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Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Sur le plan socioéconomique, le vieillissement démographique se répercute notamment sur les programmes publics et leur financement, qu’il s’agisse des services sociaux et de santé, des régimes de retraite, de l’adaptation des infrastructures, etc. La disponibilité de la main-d’œuvre, la vitalité des territoires et, plus globalement, la croissance économique sont aussi au nombre des préoccupations liées au vieillissement et qui interpellent les instances publiques. De par la force du nombre, l’apport économique, social et politique des personnes âgées devrait aussi entraîner des changements importants dans la société, qu’il faut valoriser.

Sur le plan des individus et de leurs proches, la perte d’autonomie et les limitations d’activité conjuguées aux modifications des structures familiales et sociales ne seront pas sans conséquence. L’amélioration de l’espérance de vie et les incitations à prolonger la vie active devraient également marquer les habitudes et les conditions de vie des personnes vieillissantes. Enfin, d’éventuelles interventions gouvernementales visant à adapter le financement des programmes publics pourraient influencer les conditions de vie des personnes âgées.

Ainsi, le processus du vieillissement soulève des enjeux collectifs et individuels qui influent les uns sur les autres. Or, les travaux de recherche publiés à ce jour mettent généralement l’accent sur l’un ou l’autre de ces enjeux. En rassemblant dans un même lieu les chercheurs s’intéressant à l’une ou l’autre de ces perspectives, le colloque vise à créer un terrain propice à la mise en évidence des interactions et de l’interdépendance des phénomènes. Cette mise en commun (ou ce carrefour d’idées) fournirait aux décideurs un éclairage à la fois sur le caractère multidimensionnel des changements à venir et sur les impacts d’éventuelles réformes.

Le colloque réunira des chercheurs d'horizons disciplinaires variés, tant du milieu académique que des ministères et organismes gouvernementaux.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot d'ouverture : Nicole Lemieux (ISQ) et Danielle Gauvreau (CIQSS)

  • Mot de bienvenue

Communications orales

À quand la retraite

  • Le Québec, 2004-2030 : une analyse de micro-simulation
    Nicholas-James CLAVET (Université Laval), Jean-Yves Duclos (Université Laval), Bernard FORTIN (Université Laval), Steeve MARCHAND (Université Laval)

    Cette communication présente les résultats préliminaires d'une première version du Modèle de micro-simulation de l'Université Laval (SimUL), portant sur l'évolution de divers indicateurs sociaux et de mesures de niveaux de vie pour la période 2004-2030.

    Cette évolution est largement tributaire des changements démographiques en cours et à prévoir, tels le vieillissement de la population, l'augmentation de l'espérance de vie, l'augmentation de la proportion d'immigrants dans la population et l'augmentation prévisible du niveau de scolarité. En prenant compte de l'ensemble de ces facteurs, les prévisions de SimUL montrent entre autres que les revenus de travail en termes réels des individus devraient augmenter significativement entre 2004 et 2030, même dans un scénario où la productivité du capital humain est maintenue fixe pour un niveau de scolarité donné. De plus, les résultats prévoient des changements dans la participation au marché du travail, notamment une augmentation du nombre d'heures travaillées à temps plein des femmes. La prolongation de la durée des études limitera par ailleurs la participation au marché du travail des plus jeunes (16-24 ans), mais fera augmenter celle des personnes en âge de prendre leur retraite (50 ans et plus). Une part importante des changements dans les indicateurs socioéconomiques est ainsi expliquée par l'augmentation du niveau de scolarité des individus.

  • Influence des antécédents familiaux et professionnels sur l'âge de la retraite
    Benoît-Paul Hébert (Ressources humaines et Développement des compétences Canada), Jorge URIARTE-LANDA (Ressources humaines et Développement des compétences Canada)

    Plusieurs études ont évalué les répercussions à plus ou moins long terme du vieillissement démographique sur les finances publiques et, en particulier, sur les systèmes de soins de santé et de revenu de retraite. Au Canada comme ailleurs, on discute des conditions d'admissibilité à certains programmes de sécurité du revenu et des mesures pouvant inciter les travailleurs à prolonger la vie active. Toutefois, il y a relativement peu de recherches sur les facteurs qui, au niveau individuel, influencent le moment du passage à la retraite. Dans cette communication, nous examinons les liens entre l'âge de la retraite et les antécédents familiaux et professionnels chez les travailleurs âgés au Canada. Les changements survenus ou survenant dans la situation familiale (divorce ou décès du conjoint, par exemple) ou bien dans la situation professionnelle (interruption d'activité pour cause de maladie ou de perte d'emploi, par exemple) d'un individu ont-ils pour effet de retarder ou de devancer le passage à la retraite? L'influence de tels changements est-elle la même chez les hommes et chez les femmes? Notre analyse de ces questions repose sur un modèle de risque semi-paramétrique appliqué aux données du cycle 21 de l'Enquête sociale générale (2007) de Statistique Canada.

  • Évolution de l'allongement de la vie en emploi : des changements importants depuis le milieu des années 1990
    , Diane GALARNEAU (Statistiques Canada)

    Les études sur l'impact économique du vieillissement de la population sont particulièrement nombreuses et les conclusions ne font pas toujours l'unanimité. Si certains analystes y voient l'annonce d'une catastrophe qui obligera des transformations majeures de nos programmes sociaux, d'autres considèrent plutôt que ce phénomène, bien qu'important, ne demandera que certains ajustements.

    Tous s'entendent cependant sur l'importance d'un allongement de la vie en emploi pour amoindrir les conséquences appréhendées du vieillissement. Jusqu'ici, l'âge moyen de la retraite a constitué le principal indicateur utilisé pour suivre l'évolution des comportements en regard de la retraite. Récemment, cette mesure a affiché une relative stagnation, alors que le taux d'emploi des personnes de 55 ans et plus s'est accru rapidement.

    Cette présentation démontrera, dans un premier temps, le manque de pertinence de l'âge moyen de la retraite comme indicateur du changement des comportements en regard de la retraite. On proposera par la suite une mesure alternative, soit la durée anticipée de vie en emploi qui est estimée de façon similaire à l'espérance de vie. Cet indicateur montre des changements importants depuis le milieu des années 1990, changements largement sous-estimés par l'indicateur de l'âge moyen de la retraite. Il montre en particulier un allongement significatif de la durée de vie en emploi, ce qui pourrait amoindrir les conséquences appréhendées du vieillissement démographique.

  • L'évolution récente des comportements de retraite au Canada
    Pierre Lefebvre (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Pierre-Carl MICHAUD (UQAM - Université du Québec à Montréal), Philip Merrigan (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Nous utilisons les trois enquêtes de l'Enquête sociale générale sur la retraite et les travailleurs âgées (1994, 2002, 2007) pour documenter l'évolution des comportements de retraite au cours des trois dernières décennies. Nous combinons l'analyse des âges à la retraite des retraités qui sont observés avec les données sur les âges anticipés des travailleurs actuels pour établir une perspective plus longue des changements dans les comportements de retraite au Canada. Nous examinons aussi les tendances au retour au travail après une première retraite. Nos résultats sont similaires avec les tendances observées dans d'autres pays. Il y a une tendance nette à la hausse des âges anticipés à la retraite qui a commencé vraisemblablement autour des années 2000 for les cohortes nées après 1945. Cette évolution est en contraste ave la baisse lente des âges à retraite observée avant la fin du millénaire. Alors que cette tendance à la baisse est probablement liée à des facteurs tels que les programmes de retraite hâtive dans les entreprises privées, la tendance à la hausse est certainement associée à plusieurs facteurs comme une meilleure santé, le déclin des régimes de retraite à prestations déterminées et en général à des prestations de retraite moins généreuses. Les implications pour la politique publiques de ces résultats sont identifiées.

  • Pause

Communications orales

Se préparer financièrement pour la retraite

  • Les différences entre les sexes dans la prise de décision en matière d'épargne et d'investissement : résultats tirés de l'Enquête canadienne sur les capacités financières de 2009

    Au cours des prochaines décennies, le vieillissement de la population canadienne aura des répercussions importantes sur l'élaboration des politiques publiques, notamment celles qui concernent l'adéquation des revenus de retraite. Dans un contexte où la stabilité financière des personnes à la retraite sera de moins en moins la responsabilité de l'État et des employeurs et de plus en plus celle des personnes elles-mêmes, il est crucial de mieux comprendre comment les femmes et les hommes prennent des décisions concernant l'épargne-retraite et d'examiner les façons d'améliorer la planification financière de la retraite. Notre étude examine la façon dont le partage des responsabilités de la gestion des finances au sein du ménage contribue aux différences entre les hommes et les femmes dans la prise de décision en matière d'épargne et d'investissement. S'appuyant sur les données de l 'Enquête canadienne sur les capacités financières de 2009, cette étude démontre que les différences entre les sexes dans les connaissances et pratiques en matière financière ont des impacts importants sur les risques de vulnérabilité financière auxquels font face les femmes et les hommes. Les résultats de notre étude suggèrent que l'éducation financière auprès des femmes devrait occuper une place de choix dans l'éventail des mesures qui seront mises en oeuvre au cours des prochaines années pour faire face aux défis du vieillissement.

  • Certaines conditions économiques des travailleurs québécois âgés de 50 ans et plus à l'aube de la retraite
    Alexandre Gaudreault (ISQ - Institut de la statistique du Québec)

    Les impacts du vieillissement de la population se font ressentir dans tous les aspects de la société, en particulier sur le marché du travail avec le resserrement de la population active. Au Québec, ce phénomène est d'autant plus important qu'il se produit dans un contexte où les travailleurs quittent plus rapidement le marché du travail qu'ailleurs au Canada pour rejoindre les rangs des retraités. Les défis sociétaux liés à la retraite sont donc majeurs, tant pour les pouvoirs publics que pour les différents acteurs du marché du travail. Parmi ceux-ci, nous traiterons de la question de la situation économique des travailleurs à l'aube de la retraite.

    Cette présentation abordera la situation financière des travailleurs expérimentés à partir du revenu personnel, du niveau de confiance quant au revenu de retraite ainsi que du revenu de retraite estimé. L'évaluation que font les travailleurs de ces aspects permettra de départager les groupes plus optimistes de ceux qui le sont moins. Finalement, la communication traitera des sources de revenu que prévoient utiliser les travailleurs expérimentés lors de leur retrait de la vie active. Il sera notamment question de la principale source de revenu escomptée et de la part du revenu de retraite provenant de régimes publics. Les données présentées proviennent de l'Enquête sur les travailleurs âgés de Statistique Canada de 2009.

  • Dîner

Communications orales

Conditions économiques des aînés

  • Les revenus à la retraite : des différences entre les Québécoises et les Québécois
    Philippe Guevremont (RRQ - Régie des Rentes du Québec)

    Les femmes et les hommes, de par leurs différences biologiques et sociétales, ont des vies actives bien différentes. Ces différences ont un impact certain sur la situation économique à la retraite. La communication explore, globalement et pour chacun des paliers du système de retraite québécois, les divergences et convergences dans les revenus à la retraite des Québécoises et Québécois. De

    plus, des déterminants potentiels de la situation actuelle sont considérés avec un regard vers ce qui peut être aperçu du futur.

  • L'évolution de l'inégalité du revenu des hommes et des femmes entre 50 et 69 ans au Québec : une analyse par cohortes

    Dans la période de transition travail-retraite, le revenu des particuliers évolue grandement. D'un revenu provenant essentiellement du marché du travail pour la majorité, les sources de revenu associées aux programmes publics et aux régimes de retraite privés et publics prennent de plus en plus d'importance. Par ailleurs, les revenus perçus à la retraite diffèrent selon que les particuliers aient accès ou non à des revenus de rentes privées. Or, on connaît mal au Québec jusqu'à quel point l'évolution du revenu des particuliers avec l'avancée en âge se traduit par une évolution de l'inégalité de ce revenu entre particuliers. Pour une cohorte donnée, trois scénarios d'évolution de l'inégalité sont envisageables : l'augmentation, la diminution ou le maintien. La portée et le type de scénario sont susceptibles de varier d'une cohorte à l'autre, notamment en raison de la conjoncture économique et de l'évolution des dispositions des programmes de retraite publics ou privés. En nous basant sur l'échantillon québécois de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) pour la période 1976-2009, les niveaux d'inégalité du revenu disponible de quatre cohortes d'hommes et de femmes, nées entre les années 1920 et 1940, seront analysés et comparés. Ces niveaux seront mesurés pour quatre groupes d'âge (50-54 ans, 55-59 ans, 60-64 ans et 65-69 ans) au moyen du coefficient de Gini.

  • Un portrait équivoque : la pauvreté chez les personnes âgées au Québec
    Guy Fréchet (MESS - Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale du Québec)

    D'après les statistiques disponibles, le portrait de la pauvreté chez les personnes âgées au Québec est équivoque. Selon la mesure choisie, elle peut être soit très faible, soit très importante, il n'existe pas d'autre catégorie de personnes pour laquelle les données semblent aussi divergentes. Nous observerons ainsi ce que peuvent nous apprendre les taux de faible revenu selon les seuils de faible revenu (SFR), la mesure de faible revenu (MFR) et la mesure du panier de consommation (MPC). Nous observerons également l'évolution de ces taux au cours des dernières décennies.

    Parmi les facteurs auxquels on réfère le plus souvent pour tenter de démêler le vrai du faux, on note :

    - les questionnements sur les mesures elles-mêmes, leur portée et leurs limites;

    - la validité parfois restreinte des statistiques en raison de la taille des échantillons;

    - les « effets de seuils », dans le cas notamment où les pensions de sécurité de la vieillesse (PSV) et le supplément de revenu garanti (SRG), souvent les seuls revenus pour les aînés les plus pauvres, frôlent les seuils de faible revenu.

  • Pause

Communications orales

État de santé des aînés

  • Le futur de la mortalité et de la morbidité chez les aînés : où allons-nous?
    Robert Bourbeau (UdeM - Université de Montréal), Légaré JACQUES (UdeM - Université de Montréal), Nadine OUELLETTE (University of California)

    Au Canada comme dans la plupart des pays industrialisés, la chute de la mortalité aux grands âges est le principal facteur alimentant le vieillissement démographique ces dernières décennies. En plus de bien connaître l'évolution récente et future de la mortalité aux âges avancés, il s'avère tout aussi impératif de s'intéresser à l'état de santé des aînés et de se demander si les années de vie gagnées grâce à l'accroissement de la longévité seront vécues en bonne ou en mauvaise santé. Nous avons mené une large revue de la littérature sur ces thèmes et recensé plus de 300 études. Sur cette base, nous retraçons d'abord le débat académique sur l'évolution future de la mortalité, et plus particulièrement de l'espérance de vie à la naissance. Puisque le débat s'est essentiellement cristallisé autour de deux grandes visions divergentes, soit l'une qui entrevoit la réalisation de gains soutenus en matière de mortalité dans le futur et l'autre qui prévoit plutôt un plafonnement de ces gains, les arguments de chaque parti et leurs principales critiques sont exposés. Nous donnons ensuite un compte rendu détaillé d'un second débat s'étant juxtaposé au précédent et entourant la qualité plutôt que la quantité des années vécues. Les trois théories qui s'affrontent en matière d'évolution future de la morbidité (la compression de la morbidité, l'expansion de la morbidité et l'équilibre dynamique) sont présentées et la pertinence de chacune est examinée sur la base de données empiriques.

  • Le portrait statistique des femmes âgées en situation de handicap est-il différent de celui des hommes?
    Mike Rousseau (Chercheur indépendant)

    Mots-clés : aide technique, relations sociales et familiales, violence, santé, besoin d'aide aux activités de la vie quotidienne, mobilité, agilité, participation sociale, besoins en matière de logement, soutien à domicile.

    L'analyse des variations de l'incapacité selon l'âge à partir de l'EPLA 2006 fait ressortir le caractère progressif de l'incapacité qui augmente en proportion comme en intensité avec l'âge. Elle permet également de constater qu'il s'agit d'un phénomène qui touche davantage les femmes que les hommes, celles-ci vivent généralement plus longtemps qu'eux. À partir de 75 ans, une femme sur deux vit avec une incapacité (49,3 % des femmes contre 39,6 % des hommes). En 2006, on comptait 128 730 femmes et 66 050 hommes de 75 ans et plus dans cette situation. Comment penser les enjeux individuels et collectifs liés au processus du vieillissement démographique à partir des données sexuées de l'EPLA 2006?

Communications orales

Les réseaux sociaux et d'entraide

  • Donner et recevoir de l'aide : regard croisé pour mieux comprendre l'apport et les besoins des personnes âgées dans une société vieillissante
    Jocelyne Camirand (ISQ - Institut de la statistique du Québec)

    La population vieillissante est souvent analysée sous l'angle du fardeau qu'elle représente pour la société, en raison des besoins d'aide et de services associés au déclin de la santé et de l'autonomie. Mais les personnes âgées sont aussi une source d'aide, contribuant ainsi à la société. Cette dynamique d'échange (entre donner et recevoir) apporte un éclairage nouveau et sera examinée grâce aux données québécoises de l'Enquête Vieillissement en santé de 2009 de Statistique Canada. Après avoir présenté une description de l'aide que les personnes âgées reçoivent des sources formelles (ex. : CLSC) et informelles (aidants naturels), cette présentation examinera la nature de l'aide fournie par les personnes âgées elles-mêmes. Les personnes qui, à la fois, donnent et reçoivent de l'aide retiendront aussi l'attention. La nature des besoins et de l'aide fournie et reçue, les liens qui unissent aidants et aidés sont autant d'éléments qui permettront d'avoir un portrait plus nuancé de la dynamique de l'aide et du soutien. Ce portrait statistique contribuera à une meilleure compréhension de l'apport et des besoins des personnes âgées et des aidants naturels, deux aspects au cœur des défis liés au vieillissement de la population québécoise.

  • L'impact combiné de la faible fécondité et de l'instabilité conjugale sur les réseaux d'entraide des personnes âgées d'aujourd'hui et de demain
    Céline LE BOURDAIS (Université McGill), France-Pascale Menard (Université McGill)

    Les transformations famiales des dernières décennies ont fortement modifié la structure et l'organisation des familles canadiennes, incluant la provision d'aide et de soin aux personnes âgées. Cette communication cherche d'abord à décrire la nature et l'étendue des réseaux d'entraide des individus âgés de 45 ans et plus qui reçoivent de l'aide informelle en raison d'un problème de santé. Elle vise ensuite à estimer dans quelle mesure la composition de ces réseaux, de même que l'aide informelle fournie, sont liés aux trajectoires parentales et conjugales que ces individus ont connues. Enfin, elle cherche à mettre en évidence les disparités qui existent en fonction des parcours de vie suivis afin d'identifier les sous-groupes de population qui sont susceptibles de compter davantage sur le réseau de soutien public et de déterminer les répercussions qu'elles risquent d'entraîner en regard du développement des politiques sociales. L'analyse repose sur une exploitation de l'Enquête sociale générale de Statistique Canada menée en 2007 auprès d'environ 25 000 Canadiens âgés de 45 ans et plus. Cette enquête a recueilli des informations sur l'aide informelle que les répondants ont reçue dans les douze mois précédant l'enquête en raison d'un problème de santé, de même que sur l'ensemble de leur histoire conjugale et parentale. Nous avons recours à la régression logistique multinomiale afin d'identifier les principaux facteurs qui influencent la provision d'aide.

  • La demande d'aidants auprès des personnes âgées canadiennes en incapacité : que nous réserve le futur?
    Yann DÉCARIE (INRS), Janice KEEFE (Mount Saint Vincent University), Jacques Légaré (UdeM - Université de Montréal), Samuel VÉZINA (Mount Saint Vincent University)

    La population canadienne âgée de 65 ans et plus va croître au cours des prochaines décennies, atteignant 23 % de la population totale en 2031, selon l'un des scénarios de Statistique Canada. Cette croissance est en grande partie due à l'arrivée des Boomers à l'âge de 65 ans. À mesure que la population vieillit, on observe un plus grand besoin de soutien pour les activités de la vie quotidienne.

    La présente communication a pour but de répondre aux questions de recherche suivantes:

    « Combien de Canadiens, avec leurs caractéristiques sociodémographiques en évolution, auront besoin et recevront de l'aide pour leurs activités de la vie quotidienne, et cela, à la suite d'un problème de santé de longue durée? Et qui leur viendra en aide? »

    Pour faire ces projections, nous utilisons le modèle de microsimulation LifePaths, développé par Statistique Canada, et des modèles de régression, à partir des enquêtes santé et des enquêtes sociales générales de Statistique Canada.

    Nos résultats montrent que le gonflement des futures cohortes de personnes âgées conduira à un quasi doublement de la demande future d'aide pour accomplir les activités de la vie quotienne. Cette demande croîtra tant pour le réseau de soutien formel (aidants rémunérés) que l'informel (aidants naturels). On note toutefois que la croissance de la demande sera moindre que celle de la population totale de 65 ans et plus, du moins, d'ici 2031.

  • Les aînés vivant à domicile sont-ils bien entourés?
    Karine Latulippe (ISQ - Institut de la statistique du Québec)

    Les personnes âgées sont les plus susceptibles d'être isolées socialement. Mais qu'en est-il réellement? Quelle part des aînés ont des contacts réguliers avec leur famille et leurs amis? Combien d'entre eux connaissent leurs voisins ou s'impliquent dans les groupes? Pour chacune de ces questions, nous comparerons différents groupes d'âge parmi les 45 ans et plus. En outre, il semble aussi pertinent de dresser le portrait des personnes de 65 ans et plus très sociables et celles qui sont plus isolées, et ce, à travers diverses caractéristiques telles que la santé, le type de logement, le milieu de vie, la situation domestique et le sexe de la personne.

    Pour ce faire, nous nous appuierons sur les données du cycle 21 de l'Enquête sociale générale de Statistique Canada, menée en 2007, et portant sur la famille, le soutien social etla retraite. L'un des modules de ce cycle aborde les réseaux sociaux, qui ne se résument pas ici aux réseaux en ligne, mais qui englobe l'ensemble des interactions sociales (face-à-face, téléphone, Internet) des 45 ans et plus vivant en ménage privé. Très peu d'analyses ont été réalisées sur le sujet. À notre connaissance, aucune n'a mis à profit les données québécoises touchant les réseaux sociaux provenant de cette enquête.

  • Pause

Communications orales

Les dépenses de santé de demain

  • Projeter les dépenses de santé dans un contexte de vieillissement démographique : la prise en compte des dépenses de fin de vie est-elle une variable déterminante?
    Ngoc HA DAO (UdeS - Université de Sherbrooke), Pierre FORTIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Luc Godbout (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Plusieurs études soulignent que le vieillissement démographique va créer une pression sur le financement des dépenses publiques de santé. Même si nous partageons ce point de vue, nous nous interrogeons néanmoins sur l'effet qu'aurait la prise en compte des dépenses de fin de vie lors des projections des dépenses de santé. Devant l'absence de données canadiennes ou québécoises permettant de faire un tel exercice, nous avons élaboré un modèle théorique en vue de distinguer les dépenses de santé courantes et celles de fin de vie. Nos estimations économétriques des dépenses de santé dans la dernière année de vie s'appuient sur les dépenses historiques de santé de 20 groupes d'âge selon le sexe pour le Québec de 1998 à 2009 en regard du taux de mortalité observé au cours de ces mêmes années. Ces résultats permettront de projeter le financement des dépenses de santé en lien avec le vieillissement de la population en tenant compte de l'interaction entre les dépenses de fin de vie et la baisse du taux de mortalité. Ils seront ensuite comparés aux résultats s'appuyant sur les dépenses moyennes par âge et par sexe sans égard aux dépenses de la dernière année de vie. Devant l'enjeu collectif que constitue le financement des dépenses publiques de santé, il sera alors possible de mesurer l'effet de prendre en compte ou non les dépenses de fin de vie lors de projections des dépenses de santé dans un contexte de vieillissement démographique.

  • La croissance des dépenses en santé et de la longévité
    Pierre-Carl Michaud (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)

    Nous construisons un modèle économique où la demande de santé est déterminée par les forces économiques et institutionnelles qui ont marqué l'expérience américaine au cours des 50 dernières années. Nous calibrons le modèle à l'expérience américaine, permettant ainsi de calculer la part de la croissance des dépenses de santé qui peut être attribuée à la croissance des revenus, l'amélioration de la couverture et de la générosité de l'assurance-maladie et finalement au progrès technologique. Puisque ces forces expliquent la demande de santé, elles expliquent aussi en partie l'augmentation de l'espérance de vie, ce qui permet une analyse de bien-être, en particulier de la valeur économique du progrès technologique. Nos résultats mettent en évidence un effet de synergie important entre ces différentes forces. Cet effet de synergie peut expliquer plus d'un tiers de la croissance des dépenses de santé au cours de cette période. Ces résultats permettent de jeter un regard différent sur la croissance passée et projetée des dépenses de santé tant aux États-Unis qu'auCanada.

  • Le rôle de l'âge dans la décision de traiter pour l'infarctus du myocarde aigu en Ontario
    Michel Grignon (McMaster University), Byron SPENCER (McMaster University), Li WANG (McMaster University)
  • Dîner

Communications orales

Habitats des aînés

  • Vieillissement de la population au Québec : se dirige-t-on vers un surplus de propriétés existantes à vendre?
    Francis Cortellino (Société Canadienne d'Hypothèques et de Logement), Kevin HUGHES (Société Canadienne d'Hypothèques et de Logement)

    Au cours des vingt prochaines années, le nombre de ménages âgés de plus de 65 ans doublera au Québec, tandis que le nombre de ménages plus jeunes demeurera relativement stable. Étant donné cette évolution démographique, il devient pertinent de s'interroger sur les possibles conséquences économiques, notamment sur le marché de l'habitation. Parmi celles-ci figure le déséquilibre entre l'offre et la demande d'habitations existantes. Être en mesure de déterminer que la quantité de propriétés à vendre sur un marché donné surpassera le nombre d'acheteurs potentiels constituerait une information significative, car un tel scénario risquerait d'avoir des implications importantes sur le marché en question, notamment sur les prix des habitations.

    À notre connaissance, cette problématique n'a fait l'objet d'aucune étude fondée sur des données canadiennes ou québécoises. En nous inspirant de Myers et Ryu (2007) et à l'aide des données des derniers recensements, nous calculons des taux d'achat et de vente par groupe d'âge. Ces taux sont par la suite utilisés avec les plus récentes projections démographiques afin d'estimer le nombre d'acheteurs et de vendeurs et de vérifier si le marché de l'immobilier pourrait être confronté à moyen et long terme à une situation de suroffre. Les résultats pour le Québec démontrent que le nombre d'acheteurs sera toujours supérieur au nombre de vendeurs d'ici 2030. Ces résultats reflètent les perspectives de plusieurs marchés canadiens.

  • Le profil migratoire des aînés sur le territoire québécois au cours de la période 2006-2011
    Jean-François Lachance (ISQ - Institut de la statistique du Québec), Frédéric PAYEUR (ISQ - Institut de la statistique du Québec)

    À l'instar des autres phénomènes démographiques, la migration interne est fortement liée à l'âge. Bien que les Québécois de 65 ans et plus forment le groupe le moins susceptible de déménager vers une autre région ou MRC, l'examen approfondi de la dynamique migratoire des aînés révèle des disparités notables entre les différents âges de la vieillesse et entre les réalités régionales.

    L'étude des flux migratoires permet dans un premier temps de distinguer les zones qui semblent attirer les aînés de celles qui, au contraire, peinent à les retenir. Cette analyse veille à faire ressortir les différences entre les différents groupes d'âge, ainsi que celles entre les sexes, lorsque les données s'y prêtent. L'étude tente ensuite de voir si les résultats obtenus peuvent être expliqués par certains facteurs associés à la migration des aînés. Enfin, l'effet potentiel du vieillissement sur le bilan migratoire des régions est examiné, tout comme l'influence des migrations internes sur le vieillissement attendu dans les régions.

    Pour réaliser cette étude, les données dénominalisées du Fichier des personnes assurées (FIPA) dela Régiede l'assurance maladie du Québec sont exploitées. Mise à jour annuellement, cette source se distingue par son exhaustivité et sa qualité, en plus d'offrir l'avantage de couvrir tous les aînés, qu'ils demeurent en ménage privé ou collectif.

  • Pause

Panel / Atelier

Quelles données pour déchiffrer le vieillissement démographique et ses impacts? : échange entre chercheurs et producteurs de données statistiques

Participant·e·s : Céline Le Bourdais (Université McGill), Nicole Lemieux (ISQ - Institut de la statistique du Québec), Jacques Légaré (UdeM - Université de Montréal), Pierre-Carl Michaud (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
  • Mot de clôture