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Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Ce colloque interrogera les chercheurs du réseau sur les liens entre le savoir et l’action dans le domaine de la santé et sécurité au travail (SST), selon une perspective propre aux réflexions menées par le RRSSTQ incluant, entre autres, sur la dynamique de l’usager en transfert de connaissances. La santé et la sécurité au travail est profondément tributaire des décisions qui se prennent au quotidien dans les organisations, mais aussi des grandes orientations sociétales et des profondes mutations en cours. Ses acteurs sont multiples et les transformations implantées dans les milieux de travail – qu'elles soient techniques, organisationnelles ou en termes de main-d’œuvre – s’instaurent à un rythme de plus en plus rapide. Il nous apparaît que dans certains cas, le savoir scientifique ne précède plus les grandes transformations. Les technologies, en particulier, évoluent à un rythme de plus en plus désynchronisé avec le savoir. Plus que jamais, la question se pose donc : « quel savoir devons-nous développer pour bénéficier un impact réel et positif sur la SST? ».

Le colloque désire mettre l’accent en particulier sur trois aspects : 1) La modernisation du régime de SST, car il est susceptible d’avoir un impact important sur la dynamique savoir-agir; 2) Les problématiques émergentes en SST, en particulier les nanotechnologies, l’intégration de la jeune main-d’œuvre et les emplois verts; 3) Les problématiques qui sont en forte progression, telles les problèmes de santé psychologique et l’intégration de la main-d’œuvre immigrante.

Le savoir, tel qu’on l’entend dans ce colloque, réfère aux connaissances, mais aussi aux expériences, aux perspectives et aux représentations. Il réfère au savoir des chercheurs mais aussi à celui issu des milieux que ces premiers cherchent à décoder. L’agir réfère en particulier aux décideurs, quel que soit leur niveau.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture du colloque : savoir pour mieux agir en SST (S1)

Présidence : Elena Laroche (TÉLUQ - Université du Québec)
  • Mot de bienvenue
  • Conférencière d'honneur : Dualité des perceptions en recherche et en pratique
    Marie Larue (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)
  • Discussion
  • Période de questions
  • Les lésions professionnelles avec perte de temps indemnisée au Québec en 2005-2007 : principaux résultats et brève comparaison avec 2000-2002
    Marc-Antoine BUSQUE (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Alexandre Boucher (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Patrice DUGUAY (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Pascale PRUD'HOMME (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)

    Cette étude vise à identifier des groupes de travailleurs et des industries-catégories professionnelles dont les problèmes de santé et sécurité au travail (SST) sont importants. À partir de l'exploitation des données statistiques de la CSST, et conjointement avec celles du recensement canadien pour le nombre de travailleurs, divers indicateurs de risque (taux de fréquence ETC), de gravité (durée moyenne d'indemnisation, APIPP) et de risque-gravité (taux de fréquence-gravité ETC) sont calculés sur la base du nombre de travailleurs rémunérés équivalent temps complet (ETC). Pour la période 2005-2007, la CSST a reconnu et accepté quelques 120 400 lésions professionnelles survenues annuellement. Parmi celles-ci, 92 600 ont une perte de temps indemnisée (PTI). Si les taux de fréquence ETC et de fréquence-gravité ETC des lésions avec PTI pour les hommes sont supérieurs à ceux des femmes, il n'en est rien lorsqu'est considérée la catégorie professionnelle. Par ailleurs, et peu importe la catégorie professionnelle, la durée moyenne d'indemnisation des femmes est toujours plus grande que celle des hommes. Toutefois, les hommes ont davantage de lésions ayant une atteinte permanente à l'intégrité physique et psychique (APIPP) et un taux moyen d'APIPP aussi plus élevé. Ces résultats constituent une information utile pour la planification de la recherche et de l'intervention en SST.

  • Pause

Communications orales

Problématique émergente : la diversité culturelle et démographique de la main-d'oeuvre (S3)

  • Portrait statistique des lésions professionnelles indemnisées chez les travailleurs de 45 ans ou plus, Québec, 2005-2007
    Alexandre BOUCHER (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Marc-Antoine Busque (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Patrice DUGUAY (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Pascale PRUD'HOMME (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)

    Au Québec, la proportion des emplois occupés par des travailleurs de 45 ans ou plus était, en 1996, de 30%. Dix ans plus tard, avec l'ajout des plus jeunes baby-boomers à ce groupe d'âge, cette proportion atteignait 39%. Quel est l'impact de ce vieillissement de la main-d'œuvre québécoise sur le bilan des lésions professionnelles? Ces travailleurs se distinguent-ils des autres quant au risque, à la gravité et au type de lésions dont ils sont victimes? Cette étude compare des indicateurs de santé et sécurité du travail (SST) des travailleurs de 45 ans ou plus avec ceux d'autres groupes d'âge. À partir de données administratives de la CSST sur les lésions professionnelles indemnisées et de données sur la main-d'œuvre du recensement de la population de 2006 de Statistique Canada, nous avons notamment produit des taux de fréquence, de fréquence-gravité et des durées moyenne et médiane ventilés selon le sexe et la catégorie professionnelle. Nos résultats montrent entre autres que le taux de fréquence, calculé à partir des effectifs de travailleurs en équivalent temps complet, est 20% plus faible chez les travailleurs de 45 ans ou plus que parmi ceux de 15-44 ans. Cependant, la durée d'indemnisation moyenne des 45 ans ou plus est de 113 jours contre seulement 73 chez les 15-44 ans. Avec le processus de vieillissement de la main-d'œuvre qui poursuit sa course, savoir ce qui distingue le bilan lésionnel des travailleurs plus âgés paraît essentiel à la planification de la recherche en SST.

  • Le savoir de l'Organisation internationale du Travail (OIT) à l'épreuve des régimes de SST du Québec et du Tchad
    Lise DESMARAIS (UdeS - Université de Sherbrooke), Fidèle Ndjoulou (UdeS - Université de Sherbrooke), Michel PÉRUSSE (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Problématique: L'OIT incite les États à investir davantage dans la prévention des risques professionnels. Elle offre des outils pour assainir et sécuriser le milieu du travail. Cependant, ces risques demeurent encore importants (OIT, 2011). Les agences de SST sont souvent réactives (Roy, 2004). Les interventions étatiques actuelles répondent-elles aux exigences de l'OIT en matière de santé et de bien-être des travailleurs? Sont-elles efficaces? Produisent-elles les effets escomptés? Méthode: 1) Analyse documentaire: la documentation provient de l'alerte Google Scholar, de ABI/INFORM Complete, de CAIRN, du centre de documentation de la CSST, de la direction de la SST du Tchad et du site de l'OIT; 2) Observation non participante des activités de la Prévention-Inspection de la CSST dans le cadre de la résidence en entreprise du programme de doctorat en administration des affaires, DBA. D'autres informations émanent des entrevues accordées par les inspecteurs. Résultats:1) Les approches des lois et règlements de SST du Tchad et du Québec sont connues et analysées ; 2) Les facteurs de succès et d'échec des interventions étatiques en SST sont diagnostiqués; 3) Les cadres d'intervention des inspections de ces deux régimes dans le domaine de la prévention des risques professionnels sont identifiés et examinés à la lumière de la convention 81 de l'OIT sur l'inspection dans les établissements industriels; 4) Une nouvelle approche d'inspection est développée.

  • L'efficacité d'une autoformation des personnes en emploi à l'harmonisation travail-vie personnelle au moyen d'un coffret didactique
    Lise CHRÉTIEN (Université Laval), Marie-Ève LÉCINE (Université Laval), Isabelle Létourneau (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Au cours des dernières décennies, de nombreuses études scientifiques ont porté sur les répercussions négatives du conflit travail-vie personnelle sur la santé physique et psychologique (fatigue, hypertension, stress, dépression, etc.) des personnes en emploi, de même que sur leurs attitudes et comportements (insatisfactions professionnelle et familiale, troubles du sommeil, tabagisme, alcoolisme, etc.). Leur constat est préoccupant et incite à trouver des façons d'intervenir auprès des personnes en emploi afin qu'elles puissent améliorer leur pratique de l'harmonisation travail-vie personnelle (HTVP). Un projet-pilote fut mené auprès de 132 Québécois et Québécoises en emploi afin de tester l'efficacité d'un coffret d'autoformation à l'HTVP pendant 4 mois. Le matériel didactique utilisé visait à : orienter les utilisateurs vers des ressources et des références pertinentes en matière d'HTVP; les sensibiliser aux enjeux de l'HTVP; les outiller afin qu'ils puissent pratiquer l'HTVP plus efficacement. Les données ont été recueillies au moyen d'un questionnaire pré-test, de 3 cours suivis en ligne durant l'expérimentation et d'un questionnaire post-test. Les résultats indiquent une diminution de la perception du conflit travail-vie personnelle et du conflit vie personnelle-travail, de même qu'une augmentation de la perception de l'enrichissement travail-vie personnelle et de l'enrichissement vie personnelle-travail.

  • Conciliation études-travail et fatigue chez les étudiants
    Luc LABERGE (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Élise Ledoux (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les étudiants conçoivent le travail rémunéré comme faisant partie de leur mode de vie. Cette communication portera sur l'effet du cumul d'activités sur la SST des étudiants. 94 jeunes (54 filles, 40 garçons) âgés de 19 à 21 ans ont été recrutés. Deux entrevues, réalisées au début et à la fin de la session scolaire, ont permis de documenter le nombre d'heures consacrés aux cours, aux études et au travail rémunéré ainsi que les caractéristiques des emplois et les stratégies de conciliation études-travail. Un journal de bord (le Social Rhythm Metric) et le port d'un actigraphe pendant 14 jours consécutifs a permis de caractériser les habitudes de sommeil. Des questionnaires validés ont également été complétés afin d'évaluer la présence et la sévérité de divers symptômes lies à la fatigue et au problème de sommeil. En moyenne, les étudiants consacrent 46 heures par semaine au travail, aux études et aux travaux scolaires. Si la majorité ne trouve pas cette charge trop élevé, un étudiant sur 5 perçoit son travail comme difficile et stressant. Pourtant près de la moitié des étudiants éprouve des problèmes de sommeil et de la fatigue générale. Des stratégies pour concilier études et travail sont développées mais rares sont ceux optant pour une diminution du nombre d'heures de cours. Enfin, le cumul de contraide de contraintes organisationnelles et le fait d'avoir occupé un plus grand nombre d'emplois depuis l'âge de 15 ans sont des facteurs associés à la fatigue chronique.

  • Transfert des connaissances sur les bonnes pratiques de santé et de sécurité au travail dans les petites entreprises montréalaises embauchant des travailleurs immigrants
    Sylvie Gravel (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Gabrielle Legendre (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jacques RHÉAUME (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Une étude sur l'implantation de mesures de santé et de sécurité au travail (SST) dans les petites entreprises (PE) montréalaises embauchant une main-d'œuvre immigrante (n=28) a été réalisée de 2008 à 2011. Trois sources de données ont été exploitées : des entrevues auprès de répondants de SST des entreprises et des professionnels externes œuvrant dans ces entreprises, et les dossiers administratifs. Les résultats indiquent plusieurs obstacles à la participation des travailleurs immigrants aux mesures préventives. Malgré ces obstacles, huit entreprises ont adopté des stratégies pour surmonter des difficultés de gestion de la SST, des stratégies sensibles à la diversité culturelle. L'évaluation des ateliers de transfert des
    connaissances (TC) basées sur ces huit stratégies ont été implantées dans des contextes difficiles : crise financière, pénurie de main-d'œuvre, croissance des coûts de cotisation et intégration des travailleurs immigrants. Selon les professionnels de la SST (n=16) ayant expérimenté ces ateliers, ces stratégies proposent des pistes intéressantes pour accompagner les PE dans la gestion autonome de la SST en contexte de diversité culturelle. Si ces stratégies ont émergé des PE embauchant des travailleurs immigrants, les résultats indiquent qu'elles sont valables pour toutes les PE. Le contexte interculturel de l'étude a mis en lumière avec plus de force les problèmes de compréhension et de gestion de la SST.

  • Parcours d'insertion de jeunes diplômés : des pistes pour la santé au travail
    , Chantal AUROUSSEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au terme d'une recherche portant sur l'insertion professionnelle des jeunes travailleurs scolarisés du Québec et sur leur bien-être au travail, nous tenterons de dégager la manière dont les savoirs acquis et construits contribuent à la prévention des risques psychosociaux. Six jeunes travailleurs, bacheliers de moins de 30 ans, issus de trois services au sein d'une même grande organisation parapublique, ont été rencontrés. Ceux-ci occupent leurs emplois actuels depuis moins de 18 mois et ont complété leur premier diplôme universitaire depuis moins de 5 ans. L'analyse des entretiens semi-dirigés réalisés avec ces jeunes diplômés est complétée de celle d'entretiens réalisés auprès de 5 acteurs-clés, des notes d'observation compilées lors d'une journée d'accueil du nouveau personnel et de documents corporatifs. Notre objectif est de mieux comprendre le sens du travail que les jeunes construisent dans le contexte actuel du marché de l'emploi. En effet, les situations de travail avec des horaires variables, à temps partiel ou sur appel semblent s'être normalisées (Paquet et Najem, 2005). Ils sont les premiers à vivre ces transformations et nous souhaitons explorer l'impact de ces changements sur leur conception du travail et sur leur parcours en emploi. Les résultats les plus pertinents en regard de la SST des jeunes, en particulier sous l'angle des risques psychosociaux (Karasek, 1979; Siegrist, 1996) seront présentés.

  • Les conditions d'une intégration sécuritaire et compétente des nouveaux travailleurs dans le secteur minier
    Sylvie BEAUGRAND (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Jean BERNIER (Université Laval), Esther CLOUTIER (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Pierre-Sébastien FOURNIER (Université Laval), Élise Ledoux (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Sylvie Ouellet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les questions de recrutement et d'intégration d'une nouvelle main-d'oeuvre sont au coeur des préoccupations des entreprises minières qui sont confrontées au vieillissement de la main-d'oeuvre conjugué à des problèmes récurrents de recrutement et d'absentéisme pour cause de maladies ou de blessures. Face aux défis posés par ce contexte, une équipe de recherche a reçu une demande à l'effet de documenter les conditions favorisant une intégration sécuritaire et compétente des nouveaux travailleurs, particulièrement celles favorisant la transmission des savoirs entre travailleurs expérimentés et nouveaux. Pour y répondre, un projet de recherche est mené dans cinq entreprises minières. L'étude des conditions d'intégration des nouveaux travailleurs est abordée à l'aide de l'approche d'analyse ergonomique du travail et plusieurs variables sont considérées comme par exemple, les caractéristiques des entreprises, le processus d'intégration des nouveaux mineurs et le rôle des mineurs expérimentés, etc. Ces variables sont documentées à l'aide d'analyses statistiques et d'analyse documentaire, d'entrevues et d'observations de l'activité de travail et de situations de compagnonnage. Cette communication rend compte des premiers résultats obtenus qui montrent que la transmission des savoirs de métier repose essentiellement sur les bonnes intentions et les habiletés de communication des mineurs expérimentés et que certaines conditions peuvent faciliter ou nuire à cette transmission.


Communications orales

Savoir pour mieux agir en sécurité du travail (S2)

Présidence : Sylvie Nadeau (ÉTS - École de technologie supérieure)
  • Répondre aux enjeux de santé du lean manufacturing par une intervention permettant de comprendre le travail d'organisation des acteurs pour transformer l'organisation du travail
    Sébastien Bruère (Université Laval)

    Cette communication présente une recherche-intervention visant à concevoir un nouveau genre d'intervention ergonomique en entreprise pour agir sur une organisation du travail lean manufacturing. Une étude de la littérature nous a permis d'identifier un ensemble de caractéristiques de l'organisation lean des situations de travail censées avoir des effets positifs sur la santé, mais qui s'avèrent avoir des effets nuls ou négatifs. Cette ambivalence et la dimension d'amélioration continue du lean manufacturing qui transforme les situations de travail au quotidien et fait donc varier le risque, nécessitent d'agir sur les actes et les décisions qui conduisent à l'organisation. Nous avons donc constitué une intervention pour agir sur ce travail d'organisation du lean. L'intervention fonctionne non pas sur l'Analyse Ergonomique du Travail mais selon une approche clinique avec des séances d'analyse du travail d'organisation inter et intra-entreprise par les organisateurs eux-mêmes. Ces séances portent sur des points précis de la façon de concevoir ce genre d'organisation (les représentations sur les gestes, les liens entre santé et travail, les indicateurs de performance et la coopération) puisque le lean, en plus de donner des normes aux situations de travail, en impose également sur la manière de les concevoir. À mi-chemin des trois interventions prévues dans la
    démarche de recherche, un premier bilan nous permet de faire ressortir certains enseignements.

  • Intégration des risques opérationnels aux risques SST dans les mines : une révolution de la culture de sécurité?
    Barthélemy ATEME-NGUEMA (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Mondoukpè Lagnika (ÉTS - École de technologie supérieure), Sylvie NADEAU (ÉTS - École de technologie supérieure)

    La loi sur la santé sécurité au travail (SST) et la norme «Occupational Health Safety Assessment Series» modifient la notion du risque et l'attitude des professionnels de l'industrie minière. La gestion des risques, dont la notion de sécurité est une composante fondamentale, devient ainsi un enjeu socioéconomique incontournable. Nos travaux portent sur les mines souterraines. Nous nous attardons à deux familles de risques: les risques opérationnels et de SST. Sur la base d'une revue de littérature, et, d'analyses empiriques documentées, les auteurs montrent le rôle des gestionnaires et des opérateurs dans le processus de gestion de la SST et dans l'amélioration des méthodes de travail. Des statistiques et études de cas complètent notre recherche pour confirmer l'importance d'effectuer une priorisation commune de ces risques. Les résultats indiquent une présence non-négligeable voire proéminente des risques opérationnels et de SST sur les sites d'exploitation. Les similitudes sont démontrées entre elles pour faciliter leur intégration dans un processus unique de gestion. En procédant à une gestion intégrée de ces familles de risques, ces organisations sont encouragées à adopter la sécurité au travail comme valeur fondamentale. Un tel phénomène contribue à un ancrage de la culture sécuritaire dans l'attitude de chaque travailleur et entreprise. Cette nouvelle conduite favorise l'amélioration de la productivité, l'efficacité et l'efficience en prévention des risques de SST.

  • L'évaluation des équipements de protection individuelle utilisés en milieu de travail : considération et méthodologie proposée
    Jean ARTEAU (ÉTS - École de technologie supérieure), Isabelle Desjardins-David (ÉTS - École de technologie supérieure)

    Dans les milieux de travail, la santé et la sécurité des travailleurs nécessitent tout d'abord une analyse des risques et des conditions de travail. Bien que l'on prône l'élimination à la source, certains risques persistent. En dernier recours, la protection individuelle s'avère alors essentielle afin de préserver l'intégrité des travailleurs. Toutefois, de nombreuses contraintes à la sélection des ÉPI subsistent, dont la problématique du non port, car l'ÉPI ne protège que l'individu qui le porte adéquatement. Pour y remédier, une démarche d'évaluation des ÉPI sera proposée dans le cadre de la présentation. Cette méthode est basée sur une liste de critères qui assurent la protection et d'autres qui favorisent le port effectif. La première étape consiste à analyser les conditions d'utilisation. La réglementation en vigueur fait l'objet de la deuxième étape. S'en suivent les trois étapes d'essais : la présélection des ÉPI, les essais préliminaires et les essais terrain. Le bilan et suivi complètent la méthodologie proposée.

  • La perception du risque sous terre : l'exemple des mineurs de fond de l'Abitibi-Témiscamingue
    Sylvain Beaupré (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Nous avons voulu comprendre comment les mineurs de fond de l'Abitibi-Témiscamingue perçoivent les risques inhérents à leur métier. L'organisation du travail, le fonctionnement d'une mine et les rapports de production retiennent d'abord notre attention. Ensuite, un tour d'horizon de diverses approches nous permet de définir le concept de risque. Nous avons conduit notre enquête à partir d'un cadre théorique se fondant principalement sur la sociologie de Bourdieu. En bref, nous avons vérifié si, dans leur perception du risque, les mineurs font montre d'un sens pratique qui repose sur la prise en charge individuelle de la sécurité, le rapport à la prime de rendement et un certain sentiment de l'inéluctabilité du danger. Nous estimons qu'une approche qualitative peut nous aider à comprendre les perceptions à partir du langage ordinaire des travailleurs (Demazière et Dubar, 2004). Vingt entrevues semi-dirigées et l'observation participante ont servi à la collecte de données. Les entrevues procurent des données plus fines qui permettent de mieux saisir les perceptions des informateurs (Miles et Huberman, 2003; Poupart, 1998). Après avoir décortiqué les récits de travail afin de dégager un modèle de base, leur analyse a ensuite permis de distinguer trois groupes de mineurs. Les résultats d'enquête nous obligent à réviser notre hypothèse initiale et à ne pas conclure trop hâtivement au fatalisme dans l'exemple de nos mineurs.

  • Effets des pics de concentration sur la neurotoxicité du styrène dans l'industrie de plastique renforcé de fibre de verre
    Charles BEAUDRY (UdeM - Université de Montréal), Ginette CHAREST-TARDIF (UdeM - Université de Montréal), Naïma El Majidi (UdeM - Université de Montréal), France GAGNON (UdeM - Université de Montréal), Bernadette SKA (UdeM - Université de Montréal), Robert TARDIF (UdeM - Université de Montréal), Ross THUOT (UdeM - Université de Montréal), Alice TURCOT (Institut de santé publique du Québec), Claude VIAU (UdeM - Université de Montréal), Adolf VYSKOCIL (UdeM - Université de Montréal)

    La fabrication de produits de plastique renforcé de fibre de verre provoque l'exposition à des pics de concentration du styrène. Le but de cette étude était de vérifier si les effets neurotoxiques du styrène sont liés à des pics concentration du styrène chez des travailleurs exposés même à des concentrations moyennes respectant les valeurs admissibles au Québec (VEMP-8h : 213 mg/m³ et VECD-15 min : 426 mg/m³). L'exposition des 104 travailleurs recrutés a été stratifiée selon la concentration moyenne pondérée (CMP) (3
    groupes; Témoin : < 42,6 mg/m³, Moyen : 42,6 – < 213 mg/m³, Élevé : > 213 mg/m³) et celle des groupes exposés selon leur profil d'exposition (Avec pics ou Sans pics). La CMP a été mesurée pendant trois quarts de travail consécutifs avec dosimétrie passive. Sur une journée de travail, le profil d'exposition à des pics de concentration a été caractérisé avec un chromatographe en phase gazeuse. La neurotoxicité du styrène a été évaluée avec des tests neurosensoriels et neuropsychologiques. La CMP du styrène obtenue pouvait atteindre 520 mg/m³ et les pics de concentration identifiés étaient d'une durée moyenne de 12,5 à 22,1% de la durée du quart de travail. Les concentrations maximales dépassaient souvent la VECD. Les irritations des yeux, du nez et de la gorge étaient plus fréquentes dans le groupe Élevé comparé aux groupes Moyen et Témoin. Cependant, les différents scénarios d'exposition (CMP ou pics de concentration) ne modifiaient pas la performance aux tests.

  • La genèse d'un utilitaire pour favoriser l'utilisation des savoirs et leurs impacts en SST
    Barthélemy AUCOURT (École Polytechnique de Montréal), Marie-France D'AMOURS (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Daniel DROLET (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Philippe-Antoine DUBÉ (École Polytechnique de Montréal), Laurent Giraud (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Sabrina JOCELYN (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Pierre-Antoine MOULET (ESAIP)

    Dans le domaine de la SST, plusieurs connaissances sont développées par différents acteurs. Toutefois, tant qu'elles ne sont pas transférées dans les milieux de travail, elles ne sont pas utilisées. Ce transfert peut être coercitif via la législation, scientifique via des articles revus par les pairs, classique via des guides ou brochures ou moderne via les technologies de l'information. Pour mieux rejoindre le milieu de l'imprimerie et apporter une valeur ajoutée aux connaissances, l'équipe de recherche et l'ASP Imprimerie viennent de créer Sécuripresse, une application interactive pour sécuriser les presses à imprimer. Cette application est basée sur les résultats d'une recherche antérieure de l'IRSST. Afin d'aider l'utilisateur final - responsable SST de l'entreprise, conseiller SST ou autre personne - le médium de transfert est une application interactive simple et conviviale plutôt qu'un guide statique. Celle-ci invite l'utilisateur à dresser la liste de ses presses à imprimer, puis l'application évalue la sécurité de chacune d'elles via un questionnaire. Ainsi informé, l'utilisateur sait quelle action poser pour améliorer la sécurité des travailleurs. En cas de non-conformité, un plan d'action correctif est suggéré. Une fois la machine conforme, un logigramme permet à l'utilisateur de valider ses besoins d'intervention en zone dangereuse sans cadenassage. Puis des procédures sécuritaires et adaptables d'intervention dans cette zone sont générées.

  • Preuve de faisabilité de l'utilisation de téléphones mobiles pour la mesure continue et personnalisée de l'exposition sonore des travailleurs au Québec
    Romain Dumoulin (ÉTS - École de technologie supérieure), Jérémie Voix (ÉTS - École de technologie supérieure)

    Les mesures d'exposition sonore ont pour objectif d'évaluer les risques pour la santé auditive avant de déclencher si besoin des actions de réduction du bruit et un programme de prévention. Les campagnes de mesures ont comme principaux inconvénients leur cout et les difficultés de mise en oeuvre associées. Dans ce contexte, les nuisances sonores peuvent parfois être peu ou pas documentées avec des relevés dosimétriques individuels rares et peu actualisés. Le projet présenté lors de la communication tente de répondre à cette problématique avec l'utilisation de téléphones mobiles "intelligents" pour une mesure continue et personnalisée de l'exposition sonore. Les retombées potentielles du projet sont multiples : une évaluation simple des risques de surdité pour chaque travailleur, une meilleure sensibilisation grâce à une information personnalisée et actualisée, une sélection adéquate des protecteurs auditifs tenant compte de l'exposition individuelle. Dans un premier temps, les résultats de la recherche portant sur la validation de l'utilisation des téléphones comme dosimètre seront présentés. Dans un deuxième temps, après la présentation d'une expérience similaire, les enjeux liés à la transférabilité au milieu de la santé et sécurité au travail seront discutés.

Communications orales

Comment agir en SST dans une relation bénéficiaire/intervenant (S4)

  • Iatrogénie médicamenteuse en pédiatrie : étude sur les difficultés rencontrées par les infirmières et les pharmaciens lors de la préparation des médicaments
    Ana Cibotaru (UdeS - Université de Sherbrooke), Monique LORTIE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En pédiatrie, les études montrent que les médicaments sont la principale source de risque à la sécurité des enfants. Comme la majorité d'entre eux ne sont pas adaptés pour fins d'usage auprès des enfants, ils nécessitent beaucoup d'activités d'adaptation. Objectif: Préciser les problèmes rencontrés par les infirmières et les pharmaciens pour vérifier les prescriptions et préparer les bonnes doses afin d'identifier des pistes d'amélioration. Méthode: L'étude été réalisée dans un grand hôpital de Montréal auprès de dix infirmières et cinq pharmaciens; elle a porté sur des médicaments spécifiques. Trois outils de cueillette ont été utilisés: 1) Trois questionnaires (étiquetage, tableau de calcul fourni, conservation de la fraction non utilisée). 2) Observation de 33 préparations et de 23 opérations de validation. 3) Analyse du matériel utilisé. Résultats: Principales sources d'insatisfaction; importance et nature des échanges d'information; fréquence et nature des déplacements reliés au travail de préparation; fréquence et nature des interruptions et des imprévus; taille des informations présentées et informations manquantes. Discussion : Importance des activités de recherche ou d'échange d'information; rôle de l'aménagement et de l'organisation du travail; suggestions de stratégies qui pourraient être mises en place pour faciliter le travail et diminuer les risques.

  • L'implantation d'une approche de soins visant la prévention des problèmes de SST chez les soignants en soins de longue durée : analyse de l'activité de préposés aux bénéficiaires
    Marie BELLEMARE (Université Laval), Johanne Desrosiers (UdeS - Université de Sherbrooke), Isabelle Feillou (UdeM - Université de Montréal), Louis TRUDEL (Université Laval), Anabelle Viau-Guay (Université Laval)

    Le contexte actuel des CHSLD est préoccupant et pour les résidents et pour les soignants. Ces derniers présentent des problèmes de santé physique et mentale reliés aux risques organisationnels et physiques (Vézina et al 2011). L'implantation de l'approche relationnelle de soins (ARS) est proposée comme moyen d'améliorer à la fois la qualité des soins et la SST du personnel soignant (Poulin, 2004). L'objectif de la recherche présentée consiste à décrire les stratégies individuelles et collectives de mise en œuvre de l'ARS en milieu de travail. Une étude de cas a été réalisée dans un CHSLD. L'activité de quatre préposés aux bénéficiaires formés à l'ARS a été analysée à partir des méthodes et du cadre théorique de l'analyse ergonomique des situations de travail (St-Vincent et al., 2011), en jumelant observations et autoconfrontations. L'activité de mise en œuvre de l'ARS sera ainsi décrite, en particulier leurs préoccupations et les stratégies en découlant, en les mettant en relation avec les éléments de la situation de travail et les effets de l'activité. En particulier, les résultats font ressortir l'importance des activités, incluant les stratégies, liées à l'alimentation, à la mise au lit et à la surveillance des résidents, des dimensions peu couvertes par la formation à l'approche relationnelle de soins. Ces résultats contribuent aussi à identifier des conditions de durabilité de l'acquisition de nouvelles compétences en SST dans les milieux de
    travail.

  • Description de la variabilité de l'activité de transfert des bénéficiaires chez les techniciens ambulanciers paramédics
    Marie AUTHIER (UdeM - Université de Montréal), Philippe CORBEIL (Université Laval), Sandrine HEGG DELOYE (Université Laval), Dominique Larouche (Université Laval), Jérôme PRAIRIE (Université Laval)

    La majorité des blessures au dos des techniciens ambulanciers paramédics (TAP) surviennent sur les lieux de l'intervention lors d'un soulèvement de charge. Une formation sur
    les principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB-TAP) a été mise en place par l'ASSTSAS. Le PDSB-TAP porte sur l'ensemble des étapes requises pour transférer le patient d'une surface à une autre. Des éléments de discordances sont souvent observés entre les techniques proposées par le PDSB-TAP et les techniques exécutées par les TAP en situation de travail. L'objectif de cette étude est d'élaborer des pistes de réflexion permettant d'adapter davantage le PDSB-TAP à la réalité terrain. Pour ce faire, une
    cinquantaine d'activités de transfert réalisées par des TAP en situation de travail ont été filmées et seront analysées. Une description de la variation de l'activité de transfert en termes de durée, de chronologie et de fréquence des phases (préparation, positionnement, transfert, et repositionnement) sera faite en fonction de l'ancienneté des TAP et des types de transfert. Des variables propres à chaque phase permettront d'identifier les déterminants qui influencent chaque transfert (p. ex., les caractéristiques de l'environnement physique, le niveau de conscience et de participation du bénéficiaire, le niveau d'urgence, le travail d'équipe). Des données descriptives seront calculées et mises en relation avec le contenu du PDSB-TAP.

  • Les pratiques préventives en hygiène du travail chez les préposés aux bénéficiaires : l'impact de l'engagement affectif envers l'organisation, la profession et les patients
    Henriette BILODEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Geneviève Robert-Huot (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche de plus grande envergure s'intéressant aux travailleurs soumis à des risques associés aux infections acquises en milieu hospitalier. Dans la littérature, l'engagement affectif tel que défini par Meyer et Allen (1991) a déjà été associé à l'efficacité organisationnelle. Par contre, la définition de l'efficacité était associée aux attitudes au travail ou à la performance individuelle souvent définie en termes de rendement. Or dans ce projet, l'efficacité est définie par la conformité à des comportements et pratiques de préventions garants du contrôle des infections nosocomiales. La conformité est non seulement un indicateur que les risques de contamination chez le patient sont éliminés, mais vise également à protéger le travailleurs des sources de contamination et ainsi, éviter qu'ils soient eux-mêmes des vecteurs de contamination dans l'environnement. L'objectif de cette recherche était de vérifier s'il existe une relation entre l'engagement affectif des travailleurs envers certaines cibles telles que les patients, la profession et l'organisation et leur conformité aux pratiques normatives de prévention des maladies nosocomiales. À cet effet, près de 900 préposés aux bénéficiaires de huit établissements de santé à travers le Québec ont été sondés par questionnaire au cours de l'année 2011. Les résultats obtenus feront l'objet de la présentation.

  • Comment les préposés aux bénéficiaires en gériatrie doivent respecter des normes temporelles contradictoires : un enjeu de santé au travail
    Francois Aubry (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)

    Introduction : Nous présentons ici les résultats d'une étude sur le travail des préposés aux bénéficiaires travaillant en centres d'hébergement au Québec, et plus précisément sur l'identification de causes organisationnelles de la souffrance au travail que les préposés disent subir. Méthode : Nous avons
    réalisé une étude qualitative, et effectué 30 entrevues semi-dirigées auprès de préposés aux bénéficiaires dans 2 centres d'hébergement, ainsi qu'environ 120 heures d'observation non participante dans 2 services de ces centres. Résultats : Les préposés aux bénéficiaires travaillant dans les organisations gériatriques québécoises doivent faire face à une épreuve spécifique, soit celle de respecter des normes temporelles contradictoires dans l'effectuation de leur travail quotidien. La première norme a trait aux injonctions quantitatives de la part de la direction d'établissement, liées aux récentes exigences managériales. La seconde norme concerne le travail relationnel auprès du résident qui, dans un souci d'évitement de la maltraitance, se doit d'être lent et de qualité. Discussion : Les préposés se plaignent de ne pas détenir suffisamment de temps pour effectuer un travail relationnel de qualité. Ceci provoque un désarroi découlant de l'écart entre l'image valorisée du métier et le travail réel, et qui est le signe d'une souffrance « éthique ». Les forts taux de roulement de personnel et de démissions peuvent être considérés comme des signes explicites de cette souffrance.

  • L'implantation de l'approche relationnelle de soins visant à améliorer la SST des soignants en CHSLD : point de vue des différents acteurs clés impliqués
    Marie BELLEMARE (Université Laval), Johanne Desrosiers (UdeS - Université de Sherbrooke), Anne Céline Guyon (Université Laval), Louis TRUDEL (Université Laval), Anabelle Viau-Guay (Université Laval)

    Une formation sur l'Approche relationnelle de soins (ARS), a été dispensée par l'ASSTSAS dans des CHSLD du Québec. Elle vise à développer des compétences relationnelles et le respect de l'autodétermination du résident lors des soins. Ce faisant, la santé des travailleurs et la qualité de vie des résidents seraient favorisées. La recherche explore le degré de mise en œuvre de l'approche et son impact sur les travailleurs et les résidents. Une des méthodes utilisées a été la tenue de 7 focus groupes homogènes avec 5 catégories d'acteurs-clefs : conseillers ASSTSAS, cadres, chargés de projet, soignants formateurs et soignants formés. L'analyse de contenu des verbatims a été faite à l'aide de QDA Miner. L'ARS est perçue de façon positive car considérée comme la base du lien soignant/soigné. Les 2 principaux facteurs défavorables à son implantation : 1) le manque de mécanisme de suivi, dû souvent à un investissement discontinu de la part de la direction d'un établissement, et 2) une culture professionnelle centrée sur la tâche au détriment des aspects relationnels du soin. On constate que là où la mise en œuvre de l'ARS perdure, l'établissement a inscrit la dimension relationnelle du soin dans ses orientations et dispose d'une équipe chargée de faire vivre l'approche. Sa pérennité dépendrait donc d'une volonté institutionnelle et des efforts consentis au plan organisationnel pour permettre aux soignants d'équilibrer les dimensions relationnelles et techniques du soin.

  • Pause

Communications orales

Pratiques de gestion et ses effets sur la SST (S5)

Présidence : Lise Desmarais (UdeS - Université de Sherbrooke)
  • Les relations industrielles et l'ergonomie : convergences et divergences théoriques au regard de la santé et la sécurité du travail
    Marie BELLEMARE (Université Laval), Daniel Prud'homme (Université Laval)

    Au département des relations industrielles (RI) à l'Université Laval, la santé et la sécurité au travail (SST) et plus particulièrement l'ergonomie sont bien implantées. La question de pose : en quoi l'ergonomie contribue à l'évolution de la SST au Québec et, plus largement, quel est l'apport de l'ergonomie dans l'étude de «la gestion des problèmes du travail dans une société industrielle», selon la définition des RI de Barbash (1984)? Jusqu'à présent, seul l'article de Lamonde et Montreuil en 1995 a abordé de front ces questions. À la suite d'une recension des écrits des fondements épistémologiques de chacune de ces disciplines, nous allons poursuivre la réflexion amorcée par ces auteures il y a un peu plus de quinze ans. Ainsi, si les deux champs d'étude n'envisagent pas le «travail» de la même façon, celui-ci n'est pas une marchandise pour les RI et l'ergonomie, contrairement à ce qu'affirmaient les économistes et sous-entendait Taylor. Les accidents du travail et les maladies professionnelles ne sont plus dès lors considérées comme des «risques du métier». De plus, autant les RI que l'ergonomie affirment la différence entre le travail prescrit et réel. C'est le travailleur qui, par son activité de régulation, comble certaines failles du système, réalisant ainsi des compromis qui seront parfois sources de blessures physiques ou psychologiques.

  • L'enseignement des situations d'interaction entre des problèmes de santé et de sécurité au travail et de gestion des ressources humaines
    Henriette BILODEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jessica DUBÉ (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sylvie Gravel (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Monique LORTIE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En 2011, une équipe de professeurs de l'UQAM a expérimenté l'enseignement de situations d'interaction entre des problèmes de santé et de sécurité au travail (SST) et de gestion des ressources humaines (GRH) auprès d'étudiants en sciences de la gestion. L'enseignement était basé sur onze cas issus de situations complexes d'interaction SST-GRH vécues et documentées auprès d'entreprises québécoises. Cette communication est sur r l'apport de l'approche par étude de cas dans la compréhension de problèmes complexes de SST-GRH. Deux formules pédagogiques ont été utilisées auprès de clientèle étudiantes différentes : 1) l'étude d'un cas enseigné dans le cadre d'un cours obligatoire de gestion de SST au premier cycle, dans cinq groupes cours; 2) l'enseignement des onze cas auprès d'étudiants de la maîtrise en gestion par un seul professeur de SST. Bien que les deux formules présentent un intérêt, la deuxième, un cours essentiellement centré sur les études de cas, a eu davantage d'impacts sur le développement des compétences des étudiants. L'enseignement des situations d'interaction SST et GRH a amélioré leur compréhension des conséquences des changements organisationnels (fusion, intégration d'entreprises), des problèmes de société (pénurie, vieillissement, pauvreté, rétention de la main-d'œuvre, et intégration des jeunes et des immigrants) sur la SST. Et à l'inverse, ils ont réalisé l'impact de la négligence ou de la banalisation des problèmes de SST sur la GRH.

  • Estimation des coûts des lésions professionnelles : une étude de faisabilité dans le secteur minier
    Alexandre BOUCHER (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Patrice DUGUAY (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Martin Lebeau (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)

    L'IRSST a testé la faisabilité de développer des indicateurs économiques en SST en produisant un portrait des coûts des lésions professionnelles dans le secteur minier pour la période 2005-2007. Malgré qu'on y constate une baisse significative du nombre de lésions indemnisées ces dernières années, le secteur minier demeure un secteur à risque en raison de la fréquence et de la gravité des accidents. Les chercheurs ont appliqué trois méthodes scientifiques. Celle du capital humain a été utilisée pour l'estimation de la productivité perdue; la méthode des indices d'états de santé et celle de la disposition à payer furent retenues pour évaluer, en termes monétaires, les coûts humains. Les estimations sont produites à partir de données provenant de la CSST, d'entreprises participantes, d'études économiques antérieures, ainsi que de données publiques. Il est estimé que les lésions professionnelles qui surviennent durant une année dans les mines génèrent des coûts totaux d'environ 130 millions de dollars, soit 80 millions attribuables à des coûts humains et 50 millions à des coûts financiers. Quant au coût moyen d'une lésion professionnelle, il s'élève à plus de 100 000 $. Les indicateurs économiques ajoutent un éclairage nouveau sur les conséquences des lésions professionnelles. Ils constitueront une source d'information pertinente pour aider à la détermination des orientations de recherche en SST.

  • Les facteurs déterminants de l'efficacité de l'implantation des Systèmes de gestion de la santé et de la sécurité du travail : le rôle pivot des cadres de premier niveau
    Geneviève Baril-Gingras (Université Laval), Pierre-Sébastien FOURNIER (Université Laval), Thouraya Kallel (Université Laval)

    Encouragées par des normes nationales ou internationales variées, diverses entreprises implantent des systèmes de gestion de la santé et de la sécurité du travail (SGSST). Bien que ces systèmes représentent des approches potentiellement intéressantes pour intégrer la prévention à l'ensemble des fonctions de l'entreprise, les conditions de succès de leur implantation demeurent peu connues. Par ailleurs, les gestionnaires de proximité ont un rôle opérationnel très important à jouer dans cette implantation. Or l'activité de travail de ces cadres en ce qui concerne l'implantation de ces SGSST n'a jusqu'à maintenant pas été explorée. L'objectif de cette communication est de situer le rôle du gestionnaire de proximité dans la conception et la mise en œuvre des règles opérationnelles qui lui sont rattachées, de manière à préciser les conditions d'efficacité de l'implantation des SGSST. À partir d'une revue des écrits scientifiques, nous mettrons en lumière le rôle que jouent les gestionnaires de proximité en matière de santé et de sécurité, les facteurs facilitateurs de changement dans les façons de faire de ces derniers, et ceux qui influencent leur activité de conception des règles à intégrer dans l'activité de travail de leurs subordonnés. Cela permettra de proposer un modèle d'analyse de ce changement organisationnel particulier. À partir de ce modèle, des pistes de recherche seront identifiées et des voies d'améliorations seront explorées.

  • Perspectives de la relève et des expérimentés sur les risques et les bienfaits du travail en milieux communautaires
    Chantal Aurousseau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Danielle FOURNIER (Relais-femmes), Karen MESSING (UQAM - Université du Québec à Montréal), Johanne SAINT-CHARLES (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le Comité sectoriel de la main-d'œuvre (CSMO, 2005) et l'Institut de la statistique du Québec (ISQ, 2004) associent la survie du secteur communautaire à sa capacité de répondre aux défis particuliers du renouvellement de sa main-d'œuvre (MO). Parallèlement, de nouvelles structures de financement sont développées visant l'offre de services complémentaires à ceux du système public. Elles ont pour effet de professionnaliser le secteur communautaire, ce qui entraîne une scolarisation croissante de la MO. Une recherche en cours depuis 2009 a mené à la tenue de quatre panels de discussion regroupant près de 50 travailleuses, et travailleurs dans trois régions du Québec ainsi qu'à des observations de l'activité de travail et des entretiens dans deux milieux. Nos analyses pointent des conditions et des pratiques tantôt bénéfiques tantôt à risque pour la santé au travail (SST). Par exemple, nous constatons l'association, surtout par la relève, de certaines formes d'engagement à des risques d'épuisement, alors que les expérimentées considèrent que l'utilité sociale du travail agit comme garde-fou contre l'usure mentale. Les équipes auraient une fonction protectrice en offrant du soutien et de l'encadrement. De même, le développement d'avantages sociaux et la souplesse des horaires favorisant la conciliation des temps de vie compenseraient en partie la lourdeur de la tâche.
    L'incidence de ces mesures à la fois sur la SST et sur la rétention de la MO demande réflexion.

  • Dîner

Communications orales

Symposium sur la santé et le bien-être des individus au sein des organisations

Présidence : François Courcy (UdeS - Université de Sherbrooke)
  • Les employés sont-ils désillusionnés? : non-respect des conditions d'emploi et adéquation personne-organisation
    Marie-Ève Dufour (Université Laval), Tania SABA (UdeM - Université de Montréal)

    Force est de constater que les employés sont de plus en plus cyniques. Les changements observés dans la relation d'emploi, les nombreux scandales financiers ou encore diverses pratiques implantées dans les organisations résultent en une main-d'œuvre de plus en plus désillusionnée. Mieux comprendre le cynisme, une considération importante dans l'examen des relations employeur-employé, s'impose alors comme un sujet d'un grand intérêt théorique et pragmatique. Dans cette optique, notre recherche vise donc à étudier les conditions d'emploi dont le non respect affecte le cynisme cognitif. Pour mieux refléter la complexité des milieux de travail, nous étudions également l'influence médiatrice de l'adéquation entre les individus et les organisations. Basée sur une enquête effectuée auprès de 959 employés canadiens, notre étude permet d'une part de mieux comprendre cette attitude qui entraîne une remise en question de l'intégrité de l'organisation et qui peut agir comme la voix de la conscience de cette dernière. D'autre part, elle contribue à l'identification de moyens pouvant servir à la diminuer.

  • Être infirmière en pénitencier à sécurité maximale : un lieu de pratique opportun pour optimiser ses compétences professionnelles mais non sans risque pour la santé mentale
    Marie Alderson (UdeM - Université de Montréal), Jacques RHÉAUME (UQAM - Université du Québec à Montréal), Isabelle RUELLAND (UdeM - Université de Montréal), Micheline ST-JEAN (UdeM - Université de Montréal), Pierre-Yves THERRIAULT (UdeM - Université de Montréal)

    Introduction : Si beaucoup d'études traitent de la pratique infirmière, peu considèrent le milieu carcéral. Objectif : Faire état des pratiques cliniques et de l'optimisation des compétences professionnelles d'infirmières oeuvrant en pénitencier à sécurité maximale. Méthode : Une enquête en psychodynamique du travail d'approche qualitative fut menée auprès de 9 inf avec guide d'entretien. Résultats : Le nécessaire équilibre entre le besoin de sécurité personnelle et le maintien de la relation thérapeutique et de confidentialité prime. Traiter les détenus humainement, dispenser des soins de qualité, être caring et tenter de réparer des vies sont les maîtres mots de leur pratique. Les infirmières dépassent, subliment et transcendent ce qui peut être rébarbatif chez leurs patients pour leur témoigner non-jugement et professionnalisme. Le milieu particulier qu'est un pénitencier offre aux infirmières une autonomie accrue fort stimulante. Toutefois, l'organisation du travail empreinte d'autoritarisme, teintée d'une culture militaire et basée sur un système de gestion « bureaucratique » contribue à un déséquilibre entre plaisir et souffrance au travail peu propice à la santé psychologique des infirmières.

  • L'expérience de la stigmatisation : conséquence et « cause » des troubles de santé mentale en milieu de travail?
    Henri Dorvil (UQAM - Université du Québec à Montréal), Laurie Kirouac (Université d’Ottawa)

    Au Québec, le troubles de santé mentale en milieu de travail sont en hausse depuis les dernières années (Vézina, 2008). Il n'empêche, l'expérience de stigmatisation que vivent nombre de travailleurs qui ont connu des problèmes de santé psychologique (St-Arnaud et al., 2004) donne à penser que la maladie mentale constitue encore à ce jour l'un des tabous les plus tenaces de notre société. À partir d'une enquête (questionnaires/entretiens semi-directifs) menée auprès de travailleurs de retour dans leur milieu de travail suite à une absence en lien avec un problème de santé mentale, nous proposons de se pencher sur l'expérience de cette stigmatisation. Goffman (1963) associe la stigmatisation à une identité « abîmée » en lien avec une expérience profonde de discrédit et d'isolement social, à des sentiments de culpabilité, de honte, d'infériorité et à un désir de dissimulation. Dans le cadre de ce projet, nous la définissons comme l'ensemble des préjugés et difficultés, liés à l'univers de la maladie mentale, que peut vivre une personne dans ses relations avec les collègues et supérieurs lorsqu'elle réintègre son milieu de travail. L'objectif est, d'une part, de dresser un portrait de ces préjugés et difficultés comme «conséquences» des troubles de santé mentale vécus par ces travailleurs et, d'autre part, de se demander si cette stigmatisation ne s'imposerait pas aussi aujourd'hui comme une «cause» de ces mêmes troubles, alors même que ces derniers avaient recouvert la santé.

  • Vers un portrait-type de l'employé en bonne santé psychologique : une investigation empirique québécoise
    Véronique Dagenais-Desmarais (UdeM - Université de Montréal)

    Le bien-être psychologique (BEP) est un concept générant un intérêt croissant dans des sciences organisationnelles (Andersson, 2008; Baba, Jamal, & Tourigny, 1998; Danna & Griffin, 1999; Deci & Ryan, 2008). Plusieurs auteurs ont consacré des efforts substantiels afin d'identifier le portrait sociodémographique des individus heureux (p.ex. : Blanchflower & Oswald, 2008; Ryff, 1995; Ryff & Keyes, 1995; Zhang, Yang, & Wang, 2009). Cependant, ces travaux se sont surtout concentrés sur le bien-être hors travail. À ce jour, peu examinent les données sociodémographiques propres au travail en lien avec le BEP des individus. Afin d'identifier quelles catégories de travailleurs sont les plus sujets à vivre de forts ou de faibles niveaux de BEP au travail (BEPT), cette étude a évalué moyennes de BEPT ressenti par différents groupes de travailleurs. Pour ce faire, l'Indice de bien-être psychologique au travail (Dagenais-Desmarais & Savoie, sous presse) a été administré à 1080 travailleurs québécois provenant de différents secteurs d'activités. Des analyses de variance ont révélé des différences de moyennes significatives sur certaines dimensions du BEPT en matière de genre, de statut hiérarchique, de secteur d'activité, d'horaire de travail et d'ancienneté, mais pas de région géographique. Les implications de ces résultats sont discutées, et des pistes de recherche future sont proposées.

  • Pause
  • Augmenter le bien-être et diminuer le mal-être au travail: Le rôle de la satisfaction/frustration des besoins psychologiques d'autonomie, de compétence et d'affiliation sociale
    Laurence CREVIER-BRAUD (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jacques Forest (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Marylène GAGNÉ (Université Concordia), Sarah GIROUARD (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nicolas Gillet (Université de Tours)

    Plus de 35 années de recherche sur la théorie de l'autodétermination (e.g., Deci & Ryan, 2008) démontrent que l'être humain a trois besoins psychologiques innés et fondamentaux à satisfaire pour un fonctionnement optimal, que ce soit au travail et la vie hors travail. Un besoin psychologique est défini comme étant un élément essentiel qui, lorsque satisfait, mène à la croissance, l'épanouissement et au fonctionnement optimal et, lorsqu'insatisfait ou frustré, mène à un fonctionnement mitigé ou négatif. Ces trois besoins sont ceux d'autonomie (se sentir libre d'initier et de réguler ses propres actions et d'agir en conformité avec ses valeurs), de compétence (se sentir efficace et efficient dans la réalisation et l'atteinte d'objectifs et projets) et d'affiliation sociale (avoir le sentiment que les relations sociales sont mutuellement satisfaisantes; cf. Gagné & Forest, 2009). La conférence sera l'occasion de réviser les connaissances les plus à jours sur les effets favorables de la satisfaction des trois besoins et les effets néfastes de la frustration des trois besoins en plus d'identifier certains leviers pour augmenter la satisfaction et diminuer la frustration (e.g., soutien du superviseur immédiat et soutien organisationnel perçu; Gillet, Fouquereau, Forest, et al., 2012). La conférence donnera un cadre de référence solide et utile pour mieux analyser et comprendre les milieux de travail et les multiples études et enquêtes faites sur le sujet de la santé psychologique.

  • Rôle des variables psychosociales dans le retour graduel au travail à la suite d'une intervention en milieu occupationnel
    Marie-Michelle Gouin (Université Laval), Manon TRUCHON (Université Laval)

    Étant donné ses conséquences importantes, plusieurs stratégies ont été documentées pour prévenir l'évolution des TMS vers l'incapacité. D'entre elles se trouve la promotion d'un retour graduel au travail, avant la consolidation du TMS (RGAT). Pour se faire, des interventions “modèles” efficaces ont été élaborées (notamment, Arnetz et al., 2003; Loisel et al., 1997; Shiri et al., 2011). Or, les variables qui pourraient contribuer à leur efficacité restent encore peu connues. En outre, même si l'importance des variables psychosociales tend à être reconnue en matière d'évolution vers l'incapacité (Gatchel et Gardea, 1999; Truchon et Fillion, 2000; Waddell et al., 2003; Lorusso et al., 2007; Iles et al., 2008) leur rôle reste encore peu exploré en matière de RGAT. Une recension systématique de la littérature a donc été menée pour explorer l'apport des variables psychosociales, dans l'atteinte d'un RGAT à la suite de ces interventions. L'apport potentiel de plusieurs variables psychosociales est ressorti. Concernant le travailleur, l'importance de ses croyances/peurs face à la douleur et de la reconnaissance de sa capacité de travailler semble importante. De manière plus large, l'importance de l'adhésion des parties prenantes aux objectifs du RGAT, d'établir de “bonnes relations” et l'effet potentiellement négatif des conflits est aussi ressortie. Des pistes pour de futures recherches seront présentées.

  • Le rôle des employés en santé psychologique au travail : au-delà de la participation, des actions concrètes au quotidien
    France St-Hilaire (UdeS - Université de Sherbrooke)

    De plus en plus d'études rapportent un lien entre les comportements de supervision et la santé psychologique au travail (SPT) (ex. : Westerlund et coll., 2010). Toutefois, le rôle de l'employé – par ses comportements, ses pratiques de travail – n'a pas été abordé dans la littérature. Or, les employés ont également un rôle à jouer en SPT; par leurs pratiques de travail, ils peuvent avoir un effet salutaire ou délétère sur leur gestionnaire ou leurs collègues. Si l'idée que les employés puissent avoir un effet sur la SPT semble évidente, nous n'en connaissons pas les manifestations concrètes. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 70 participants (45 employés et 25 gestionnaires) provenant d'une organisation publique québécoise. L'analyse a été réalisée selon une méthode inductive et a été soumise à un accord interjuges. Les résultats montrent une variété de pratiques de travail spécifiques (PTS) (n=35) en lien avec la SPT. S'il y a un écart important entre les PTS rapportées par les gestionnaires et les employés, ces derniers rapportent surtout des pratiques de nature passive. Les retombées théoriques et pour le développement d'intervention en SPT seront abordées.

Communications orales

Symposium en nanotoxicologie : L'infiniment petit en action : Recherches sur les nanoparticules et les particules ultrafines dans un contexte de SST

  • Mot de bienvenue
  • Nanotechnologies : opportunités et défis dans le domaine des matériaux
  • Nanotoxicologie et biosécurité des nanotechnologies : importances et problématiques d'une discipline émergente
    Karim Maghni (UdeM - Université de Montréal)
  • Influence de l'état d'agglomération sur la toxicité pulmonaire des nanoparticules de TiO2
    Yves CLOUTIER (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Chantal DION (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Karim MAGHNI (UdeM - Université de Montréal), Alexandra Noël (UdeM - Université de Montréal), Robert TARDIF (UdeM - Université de Montréal), Ginette TRUCHON (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)

    Les mécanismes de toxicité des nanoparticules (NP) demeurent fragmentaires et incomplets. Le degré d'agglomération des NP de TiO2 est un paramètre significatif ayant des répercussions sur le site de dépôt pulmonaire et la toxicité, puisque c'est sous la forme agglomérée que ces NP interagissent avec les systèmes biologiques. L'objectif de ce travail est d'évaluer l'influence de l'état d'agglomération de NP de TiO2 inhalées sur la réponse pulmonaire dans un modèle animal. Des groupes de rats ont été exposés pendant 6 heures à des aérosols de NP de TiO2, de tailles de départ de 5 nm, générés à l'aide de différents systèmes. Les expositions à des concentrations massiques de 2 et 7 mg/m3 ont été caractérisées à l'aide de mesures pondérales, avec un impacteur électrique à basse pression (ELPI, Dekati) et par microscopie. Pour chaque concentration, deux états d'agglomération distincts ont été obtenus, soit inférieur ou supérieur à 100 nm. L'analyse de la réponse pulmonaire des lavages bronchoalvéolaires des rats s'est faite par le compte cellulaire total et différentiel ainsi que par la mesure de biomarqueurs d'inflammation (IL-1α, IL-6, TNF-α, MIP-1α et MCP-1), de cytotoxicité (ALP, LDH et la concentration en protéines) et de stress oxydant (HO-1, 8-isoprostane et le glutathion). Les réponses biologiques analysées au regard des voies de signalisation mécanistiques hypothétiques des NP suggèrent que l'état d'agglomération des NP de TiO2 joue un rôle dans la toxicité pulmonaire.

  • Interférence des nanoparticules superparamagnétiques (NSPM) avec les essais de cytotoxicité à base du tétrazolium: conséquences sur les études publiées sur la nanotoxicité des NSPM
    Hafedh ABDELMELEK (Université de Bizerte), Lotfi BARHOUMI (Université de Bizerte), Lotfi BEN TAHER (Université de Bizerte), Karim MAGHNI (UdeM - Université de Montréal), Leila SMIRI (Université de Bizerte), Lyes Tabet (UdeM - Université de Montréal)

    Les nanoparticules (NP) superparamagnétiques (NSPM) de 1 à 100 nm possèdent des propriétés magnétiques intéressantes pour les applications biomédicales. Cependant les risque sur la santé ne sont pas écartés. Des études ont montré que les propriétés uniques des NP peuvent créer des interactions imprévisibles avec les composants d'essais de toxicité conduisant à une fausse conclusion sur leur toxicité potentielle. Objectif: Déterminer la possibilité, et selon le cas, le mécanisme d'interférence des NSPM avec trois essais de toxicité. Méthodologie: Les NSPM ont été incubées dans un milieu sans cellules pour l'étude de l'interférence potentielle et son mécanisme avec les essais LDH, MTS et Presto Bleu. La détermination de la nanotoxicité des NSPM a été réalisée chez les cellules A549 en utilisant les mêmes essais. Résultats: Les NSPM présentent une interaction avec les essais MTS et LDH dû à l'activité catalytique de ces NP sur la conversion du tétrazolium. De plus, ces deux essais sont inadéquats pour la mesure de la toxicité de ces NP, et cela malgré la correction pour ces interférences. En revanche, l'essai Presto Bleu n'a indiqué aucune interférence avec ces NSPM, validant ainsi nos données indiquant une toxicité des NP étudiées. Conclusion: Les NSPM interfèrent avec certains tests de nanotoxicité conduisant à une réponse erronée. De ce fait, la détermination d'interférences potentielles est une étape essentielle qui devrait être incluse dans les études de biosécurité des NP.

  • Pause
  • Effets oxydatifs et inflammatoires des points quantiques (PQs) sur les cellules musculaires lisses bronchiques humaines (CMLBH)
    Lucéro CASTELLANOS (HSCM - Hôpital du Sacré Coeur de Montréal), Karim MAGHNI (UdeM - Université de Montréal), Lyes Tabet (UdeM - Université de Montréal), Mélanie WELMAN (HSCM - Hôpital du Sacré Coeur de Montréal)

    Les points quantiques (PQs) sont des nanocristaux sphériques de 1 à 10 nm de diamètre. Selon leurs dimensions, les PQs peuvent avoir des propriétés de fluorescence intéressantes pour diverses applications biomédicales. Cependant, les risques potentiels des PQs sur la santé humaine doivent être déterminés. Objectif: Étudier les effets et les mécanismes de nanotoxicité des PQs chez les CMLBH. Méthodologie: Les CMLBH ont été exposées à des PQs de type CdTe/CdS (ViveNano). La cytotoxicité a été étudiée en utilisant les essais: LDH, MTS et Presto bleu. Les cellules ont été incubées avec les PQs à des concentrations de 1-1000µg/ml durant 6-72h. L'expression des métalloprotéinases (MMPs; technologie Luminex), du glutathion et du 8-Isoprostane (ELISA) a été déterminée. Résultats: Les PQs n'interfèrent pas avec les essais de cytotoxicité, les validant ainsi pour les mesures de nanotoxicité dans cette étude. Nos résultats ont montré que les PQs présentent une toxicité dès 6h à partir de la concentration de 333µg/ml. Cette cytotoxicité a été corrélée à une diminution de l'expression des MMPs chez les cellules exposées à 1000µg/ml de PQs versus les cellules témoins. La concentration 10µg/ml a été peu cytotoxique, mais elle a induit un stress oxydatif. En conclusion, cette étude est la première à mettre en évidence le risque potentiel de ces PQs sur le système respiratoire; un risque particulièrement envisageable si ces nanoparticules étaient inhalées par les travailleurs les manipulant.

  • Toxicité des nanoparticules d'oxyde de cuivre et du cuivre ionique chez Lemna gibba
    David Dewez (UQAM - Université du Québec à Montréal), Radovan POPOVIC (UQAM - Université du Québec à Montréal), François Perreault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'utilisation des nanoparticules (NPs) dans une multitude de produits augmente le risque de causer des effets toxiques sur la santé humaine et l'environnement. Les conséquences de l'exposition aux NPs sont toutefois difficiles à évaluer car les mécanismes de toxicité des nanomatériaux sont encore peu connus. Pour les NPs métalliques, des effets peuvent être induits par l'interaction des NPs avec le système cellulaire mais également par la solubilisation des NPs en ions métalliques toxiques. Dans cette étude, nous avons comparé la toxicité des NPs de CuO et du cuivre sous forme ionique afin de déterminer si les NPs induisent un effet similaire ou différent à celui du cuivre solubilisé. Les effets des NPs de CuO et du cuivre ionique ont été évalués chez le macrophyte aquatique Lemna gibba en utilisant différents bioindicateurs général et spécifique de toxicité. La prise en charge du cuivre par l'organisme a été déterminée par absorption atomique. Nos résultats indiquent que les NPs de CuO et le cuivre ionique n'affectent pas le système cellulaire de Lemna gibba de la même façon. Cette différence révèle un mode d'action spécifique aux NPs qui diffère de la solubilisation en ions toxiques extra- ou intracellulaire. Afin de permettre un développement sécuritaire des nanotechnologies, il sera important d'obtenir une meilleure compréhension des effets toxiques propres aux nanomatériaux.

  • Étude de la pénétration des nanoparticules de TiO2 à travers les gants et les vêtements de protection dans des conditions simulant leur utilisation en milieu de travail
    Mehdi BEN SALAH (ÉTS - École de technologie supérieure), Gérald PERRON (ÉTS - École de technologie supérieure), Ludwig Vinches (ÉTS - École de technologie supérieure)

    Peu de travaux ont été réalisés sur les gants et les vêtements de protection contre les nanoparticules (NP). La compréhension des interactions entre les NP et les matériaux et structures utilisés dans la fabrication des gants et des vêtements de protection manque encore. L'expérience consiste à appliquer les NP sous forme de poudre et en solution colloïdale sur un échantillon de matériau tout en simulant des conditions d'utilisation en milieu de travail. Un montage, constitué d'une chambre d'exposition et d'une chambre d'échantillonnage séparées par l'échantillon, a été conçu à cet effet. Les techniques de détection et de quantification des NP utilisées sont l'AFM, l'EDS, l'AAS et l'ICP-MS. Quatre matériaux sont étudiés : le nitrile et le butyle pour les gants et des textiles en coton-polyester (tissu de blouse de chimie) et PE (combinaison non tissée) pour les vêtements de protection. Ils sont mis en contact avec des NP de TiO2 (en poudre ou en suspension dans le propylène glycol et l'eau). Des sollicitations mécaniques répétitives en flexion sont appliquées aux échantillons pendant leur exposition aux NP. Les résultats préliminaires montrent un passage possible des NP à travers certains matériaux de gants et de vêtements de protection testés après qu'ils aient été soumis à des déformations mécaniques simulant leur utilisation en milieu de travail et/ou en présence de NP en solution colloïdale.


Communications orales

Symposium sur l'enquête québécoise sur les conditions de travail, d'emploi et de SST (EQCOTESST)

Présidence : Michel Vézina (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)
  • L'enquête québécoise sur les conditions de travail, d'emploi, de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST) : un trésor d'informations à consulter et à exploiter
    Esther CLOUTIER (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Michel Vézina (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    L'EQCOTESST est une importante enquête populationnelle qui dresse un portrait des conditions de travail et d'emploi au Québec, incluant l'environnement organisationnel et les
    contraintes physiques au travail, ainsi que la conciliation travail et vie personnelle et les différentes formes de violence au travail. Le rapport aborde plus spécifiquement les troubles musculo-squelettiques, les accidents traumatiques et la santé psychologique au travail. Plus de 5 000 travailleurs du Québec ont participé à cette enquête dont la cueillette de données a été effectuée par téléphone entre novembre 2007 et février 2008. Ses conclusions soulignent l'importance des liens entre l'organisation du travail et la santé et la sécurité des travailleurs au Québec, notamment au regard de la précarisation des liens d'emploi et de l'intensification du travail. Ces résultats permettront de mieux orienter les actions préventives dans des milieux de travail plus à risque en raison d'une plus forte exposition, notamment, à une faible autonomie décisionnelle, à un manque de soutien dans les situations difficiles, à une faible reconnaissance des efforts et des réalisations ou encore à des contraintes physiques importantes. Tous les chercheurs en SST au Québec sont invités à réaliser des analyses complémentaires afin d'en tirer le maximum d'informations utiles à l'amélioration des conditions de travail au Québec et également de contribuer à l'avancement des connaissances à ce sujet.

  • Description des conditions de travail et d'emploi
    Esther CLOUTIER (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Patrice DUGUAY (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Pascale Prud'homme (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)

    De profondes mutations dans le monde du travail s'opèrent depuis déjà plusieurs décennies. Cette communication a pour objet d'effectuer un survol des conditions de travail et d'emploi au Québec mesurées dans l'EQCOTESST. L'enquête comporte plusieurs questions spécifiques sur le milieu de travail, des caractéristiques de l'emploi principal et sur des conditions de travail. Les analyses présentées sont descriptives et mettent en évidence les principales caractéristiques sociodémographiques observées. Par ailleurs, trois indicateurs ont été construits afin d'analyser les expositions de certains sous-groupes de travailleurs à la précarité et l'insécurité d'emploi. Les résultats montrent qu'il existe des disparités à l'égard des conditions de travail et d'emploi chez les travailleurs québécois. On y observe notamment des différences selon l'âge, les secteurs d'activité économique, la catégorie professionnelle. En ce qui a trait à la précarité et à l'insécurité, on observe que plus du tiers des travailleurs québécois affichent un taux élevé d'insécurité d'emploi, 12,9 % vivent de la précarité contractuelle et 7,2 % vivent de la précarité d'emploi. Ainsi, en plus de dresser un portait de certaines conditions de travail et d'emploi, ces résultats permettent d'effectuer des associations entre ces conditions de travail et les problèmes de SST abordés dans les autres volets de l'enquête et de fournir des pistes d'interventions pour les organismes concernés.

  • Les points saillants de l'EQCOTESST sur la conciliation travail et vie personnelle
    Katherine Lippel (Université d’Ottawa), Karen MESSING (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'EQCOTESST a répertorié certaines conditions de travail qui influencent la possibilité de concilier travail et vie personnelle (CTVP) pour les personnes ayant des responsabilités familiales ou celles aux études. Des conditions qui facilitent la conciliation travail-famille (CTF) seraient, par exemple, la possibilité de traiter des chose personnelles au travail, les horaires réguliers de jour, certains horaires et l'accès à certains congés. Or, les personnes qui ont davantage besoin de conditions de travail qui facilitent la CTF n'y ont pas davantage accès. On ne détecte pas d'association claire entre le genre, l'âge ou le niveau de responsabilité familiale et l'accès aux bonnes conditions de CTF. Les femmes et les personnes vivant dans un ménage à faible revenu sont proportionnellement plus nombreuses à se retrouver dans la catégorie de responsabilité familiale élevée, une catégorie qui regroupe 171,000 travailleurs québécois de 25 ans et plus. Les personnes ayant les responsabilités familiales élevées sont en moins bonne santé (détresse psychologique, symptômes dépressifs, consommation de psychotropes) et font plus de présentéisme. Les personnes aux études rapportent un nombre d'heures de travail assez important : 23,1% des étudiants à temps complet travaillent plus de 30 h/s et 10,4% travaillent plus de 40h/s. Nous concluons que l'intervention sur les conditions de travail qui rendent difficile la CTVP doit faire partie des activités de prévention en santé au travail.

  • Pause
  • Conditions de travail et d'emploi et la santé mentale des travailleurs québécois
    Louise St-Arnaud (Université Laval), Michel Vézina (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    Les indicateurs de santé mentale utilisés dans l'EQCOTESST sont le niveau de détresse psychologique, les symptômes dépressifs et la consommation de psychotropes. Au Québec, en 2007-2008, ce sont près de 33 % des travailleurs qui présentent un niveau modéré ou élevé de détresse psychologique et 12 % ont mentionné des symptômes dépressifs dont plus de 60 % d'entre eux estiment que ces symptômes sont partiellement ou complètement liés à leur travail. Pour ce qui est de la consommation de psychotropes, l'EQCOTESST estime qu'au Québec, ce sont plus de 400 000 travailleurs (11.4%) qui y ont eu recours de façon régulière pour réduire l'anxiété, se remonter le moral ou les aider à dormir. Globalement, toutes les expositions aux contraintes organisationnelles et aux situations de travail mesurées sont associées à ces indicateurs de santé mentale. Les associations sont particulièrement fortes chez les femmes et lorsqu'il existe un cumul de contraintes ou lorsque les travailleurs n'ont pas les moyens pour faire un travail de qualité. Fait important à noter, les prévalences élevées des indicateurs de santé mentale sont ramenées près des valeurs moyennes lorsque l'exposition à des situations de tension avec le public ou à un travail émotionnellement exigeant s'accompagne d'un bon niveau de latitude décisionnelle, de soutien social ou de reconnaissance au travail.

  • Contraintes physiques et organisationnelles et les troubles musculo-squelettiques
    Alain DELISLE (UdeS - Université de Sherbrooke), Amélie FUNÈS (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Karen MESSING (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie SAINT-VINCENT (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Susan Stock (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Alice TURCOT (DSP Montréal)

    L'EQCOTESST a permis d'estimer la prévalence des troubles musculo-squelettiques (TMS) non-traumatiques liés au travail, de plusieurs contraintes physiques et organisationnelles et des conditions du travail telles que la précarité et l'insécurité d'emploi, chez l'ensemble des travailleurs et selon le sexe/genre, l'âge et le statut socioéconomique. Par exemple, l'enquête montre qu'un travailleur québécois sur cinq est atteint de TMS liés au travail; un sur 4 chez les travailleuses. Près d'un travailleur manuel sur deux est exposé à au moins quatre contraintes physiques du travail, (52 % des hommes, 39 % des femmes). À l'exception des gestes répétitifs, du travail prolongé à l'ordinateur et de la posture assise, les ommes sont davantage exposés que les femmes aux contraintes physiques mesurées. Par contre, les femmes sont davantage exposées à l'ensemble des contraintes organisationnelles mesurées dans cette étude, à l'exception du soutien social au travail. Un tiers des travailleurs exposés à un cumul d'au moins 4 contraintes physiques du travail a des TMS liés au travail contre 10% chez les travailleurs non-exposés. Les données de l'EQCOTESST nous permettent d'étudier les relations complexes entre les TMS, la détresse psychologique et les contraintes physiques, organisationnelles et psychosociales du travail. Nous décrirons un nouveau modèle et des nouvelles hypothèses concernant ces relations.

  • Le présentéisme : un indicateur de santé individuelle et organisationnelle
    Louise St-Arnaud (Université Laval), Michel Vézina (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    Le présentéisme désigne le phénomène par lequel les travailleurs sont présents à leur poste, même s'ils ont une maladie qui devrait les amener à s'absenter du travail. Ce comportement est considéré comme malsain, car travailler même malade peut doubler le risque d'événements coronariens sérieux. Plus de la moitié de la population visée par l'enquête s'est présentée malade au travail au moins une journée durant les 12 mois précédant l'enquête. On observe que près de 40 % des travailleurs québécois font du présentéisme de courte durée (un à neuf jours par année), alors que près de 15 % font du présentéisme de longue durée (10 jours ou plus par année). L'enquête montre que les travailleurs en insécurité d'emploi, les travailleurs autonomes, de même que ceux qui travaillent plus de 50 heures par semaine et les travailleurs du secteur des soins de santé et des services sociaux sont plus nombreux à faire preuve de présentéisme de longue durée. Nous constatons que le faible soutien au travail, la demande psychologique élevée, la faible reconnaissance et l'exposition à un cumul d'au moins quatre contraintes physiques sont associés au présentéisme de longue durée. Le présentéisme est aussi lié de manière significative aux indicateurs de santé mentale. Des recherches pour mieux comprendre le phénomène du présentéisme et son effet sur la santé des travailleurs et la productivité des entreprises devraient être priorisées.

  • Dîner
  • Les accidents du travail
    Esther CLOUTIER (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Patrice Duguay (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Pascale PRUD'HOMME (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)

    Cette présentation s'intéresse aux caractéristiques des accidents du travail et vise à situer le niveau de risque selon certains déterminants du travail. Dans l'EQCOTESST, l'accident est définit comme un événement traumatique tel qu'une chute, le fait de s'être cogné, d'avoir été frappé, de se couper ou un accident de la route pendant le travail. L'indicateur retenu pour analyser les risques d'accidents est le taux de fréquence ETC (équivalent temps complet) qui représente le nombre annuel d'accident par 100 travailleurs ETC. L'enquête permet d'estimer qu'environ 222 000 travailleurs ont eu au moins un accident du travail à leur emploi principal au cours de l'année. Le taux de fréquence est de 7,9 accidents pour 100 travailleurs ETC dont 3,4 concernent des accidents avec perte de temps. Cette étude identifie certains groupes dont le risque d'accident du travail est plus élevé notamment les jeunes et les individus ayant un cumul de contraintes physiques élevés. Certaines conditions organisationnelles telles qu'une faible latitude décisionnelle, le manque de reconnaissance et la tension psychologique élevée sont également liées à un risque d'accident plus élevé. De plus, les résultats montrent que les exigences du travail et certains indicateurs de l'état de santé général sont associées à un risque élevé d'accident. Ainsi, l'étude met en évidence plusieurs facteurs sur lesquels il serait possible d'agir en prévention afin de réduire la fréquence des accidents du travail.

  • La violence au travail au Québec : résultats de l'EQCOTESST
    Renée BOURBONNAIS (Université Laval), Amélie FUNÈS (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Katherine Lippel (Université d’Ottawa), Susan STOCK (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Michel VÉZINA (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    L'EQCOTESST a étudié trois formes de violence au travail: le harcèlement psychologique (HP), le harcèlement sexuel et la violence physique. Nous présenterons certains résultats de cette enquête pour ensuite examiner certaines associations entre la violence et certains risques organisationnels et problèmes de santé. Nous examinerons aussi les données portant sur les démarches effectuées par ceux qui rapportent avoir été victime de HP. Les résultats seront présentés en faisant une analyse différenciée selon le sexe. Près de15% des travailleurs québécois sont exposés au HP, les travailleuses davantage que les travailleurs. Le harcèlement vertical est plus fréquent que le harcèlement horizontal, et le harcèlement interne est plus fréquent que le harcèlement externe. Les personnes qui travaillent dans le secteur public ou qui vivent des tensions avec le public sont davantage exposées. La prévalence des autres formes de violence est moindre (3% sont exposés au harcèlement sexuel et 2% à la violence physique). Les analyses bivariées permettent de constater que tous les risques organisationnels étudiés sont associés à une prévalence accrue de HP. En examinant les indicateurs de santé retenus, les résultats révèlent que les personnes exposées à chacune des formes de violence sont plus nombreuses, en proportion, à avoir une perception négative de leur état de santé générale, des problèmes de santé mentale et des troubles musculo-squelettiques que les autres.

  • Les absences du travail dues aux TMS liés au travail et l'indemnisation : résultats d'une enquête populationnelle québécoise, 2007-2008
    Karen MESSING (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nektaria Nicolakakis (UQAM - Université du Québec à Montréal), Hicham RAIQ (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Susan STOCK (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Alice TURCOT (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    Cette étude vise à estimer la proportion de travailleurs salariés non-cadres (SNC), ayant une absence(s) du travail en raison de symptômes musculo-squelettiques (TMS) non traumatiques perçus comme étant entièrement liés au travail, qui ont fait une demande d'indemnisation (DI), ainsi que la proportion n'ayant reçu aucun revenu durant leur absence. Utilisant les données de l'EQCOTESST, cette étude a montré que 18% des SNC a ressenti des TMS non traumatiques liés entièrement au travail à au moins une région corporelle au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête, dont 22.3% a rapporté une absence du travail. Parmi les SNC absents du travail à cause de TMS non traumatiques entièrement liés au travail, seulement 19.6% ont soumis une DI. Parmi les SNC qui n'ont pas fait de DI, 31.4% n'a reçu aucun revenu durant leur absence. Ces résultats mettent en question l'utilité des données d'indemnisation pour des fins de surveillance et pour orienter la prévention. Puisque des services essentiels de réadaptation sont très peu couverts par les régimes d'assurances médicales publiques, ils sont hors de portée des travailleurs à faible statut socioéconomique non indemnisés. Les résultats suggèrent donc qu'une proportion importante de travailleurs atteints de TMS occasionnant des absences du travail aurait un accès limité aux services de réadaptation et aux assignations temporaires favorisant un retour rapide au travail.

  • Pause
  • L'analyse différenciée selon le genre dans l'EQCOTESST : quelles implications pour la recherche et l'intervention?
    Katherine LIPPEL (CREDP - Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne), Karen Messing (UQAM - Université du Québec à Montréal), Susan STOCK (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    Les travailleurs et les travailleuses montrent des différences dans leurs conditions d'emploi et de travail (y compris les conditions de conciliation travail-famille), les symptômes de santé associés à l'emploi principal, et les associations entre les conditions et la santé. Ces différences pourraient venir de la division du travail selon le genre, d'affectations à différentes tâches à l'intérieur du même emploi, de différences dans les contrats de travail, les horaires de travail, les techniques de travail, l'accès à la formation, les interactions entre les caractéristiques physiques et le poste de travail et d'autres spécificités biologiques ou sociales. Une enquête populationnelle ne permet pas de voir tous les mécanismes qui opèrent dans les différents milieux de travail. Mais la richesse des données de l'EQCOTESST nous permet de suggérer certaines pistes pour la recherche et l'intervention. Nous pensons notamment que, vu le nombre de troubles musculo-squelettiques liés au travail rapportés par les femmes dans les professions manuelles, ce serait utile d'examiner en détail les exigences physiques des tâches assignées aux femmes et aux hommes dans ces professions, ainsi que les déterminants organisationnels et sociaux de ces exigences. Il faudrait réfléchir sur les causes, entre autres, de la plus grande prévalence du harcèlement psychologique rapportée par les travailleuses et de l'excès des accidents traumatiques de travail rapporté par les travailleurs masculins.

  • Les inégalités sociales et les expositions en milieu du travail associées aux troubles musculo-squelettiques
    Hicham RAIQ (UdeM - Université de Montréal), Susan Stock (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    De nombreuses études ont montré que la prévalence des TMS varie selon le statut socio-économique (SSE) des travailleurs : les personnes à faible revenu, les moins scolarisées et/ou les classes socioprofessionnelles les plus défavorisées présentent davantage de TMS. Toutefois, d'autres études montrent que la relation entre les TMS et le SSE a tendance à disparaitre si l'on tient compte des expositions aux contraintes physiques ou psychosociales du travail. A l'aide des données de l'EQCOTESST, nous décrirons la relation entre le SSE et les contraintes physiques, organisationnelles et psychosociales, associées à un risque de TMS. Nous décrirons également l'étude en cours visant à identifier les sous-groupes de travailleurs, selon le SSE, le sexe/genre et l'âge, ayant une multiplicité d'expositions professionnelles associées aux TMS. Nous montrerons comment l'exposition à la fois à de multiples contraintes au travail peut augmenter le risque de TMS. Cette étude permettra de mieux comprendre les inégalités sociales liées aux expositions professionnelles associées aux TMS et. En identifiant des sous-groupes à risque élevé, l'étude pourrait mieux orienter les interventions de prévention de ces troubles liés au travail.

  • Conclusion : enjeux pour les chercheurs et les acteurs sociaux
    Katherine LIPPEL (CREDP - Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne), Michel Vézina (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

Panel / Atelier

Symposium en nanotoxicologie : table ronde sur les cinq thématiques de l'axe

Participant·e·s : Mehdi Ben Salah (ÉTS - École de technologie supérieure), Karim Maghni (UdeM - Université de Montréal), Alexandra Noël (UdeM - Université de Montréal), Lyes Tabet (UdeM - Université de Montréal), Ludwig Vinches (ÉTS - École de technologie supérieure)
  • Dîner