Informations générales
Événement : 80e Congrès de l’Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :L’objectif de ce symposium, organisé par le Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture, est double. Il s’agit, d’une part, d’examiner les relations que l’institution scolaire et la cellule familiale, deux instances de socialisation clés dans la réussite scolaire des élèves, entretiennent quant au développement des apprentissages en lecture et écriture. La sociologie de la famille et celle de l’éducation envisagent en effet aujourd’hui les relations École-Familles en termes de mobilisation des acteurs et de leurs ressources respectives après avoir longtemps pensé leurs liens en termes de discordance. Les modalités relationnelles qui s’accordent à penser et rapprocher les deux contextes d’appropriation (Litalien, Moore & Sabatier, soumis ; Ministère de l’Education, du Loisir et du Sport, 2007) prennent désormais appui sur la multiplicité des expériences des acteurs de l’acte éducatif (élèves, enseignants, parents, administrateurs), et incluent des discours et des savoirs construits dans différents espaces sociaux (la famille, la communauté, l’école), à différents moments de la scolarité, pour favoriser la construction de savoirs d’apprentissage divers.
On vise, d’autre part, à réfléchir comment, au-delà de la singularité des expériences des différents acteurs éducatifs et des initiatives évoquées, se dégagent certains traits saillants qui (re)définissent de nouvelles conceptions des liens École-Familles dans des contextes sociaux, linguistiques, culturels, scolaires de plus en plus diversifiés et complexes. La mise en regard des situations présentées dans ce symposium ouvre, ainsi, une fenêtre sur les processus de transformation sociale, en portant attention aux conditions globales et locales qui permettent aux instances scolaires et familiales de mobiliser les ressources nécessaires qui tiennent compte de l’acteur central, l’élève, dans ses capacités à mobiliser et construire du sens avec l’activité scolaire.
Dates :- Julie Myre-Bisaillon (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Cecile Sabatier (SFU - Simon Fraser University)
Programme
Journée 1
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Mot de bienvenueCecile Sabatier (SFU - Simon Fraser University)
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Au-delà du FLE : mobiliser les ressources les plus diverses pour lire et écrire en classe. Une étude de cas auprès d'apprenants adultesChiara Bemporad (SFU - Simon Fraser University), Noëlle MATHIS (Université d'Avignon et des pays de Vaucluse)
La présente contribution examinera la continuité des apprentissages entre le contexte institutionnel universitaire et le contexte non-institutionnel. Il s'agira notamment de deux universités européennes situées en milieu francophone, donc homoglotte : le Centre Universitaire d'Etudes Françaises à Avignon au sein de l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse (France) et L'Ecole de Français Langue étrangère de l'Université de Lausanne (Suisse). En adoptant un point de vue émique et une méthodologie qualitative et compréhensive, nous analyserons des discours d'étudiants adultes en situation d'appropriation du français qui décrivent leur rapport aux langues faisant partie de leur répertoire plurilingue, et notamment en lien aux activités de lecture et/ou d'écriture plurilingues. Nous étudierons la façon dont les apprenants, considérés comme acteurs sociaux, donnent du sens à ces activités langagières, qui sont à la fois pour eux des tâches scolaires et des actions sociales, et décrivent la manière dont ils mobilisent leurs ressources pour développer leurs compétences en lecture et en écriture. Ces ressources comprennent à la fois les compétences multiples et variées dans leurs autres langues (Coste Moore Zarate 1997 ; Moore 2006) qu'ils activent dans leur vie quotidienne et les savoirs et savoir-faire dans la langue cible qu'ils se construisent dans un contexte homoglotte où la langue apprise in vitro est aussi la langue acquise et pratiquée in vivo (Bulea Jeanneret 2007).
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Pause
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L'école francophone en milieu minoritaire : regards et discours des enseignants immigrants francophones pour une meilleure compréhension du lien famille-écoleGhizlane Laghzaoui (University of the Fraser Valley)
L'école francophone en milieu minoritaire voit progressivement sa population se diversifier en raison d'une immigration de plus en plus importante vers des provinces telles que la Colombie-Britannique (CB). Cette diversification redessine le visage de la francophonie en milieu minoritaire tant sur le plan identitaire que linguistique et réinterroge les liens familles-écoles. En effet, les familles francophones de la CB se sont montrées de réels acteurs sociaux dans la revendication du droit à l'instruction en français et ont aussi installé une forme de gouvernance partagée avec l'administration scolaire. Dans ce contexte, les familles immigrantes sont confrontées à des cultures scolaires différentes, compte tenu de référents culturels et sociaux associé à des schémas représentationnels variés sur l'identité francophone. De là, une meilleure connaissance de ces représentations au sein de l'école francophone permettrait de cerner les incompréhensions à l'œuvre dans les relations familles-école et favoriserait un encadrement académique des élèves qui se ferait dans la continuité et non dans la rupture. Notre présentation examinera ces représentations à travers le regard particulier des enseignants immigrants et parfois aussi parents. En quoi ces représentations peuvent-elles nous éclairer sur les distances culturelles, explicites ou implicites, qui peuvent parfois compromettre des interactions efficaces entre les familles immigrantes et leurs enfants et les écoles francophones ?
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Dîner
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Les livres bilingues/plurilingues. De nouvelles ouvertures pour l'entrée dans l'écrit et favoriser le lien famille-école en milieu multilingue et multiculturelDanièle MOORE (SFU - Simon Fraser University), Cecile Sabatier (SFU - Simon Fraser University)
L'approche écologique de la diversité linguistique et culturelle dans des contextes d'appropriation de plus en plus variés conduit à envisager une didactique du plurilinguisme contextualisée au service d'une éducation plurilingue et interculturelle. La mise en œuvre de cette éducation, construite sur la mobilisation de la pluralité et sur le développement réfléchi d'articulations entre les expertises familiales, communautaires et scolaires, ainsi que la valorisation des savoirs d'expériences des apprenants comme des atouts et des leviers d'apprentissage, pose la classe comme espace plurilingue et pluriculturel par essence, où se négocient les formes du savoir qui ne peut se bâtir qu'en impliquant les parents d'élèves et la communauté locale. Les livres bilingues, plus particulièrement, outils ludiques pour l'entrée dans l'écrit, permettent de miser sur les langues familiales pour renforcer le lien entre l'école, les familles et les communautés tout en favorisant et donnant le goût de la lecture et de l'écriture chez les élèves. En prenant appui sur une recherche ethnographique, nous discuterons le rôle des livres bilingues dans les relations famille-école en contextes plurilingues et pluriculturels et leur articulation avec les autres activités et apprentissages de la classe. Comment en effet susciter un rapport au livre, à l'écrit et, plus largement, à la diversité linguistique et culturelle ? Et comment construire le pluriel dans des projets de didactique intégrée ?
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Pause
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Écriture de l'histoire familiale en classe d'accueil (projet école-famille-communauté)Françoise Armand (UdeM - Université de Montréal), Élodie Combes (UdeM - Université de Montréal)
Dans le cadre d'un projet de recherche-action FQRSC (Vaatz-Laroussi, Armand, Rachedi, Kanouté, Steinbach, Rousseau et Stoica 2010-2013) visant à développer la motivation à écrire chez les apprenants allophones en apprentissage du français langue seconde, ainsi que le lien école-famille-communauté, une intervention a été mise en place dans une classe d'accueil au secondaire située un quartier pluriethnique montréalais.
L'objectif de l'étude est de recueillir des données sur le rapport à l'écriture d'élèves de la classe, tout au long de l'intervention qui valorise leurs langues et leurs histoires familiales, et donne la possibilité aux membres de leurs familles d'ajouter leurs voix au livre produit après trois mois d'action en classe (mais également lors d'ateliers dédiés aux parents dans des organismes communautaires).
Notre cadre conceptuel s'appuie sur un ensemble de recherches portant sur le rapport à l'écriture (Barré-De Miniac, 2000), la pertinence d'activités plurilingues centrées sur l'élève allophone immigrant pour développer des représentations positives sur soi et sur les langues (Candelier, 2003) ainsi qu'un investissement fort dans les activités de littératie (Cummins, 2009).
La méthodologie adoptée, afin d'analyser l'évolution du rapport à l'écriture de quatre élèves ciblés, est l'analyse qualitative et thématique des données dont la codification est extraite des grilles d'entrevue et d'une première analyse de discours en lien avec le cadre conceptuel.
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Le répertoire plurilingue au service de l'apprentissage du français en contexte scolaire francophone canadienMarie-Hélène FORGET (UdeS - Université de Sherbrooke), Chantal Fournier (SFU - Simon Fraser University)
Les pratiques langagières quotidiennes (hors-scolaires) d'élèves, ayant dans leur répertoire linguistique plusieurs langues, révèlent leur compétence plurilingue (Deprez, 1999 ; Lüdi et Py, 2003). En effet, ces jeunes recourent à l'alternance codique ou effectuent leur choix de langue en fonction du contexte et des interlocuteurs. Dans des écoles où le français est la langue de scolarisation, en contexte canadien majoritaire (Québec) comme minoritaire (Colombie-Britannique), les élèves sont peu encouragés à faire appel à ce répertoire plurilingue. Or, on s'aperçoit que, même si l'école ne considère pas ce répertoire linguistique plurilingue, ce dernier semble néanmoins activé en fonction des besoins de l'élève. Par exemple, lors d'activités scripturales en classe de français, des élèves plurilingues ont dit recourir à leurs ressources linguistiques pour élaborer leur position et la soutenir par des arguments. Notre communication propose de montrer en quoi le recours à ces ressources leur est utile et de lancer une réflexion sur les manières d'amener l'élève à mieux l'exploiter pour l'apprentissage du français.
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Mot de clôtureCecile Sabatier (SFU - Simon Fraser University)
Journée 2
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Mot de bienvenueJulie Myre-Bisaillon (UdeS - Université de Sherbrooke)
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Les pratiques d'éveil à la lecture (ÉLÉ) à la maternelle en milieu défavorisé : quand les parents viennent en classeNancy Boutin (UdeS - Université de Sherbrooke), Julie MYRE-BISAILLON (UdeS - Université de Sherbrooke)
Cette communication présente une recherche menée auprès de parents et d'enseignantes d'enfants de la maternelle en milieux défavorisés. L'objectif de ce projet était d'inciter les parents à s'investir dans des activités d'ÉLÉ avec leur enfant. Des recherches indiquent que les pratiques éducatives parentales et l'attitude parentale face à la littératie semblent prédire la réussite scolaire des jeunes enfants. Par contre, les parents de milieux défavorisés sont aussi ceux qui font le moins d'ÉLÉ avec leur enfant. L'entrée à la maternelle marque le début de l'instruction formelle du jeune enfant et implique des attentes quant à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Plusieurs auteurs suggèrent que les pratiques d'éveil s'inscrivant dans un partenariat entre l'école et la famille contribuent au développement des compétences langagières chez les enfants. Les résultats présentés aborderont les pratiques parentales d'ÉLÉ, le canevas des activités proposées aux parents, des observations des comportements durant les activités à l'école ainsi que le point de vue des enseignantes sur les impacts des ateliers. Il s'agira également de réfléchir à la pertinence d'ouvrir les classes aux parents.
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Pause
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Considérer chaque membre de la famille dans nos projets famille-école-communauté : les implications liées à l'apprentissage de la lecture et de l'écritureStéphanie Breton (UdeS - Université de Sherbrooke), Élisabeth CHAUSSEGROS DE LÉRY (UdeS - Université de Sherbrooke), Julie MYRE-BISAILLON (UdeS - Université de Sherbrooke), Guadalupe Puentes-Neuman (UdeS - Université de Sherbrooke)
Cette communication a une double visée, soit de relater l'expérience d'une recherche-action famille-école-communauté autour de l'écriture en 1re année du primaire ainsi que d'adresser les différences entre les pratiques d'éveil à la lecture et à l'écriture des pères et des mères. Nous ferons un survol de la recherche-action, notamment sur le plan des relations partenariales et des liens tissés avec les parents. En effet, les liens entre les intervenants scolaires ou communautaires et les parents sont primordiaux. Toutefois, il importe de considérer les différences entre les pères et les mères, puisque plusieurs études scientifiques indiquent que les pères ne jouent pas le même rôle que les mères dans le soutien à l'apprentissage de l'enfant. Conséquemment, nous présenterons des résultats issus de deux études, l'une où 62 mères et 29 pères ont été observés en interaction avec leur enfant lors d'activités d'écriture en classe et l'autre où 59 mères et 25 pères ont rempli un questionnaire sur leurs pratiques et ont été observés lors d'une lecture avec leur enfant. Ces résultats indiquent que, même s'il y a davantage de similitudes que de différences, les différences retrouvées ont un poids qualitatif important. En somme, nous retenons qu'il est nécessaire de tenir compte de ces différences entre les pères et les mères lorsque l'on choisit le type d'activités à privilégier auprès des parents.
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Dîner
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Éveil à la lecture et à l'écriture dans les services de garde en milieu scolaire; un nouveau contexte d'interventionJulie Myre-Bisaillon (UdeS - Université de Sherbrooke)
Les récentes études sur la petite enfance sont préoccupantes : un enfant sur quatre n'est pas prêt à entrer à la maternelle à 5 ans (SCP, 2012); en milieux défavorisés, environ 30 à 50% d'entre eux présentent un retard de développement au plan cognitif (Pomerleau et al., 2005). Plusieurs facteurs interviennent dans la réussite scolaire de l'enfant dès le début de sa scolarisation dont l'apprentissage de la lecture qui y est une pierre angulaire. Une relation importante existe entre ce que la famille peut apporter au plan de l'éveil à la lecture et à l'écriture et le développement des ces compétences, mais on constate que les parents peu scolarisés sont ceux qui en font le moins avec leur enfant avant la maternelle. Les enfants les plus vulnérables seraient également les plus difficiles à rejoindre dans leur milieu familial étant donné les difficultés que vivent leurs parents. On peut alors viser à les joindre dans un environnement hors du cadre familial. L'objet de cette communication est donc de présenter les résultats de l'expérimentation du Programme d'éveil à la lecture et à l'écriture dans les services de garde en milieux scolaires dans des milieux défavorisés de quatre régions éloignées du Québec. Ce programme a été expérimenté auprès d'environ 600 enfants. L'analyse en cours des comparaisons groupes de contrôle/groupes expérimentaux nous permettra d'identifier les effets du Programme sur une série de variables liées à l'entrée dans l'écrit.
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Pause
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La production vidéo comme outil pédagogique pour tisser des liens entre les pratiques de littératie hors scolaires et à l'écoleDiane Dagenais (SFU - Simon Fraser University)
Notre recherche s'inspire des Nouvelles études de la littératie (Street, 2003) et plus particulièrement du concept de plurilittératie (multiliteracies) avancé par le New London Group (1996 ; 2000) qui propose que les pratiques de littératie dans un monde de plus en plus hétérogène et technologisé sont constitutées d'une diversité de formes de communication qui intègrent l'oral, l'écrit, la musique, le gestuel, le son, l'image fixe et mobile, et la gestion de l'espace. Nous examinons comment l'implantation à l'école d'activités de production vidéo pourrait servir à rendre plus perméables les frontières entre l'école et la maison en permettant aux élèves bilingues et plurilingues de réinvestir en salle de classe les pratiques de littératie variées ainsi que les connaissances linguistiques, culturelles et technologiques qu'ils ont acquises à l'extérieur de l'école.
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Mot de clôtureJulie Myre-Bisaillon (UdeS - Université de Sherbrooke)