Informations générales
Événement : 80e Congrès de l’Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Au Québec, les pratiques d’évaluation des compétences à lire et à écrire des élèves par les enseignants suscitent de nombreux débats éducatifs et sociaux. Est-ce que les évaluations rendent justice aux compétences de l’élève? L’évaluation d’habiletés repose-t-elle sur les mêmes critères d’évaluation d’un enseignant à l’autre? Quelle est la valeur d’une évaluation différenciée pour un élève en difficulté d’apprentissage? Est-ce que les résultats d’évaluation à la fin du primaire annoncent clairement les compétences des élèves à leur entrée au secondaire, et de la même manière lors du passage du secondaire au collégial?
Chez le jeune élève qui débute l’apprentissage de la lecture, l’évaluation de la compétence à lire repose sur la reconnaissance et l’identification de certains mots et sur la démonstration de certaines stratégies de compréhension de textes courants et littéraires. Tout au long de son parcours primaire, l’écolier explore différents types de textes et apprend à les apprécier. Au secondaire, c’est par le biais de contextes spécifiques d’apprentissage que l’élève poursuit son apprentissage du français, notamment en approfondissant sa compréhension du système linguistique oral et écrit. Au cégep, ce sont des cours de littérature qui s’ajouteront à la formation de l’étudiant dans le domaine du français. Malgré ce cheminement qui affiche une certaine cohérence au plan de la continuité des apprentissages en lecture, les compétences des élèves et des étudiants qui terminent leur parcours de formation sont de plus en plus critiquées et les pratiques d’évaluation questionnées.
Dans le cadre du congrès de l’ACFAS, le Collectif sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture offre aux didacticiens du français la possibilité de partager leurs travaux de recherche qui portent sur les pratiques d’évaluation de la lecture, et ce, autant aux ordres d’enseignement primaire et secondaire qu’au collégial.
Date :- Carole Boudreau (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Martin Lépine (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Les pratiques d'évaluation de la lecture, du primaire au collégial
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Les pratiques d'évaluation de la lecture, du primaire au collégialCarole Boudreau (UdeS - Université de Sherbrooke), Martin LÉPINE (UdeS - Université de Sherbrooke)
L'évaluation constitue un des aspects essentiels de l'enseignement et de l'apprentissage de la lecture (Giasson, 2011). Au Québec, les pratiques d'évaluation des compétences à lire et à apprécier des œuvres littéraires suscitent de nombreux débats éducatifs et sociaux. Est-ce que les évaluations rendent justice aux compétences de l'élève? L'évaluation d'habiletés de base en lecture repose-t-elle sur les mêmes critères d'évaluation d'un enseignant à l'autre? La compréhension, l'interprétation et la réaction des élèves à la suite de lectures littéraires sont-elles des processus mesurables par des tests de lecture? Quelle est la valeur d'une évaluation différenciée pour un élève en difficulté d'apprentissage en lecture? Est-ce que les résultats d'évaluation à la fin du primaire annoncent clairement les compétences à lire et à apprécier des élèves à leur entrée au secondaire, et de la même manière lors du passage du secondaire au collégial?
Dans un contexte de renouveau des cadres d'évaluation et de progression des apprentissages prescrits par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS, 2010 et 2011), le Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture offre aux didacticiens du français la possibilité de partager leurs travaux de recherche qui portent sur les pratiques d'évaluation de la lecture de textes courants et littéraires aux ordres d'enseignement primaire, secondaire et collégial.
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Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écritureJan-Sébastien DION (UdeS - Université de Sherbrooke), Olivier Dezutter (UdeS - Université de Sherbrooke), Julie MYRE-BISAILLON (UdeS - Université de Sherbrooke)
Présentation du Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture, sa mission et ses axes de développement.
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Conférence d'ouverture / Entre cristal et fumée: enjeux d'une compréhension des modèles d'évaluation à l'œuvre dans le contexte scolaire québécoisIsabelle Nizet (UdeS - Université de Sherbrooke)
Le milieu scolaire québécois est, depuis le début du renouveau pédagogique, visité par de nombreuses prescriptions relatives à l'encadrement de l'évaluation des apprentissages. Ces prescriptions traduisent une référence souvent implicite à des modèles d'évaluation de plus en plus métissés qui induisent chez le praticien, le chercheur ou le formateur, adhésion, inconfort ou rejet. Dans ce contexte, la clarification du sens des pratiques à la lumière d'une culture en évaluation reste un enjeu collectif et individuel. Elle nous convoque à préciser notre rapport aux valeurs - seul enjeu stable de l'évaluation -, dans un mouvement d'oscillation constante entre une logique de contrôle et une logique du « reste » (Vial, 2009). Ainsi se déploie une « cartographie » de l'évaluation et de ses enjeux comme pratique sociale, comme discours normatif à analyser et objet de théorisation, comme source d'actions et comme attitude. Que nous analysions les pratiques évaluatives, accompagnions leur développement, que nous soyons enseignant, concepteur de dispositifs d'évaluation, lecteur critique de textes en évaluation ou producteur de ces textes, l'explicitation de ce qui « nous agit » comme évaluateur est cruciale et demeure un enjeu d'autoformation incontournable. La lecture, en tant qu'objet d'évaluation complexe où appétence et compétence s'entrecroisent, servira de fil conducteur au déploiement de cette cartographie et nous permettra d'en tester quelques trajets.
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Pause
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Évaluer la lecture orale des élèves de la première année : une pratique efficaceLyne Legault (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Marie M. Clay a élaboré les procédures de prises de notes de la lecture orale du jeune lecteur lors de sa recherche doctorale qui fut déposée dans les archives de la bibliothèque de l'Université d'Auckland en 1967. Selon Pressley et al. (2001), les enseignants les plus efficaces au niveau primaire utilisent régulièrement la fiche d'observation individualisée dans leur enseignement. Aux États-Unis, 62% des membres de l'Association internationale de lecture (IRA) l'utilisent (Bean, Cassidy, Grumet, Shelton & Wallis, 2002 cité dans Ross 2004)
En Ontario, Ross (2004) a formulé l'hypothèse que les écoles qui utilisaient la fiche d'observation individualisée auraient de meilleurs résultats en lecture et en écriture au test provincial de la troisième année. Dans le cadre d'une recherche collaborative en cours dans une école primaire du nord du Québec, l'utilisation de cet outil d'évaluation a été introduite à deux enseignantes expérimentées et une orthopédagogue oeuvrant en première année.
Dans un premier temps, nous présenterons la fiche d'observation individualisée. Les résultats du rendement en lecture orale des 34 élèves et les constats portant sur les changements de pratique pour évaluer la lecture orale suivront.
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Dîner
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Évaluer des journaux de lecture ou lire l'implicite des réactions de lecture: comparaison des gestes d'évaluation formative de trois enseignantes (6e primaire, 2e et 4e secondaire)Manon Hébert (UdeM - Université de Montréal)
Les dispositifs centrés sur le sujet lecteur (tel le journal dialogué), parce qu'ils permettent le travail conjoint sur l'appétence et la compétence, sur la lecture ordinaire et savante et sur le processus de lecture lui-même, constituent à notre sens un objet de recherche révélateur de ces nombreuses tensions qui marquent actuellement la didactique de la lecture littéraire (Dufays et al., 2010, p. 238-239). Pour ce qui est de l'évaluation formative, le journal de lecture pose le défi aux enseignants de savoir lire l'implicite, c'est-à-dire de savoir décoder les différentes postures de lecture et notions de littérature qui sous-tendent l'action et ou les réactions d'élèves (Jorro, 2008). De plus, selon la définition actuelle de la compréhension en lecture, celle-ci devrait toujours être envisagée et évaluée comme le résultat d'une situation en mouvement, résultant d'une interaction entre les caractéristiques du lecteur, du texte et de la situation d'enseignement.
Nous rapporterons quelques résultats d'une recherche empirique conduite dans trois classes défavorisées montréalaises (6e primaire, 2e et 4e secondaire) où les enseignantes avaient entre autres à évaluer des journaux de lecture portant sur un même roman jeunesse lu par l'ensemble des élèves. À partir de l'analyse de 30 journaux, nous essaierons de dégager et de comparer quelles difficultés se posent et quels savoirs sont mis en jeu dans les différents gestes d'évaluation formative posés par ces trois enseignantes.
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La conception de tests d'évaluation en lecture et l'identification d'itemsÉrick Falardeau (Université Laval), Julie-Christine GAGNÉ (Université Laval)
Dans une recherche que nous menons sur l'enseignement et l'évaluation de la lecture au 1er cycle du secondaire (FQRSC, 2009-2012), nous avons élaboré des grilles d'évaluation formative et sommative avec un groupe d'enseignants de français et de conseillers pédagogiques. Pour vérifier l'effet des outils d'enseignement et d'apprentissage développés sur la compétence en lecture des élèves qui ont suivi pendant une année un enseignement explicite des stratégies de lecture, nous avons construit deux tests de lecture, un prétest et un posttest, lesquels ont été administrés aux 300 élèves du groupe témoin (qui n'ont pas suivi d'enseignement structuré de la lecture) et aux 300 élèves du groupe expérimental.
Dans cette communication, nous présenterons la méthode de travail que nous nous sommes donnée pour élaborer nos deux tests de lecture, qui devaient pouvoir être complétés en 75 minutes. Chaque test devait couvrir toutes les composantes de la compétence identifiées dans nos outils d'évaluation, présenter un degré de complexité suffisamment discriminant pour distinguer les élèves les plus forts des plus faibles, et présenter un corrigé détaillé pour assurer une correction uniforme. Nous aborderons différents problèmes auxquels nous avons été confrontés : la conception de questions à choix multiples, l'équilibre entre les questions de compréhension visant les macroprocessus et les microprocessus, la clarté des questions et leur uniformité entre le prétest et le posttest.
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Pause
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Quelles pratiques d'évaluation de la lecture des œuvres littéraires au collégial?Julie BABIN (UdeS - Université de Sherbrooke), Olivier Dezutter (UdeS - Université de Sherbrooke), Marcel GOULET (Cégep Édouard-Montpetit), Lise MAISONNEUVE (Cégep Édouard-Montpetit)
Au Québec, l'enseignement de la littérature au collégial a fait l'objet, en 1994, d'une réforme fondée sur l'approche par compétences. En 1998, le ministère de l'Éducation précisait les principes devant orienter cet enseignement en ce qui concerne les œuvres littéraires complètes. Il s'agit de veiller à la transmission «d'un fonds culturel commun» et de mettre les étudiants en contact avec «une culture vivante, actualisée et diversifiée». Un minimum de huit œuvres sont à lire, au moins deux dans chacun des cours de la formation générale commune. Les collèges restent libres de baliser, chacun à sa façon, l'enseignement des œuvres. Qu'est-il advenu de cette réforme au regard de l'enseignement des œuvres complètes, quels sont les apprentissages en lecture visés par les enseignants et quelles sont les pratiques d'évaluation qui accompagnent et sanctionnent la lecture de ces œuvres complètes? Pour arriver à dresser cet état des lieux, notre équipe a adopté un protocole de recherche recourant aux méthodes mixtes : des données quantitatives provenant de 400 plans de cours et de 137 questionnaires remplis par des professeurs ont été analysées. Les résultats ont été mis en relation avec des données qualitatives issues d'entretiens semi-dirigés (n = 18). Une dernière étape a consisté en l'enregistrement de pratiques dans six classes. À partir de ces données, la communication proposée traitera des pratiques d'évaluation entourant la lecture des œuvres dans ses différentes modalités.
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Synthèse
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Mot de clôture