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Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Avec la montée des préoccupations liées aux impacts du changement climatique (CC), la question de la vulnérabilité et de l’adaptation des sociétés s’est particulièrement affirmée ces dernières années. L’adaptation qui a fait l’objet d’un volume spécifique dans le dernier rapport IPCC 2007, interroge la capacité réflexive des sociétés à infléchir leur trajectoire pour affronter des conditions environnementales dont certaines sont présentées comme inéluctables (montée des eaux et vulnérabilité des littoraux, événements extrêmes, variation de la disponibilité des ressources en eau…).

La définition de l’adaptation renvoie cependant à des réalités différentes, qu’il s’agisse d’une adaptation proactive, spontanée ou planifiée (IPCC 2001) et selon qu’elle concerne des politiques publiques, des comportements individuels, des processus technologiques, des référents culturels ou encore les fondements des systèmes économiques. L'adaptation conduit à une redéfinition des modes de pensée qui sont à la base de nos conceptions des rôles de l'État, du marché, des collectivités locales, de l'individu, de l'entreprise privée, etc.

Ce colloque a pour but de regrouper dans le cadre d'un échange pluridisciplinaire des spécialistes qui s'intéressent à la question de l'adaptation. Ce champ scientifique en plein essor depuis une dizaine d'années, suscite de nombreux débats (notamment sur la critique du statut du concept d’adaptation) et tant les efforts de théorisation, que la confrontation de recherches empiriques sont une nécessité pour baliser le champ et pour penser le rapport de la connaissance à l’action.

Dates :
Responsables :
  • Laurent Lepage (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Caroline Larrivee (Ouranos)
  • Denis Salles (IRSTEA - Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture)
  • Nicolas Milot (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Programme

Communications orales

Adaptation aux changements globaux : différents points de vue sur l'adaptation

Présidence : Caroline Larrivee (Ouranos)
  • Mot de bienvenue
  • Adaptation aux changements globaux : développer de nouvelles politiques publiques dans un contexte d'incertitude
    Laurent Lepage (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'évolution du climat interpelle de nombreuses politiques publiques. En effet, les secteurs de la protection de l'environnement, de l'aménagement du terrritoire et de la sécurité publique ont été structurés bien avant que l'adaptation aux changements climatiques ne s'inscrive à l'agenda gouvernemental. Les institutions, politiques et programmes existants apparaissent d'abord comme des obstacles. Les impératifs des finances publiques et des réalités organisationnelles nous obligent à redessiner - plutôt qu'inventer - des politiques publiques qui répondent à la nouvelle contingence climatique.

    Que ce soit dans le but d'élaborer les politiques générales d'adaptation ou de réduire la vulnérabilité de collectivités aux événements extrêmes, pour gérer la variation des débits dans le Saint-Laurent, ou renforcer la résilience des Premières nations, le gouvernement québécois est interpellé afin de relier certains objectifs nationaux d'adaptation aux problématiques locales d'ordre social et environnemental.

    Le Plan d'action sur les changements climatiques 2013-2020 du Québec - actuellement en phase de consultation - s'annonce comme un nouveau mode d'action publique en ce contexte d'incertitude. Penser demain, agir de manière préventive, faire les ajustements nécessaires, s'annoncent être un formidable défi.

  • Adaptation aux changements globaux : problématisation d'une approche interdisciplinaire
    Vincent MARQUET, Denis Salles (IRSTEA - Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture)

    La question de l'adaptation aux changements globaux s'est s'imposée comme un enjeu politique important, tant du fait du caractère controversé des débats sur la réalité du phénomène, qu'en raison de la prolifération des politiques et des dispositifs publics destinés à prévenir ou à préparer les impacts environnementaux, sociaux et économiques attendus.

    Cette communication présente une démarche de problématisation conçue dans le cadre d'une recherche interdisciplinaire qui vise à évaluer la vulnérabilité des milieux et des sociétés et qui cherche à explorer les potentialités d'adaptation face aux impacts des changements globaux dans les Environnements Fluvio-Estuariens.

    La communication traitera plus particulièrement trois aspects :

    - Une discussion sur l'intérêt de mobiliser la notion d'adaptation qui dispose historiquement d'un statut théorique et heuristique très différent en écologie et en sciences sociales.

    - Considérer les défis particuliers posés à l'action publique par la perspective des changements globaux, en terme de stabilisation et de partage des savoirs, de construction et de programmation d'actions d'adaptation, de réception des politiques d'adaptation par la société.

    - Interroger la consilience des savoirs nécessaire pour appréhender de manière intégrée les dynamiques des éco-sociosystèmes et considérer quelles sont les théories de l'action mobilisées par les acteurs pour façonner collectivement des stratégies d'adaptation.

  • Vulnérabilité(s) aux aléas climatiques : concept pivot, concept-valise? Le petit mot de la santé publique…
    Véronique Lapaige (UdeM - Université de Montréal)

    La recherche sur les vulnérabilités des systèmes socio-écologiques occupe actuellement l'avant-scène de l'adaptation aux changements climatiques. Corollairement, en ce qui concerne le secteur de la santé publique, la réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques correspond à un champ s'élargissant chaque jour. Néanmoins, le corpus théorico-conceptuel et méthodologique du champ de recherche sur les vulnérabilités aux aléas climatiques est faible en santé publique.

    La visée de cette communication est de participer au développement d'un corpus théorico-conceptuel voire méthodologique qui soit propre à la santé publique, et qui porte sur les vulnérabilités aux aléas climatiques. Notre étude, qui s'inscrivait dans une perspective transdisciplinaire et était affiliée à la pensée complexe, reposait du point de vue méthodologique, sur une synthèse de connaissances réaliste, qui a permis, par-delà la discussion, de dégager diverses conclusions et recommandations reflétant, notamment : l'importance de tenir compte de la plurivocité du concept pour l'action au sein des différents secteurs d'adaptation malgré l'émergence d'une « vulnérabilité synthétique non-linéraire », l'impératif d'action « transfrontières » et de collaboration complexe en adaptation, tenant compte de l'imbrication constante et évolutive de systèmes socio-écologiques et d'enjeux vulnérables diversifiés.

  • Adaptation, Vulnérabilité, Résilience : un nouveau programme de recherche scientifique?

    Les territoires font face à de multiples changements globaux, qu'ils soient environnementaux, sociaux ou socio-environnementaux. En réponse à ces phénomènes, il s'élabore depuis une vingtaine d'années une série de concepts, de méthodes d'analyses et d'actions dans des instances internationales (UNU, PNUD, GIEC), des think tanks (Résilience Alliance, IHDP), ou encore des revues internationales (Global Environmental Change, Climatic Change, Climate Policy). Cette communication s'attachera à montrer s'il est en train de se structurer un ensemble de recherches cohérentes autour des notions de vulnérabilité, résilience et adaptation.

    La méthode choisie est l'analyse d'une revue internationale qui a vu et contribué à la structuration de ce champ de recherche, Global Environmental Change. Nous essayerons en premier lieu de montrer l'évolution de la notion d'adaptation entre les années 90 et 2000 dans la revue. D'une manière générale, on est passé d'une conception mécanique et positiviste de l'adaptation à une conception plus systémique (Smit & Smithers, 1997, Adger et al., 2005).

  • Sur la construction de capacité en adaptation au changement climatique
    Alain Létourneau (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Il s'agira ici de faire le lien entre la discussion menée depuis plusieurs années sur la construction de capacité dans le développement de politiques environnementales (capacity building) et la question de l'adaptation au changement climatique. Nous trouvons dans cette littérature des ressources pour réfléchir aux conditions sociales, économiques et culturelles qui sont favorables spécifiquement à la construction de politiques publiques environnementales. Peut-elle être reprise ou utile dans la discussion sur l'adaptation aux changements climatiques? Nous utiliserons en particulier le corpus d'analyses développé dans deux ouvrages parus aux éditions Springer (édités par Jänicke, Weidner et autres), qui présentent à la fois un cadre d'analyse repris par les participants et des études de cas dans ce chantier de la construction de capacité. Ce courant répondrait au vœu reconnu par plusieurs de renforcer la capacité institutionnelle si nous voulons obtenir une meilleure capacité d'adaptation aux changements prévisibles (Dickinson et Burton, 2011, p. 105). Toutefois, la distinction entre capacité et fonctionnement, développée dans un autre courant de pensée qui se réfère de son côté à la question des capabilités, pourrait servir d'instance critique pour faire avancer la discussion sur les ressources institutionnelles en adaptation au changement climatique en nous renvoyant aux acteurs singuliers qui sont mis en jeu dans ces processus.

  • Pause
  • Adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement : paysage actuel, fonds disponibles et défis futurs
    Romain Weikmans (ULB - Université Libre de Bruxelles)

    Les dernières négociations climatiques internationales ont notamment confirmé l'engagement de la part des pays développés à fournir d'importantes ressources financières pour répondre aux besoins des pays en développement en matière d'adaptation. En outre, il est largement reconnu que les ressources financières disponibles pour l'adaptation des pays en développement ont jusqu'à aujourd'hui été très insuffisantes.

    À partir de ce double constat, nous souhaitons nous interroger, dans un premier temps, sur la façon dont l'absence de financement substantiel a pu, en pratique, affecter le paysage de l'adaptation dans les pays en développement. Dans un second temps, nous nous questions sur la façon dont le paysage de l'adaptation pourrait évoluer une fois que des fonds substantiellement plus importants commenceront à être débloqués. Au vu des promesses de financement de l'adaptation, les tendances actuelles pourraient bien être profondément bouleversées selon : (i) la difficulté de tirer parti des synergies opérationnelles entre l'adaptation et le développement dans un contexte politique où l'additionnalité des efforts doit être très clairement établie ; (ii) la préférence inhérente des acteurs concernés pour des adaptations dures/physiques, qui sont plus visibles – et dont le caractère ‘additionnel' est plus facile à déterminer – que des mesures régulatrices ou comportementales, pour lesquelles le rapport efficacité-coût est pourtant supérieur dans bien des cas.

  • L'adaptation des agriculteurs aux changements et à la variabilité climatiques : le contexte social et culturel de l'innovation
    Christopher Bryant (UdeM - Université de Montréal), Oumarou DAOUDA (UdeM - Université de Montréal), Kénel DELUSCA (UdeM - Université de Montréal), Adama MAMADOU SARR (UdeM - Université de Montréal)

    L'invention et l'appropriation des stratégies d'adaptation peuvent être vu comme un processus d'innovation, qui dépend autant du contexte sociale et culturel du territoire à l'étude que de le la stratégie elle-même. Ce processus d'appropriation d'une innovation opère par un processus décisionnel à l'échelle de l'exploitation agricole qui à son tour demande une compréhension des multiples forces et facteurs externes et internes à l'exploitation et les multiples objectifs de l'exploitant et sa famille. Non seulement est que les objectifs multiples varient entre exploitants et leurs familles, mais il y a souvent des différences importantes entre communautés dans un même territoire et également entre territoires, et ces mêmes variations peuvent être observées pour les priorités accordées aux forces externes et internes par les exploitants et leurs familles. Ces différences sont importantes à prendre en considération quand il s'agit de construire des interventions collectives afin de rehausser la capacité d'adaptation des agriculteurs. Nous illustrons ces propos avec des analyses et exemples des recherches des quatre co-auteurs au Québec et en Afrique.

  • Une analyse des modes de prise en compte du changement climatique par le secteur privé
    Jean-Christophe Amado (Acclimatise)

    L'augmentation des températures ajoutent une nouvelle source d'incertitude aux décisions des sociétés publiques et privées. Certains des impacts attendus influenceront des facteurs de risque préexistants, par exemple les prix de marché, le cadre législatif et réglementaire, ou encore la réputation d'entreprise.

    Nombre de gouvernements et chercheurs s'interrogent sur les enjeux de l'adaptation au changement climatique au sein des systèmes de gouvernance stratégiques et opérationnels d'entreprise.

    Cette présentation offrira des éléments de réponse en présentant une analyse des modes de prise en compte du changement climatique par le secteur privé. L'utilisation d'observations ou bien de projections climatiques est intégrée dans les systèmes décisionnels de quelques secteurs, toutefois la prise en compte d'informations prospectives prenant en compte les acquis et incertitudes de la recherche scientifique reste limitée. Il existe bien quelques exemples pertinents d'entreprises ayant adoptées une démarche d'évaluation de leur vulnérabilité ou bien d'adaptation au travers de leurs chaines de valeur. Des cas pratiques tirés de projets exécutés par l'équipe d'Acclimatise serviront d'illustrations. Ensuite, la présentation offrira une réflexion sur les barrières et les facteurs favorisant l'adaptation des entreprises. Enfin, la présentation terminera par proposer des axes d'intervention nécessaires pour améliorer la résilience des entreprises, et de l'économie en général.

  • Dîner

Communications orales

Adaptation aux changements globaux : apprentissages tirés des études de cas

Présidence : Denis Salles (IRSTEA - Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture)
  • Evénements extrêmes (submersion estuarienne et crue) dans le Médoc viticole : quels changements environnementaux pour la qualité géochimique des eaux de l'estuaire de la Gironde?
    Gérard BLANC, Alexandra COYNEL, Anne GASSIAT, Kahina Kessaci (Université de Bordeaux), Kevin PETIT, Jörg SCHÄFER

    L'estuaire de la Gironde a été marqué au cours de ces dernières décennies par des événements météorologiques majeurs (Tempêtes Martin 1999, Xynthia 2010), responsables d'importantes inondations. Dans un contexte de changements globaux (augmentation du niveau de la mer, urbanisation croissante, …), des incertitudes persistent quant à la fréquence de ces événements. A ces incertitudes s'ajoute une méconnaissance des impacts géochimiques sur la qualité des sols et des eaux de l'estuaire, consécutifs à la remise en eau temporaire des terrains riverains principalement viticoles, pouvant être fortement contaminés en certains métaux. A partir d'une base de données existantes sur les catastrophes naturelles (GASPAR) et d'une base météorologique, nous avons identifié les communes les plus sinistrées du Médoc sur lesquelles nous avons collecté des sols qui ont subi des tests de lixiviation en laboratoire. Pour cela, les sols ont été mis au contact avec de l'eau douce ou estuarienne afin d'identifier les processus de relargages ou piégeages en métaux et simuler, ainsi, l'impact des inondations. Les paramètres des tests de lixiviation ont été déterminés à partir de la détermination des caractéristiques des événements. Cette étude s'inscrit dans un programme de recherche pluridisciplinaire Adapt'eau (ANR CEP&S 2011), qui vise à étudier les impacts des changements globaux et à expérimenter des options d'adaptation, notamment la dépoldérisation.

  • Les défis de l'adaptation dans le bassin de la Rivière Paraguay : les acquis de Sinergia
    Pierre Girard (UFMS - Université fédérale du Mato Grosso)

    Dans les zones tropicales comme le bassin du Paraguay, qui s'étend sur le Brésil, l'Argentine, la Bolivie et le Paraguay, l'augmentation d'évènements extrêmes (sécheresses, pluies torrentielles) est la principale manifestation du réchauffement planétaire et il est beaucoup plus simple de les associer à des malheureux hasards qu'au déroulement d'un processus climatique d'origine humaine. Le projet Sinergia visait à regrouper les scientifiques, les ONGs socio-environnementales, les gouvernements et le secteur privé autour de la question des impacts, de la vulnérabilité et de l'adaptation aux changements climatiques dans le bassin du Paraguay. Ensemble ces acteurs ont proposé plusieurs études sur les impacts et la vulnérabilité au réchauffement dans la région. Ils se sont aussi réunis pour en analyser les résultats, identifier les impacts et les vulnérabilités qu'ils jugent les plus importantes et discuter des actions d'adaptation pertinente. Les principaux acquis de ce projet sont : i- un réseau international d'acteurs sociaux de divers segments de la société capables de comprendre et discuter de l'adaptation au changement climatique ; ii- des études scientifiques démontrant comment se produit le changement climatique dans la région et; iii- une analyse des principaux, impacts, risques et mesures d'adaptation dans les quatre pays du bassin.

  • Quelle adaptation pour les sociétés riveraines des environnements fluvio-estuariens? : problématiques d'inondation et d'étiage sur le continuum Garonne-Gironde
    , Baptiste HAUTDIDIER (Université de Bordeaux), Vanessa KUENTZ-SIMONET, Sophie LE FLOCH, Vincent MARQUET, Kevin PETIT, Tina RAMBONILAZA, Denis SALLES, Daniel UNY

    Le changement climatique s'est imposé depuis une dizaine d'années comme un des nouveaux impératifs que les sociétés, en particulier les sociétés riveraines des environnements fluvio-estuariens (EFE), seraient amenées à prendre en compte, dans la mesure où ces EFE concentrent de nombreux enjeux et contraintes, tant naturels qu'humains. L'adaptation aux changements globaux semble prendre diverses formes en fonction des stratégies collectives ou individuelles envisagées ou adoptées au niveau local. Pour comprendre ces différents processus, nous proposons à partir d'un état des lieux croisant les événements extrêmes et un diagnostic socio-économique et environnemental à l'échelle des communes (trajectoires de changements d'occupation du sol, localisation des activités économiques, flux démographique, …) de contextualiser les enjeux auxquels doivent faire face les politiques publiques et les acteurs des territoires de l'EFE Garonne-Gironde. Cette communication présentera la démarche scientifique générale développée dans le cadre du programme de recherche pluridisciplinaire Adapt'eau (ANR CEP&S), puis se focalisera sur la façon dont les politiques publiques et les habitants riverains du continuum Garonne-Gironde se saisissent de manière différenciée des enjeux des changements globaux.

  • Pénurie d'eau d'irrigation et stratégies adaptatives : le cas de Haouaria, Tunisie
    Hassan Mouri (Université de Sfax)

    Depuis la fin des années quatre-vingt, la Tunisie a intégré l'économie du marché après une phase de son histoire caractérisée par l'échec des stratégies dirigistes et de l'économie planifiée. La phase actuelle se base sur la mise en œuvre des politiques officielles de l'Etat et des organisations internationales en matière de développement rural. Souffrant déjà d'une large marginalisation, d'un manque d'eau de plus en plus ascendant, d'un statut foncier controversé, d'un problème chronique de vieillissement de la population, de sous-investissement et de manque de politiques et de stratégies cohérentes, la petite et moyenne paysannerie est en crise perpétuelle.

    La petite et moyenne paysannerie reste livrée à elle-même, tant que les politiques agricoles soutiennent les grandes institutions agricoles qui contribuent pleinement à la mise en œuvre des stratégies de l'Etat en matière de l'autosuffisance alimentaire, l'emploi et de l'exportation des produits agricoles. En effet, les grandes entreprises et les grands agriculteurs, soutenus par l'Etat, ont bien négocié leur part de l'eau de surface et souterraine. L'impact de cette situation a contribué manifestement au développement à nouveau « métayage » : le commerçant ou l'intermédiaire finance le paysan pour récupérer enfin toute la récolte avec un prix rudimentaire qui ne peut jamais couvrir l'effort du paysan.

  • S'adapter aux changements environnementaux des hydrosystèmes : une longue histoire
    Jean-Michel CAROZZA, Philippe Valette (Université de Toulouse)

    Dans ce travail, nous proposons d'interroger le concept d'adaptation aux changements hydroclimatiques selon un regard géohistorique. Les approches géohistoriques courantes prennent généralement comme point de départ un phénomène clairement identifiée, la crise environnementale, pour étudier la manière dont les sociétés s'adaptent, dans une optique réductrice et déterministe. Il est possible de renverser la perspective et d'analyser les évolutions des pratiques, des usages et des activités comme indicateur de changements environnementaux. Dans cette perspective, la crise environnementale est considérée comme un des moteur de l'acceptation des innovations.

    Un enjeu important de ce type d'approche est l'identification des mécanismes qui unissent la séquence changement-réaction-acceptation de l'innovation. En effet, il est difficile de définir a priori des schémas types universels, une même altération des fonctionnements pouvant engendrer des réactions variées. Nous proposons une grille de lecture qui analyse ces adaptations dans une démarche comparatiste. Il est ainsi possible d'identifier des adaptations convergentes qui conduisent à l'adoption d'usages ou de pratiques uniformes dans des situations variées et des adaptations divergentes qui produisent de l'innovation.

    Cette démarche est appliquée aux changements identifiés dans la vallée de la Garonne et les cours d'eau côtiers du Roussillon au cours du Petit Age Glaciaire (fin 13eme-fin 19eme s.) jusqu'à aujourd'hui.

  • Pause
  • Réflexions sur l'adaptation (ou la contre-adaptation?) aux changements climatiques à partir de l'exemple de deux communes littorales bretonnes, Gâvres et Guisseny (France)
    Jacques LOLIVE, Anne Tricot (CNRS - Centre national de la recherche scientifique)

    Cette communication proposera de présenter quelques résultats d'une recherche intitulée « Capacité d'adaptation des sociétés littorales aux risques d'érosion, submersion dans un contexte de changement climatique ».

    Il s'agit d'une recherche pluridisciplinaire réunissant des géomorphologues (GEOMER), sociologues (CRESSON), géographes, politistes (PACTE) et linguistes (CERSES). L'enjeu de la recherche consiste à analyser la vulnérabilité de sociétés côtières (Gâvres dans le Morbihan et Guisseny dans le Finistère – France) en prise à deux risques (érosion et submersion) dans un contexte de changements climatiques. Elle a été financée au titre du programme du MEDTL (France), GICC 2008. Débutée en 2008, elle se terminera en juin 2012.

  • La représentation de l'adaptation aux changements climatiques entre Montréal et Paris à travers l'analyse lexicométrique
    Laurent LEPAGE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Guillaume Simonet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Compte tenu de l'évolution climatique en cours, l'adaptation des territoires et des populations aux impacts des changements climatiques issus des émissions de gaz à effet de serre anthropiques est désormais inéluctable. L'application d'actions relevant de ce champ est en émergence. À travers une enquête de terrain menée entre Montréal et Paris auprès de divers acteurs impliqués professionnellement dans des dossiers en lien avec les changements climatiques, il a été examiné les représentations sociales autour de l'adaptation, et ce, à travers une analyse lexicométrique. Les résultats montrent une logique d'organisation d'opinions et d'idées qui diffère en ce qui concerne la compréhension de l'adaptation aux changements climatiques : alors que la représentation sociale des répondants montréalais renvoie à une logique praticienne orientée vers la résolution et l'analyse par problèmes, les répondants parisiens sont plus enclins à raisonner à partir d'une logique institutionnelle orientée vers des réponses faisant appel aux politiques publiques.

  • Cette communication a pour objectif de présenter les travaux en cours en matière de Changement Climatique et d'Adaptation de l'IFRECOR
    Michel Porcher (Ministère de l'écologie français et ministère chargé de l'outre-mer)

    Cette communication a pour objectif de présenter les travaux en cours en matière de Changement Climatique et d'Adaptation de l'IFRECOR. Ils concernent deux thèmes :

    - Thème 1: La mise en place d'observatoires du changement climatique en milieu récifal dans les collectivités françaises d'outre-mer :
    - Les indicateurs retenus sont présentés et justifiés, ils ont été validés par l'ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique),

    - le réseau d'observatoires de suivi des phénomènes est en cours de création dans les différentes collectivités françaises d'outre-mer. Les protocoles de suivi des indicateurs sont décrits ainsi que
    le fonctionnement du système de transmission des données (système interopérable particulièrement performant et convivial) entre les observatoires, l'unité de gestion des données basée à l'Université de Nouvelle-Calédonie et l'ONERC.
    -Thème 2: Adaptation au Changement Climatique.
    L' IFRECOR apporte son assistance aux décideurs nationaux et des collectivités d'outre-mer dans les réflexions relatives aux stratégies et plans d'adaptation comprenant des milieux littoraux , récifaux et écosystèmes associés par les actions suivantes :
    - participation aux groupes de travail concernés par les stratégies , les schémas régionaux du climat , de l'air , de l'énergie et les plans climats énergie territoriaux afin d'optimiser la prise en compte les milieux récifaux;
    - ...

  • Réponses villageoises à la crise environnementale : apprentissages d'une étude de cas de la localité de Kalfou (Cameroun)
    Moussa Lawan Dairou Hamidou (Université de Tromso)

    I present in this paper how the environmental problems slow down the participation of people in the construction of the State in the sense that they are a threat for the parents who have to migrate during 9 months as well as the children who go through kilometers before arriving at the well to bring some water for the family before going to school. A lack of water is obviously in the village noted by the seasonal migration towards a nearby country where they get into conflict with criminals who take them for hostages and recommend colossal sums. Pastoral mobility is a one of the means to balance variability.. Another strategy is to shift the type of cattle they are breeding due to the increasing vulnerability they are encountering in the village. During a periode of thee months, I observed their daily life and how they are coping with the change. Problems as lack of water, lack of pasture, not sufficient food in the village due the climate variability and its impact on food production and impact of the wild animal on agriculture were observed daily and recorded on tapes.

    This paper analyses how people in Kalfou which is a particular area of Mayo-Danay division in far north of Cameroon perceive the environmental changes occurring in their surroundings and how do they react to it. My focus is based on issues of importance for understanding the use of mobility when it comes to dealing with vulnerability among Fulani of Kalfou.

  • Déforestation et conditions de vie des communautés : regard sur les stratégies alternatives de survie des autochtones pygmées en République démocratique du Congo
    Michael Mwanaikemba (Université de Kinshasa)

    A l'origine, les autochtones pygmées sont des chasseurs-cueilleurs vivant en petits groupes égalitaristes dans la forêt équatoriale. La forêt à elle seule représentait tout dans leur vie ; elle était leur mamelle nourricière, la gardienne et la protectrice, la pourvoyeuse des médicaments, le lieu par excellence de recueillement, de repos et de réalisation des activités rituelles.

    Avec l'effondrement des activités de la chasse et de la cueillette (élément identitaire) dû à la déforestation, initiée par l'exploitation industrielle du bois et surtout l'agriculture itinérante sur brûlis pratiquée à grande échelle par les communautés dominantes, la société autochtone pygmée connaît actuellement des sérieuses difficultés pour pouvoir s'approvisionner en produits de chasse et de cueillette.

    C'est à ce niveau qu'a intervenu un certain darwinisme à l'état pur « struggle of life » où les plus faibles ont cédé leur place aux plus aptes, qui ont survécu par l'accommodation ou l'assimilation du mode de vie lié aux conditions du milieu.

    Ainsi, la présente communication pour ambition de mettre en relief : les stratégies alternatives de survie adoptées par les autochtones pygmées en vue de leur adaptation aux changements leur imposés par le nouvel environnement.

  • Vulnérabilité et adaptation aux changements climatiques : le cas de Kuujjuarapik et de Whapmagoostui
    Virginie Larivière (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette présentation aborde la problématique de la vulnérabilité et de l'adaptation que suscitent les changements climatiques, au Nunavik, territoire où la manifestation d'un réchauffement de l'atmosphère est indéniable et documentée. Nous y propose une évaluation de la vulnérabilité et de l'adaptation aux changements climatiques des communautés inuit et crie de la municipalité de Kuujjuarapik et du village de Whapmagoostui, situées à la frange méridionale de l'Arctique québécois. Véritable figure d'exception au Canada, ces deux communautés partagent le même espace territorial mais évoluent au sein de différents cadres institutionnels, situation issue notamment de l'application de la Loi sur les Indiens qui différencie les Indiens des Inuit. Nous verrons en quoi la « cohabitation institutionnelle » des Inuit et des Cris favorise, ou non, le développement et la mise en place de stratégies d'adaptation.

    Les résultats révèlent que l'état de la glace, l'imprévisibilité du climat, l'apparition d'une faune nouvelle, le décalage notable dans le cycle des saisons font partie des changements observés par les répondants. Des enjeux de santé et de sécurité, la survie d'un mode de vie associé aux activités de chasse et de pêche ainsi que la pérennité et la transmission du savoir écologique traditionnel témoignent d'une sensibilité particulière face à ces changements environnementaux. Pour l'heure, l'adaptation y est spontanée, réactive et se manifeste essentiellement au jour le jour.

Communications orales

Adaptation aux changements globaux : un regard tourné vers l'action

Présidence : Laurent Lepage (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Mot de bienvenue
  • Quand les politiques de maîtrise de la demande d'énergie reposent sur une fiction technicienne
    Christophe BESLAY, Marie-Christine Zélem (Université de Toulouse)

    Pour lutter contre le changement climatique, les politiques de maîtrise de la demande d'énergie misent sur un changement de comportement des ménages. Malgré une sensibilité croissante aux problèmes d'environnement et énergétiques, malgré des équipements de plus en plus performants, malgré la multiplication des politiques incitatives et la sévérisation des réglementations, on observe peu de changements dans le domaine des économies d'énergie, bien au contraire. On assiste plutôt à une tendance au suréquipement et à une inflation des consommations d'énergie qui se traduisent par ce que les économistes nomment des effets rebonds. Cette contradiction s'explique aisément par le dilemme dans lequel notre société de consommation plonge l'individu social qui devrait être à la fois consommateur, citoyen et écoresponsable. On connait assez bien aujourd'hui les contraintes psycho-sociologiques, économiques, voire politiques qui font obstacle à une véritable transition énergétique, c'est à dire au passage d'une société énergivore vers une société plus sobre. On connait moins bien les capacités fortement structurantes des techniques, encore moins comment les normes techniques déterminent les normes sociales. C'est donc une réflexion sur la part sociale des techniques et les utopies techniciennes que nous nous proposons de présenter en prenant l'exemple du projet du bâtiment-économe comme projet phare en matière d'adaptation au changement climatique.

  • Adaptabilité des concepts de l'adaptation à l'action collective locale
    Nicolas Milot (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis une dizaine d'années, le discours sur l'adaptation se développe et occupe une place de plus en plus grande. Maintenant sortis du monde universitaire, les concepts à la base de l'approche sont en voie d'influencer l'action concrète des intervenants chargés de gérer l'environnement et les ressources naturelles. Ces derniers, devant mettre en oeuvre "l'adaptation aux changements climatiques", sont en première ligne pour vivre les difficultés de développer de nouvelles façons de faire.

    Par cette présentation, nous verrons comment certains concepts du monde académique de l'adaptation ont percolé dans l'action des praticiens et verrons comment celle-ci implique certains ajustements afin d'assurer la cohérence entre les objectifs de mettre en place des stratégies d'adaptation et la réalité concrète des intervenants concernés.

  • L'approche prospective pour anticiper l'équilibre à long terme entre ressource et demande en eau à l'échelle d'un bassin : exemple du bassin de la Garonne à l'amont de Lamagistère
    Frédéric HENDRICKX (EDF - Electricité de France), Éric SAUQUET (EDF - Electricité de France), Eric SAUQUET, Rene Samie (EDF - Recherche & Développement)

    Assurer de façon durable l'équilibre entre les besoins en eau et les ressources en eau, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur leurs évolutions supposées à moyen et long terme, est devenu une préoccupation majeure des pouvoirs publics et des acteurs en charge de la gestion de la ressource.

    Face à ces incertitudes, les approches de prospective territoriale peuvent apporter un éclairage spécifique et des éléments de réflexion sur les marges de manœuvre possibles pour une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau en cohérence avec les enjeux socio-économiques et environnementaux des territoires. La communication porte sur l'étude du devenir de la ressource en eau à l'horizon 2030 du bassin versant de la Garonne à l'amont de Lamagistère. Elle aborde les aspects théoriques et méthodologiques liés à : la détermination des évolutions possibles de l'hydrosystème et de l'offre en eau, la projection des demandes - prélèvements en eau des usages à partir de scénarios de contexte global - territorial et de scénarios sectoriels et, la mise en perspective des prélèvements futurs par rapport à la ressource en eau attendue et au critère de gestion réglementaire actuel défini par le Débit Objectif d'Etiage.

  • Analyse des stratégies d'adaptation aux enjeux de chaleur accablante à Montréal : des perceptions à la coordination
    Laurent LEPAGE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Yan Tremblay (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les autorités publiques accordent une attention croissante aux impacts locaux des changements climatiques. Les épisodes de canicule survenus à Chicago et Paris ont démontré comment la vulnérabilité des populations peut être exacerbée lors d'une perturbation. La capacité d'adaptation, qu'elle soit préventive ou réactive, est tributaire d'un ensemble de représentations qui structurent la gestion des risques et les stratégies déployées. Ces perceptions ont donc des incidences sur les objectifs poursuivis par les mesures d'adaptation, de même que sur le choix des actions privilégiées. La présente communication s'appuie sur des résultats de recherche réalisés à la maîtrise en sciences de l'environnement de l'UQÀM. Notre démarche s'intéresse aux processus de coordination entre les acteurs interpellés par la gestion des risques sociosanitaires et de sécurité civile dans la planification liée à la chaleur accablante sur le territoire de Montréal. La méthodologie s'appuie sur l'analyse documentaire des services de l'Agence de santé et des services sociaux et de la Ville de Montréal de même que les résultats de douze entretiens réalisés avec des acteurs impliqués directement ou indirectement interpellés par ces enjeux. Les résultats permettent de dégager les difficultés inhérentes à la mise en œuvre de stratégies d'adaptation compte tenu de la complexité des structures d'administration publique dans un contexte où les acteurs impliqués n'ont pas la même compréhension des enjeux.

  • Pause
  • Les compétences particulières d'adaptation aux changements climatiques observées chez des agriculteurs
    Jackie Kerry (Université de Moncton), Joanne LANGIS (Université de Moncton), Anne-Marie LAROCHE (Université de Moncton), Diane Pruneau (Université de Moncton)

    Au Canada, avec les changements climatiques, les modifications dans les régimes de précipitations, l'apparition de nouveaux insectes ravageurs et la piètre qualité des sols menacent à long terme la sécurité alimentaire et la prospérité des petits agriculteurs.Certaines compétences humaines telles la résolution de problèmes et la prédiction des risques facilitent l'adaptationaux changements climatiques. Alors que des petits agriculteurs du Nouveau-Brunswick tentaient d'améliorer la qualité de leur sol pour augmenter sa résilience aux intempéries, les chercheurs ont observé les compétences humaines qui facilitaient l'adaptation de ces derniers aux changements climatiques. Habitués d'ajuster leurs pratiques agricoles aux températures peu clémentes, les agriculteurs ont prédit que leur sol, déjà appauvri, serait vulnérable aux événements extrêmes. Ils ont implanté des mesures d'adaptation pour enrichir celui-ci: planter du radis fourrager et faire davantage de rotation des cultures. Durant leur processus d'adaptation, les agriculteurs ont eu recours à leurs connaissances approfondies de leur domaine et de leurs terres; à la pensée critique; aux pensées prospective, rétrospective et connective; et à l'identification et au contrôle des variables pouvant affecter les récoltes. Ils se sont montrés ouverts à la nouveauté, désireux d'apprendre et d'essayer de nouvelles techniques, collaboratifs, auto-efficaces et optimistes.

  • Représentations et stratégies locales d'adaptation aux changements climatiques dans la gestion rationnelle des ressources en eau du lac Tchad
    Armel Sambo (Université de Maroua)

    Le lac Tchad, principal point d'eau au cœur du continent africain est en voie de disparition. Cette régression du lac Tchad fait état de la région du lac Tchad comme étant un des exemples probants des changements climatiques. Ainsi, les populations perçoivent ces phénomènes non seulement par l'assèchement du lac Tchad mais aussi par la dégradation de l'environnement, la réduction de pâturages, la baisse de la pluviométrie, etc. Elles établissent une relation entre ces transformations environnementaux et la baisse des ressources en eau, en partant la production agro- sylvo- pastorale. Des situations qui ont favorisé des nouvelles stratégies d'adaptation à savoir entre autres la reconversion à d'autres activités , les migrations, le réaménagement du calendrier agricole, etc. Il y a donc lieu d'initier des nouvelles approches qui permettraient de comprendre la problématique de gestion des eaux qui prendrait en compte non seulement les mécanismes que les populations ont développé pour s'adapter à l'assèchement du lac Tchad mais aussi les mécanismes endogènes de gestion rationnelle des eaux afin d'assurer un développement durable dans cette partie de l'Afrique. C'est une contribution qui relativise les discours alarmistes autour de la gestion du lac Tchad et prouve que les populations se sont appropriés depuis longtemps les problèmes environnementaux qu'il importe de revaloriser.

  • La construction des stratégies d'adaptation aux changements climatiques en situation de crise : l'action publique face à une inondation exceptionnelle sur la rivière Richelieu
    Vincent Marquet (Université de Bordeaux)

    Depuis une dizaine d'années, l'adaptation s'est progressivement imposée à l'échelle internationale comme un impératif à inscrire sur l'agenda politique. Cependant, à l'échelle plus fine des territoires où se manifestent à la fois des impacts sur les systèmes socio-environnementaux et des défis de réorganisation de l'action collective, l'institutionnalisation de l'adaptation se confronte diversement aux spécificités des situations locales, aux temporalités et aux logiques distinctes entre prévention des risques et réparation des dommages.

    À partir d'un récent travail de terrain, nous examinerons les enjeux de problématisation de l'adaptation dans la gestion d'une crue exceptionnelle survenue au printemps 2011 sur la Rivière Richelieu (Québec). Si pour les experts cette inondation est imputable à une accumulation de facteurs climatiques et anthropiques, certains mettent aussi en lumière la possibilité d'une augmentation de la fréquence et de la sévérité de ces crues sous pression des changements climatiques. Il s'agira d'analyser comment ce temps fort a été appréhendé par l'action publique et comment la question de l'adaptation a été mobilisée. D'une part, nous mettrons en lumière les jeux d'acteurs et d'arguments qui ont redéfini la construction du problème public (Chateauraynaud, 2011) et dans lesquels s'insèrent les enjeux sur l'incertitude et d'autre part, en articulant ces analyses avec une approche plus institutionnelle de l'action publique.

  • Mot de clôture

Panel / Atelier

Adaptation aux changements globaux : climat et environnement, de la science à l'action

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