Informations générales
Événement : 80e Congrès de l’Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le Plan Nord est un projet de développement du Nord québécois qui s'étend sur 25 ans, voire davantage, et qui totalisera au moins 80 G$ d'investissements publics et privés. L’objectif premier ce chantier est de développer les activités industrielles des secteurs minier, forestier et énergétique. L’envergure sans précédent de ce projet de société suscite des interrogations. C'est pourquoi une analyse critique des aspects économiques, environnementaux et sociaux du Plan Nord s'impose. Les ressources collectives que le Québec y consacrera seront-elles investies de manière optimale? Quelles sont les justifications de ce chantier et quels sont les bénéfices espérés? Les moyens proposés sont-ils adéquats? Enfin, existe-t-il des alternatives plus appropriées?
Grâce à la complémentarité des expertises de ses membres, la table ronde a pour but d’apporter des éléments de réponses à ces questions complexes. À terme, la société civile, les élus et l'administration publique devraient pouvoir profiter de cet exercice de réflexion critique et de dialogue interdisciplinaire.
- Christian Nadeau (UdeM - Université de Montréal)
- Jacinthe Leblanc (UdeM - Université de Montréal)
Programme
Plan Nord 2.0 : avantages, inconvénients et alternatives au développement du Nord québécois
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Le Plan Nord : de la science à la société civileAlexandre Gajevic Sayegh (Université McGill)
Le Plan Nord mobilise non seulement les acteurs immédiats qui y sont mis à contribution, mais toute la société au sein de laquelle il évolue, notamment la société civile et les communautés scientifiques. J'introduirai ici les certaines questions névralgiques soulevées par le Plan Nord, laissant en suspend les réponses aux chercheurs invités. J'insisterai ici sur la responsabilité des intellectuels face à des enjeux sociaux tel le Plan Nord et sur le véhicule que sont les contributions scientifiques pour alimenter l'information propre aux consultations démocratiques et aux débats de la société civile. En effet, dans un contexte où les impacts environnementaux du Plan Nord sont liés à des développements énergétiques qui ne profiteront possiblement pas à la société québécoise, comment doit être articulée la consultation démocratique?
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Gérer ses ressources non-renouvelables — quelques exemples à l'internationalNormand Mousseau (UdeM - Université de Montréal)
Le Plan Nord s'inscrit dans le développement mondial de nouvelles ressources minières justifié par des prix tirés vers le haut en réponse à la demande, toujours croissante, de la Chine et de l'Inde. Ces ressources sont plus loin, plus pauvres en minerai ou exigent des exploitations dont l'impact environnemental est toujours plus grand. Dans un contexte comme le Québec, où les ressources minières non-renouvelables appartiennent à l'État, comment doit-on gérer ce développement afin d'optimiser le retour, non pas seulement pour la génération actuelle, mais aussi pour les générations futures? Cette question est posée à travers la planète et les réponses apportées devraient servir à développer un meilleur modèle pour le Québec.
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Le nord du Québec est-il inéluctablement frappé par la malédiction des ressources?Hugo Asselin (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
L'exploitation des ressources naturelles permet de répondre aux besoins essentiels de l'humanité et joue par conséquent un rôle central dans l'économie mondiale. Le gros bon sens voudrait donc que les régions où les ressources naturelles sont plus abondantes soient celles qui se développent le mieux ou le plus rapidement. Or, des études empiriques menées depuis la fin des années 1980 ont permis de démontrer précisément le contraire : les régions les mieux pourvues en ressources naturelles sont celles qui se développent le moins. Ce phénomène surprenant est communément appelé « malédiction des ressources naturelles ».
Le Plan Nord vise à faire profiter le Québec de l'explosion récente de la demande mondiale en ressources naturelles. Ambitionnant de « créer de la richesse pour tous les Québécois », le Plan Nord consiste essentiellement à « repousser la frontière » du développement, notamment en pavant la voie à des multinationales étrangères spécialisées dans l'extraction de ressources naturelles. Ce type de développement – exogène, peu diversifié et non durable – entraîne généralement la malédiction des ressources naturelles et rappelle étrangement le front pionnier ayant mené à la création de l'Abitibi-Témiscamingue au début du XXe siècle. Cette présentation explorera quelques pistes de solution pour ne pas reproduire les erreurs d'il y a 100 ans et pour conjurer le mauvais sort au Québec septentrional.
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L'énergie du Nord, le plan tient-il la route?Pierre-Olivier Pineau (HEC Montréal)
«Dans le cadre du Plan Nord, le gouvernement s'engage à développer 3 500 MW d'énergie propre et renouvelable supplémentaire, soit 3 000 MW d'hydroélectricité, 300 MW d'éolien et 200 MW provenant d'autres sources d'énergie renouvelable» peut-on lire dans le plan d'action du Plan Nord. Le coût par mégawatt (MW) de cette capacité de production est estimé à 7,1$ millions par MW, selon un document du gouvernement, ou 13,4$ millions, selon un autre. Dans les deux cas, c'est plus cher qu'un projet comme La Romaine, déjà critiqué pour son coût élevé. Pourquoi ces chiffres-là sont-ils annoncés? Pour satisfaire quels besoins? Dans quelle logique énergétique ces dépenses se placent-elles? Cette présentation vise à faire le point sur ces questions en analysant la stratégie énergétique du Québec, les besoins énergétiques des québécois et de leurs voisins, ainsi que les besoins spécifiques de l'industrie minière.
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Discussion
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Période de questions
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Pause
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Environnement et développement dans les zones frontières : le cas du moyen-nord québécois (UQÀM-Nord)Virginie Larivière (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le cours UQÀM-Nord est offert depuis dix ans par le programme de doctorat et de maîtrise en sciences de l'environnement de l'Université du Québec à Montréal. Tous les deux ans un groupe d'étudiants sillonnent les routes menant de Montréal à Radisson, en passant par l'Abitibi-Témiscamingue, et survolent les horizons de la Baie-James et de la Baie d'Hudson jusqu'à Kuujjuarapik et Whapmagoostui, un village inuit et cri situé à la frange sud du Nunavik.
Points de mire d'enjeux majeurs et nouveaux tant en terme géopolitique, économique qu'environnemental, le Nord, la richesse de ses ressources naturelles et l'accessibilité éventuelle de ses voies navigables sont convoités. Les intérêts stratégiques et les aspirations de développement qu'alimentent la région nordique constitue le contexte dans lequel s'inscrit ce cours particulier. Les problématiques environnementales liées au développement minier, à l'industrie forestière, à la production d'hydroélectricité, au cœur de l'économie québécoise, doivent composer avec des réalités écologiques, rurales, régionales et autochtones, devant être prises en compte dans les choix que nous prenons comme société. Donnant la chance de rencontrer les divers acteurs du terrain, le cours UQÀM-Nord offre une perspective unique et privilégiée sur les différents enjeux nordiques et ce, à l'ombre du Plan Nord. Cette communication vise à en présenter les réflexions de l'édition 2011.
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Le Plan Nord : un projet de développement d'envergure impliquant le respect du droit des peuples autochtonesDoris Farget (Université McGill)
Dans le cadre de ma présentation, je questionnerai le caractère adéquat des moyens proposés par le gouvernement du Québec, dans le cadre du développement du Plan Nord, sous l'angle des droits de la personne et plus précisément du droit interne et international des peuples autochtones. Cette présentation traitera spécifiquement de la question de la participation politique et économique des peuples autochtones concernés au développement du Nord québécois. Elle exposera les balises instituées par le droit en la matière.
Je présenterai donc les outils existant en droit interne et international, applicables à la province, et garantissant un développement du Nord équitable pour les peuples autochtones qui possèdent des revendications au-dessus du 49e parallèle. J'insisterai alors sur les normes développées en matière de droit des peuples autochtones à la consultation et au consentement préalable, libre et éclairé et sur le droit au partage des bénéfices issus de l'exploitation entre toutes les parties impliquées. J'expliquerai également en quoi ces règles sont applicables à la province du Québec et comment elles devraient être mises en œuvre dans le cadre du Plan Nord.
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Les coûts sociaux et économiques d'un boum minierBertrand Schepper (Institut de recherche et d'informations socio-économiques)
Le gouvernement Charest compte investir 382 millions de dollars en investissement social dans son Plan Nord pour les années de 2011 à 2016. Il nous semble intéressant d'étudier quels sont les impacts socio-économiques d'un boom minier. Cette étude nous permettra d'élaborer sur les problèmes sociaux que cause le développement rapide des ressources naturelles. Pour ce faire, nous ferons une recension des complications causées par le boom pétrolier dans la ville de Fort McMurray en Alberta. Sachant que les taux d'itinérance et de toxicomanie sont en hausse constante dans cette municipalité et que les services hospitaliers sont dans l'impossibilité de répondre aux demandes, nous sommes en droit de nous inquiéter d'un accroissement soudain de la population nordique québécoise basée sur l'industrie minière. Cette présentation vise à déterminer les coûts qui seront associés à l'augmentation des problèmes sociaux.
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Discussion
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Période de questions
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Mot de clôture