Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Depuis sa première édition, le colloque international Discours, représentations et argumentation propose d’explorer la problématique entourant les rapports entre ces trois dimensions interreliées de la communication. Alors que cette problématique peut être étudiée sous des angles variés, les discours sont au cœur de toute communication. Que celle-ci soit axée sur un support linguistique ou sur d’autres formes (visuelles, sonores, tactiles, multimédias), la communication repose sur l’organisation des contenus cognitifs, affectifs et moraux des représentations. En matière d’argumentation, le logos a connu plusieurs usages tout au long de l’histoire, pouvant être interprété comme discours, mot, représentation, raison, logique, etc. Certaines interprétations s’ouvrent davantage vers les contenus de sorte que le débat philosophique et scientifique a, de plus en plus, traité de la représentation non seulement selon le point de vue des structures cognitives du logos, mais également des contenus affectifs – pathos – moraux – éthos – des communications.

Pour la deuxième édition du colloque, notre proposition mise sur la problématique contemporaine du dialogue et de la violence communiqués par des discours, par les rapports entre ses représentations et arguments. Nous aimerions confronter des approches différentes, voire opposées, et en discuter à la lumière de travaux de deux types de producteurs de savoirs dans le domaine thématique du colloque : celui de chercheurs établis et celui d’étudiants-chercheurs provenant d’universités francophones québécoises (UdM, UQÀM, ULaval et USherbrooke). Nous croyons que le débat autour des représentations sous-jacentes à ces diverses manifestations discursivo-argumentatives permettra de réfléchir sur les mécanismes cognitifs, affectifs et éthiques de la communication et, surtout, des conséquences sociopolitiques des contextes de dialogue et de violence.

Date :
Responsables :
  • Milton Campos (UdeM - Université de Montréal)
  • Monica Rabello De Castro (UNESA - Universidade Estácio de Sá)

Programme

Communications orales

A1. Ouverture

Présidence : Milton Campos (UdeM - Université de Montréal)
  • Mot de bienvenue
  • Keynote - La construction de sens partagés : une stratégie de diminution de la violence en soins de santé
    Angela CAPOZZOLO (UNIFESP - Université Féderale de São Paulo), Sidnei José Casetto (UNIFESP - Université Féderale de São Paulo), Alexandre HENZ (UNIFESP - Université Féderale de São Paulo)

    Notre travail porte sur une dimension de recherches en cours, menées dans la région de Santos, au Brésil. Cette dimension concerne les ressources utilisées dans la construction de sens partagés par des personnes qui ont besoin de soins et sont accompagnées par des professionnels de santé et des étudiants en formation. Les activités d'enseignement sont menées dans des contextes de grande vulnérabilité sociale où, souvent, émergent des discours unilatéraux des professionnels de santé. Ceux-ci déterminent quelles sont les causes et les procédures thérapeutiques standards comme réponse aux contextes de souffrance, suite aux demandes d'attention en soins de santé des populations vivant dans des régions défavorisées.

    La construction partagée de sens émerge comme un outil de production de pratiques professionnelles différentes. Par le moyen de l'élaboration de récits et de projets thérapeutiques de soins, nous essayons de construire un réseau de significations liant l'usager des systèmes de santé et les professionnels. Nous essayons également d'identifier des nouvelles voies, capables de transformer la souffrance des personnes qui demandent de l'aide. La construction partagée de sens émerge comme une stratégie de diminution de la violence en soins de santé lorsqu'elle localise de façon non unilatérale la rationalité de la signification et la compétence de l'intervention, et lorsqu'elle modifie la connaissance et l'expérience de toutes les personnes participant au processus.

  • Keynote - La construction de sens partagés dans la formation de professionnels en santé
    Sidnei J. CASETTO (UNIFESP - Université Féderale de São Paulo), Angela Capozzolo (UNIFESP - Université Féderale de São Paulo), Alexandre HENZ (UNIFESP - Université Féderale de São Paulo)

    Nous présenterons des stratégies que nous avons développées, taillées pour la construction de sens partagés avec des personnes ayant besoin de soins de santé, dans le contexte collectif de la formation universitaire de professionnels en santé. Cette formation est faite de manière à intégrer les perspectives de plusieurs disciplines, soit l'éducation physique, la physiothérapie, la nutrition, la psychologie, le service social ainsi que la thérapie occupationnelle.

    Nous coordonnons des activités dans des régions défavorisées entourant la ville de Santos, au Brésil intégrant des étudiants de ces domaines. Lorsqu'ils arrivent à la deuxième année du premier cycle, des dyades construisent des récits de vie de personnes ayant besoin de soins, lors de rencontres dans leurs domiciles.

    De ces processus émergent des perspectives et sens qui doivent être négociés entre les étudiants et ces personnes à risque. Les récits construits articulent alors des histoires de vie et de la santé, informant le processus d'élaboration de projets de soins thérapeutiques, qui sont par la suite continués par des étudiants de troisième année. Cette recherche axée sur leur formation a aussi utilisé des entrevues semi-structurées et groupes de discussion avec eux, les professeurs et les professionnels municipaux ouvrant dans le domaine de la santé. Elle nous a appris que la construction de sens partagés est une stratégie pertinente pour la formation pratique de professionnels.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

A2. Dialogue et violence - Problématiques contemporaines

Présidence : Monica Rabello De Castro (UNESA - Universidade Estácio de Sá)
  • Dialogue, conflits sociaux et argumentation
    Monica Rabello De Castro (UNESA - Universidade Estácio de Sá)

    Les conflits sociaux ont le dialogue comme l'une des façons les plus pertinentes de les résoudre. Cependant, très souvent, le dialogue est remplacé par des mécanismes violents qui pénètrent toutes les instances de la société. On associe dialogue à l'idée de dialogue « vide », de « manque » de dialogue, de dialogue « monologique », etc., des adjectifs qui attribuent au concept des caractéristiques souvent opposées à sa signification courante. Nous proposons penser au dialogue comme dialogicité.

    Le terme dialogicité est utilisé ici pour dissocier deux genres de dialogue : l'un qui permet un échange entre les interlocuteurs et qui entraine des accords et des changements d'avis; l'autre par lequel personne ne relève les arguments de l'autre, faisant en sorte que les conflits deviennent parfois plus profonds. La dialogicité concerne la critique, la rationalité et l'affectivité. Critique, parce qu'il s'agit de mieux comprendre une situation, un objet, ayant la connaissance comme guide. Rationalité, car c'est par des processus logiques que les interlocuteurs se laissent influencer par l'argumentation de l'autre. Affectivité, parce qu'il faut que les interlocuteurs puissent se mettre à la place de l'autre.

    Je défends la thèse selon laquelle la dialogicité est un processus argumentatif qui est nécessairement critique, rationnel et affectif. En ce sens, l'argumentation fournit des outils pour évaluer la dialogicité et, par la suite, de mieux comprendre les conflits sociaux.

  • L'éthique dans l'argumentation et la communication
    Katia Lima (UdeS - Université de Sherbrooke), Alain LÉTOURNEAU (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Notre but est de remarquer l'importance de la formation interactive d'un éthos rationnel entre des interlocuteurs visant la réussite communicationnelle dans des contextes qui se proposent démocratiques en contraposition aux coercitifs. D'abord, notre accent sera mis sur le développement délibératif d'un cycle constructif et équilibré entre logos, éthos et pathos, comme prône Aristote par rapport à notre sagesse pratique. Puis, sur nos actions délibérées, plus particulièrement celles de communiquer par des processus d'argumentation légitime.

    Nous analyserons ce qui peut renforcer une « démocratie communicative » centrée sur la délibération dans ses aspects stratégiques ainsi qu'affectifs et moraux. Plus particulièrement, nous discuterons quelques aspects inquiétants concernant l'utilisation et la distribution « globale » de TIC - Technologies d'information et de communication. Celles-ci semblent favoriser une plus grande visibilité, mais plutôt d'une façon narcissiste et/ou publicitaire qui ne se traduit pas comme interaction authentique et durable, capable de développer, grâce au dialogue, un vrai sens de collectivité. La plupart des espaces publics se trouvent colonisés par des intérêts commerciaux et cachés. Compte tenu de tels contextes, nous discuterons la relation paradoxale entre autonomie et vulnérabilité dans les sociétés occidentales contemporaines, centrées sur l'expertise et l'information, mais également susceptibles à la violence de la manipulation.

  • Violence ostentatoire : un dialogue silencieux
    Yannick Brun-Picard (Collège Jacques Prévert Les Arcs)

    Poser la question pour laquelle la violence ostentatoire serait un dialogue silencieux contribue à l'émergence d'interrogations. Nous soutenons la thèse que la violence ostentatoire est une forme de dialogue et que celui-ci nous mène au silence.

    En fondant nos prémisses sur les définitions fonctionnelles de la violence et de la violence ostentatoire nous ancrons nôtre étude sur une sémiotique du dialogue qui nous mène à percevoir le silence. L'observation, l'analyse et le décorticage de comportements, ainsi que de règles sociétales, de formes de violences ostentatoires, en corrélation avec la définition retenue, donnent la matière à nos propositions de réponses. Nous mettons en exergue les vecteurs d'une violence ostentatoire en relevant les phénomènes de soumissions à l'autorité ou aux puissances le plus souvent financières qui réduisent le dialogue à l'expression du silence. Puis, qu'elle est territorialisée. Cela signifie que, quelque soit sa forme, la violence ostentatoire marque un territoire, que celui-ci devient visible et qu'il est sanctuarisé pour devenir une tribune d'exposition voire d'imposition d'obligations communicationnelles.

    Cette étude met en exergue le rôle de l'observateur qui, pour parvenir à s'approprier la violence ostentatoire, en tant que concept décrivant une partie de la réalité sociétale, doit tendre vers la transdisciplinarité pour percevoir les dialogues silencieux entre les récepteurs et les diffuseurs de la violence ostentatoire.

  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

B1-2. Représentations et contextes sociaux

Présidence : Cristina Grabovschi (UdeM - Université de Montréal)
  • Dialogue et vulnérabilité dans l'interaction de soins : une analyse logico-naturelle des représentations construites par des personnes vivant en pauvreté
    Martin FORTIN (UdeS - Université de Sherbrooke), Cristina Grabovschi (UdeM - Université de Montréal), Christine LOIGNON (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Cette communication présente des résultats préliminaires d'une recherche intitulée Les interactions de soins entre les médecins et les personnes en situation de pauvreté. Elle vise à révéler les représentations que les personnes à faible revenu et atteintes de multimorbidité se font au sujet de leur propre situation de vulnérabilité, dans le cadre de l'interaction avec les professionnels de la santé. Notre but est de comprendre le contexte de vulnérabilité tel qu'il est vécu et perçu par les personnes vivant en situation de pauvreté et souffrant d'au moins deux maladies chroniques. De plus, nous nous proposons de déceler l'influence des représentations de la vulnérabilité sur la communication dans le cadre de la dyade « médecin-patient », et de repérer les facteurs qui favorisent ou qui entravent le dialogue.

    Afin d'atteindre ces objectifs, nous envisageons une approche exploratoire qualitative, avec une méthodologie inspirée de la logique naturelle et de la littérature médicale et psychosociale sur la vulnérabilité. Les résultats de cette étude ouvriront le chemin vers des interventions innovantes destinées à optimiser l'expérience de soins et la prise en charge des personnes démunies souffrant de multimorbidité.

  • Comment le citoyen ordinaire construit-il au quotidien le discours du pluralisme ethnique?
    Gaby HSAB (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nicole Therrien (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les dernières décennies se sont avérées championnes quant au nombre de colloques, réunions savantes et conférences autour de l'intégration, des rapports ethniques, de l'identité, du pluralisme, etc. Ayant été témoin de ce chantier académique, nous avons été à même de constater que les messagers (gouvernement, chercheurs, intervenants spécialisés…) et les destinataires à qui ils s'adressent sont la plupart du temps les mêmes ; de sorte que les experts possédant le haut savoir prêchent à d'autres experts déjà sensibilisés et acquis à la cause.

    Quelle place fait-on au citoyen ordinaire qui vit au quotidien « dans un système poly-ethnique » ? Comment se construit la connaissance de ce citoyen et à partir de quel moment devient-elle distincte de la connaissance savante lorsqu'il s'agit de pluralisme ethnoculturel lors des interactions quotidiennes?

    Notre proposition s'inscrit dans le champ de la phénoménologique sociale de Alfred Schütz, et nous aborderons quelques grands thèmes de la thèse schützéenne, notamment le monde ordinaire et la réalité sociale, l'action rationnelle, la construction des objets de pensée, la typicalité et le sens commun. Dans le champ des études ethniques, nous optons pour une conception dynamique de l'identité et de l'ethnicité.

  • Lorsque changer le monde rime avec création collective
    Isabelle Caron (UQAM - Université du Québec à Montréal), Louis-Claude PAQUIN (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Bien souvent, la raison d'être du rassemblement d'individus au sein d'un collectif de création s'oriente autour du désir de changer le monde par la réunion des imaginaires de chacun se nouant en une création artistique. Dans les pratiques collectives d'art engagé, agir par la créativité fait office de visée commune, cela constitue leur moyen de communiquer et participe à faire croître leur aspiration commune. La créativité est, dans un cas, le motif qui relie les gens au sein du collectif, et dans l'autre, le moyen utilisé pour agir sur le monde et le changer. C'est donc en considérant la créativité comme motif, moyen et fin de ces groupes que sera envisagée la thématique élue.

    Dans un premier temps, cette communication proposera une réflexion sur ce que l'on entend dans les discours de plusieurs collectifs de création. Cette partie de la recherche visera donc à explorer des pistes qui pourraient expliquer cette vision du « changer le monde » souvent entendue chez les collectifs de création. Dans un second temps, cette communication cherchera à considérer les diverses formes que prennent les actions des collectifs de création afin d'observer les aspects imaginaires et sociologiques soulevés par la création collective artistique et engagée, qui adoptent en règle générale une position plus radicale et anarchiste. Cette réflexion s'articulera autour de la question : « Quelles pratiques privilégient les collectifs de création pour agir sur le monde? »

  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

C1-2. Argumentation et éducation

Présidence : Milton Campos (UdeM - Université de Montréal)
  • Le modèle de la stratégie argumentative
    Janete B. Frant (UNIBAN - Université Bandeirantes de Sao Paulo), Monica Rabello De Castro (UNESA - Universidade Estácio de Sá)

    Ce travail a comme point de départ une discussion sur les concepts de parole, langage, discours et pratique sociale, issue de différentes contributions, à partir d'une critique de la vision représentationnelle du langage. Nous soulignons l'importance d'explorer des voies afin de comprendre les interactions entre individus de sorte à rendre aisée l'interprétation de processus de production de signifiés.

    Notre objectif est celui de discuter le besoin d'un outil d'analyse pour la compréhension du discours, capable de rendre compte de l'analyse de situations d'interaction langagière dans des contextes interactifs d'apprentissage - CIA. La caractérisation des ces contextes inclut la télé, la vidéo et d'autres technologies, ce qui nous a permit d'explorer les différences entre conceptions variées d'utilisation des technologies de l'information et de la communication: outil, moyen d'expression ou prothèse. La conception de connaissance que nous avons adoptée est basée sur l'idée selon laquelle pensée et langage sont interdépendants dans les processus de production de signifiés. En plus, nous considérons que ceux-ci sont centraux pour la compréhension des interactions à l'intérieur des CIA parce qu'ils nous permettent de problématiser des différentes interprétations concernant les interactions qui s'établissent dans ces contextes. Finalement, nous présentons le MSA - Modèle de la stratégie argumentative et ses étapes d'application par le moyen de quelques exemples.

  • Représentations sociales de l'activité de l'enseignant : la valeur de ce qui est nouveau
    Camila M. Carreiro (UdeM - Université de Montréal), Monica Rabello De Castro (UNESA - Universidade Estácio de Sá)

    Cette étude articule des recherches menées en collaboration par trois universités dans le cadre d'un programme de coopération académique, sur le travail d'enseignantes à l'école.

    L'approche théorique de ce travail de recherche collaboratif a intégrée la perspective sociohistorique de l'activité et la théorie des représentations sociales. En ce qui concerne la méthodologie, nous avons intégré l'analyse du discours corporel des enseignantes associé à l'analyse argumentative classique. Dans chacune des études, les sujets étaient des enseignants d'écoles élémentaires publiques. Étant donné que l'image était au cœur de nos intérêts de recherche, les enseignantes ont été filmées dans leurs milieux de travail lorsqu'elles livraient de la matière aux élèves. Par la suite, nous les avons montré et discuté les vidéos enregistrées. Dans ces séances d'« auto=confrontation », qui ont aussi été enregistrées sur support vidéo, les enseignantes ont réfléchi sur leurs pratiques.

    Les résultats suggèrent un processus de ré-signification des représentations sociales du travail de l'enseignant. Ce processus a été renforcé par le contexte d'utilisation de l'« auto=confrontation » comme outil méthodologique, menant les enseignantes à considérer la perspective de changer d'une pédagogie traditionnelle, dont les représentations ont pour elles une valeur négative, à une novatrice, à explorer. La valeur de l'expérience ancienne étant fragilisée, le nouveau ressort comme incontournable.

  • C'est une question de destin : représentations sociales de la paternité dans la rhétorique des enfants de rue
    Claudia Rabello De Castro (Université de Lusofona), Monica Rabello De Castro (Universidade Paraíso)

    Dans cette communication, nous présenterons une recherche qui a eu l'objectif de comprendre comment les enfants de rue se représentent la paternité et, surtout, de déterminer la distance entre ce qu'ils considèrent leurs idéaux et la réalité. Nous avons analysé les mécanismes et les stratégies discursives utilisées par des enfants de rue dans leur vie quotidienne, ainsi que les stratégies comportementales qu'ils adoptent en ce qui concerne la condition masculine en lien avec les représentations qu'ils se font comme pères potentiels et réels.

    Les résultats suggèrent un processus d'idéalisation et de « naturalisation » de la paternité, permettant la mise en place de stratégies d'intervention capables d'aider les enfants de rue à devenir capables de changer de vie, à effacer les difficultés d'une façon positive. Telles transformations potentielles les rendraient plus capables d'avoir plus de responsabilités, évitant qu'ils s'engagent dans des activités illicites et criminelles, telles la consumation de drogues.

    Nous croyons que la transformation des représentations que les enfants de rue se font de la paternité permettrait des changements de vie positifs dans le sens d'une valorisation de l'identité et de l'intégration sociale parce que le rôle de père est valorisé par la société. Par exemple, des programmes de prévention de la grossesse non voulue chez les filles pourraient profiter de tels changements potentiels.

  • Période de questions
  • Dîner

Cocktail

A3. Assemblée générale de COMMUNALIS - Société internationale de communication et logique naturelle


Communications orales

A4. Dialogue et violence - Réalité et intervention sociale

Présidence : Milton Campos (UdeM - Université de Montréal)
  • La violence silencieuse vécue par les professionnels des maisons d'accueil de jeunes désaffiliés
    Ligia Leite (UFRJ - Universidade Federal do Rio de Janeiro), Ana Maria PITTA

    Les grandes inégalités socioéconomiques au Brésil mènent à des différentes formes « invisibles » de violence sociale. Celles-ci sont caractérisées par une forme intense de manque de respect aux droits humains des jeunes désafiliés et des professionnels qui travaillent avec eux. Dans le cadre du programme de recherche et intervention « Violence, jeunesse et santé mentale », développé à Rio de Janeiro (deux « maisons d'accueil » d'enfants de rue) et à Salvador (une « maison d'accueil »), nous avons interviewé autour de quarante jeunes et cinquante professionnels municipaux. La méthode de l'histoire orale a été utilisée pour recueillir des récits afin de comprendre leurs points de vue sur la violence et le manque de soutien psychosocial, parmi d'autres.

    La violence silencieuse a été identifiée lors de différentes étapes. Elle s'exprimait à travers d'actes subtils qui violent la dignité humaine, traversant toutes les autres formes de violence, finissant par devenir « naturelle » pour les sujets qui à elles sont soumis. N'étant pas « objective » elle a des graves conséquences pour le bien-être émotionnel et la santé mentale des jeunes. Quatre catégories ont émergé des récits des jeunes et des professionnels dans lesquels nous l'avons identifié: la souffrance psychique, l'organisation du travail, la formation et la supervision, et les ressources psychiques. Ces catégories ont été mises au profit des actions de réhabilitation psychosociale auprès de ces jeunes désafiliés.

  • Violence institutionnelle, médias et méga-événements
    Ana Paula Burg (UdeM - Université de Montréal), Milton CAMPOS (UdeM - Université de Montréal)

    Nous nous interrogeons sur les liens entre violence institutionnelle, médias et méga-événements. Nous cherchons notamment à comprendre comment la presse écrite brésilienne, à travers la couverture en ligne de méga-événements, décrit des actions pouvant être perçues comme des actes potentiellement violents envers la population. Nous analyserons les contributions données par la communauté scientifique autour des méga-événements en tant qu'objets médiatiques capables de changer les paysages sociaux, surtout la Coupe du Monde de 2014 et les Jeux olympiques de 2016, au Brésil. Concernant ce cas, nous voulons déterminer de quelles manières les journalistes abordent les enjeux sociaux liés à ces méga-événements par les représentations qu'ils utilisent pour décrire les différents acteurs et groupes sociaux qui y sont mobilisés.

    Nous explorerons la littérature scientifique sur les représentations émergeant des enjeux sociaux qui se reflètent déjà dans le paysage urbain de certaines villes brésiliennes. À Rio de Janeiro, par exemple, le gouvernement met en place des programmes d'embellissement ayant comme conséquence le réaménagement des milliers de familles pour faire place à des infrastructures dont le seul but semble être celui de répondre aux exigences imposées par le Comité olympique international.

    Dans cet esprit, la présentation abordera des réflexions d'ordre théorique, épistémologique et méthodologique sans pour autant offrir des réponses définitives à ces questions.

  • La communication entre enfants abandonnés et institutions d'accueil à Téhéran et à Montréal
    Milton CAMPOS (UdeM - Université de Montréal), Leila Monfared (UdeM - Université de Montréal)

    Nous présentons, dans cette communication, une dimension d'une recherche en développement dont le but est de dévoiler les différentes structures sociales de l'Iran et du Québec, notamment en ce qui concerne les institutions d'accueil de ces enfants à Téhéran (Iran) et à Montréal.

    Nous sommes en train d'explorer les représentations que des enfants abandonnés et maltraités se font de la société dans les processus de communication qu'ils établissent entre eux, et les représentations qui émergent des discours officiels. Dans ce sens, notre étude vise à comprendre, premièrement, de quelle façon les situations de communication dans les institutions d'accueil pourraient révéler les structures du système dominant par les représentations qu'ils se font de l'environnement social; deuxièmement, comment ces institutions reproduisent l'idéologie du système à travers ses règlements et les actions du personnel chargé des enfants.

    Lors de notre conférence nous ferons état de la première étape de notre recherche : les politiques envers les enfants abandonnés dans les deux pays et comment ils sont placés dans des maisons d'accueil. Nous comparerons les deux afin de suggérer que malgré les différences de système, des formes de violence s'installent.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

B3-4. Représentations et médias

Présidence : Diane Bilodeau (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Quels sont les stéréotypes véhiculés dans les discours humoristique des femmes?
    Diane Bilodeau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Johanne SAINT-CHARLES (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Son paroxysme sociétal n'est plus à prouver. Le monde moderne en est empreint, et ce, dans plusieurs sphères : l'humour est devenu un mal nécessaire, une manière de vivre allant bien plus loin que le simple divertissement. Effectivement, si sa principale fonction à l'époque d'Aristophane demeurait l'amusement, de nos jours l'humour remplit également d'autres fonctions, entre autres, celle de véhiculer des valeurs. Dans le monde du spectacle, et plus précisément celui des monologuistes ou du stand-up comic, on retrouve aisément des traces de stéréotypes féminins et masculins. Ce phénomène a comme répercussion de laisser les femmes dans un ghetto d'individus dominés. Par ricochet, le discours humoristique restreint l'espoir d'égalité entre les femmes et les hommes.

    En partant de ce prédicat, l'analyse et l'étude des textes humoristiques des monologuistes québécoises sont en train d'être effectuées sur une période d'une cinquantaine d'années. Ayant comme fondement les bases du Gender Studies, cette recherche met en perspective que malgré de nombreuses revendications féministes traduites par des acquis, la société actuelle demeure inévitablement sous l'emprise d'un patriarcat certain. La domination masculine est-elle irrévocable? Les femmes devront-elles subir l'oppression masculine à perpétuité?

  • La construction socio-discursive de l'image médiatique de la drag queen Mado Lamotte
    François Laberge (Université Laval), Guylaine Martel (Université Laval)

    L'image qu'un individu a de lui-même et qu'il tente de projeter sur les autres se construit au cours de l'interaction en fonction de représentations socialement partagées. Notre recherche vise plus spécifiquement à identifier, dans les interventions médiatiques de la drag-queen Mado Lamotte, les mécanismes et procédés discursifs qui participent à la construction de son image publique. Dans les limites de la présente contribution, l'analyse portera sur les actes de parole potentiellement menaçants joints à des actes aggravants qui relèvent de procédés par amplification que la drag‑queen utilise envers ses interlocuteurs et qui participent à la construction de son image. Le corpus sur lequel porte cette étude est constitué de 23 entrevues télévisées principalement extraites d'émissions de divertissement et ayant pour invitée la drag-queen Mado Lamotte.

    La méthode d'analyse du discours de Charaudeau et Maingueneau, utilisée pour traiter ce corpus, a permis de dégager les différents actes de parole potentiellement menaçants utilisés par Lamotte (l'insulte, le reproche, l'accusation, l'ordre, le refus et le compliment) ainsi que les types de procédés par amplification (accumulation, exagération, répétition) qu'elle utilise pour aggraver les actes potentiellement menaçants. La question qui guidera notre propos est : comment l'usage de procédés par amplification, joints à des actes de parole potentiellement menaçants, sert-il à la construction de l'image de la drag-queen?

  • Le discours déconstructionniste dans la presse féministe non académique en Suisse romande entre 2001 et 2011 : une étude logico-discursive de l'activité de déconstruction
    Rebecca Bendjama (Haute école de travail social et de la santé - Lausanne), Denis MIÉVILLE (Université de Neuchâtel)

    Nous nous proposons de présenter notre recherche sur les discours de déconstruction, au sens d'une activité de rejet d'un paradigme représentationnel dominant. Notre travail vise à montrer qu'il existe un mécanisme sous-jacent qui structure l'activité de déconstruction en discours.

    Les travaux portant sur la déconstruction abordent généralement celle-ci comme un outil au service de la recherche en sciences sociales. Le discours de déconstruction est alors l'objet d'une description orientée vers son résultat ou vers sa fonction. Ainsi, ces travaux ne permettent que partiellement de saisir le mécanisme à l'œuvre dans de tels discours. On ignore en partie quelles formes y prend le raisonnement.

    Dans une démarche descriptive, nous nous servons du système des opérations logico-discursives issu de la logique naturelle pour construire un modèle de l'activité raisonnée déployée dans les discours de déconstruction. Dans ce but, nous avons choisi de travailler sur un corpus d'articles issus de la presse féministe de Suisse romande. L'étude de la schématisation fait apparaître trois composantes majeures du mécanisme de déconstruction, à savoir la mise en scène d'un contraste entre deux représentations d'un objet, une prise en charge communautaire renvoyant à des éléments de représentation sociale dominants, et une composante réfutative associée à l'activité de rejet de la représentation dominante et à l'étayage mobilisé dans le cadre de ce rejet.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

C3-4. Discours, représentations et politique.

Présidence : Monica Rabello De Castro (UNESA - Universidade Estácio de Sá)
  • La crise des caricatures de Mahomet à Libération et au Devoir : image et représentation dans le message informatif
    Danielle MAISONNEUVE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Lélia Nevert (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Notre présentation porte sur la représentation de la religion dans les médias actuels de presse écrite du Québec et de la France : Le Devoir et Libération. Nous poserons un regard critique sur la façon dont le quotidien français et le journal québécois choisissent de représenter la crise des caricatures de Mahomet, et plus encore sur leurs différences de traitement de la religion par le biais d'une analyse comparée des images publiées durant le mois de février 2006. Mettre côte à côte les photographies de deux quotidiens aux fonctionnements divergents apparaît, en effet, comme un moyen de pointer les différences et les convergences du traitement et de la représentation de la religion.

    Nous utilisons les méthodes d'analyse de contenu et de l'image. En premier lieu, on constate qu'il existe une manipulation de l'information et une mise en scène de la violence par le biais d'une esthétisation du support photographique. En second lieu, que cette mise en scène de la violence par l'image conduit à la naissance d'un symbole photographique réutilisable et identifiable dans deux « pays » distincts. De plus, si les deux quotidiens ont recours à l'esthétisation de l'image, seul Le Devoir associe ce phénomène à la question de la religion. Libération, de son côté, ne s'aventure que faiblement dans la symbolique religieuse.

    Ainsi, cette communication se penchera sur l'analyse d'un phénomène souvent oublié : l'importance du message iconique et la force des images.

  • Discussions politiques sur Internet : les raisons expliquant le degré de participation de jeunes adultes québécois
    Milton N. CAMPOS (UdeM - Université de Montréal), Frédéric Truax (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication porte sur les raisons qu'ont de jeunes adultes québécois de discuter ou non de politique sur Internet. Il s'inscrit dans le contexte général de l'avènement du Web 2.0 et particulier des élections canadiennes de mai 2011. Au niveau théorique, nous avons mobilisé la théorie de l'agir communicationnel du philosophe allemand Jürgen Habermas ainsi que sa conception de la sphère publique. Du point de vue méthodologique, nous avons étudié un échantillon composé de jeunes adultes québécois, hommes et femmes, âgés de 19 à 30 ans, qui habitent à Montréal et dans ses environs. Ces jeunes citoyens ont été interrogés dans le cadre de quatre focus groups. Les données recueillies ont été analysées selon une méthode d'extraction des arguments en accord avec la méthodologie de la reconstruction rationnelle.

    Les résultats ont permis d'exposer plusieurs raisons qu'ont avancées les jeunes adultes interrogés pour expliquer leur degré de participation à des discussions politiques sur Internet. Celles-ci ont été regroupées en quatre thèmes : le manque de connaissances et l'aspect public; la conscientisation et l'obtention de feedback; la réaction par rapport au contenu, la composition du réseau et la valeur de l'information; le face à face, l'anonymat et les sujets controversés. Ces résultats ont été discutés en considérant ceux obtenus par d'autres chercheurs et ont également permis d'adopter un point de vue théorique critique sur l'état de la sphère publique québécoise.

  • L'affaire DSK : dialogue et conflits sur Internet
    Aurore Van De Winkel (Université de Strasbourg)

    Les médias numériques se révèlent être des canaux de diffusion et des informateurs sur les conflits de toutes sortes. Ils créent des espaces pour l'expression des conflits, développant ou désagrégeant des communautés de jugement défendant leurs visions et croyances à l'égard du monde et de la société, et ce dans des domaines très divers. Par exemple, dans le domaine de la politique ceux qui croient à des théories du complot vont se confronter aux discours officiels des politiciens au pouvoir et des sceptiques.

    Cette communication dévoilera les résultats de l'analyse sémio-pragmatique d'une cinquantaine de discussions conflictuelles entre internautes francophones dans le cadre d'une telle théorie du complot. Provoqués par l'affaire Dominique Strauss-Kahn, ces dialogues ont été récoltés aléatoirement sur Internet dans des chats, forums de discussion et réseaux sociaux. Ils mettent en avant des croyances opposées ou complémentaires de communautés de jugement à propos de la théorie. Cette analyse nous a permis d'y relever des indices sur les stratégies cognitives, identitaires et sociales mises en place par les participants pour construire, adhérer, renforcer, partager, promouvoir ou défendre leurs croyances au cours de situations de conflit et ce, par le biais de discussions. Elle nous a permis également de comprendre les effets du conflit sur la construction, la défense, la promotion ou la désintégration d'une croyance « profane » chez ces communautés.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

Clôture

Présidence : Milton Campos (UdeM - Université de Montréal)
  • Conférence spéciale en ligne - Communication et logique naturelle
    Jean-Blaise Grize (Université de Neuchâtel)

    Des réussites logiques aussi éclatantes que celles de Frege et de Russell ont conduit à un certain logicisme, c'est-à-dire à estimer que la solidité d'une connaissance exigeait, sinon de la réduire à la logique, tout au moins de la maintenir à l'abri de toute considération de nature psychologique. Nous ne sommes pas entièrement libérés de cette façon de voir, mais je crois que le moment est venu de reconnaître que la connaissance ne tombe pas du ciel mais qu'elle résulte de l'activité humaine et que les lois, mêmes celles de la logique, n'y échappent pas. Ceci me conduit à considérer la logique sous deux aspects, celui de son dynamisme d'une part et je parlerai de la logique-action ; celui des règles qu'elle édicte d'autre part et je parlerai de logique-système.

    Mon propos est de montrer que ce que quelques uns conviennent d'appeler « logique naturelle » est une logique-action. Pour ce faire, je vais prendre appui sur trois postulats explicites : postulat du corps et de l'esprit, postulat du milieu, postulat de la logique naturelle. Finalement, je ferai des liens entre la communication et la logique naturelle.

  • Logique naturelle et sociologie
    Emilio Gattico (UniBg - Université de Bergame)

    La logique naturelle examine les conditions qu'un processus d'argumentation doit satisfaire pour qu'un discours soit accepté. Il s'agit d'une démarche qui ne tient pas à la construction d'un modèle, parce qu'il doit être vraisemblable plus que vrai; à savoir doit aussi tenir compte des référents. Il s'agit de présenter une « nouvelle » forme d'analyse. Il s'agit ici plutôt de proposer une étude de la genèse et du développement de la manière dont s'organise la communication et, en particulier, la communication de masse, de sorte à proposer une méthodologie à travers de laquelle on puisse prendre conscience de ses effets.

    La logique naturelle suggère qu'il est possible éliminer les contradictions qu'on peut en avoir à travers de l'élimination des invraisemblances et une cohérence interne et externe au discours, tels les discours contradictoires des médias. Ces contradictions peuvent être maintenues parce qu'elles jouent un rôle socio-logique très important, parce qu'elles encouragent une ambivalence culturelle qui peut être extrêmement dangereuse et que, en tout cas, est toujours conservatrice.

    La logique naturelle peut alors effectuer la tâche de structurer les communications, visant à comprendre les messages, délivrés de l'ambivalence de significations qui, souvent, les marque. D'un point de vue épistémologique, cette logique est placée dans une nouvelle position qui, par sa nature alternative, nous pouvons définir de « transculturelle » au lieu de « interculturelle ».

  • Conférence spéciale en ligne - Aspects méthodologiques et perspectives de la logique naturelle

    Écrire et discourir sont des activités constructives complexes qui façonnent de façon progressive un univers de sens : une schématisation. Un tel univers est habité d'objets de discours, des objets construits par l'activité discursive ; ces objets sont mis en relation entre eux, ils sont déterminés et sont inscrits dans des espaces de raisonnements et d'argumentation. Un tel univers est l'expression de l'élaboration discursive qu'un locuteur conduit en fonction d'un objectif déterminé, d'un auditoire spécifique, et toujours dans le cadre d'un contexte bien particulier.

    La logique naturelle est tout à la fois une théorie, un mode de lecture d'un texte orienté vers la mise en évidence explicite des opérations logico-discursives et un système de représentation de la construction d'une ontologie discursive. Cette approche en termes de logique naturelle accorde ainsi une pleine confiance aux indices d'opérations logico-discursives spécifiques que l'on peut saisir en interrogeant un texte pour un révéler un univers schématisé.

    J'esquisserai, dans un premier temps, de quelle manière il est possible de reconnaître certaines opérations logico-naturelles, puis comment on peut expliciter la construction du sens.

  • Ils ont volé le Français qui agonisait : l'argumentation de la violence
    Milton Campos (UdeM - Université de Montréal)

    L'argumentation est utilisée sur une base quotidienne pour présenter un point de vue, persuader et convaincre. Les études traditionnelles refusent la violence comme un moyen légitime d'argumentation. Dans le cas de la jeunesse défavorisée, vivant dans des conditions violentes dans lesquelles la pauvreté, les abus sexuels, la drogue et l'abandon sont de mise, leurs actes violents pourraient être vus comme des arguments de demande d'aide. Malgré cela, au lieu de les aider, une campagne dissimulée de « nettoyage des jeunes » est en cours à Rio de Janeiro afin d'éviter qu'ils « tachent » l'image du pays.

    Nous avons étudié la violence émergeant des arguments publiés dans des forums sur Internet autour d'une discussion sur un citoyen français qui est tombé d'un ancien aqueduc qui sert de voie d'un tram touristique. Il est décédé sur les lieux et, lorsqu'il agonisait, des enfants de rue ont profité de la situation pour le voler. L'accident, ainsi que le vol, a indigné nombre de personnes qui se sont manifestés sur Internet, confrontant des points de vue opposés concernant la violence des événements. Nous avons appliqué la logique naturelle pour saisir si la violence n'a pas été reproduite dans leurs interactions. Bien qu'il puisse être surprenant que nombreux récits des médias numériques, ainsi que ceux des usagers, déguisent la violence comme « argumentation rationnelle », nous suggérons que des telles communications écrites peuvent être aussi violentes que les événements.

  • Keynote - Pour une éthique du dialogue et de la violence
    Gaby Hsab (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis Simmel, le conflit est interprété tel un rempart au développement des groupes et des communautés. La violence qui y est souvent associée est elle-même moteur de changement et d'évolution, une forme de discours qu'on peut difficilement opposer au dialogue. Tout dialogue porte en lui une forme quelconque de violence, réelle ou symbolique, et celle-ci porte une forme quelconque de dialogue, d'un espace où le discours et l'argumentation par le logos est envisageable. Seuls les cas extrêmes d'annihilation de l'autre peuvent être exclus de cette dialectique. Les conflits contemporains abondent d'exemples qui vont dans le sens de cette thèse « communicationnelle » de ces deux termes à première vue antinomiques.

    Cette thèse ne résout pas le problème de la fin de la violence. Comment assurer un dialogue non violent au sein et parmi les groupes en conflit, si leur passé est ponctué de cette violence ? La voie que nous préconisons passe par le pathos et l'éthos. Le pathos investit deux « affects » opposés pour aller dans la même direction. L'investissement de l'ethos y est plus complexe, car il touche à des valeurs, à des traditions ancrées dans l'histoire. C'est là où la « conscience historique » devient en même temps levier de dialogue et passe par la pratique d'une éthique en constante redéfinition. Nous proposons d'explorer la possibilité d'une telle éthique en puisant de quelques cas typiques de dialogue et de violence, notamment celui du conflit israélo-palestinien.

  • Période de questions
  • Mot de clôture