’architecte-coloriste Jean-Philippe Lenclos avance que chaque région possède une physionomie chromatique en concordance avec la géographie et la culture du lieu. Toutefois, certains craignent que cette diversité chromatique soit menacée par l’homogénéisation des sociétés et les grandes similitudes entre les paysages urbains de par le monde. Les villes deviendraient donc un fait universel non seulement parce que la moitié de l’humanité y réside, mais aussi parce qu’elles se ressembleraient de plus en plus.
Encore à ses débuts, ce travail de thèse cherche à évaluer dans quelle mesure le paysage urbain est visiblement marqué par les couleurs typiques à la géographie et à la culture locales. En d’autres mots, la ville moderne laisse-t-elle de la place aux couleurs dites traditionnelles?
Pour étudier cette question, il semble nécessaire de mesurer quantitativement la couleur dans le paysage urbain pour établir une généalogie chromatique du lieu en comparant les couleurs actuelles à celles du passé ou de bâtiments traditionnels. Et puisque la couleur serait l’équivalent visuel du langage parlé, l’usage de méthodes qualitatives s’avère également nécessaire pour déterminer les couleurs et appréhender leurs significations aux yeux des habitants et des professionnels de l’urbain.
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Caricatures et publicités : éléments d’analyse des systèmes de valeurs associées à la mobilité en Amérique du NordPauline Wolff (UdeM - Université de Montréal)
La communication proposée s’appuie sur un travail doctoral d’urbanisme en cours qui s’intéresse aux systèmes de valeurs associés à la mobilité en Amérique du Nord. Nous utilisons dans ce contexte le concept de mobilité au sens large comme désignant l’ensemble des phénomènes associés au mouvement incluant les perceptions, les habitudes culturelles et les systèmes de valeur.
Au-delà des valeurs pratiques associées à des modes de transport, un certain nombre de valeurs symboliques et imaginaires influencent également leur perception et par là les choix, les habitudes, et les comportements de mobilité. Ces valeurs ne sont pas fixes dans l’histoire. Dans le but de reconstituer et de comprendre leur évolution en Amérique du Nord, nous nous sommes intéressés aux caricatures et aux publicités. En effet, ces deux formes iconographiques utilisent les valeurs comme outil : la caricature à travers un décalage axiologique qu’elle exploite pour faire rire, et la publicité pour vendre ou valoriser.
Dans un but général de vulgarisation de notre recherche et démarche, cette communication explicitera l’état d’avancement de notre thèse sur l’évolution des valeurs associées à la mobilité dans le contexte nord-américain au cours du XXè siècle, en utilisant des exemples de caricatures et publicités, soulignant les valeurs auxquelles elles font référence et de quelle façon elles nous les rendent visibles. Elle constitue un aperçu d’un élément de notre doctorat encore en construction.
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La gestion du transport urbain : une étude du système tarifaire intégral de la région métropolitaine de BarceloneJorge-Omar Garcia-Escamilla (UANL - Universidad Autónoma de Nuevo León)
Résumé
La mobilité fait partie de la vie quotidienne des citoyens comme un des facteurs les plus conditionnels (Ciuffini,1993). Dans les villes contemporaines où les déplacements sont directement liés à l'utilisation des moyens de transport, se produit une très forte source d'inégalité sociale (Miralles-Guasch,2002) où des individus peuvent être relégués a être « prisonniers » de la ville (Vittadini ,1991).
Etant donné que le transport public est un outil prioritaire de la cohésion sociale et de la fonctionnalité soutenable de nos villes (Clos ,2005), on étudie le cas du modèle du Système Tarifaire Intégral (STI) de transport urbain de la Région Métropolitaine de Barcelone en Espagne, en cherchant d’évaluer par un exercice empirique la viabilité de financer le transport urbain par la mise en œuvre et la gestion du STI. Ceci impliquerait que les autres régions métropolitaines pourraient, grâce au STI, améliorer les conditions de vie de leurs habitants.
La méthodologie de cette étude inclut conjointement des analyses quantitatives de coût-bénéfice et d’offre-demande du modèle STI avec la création et l'étude de bases de données qualitatives. Ces dernières s’obtiennent par l’observation participative avec des enquêtes et des entrevues avec des utilisateurs et des administrateurs du transport urbain, pour essayer d’évaluer le STI comme un véritable outil d’intégration, de financement et de développement des services de transport urbain dans la ville contemporaine.