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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 200 - Sciences naturelles, mathématiques et génie

Description :

Les connaissances sur la dynamique des organismes vivants tels les micro-organismes, les animaux et les plantes en interaction avec leurs écosystèmes sont significativement avancées grâce à l’évolution technologique et aux moyens d’observation et de diagnostic de plus en plus efficaces et précis. Les innovations en biotechnologie agricole, alimentaire, médicale, marine et forestière sont des bons exemples de l’ingéniosité humaine dans la connaissance, la compréhension et le contrôle des organismes vivants et de leurs éléments structuraux. Ces acquis de recherche sont regroupés en trois thématiques i) écosystème-faune-flore ii) biologie alimentaire et médicale et iii) biotechnologie.

Dates :
Responsable :

Programme

Communications orales

Écosystème-Faune-Flore

  • Les organismes microscopiques font face aux grands changements dans l’océan Arctique
    Mary Thaler (Université Laval)

    Dans l’Océan Arctique, le retrait de la glace provoque des perturbations à toutes les échelles du réseau alimentaire, des mammifères jusqu’aux organismes unicellulaires. Ce réseau contient un composant clé, mais souvent négligé : les nanoflagellés hétérotrophes (HNF). Ce sont des petits organismes non-pigmentés inférieurs à 20 microns de diamètre, qui constituent le maillon central entre les bactéries, sur lesquelles ils se nourrissent, et les plus grands brouteurs qui les mangent. Pour complexifier ce problème, les différentes espèces de HNF sont souvent impossibles à distinguer visuellement. De plus, elles peuvent réagir très différemment aux changements environnementaux. Nous avons utilisé les techniques qui ciblaient l’ADN et l’ARN de ces organismes, comme le séquençage à haut débit et les sondes fluorescentes (voir image), pour identifier les sous-groupes et étudier leur dynamique à travers une gamme de conditions environnementales dans l’Arctique. Nous avons trouvé que certains groupes s’associent aux récentes eaux de fonte, tandis que d’autres étaient plus abondants dans les eaux sans influence de glace. De nos jours, l’Arctique est en voie vers un régime saisonnier sans glace. Nous prédisons que ces changements vont affecter la communauté de HNF qui se répercutera sur les niveaux supérieurs et inférieurs du réseau alimentaire.

  • Morue arctique et changements climatiques : ce que 20 ans d'écologie larvaire nous ont appris
    Caroline Bouchard (Université Laval), Louis FORTIER

    La morue arctique (Boreogadus saida) est une espèce clé de l'écosystème marin arctique. Elle représente une forte biomasse dans toutes les mers arctiques et une source majeure de nourriture pour de nombreuses espèces d'oiseaux et de mammifères marins tels le phoque annelé (Pusa hispida) et le béluga (Delphinapterus leuca). Comprendre les facteurs déterminant la survie larvaire de la morue arctique est essentiel pour prédire la réponse de l'espèce aux changements climatiques. Des études menées au cours des deux dernières décennies dans différentes mers arctiques ont permis de documenter l'effet de plusieurs facteurs physiques et biologiques sur la survie larvaire de l'espèce. La quantité de lumière, la densité de proies, la température, la dynamique de la glace de mer ainsi que l'apport d'eau douce par les fleuves ont été reconnus comme facteurs importants pour la croissance, le succès d'alimentation et la survie des jeunes stades de morue arctique. Dans les régions où ces caractéristiques environnementales se combinent de façon appropriée, certaines larves survivent à une éclosion hâtive, connaissent une longue saison de croissance et atteignent de grandes tailles préhivernales, un attribut important pour contrer la mortalité hivernale. L'augmentation des températures, la diminution du couvert de glace et l’intensification du débit des fleuves pourraient augmenter la survie de ces larves et le succès reproducteur de l'espèce à court terme.

  • Comment le changement d’habitat peut-il influencer les performances écophysiologiques du copépode Eurytemora affinis dans l'estuaire du Saint-Laurent : une approche expérimentale
    Jory Cabrol (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Réjean TREMBLAY, Gesche WINKLER

    La communauté zooplanctonique de la zone de transition estuarienne du fleuve Saint-Laurent est dominée par le complexe d’espèces cryptique d’Eurytemora affinis. Deux clades (atlantique (A) et nord-atlantique (NA)), morphologiquement similaires mais génétiquement distinct, montrent des différences dans leurs modes de distributions le long des gradients environnementaux en dépit de la présence de forts courants de marée. Afin d’expliquer ces modes de distributions différents, nous émettons l'hypothèse que la ségrégation spatiale entre ces deux clades est due à leurs performances écophysiologiques respectives. Pour tester cette hypothèse, nous avons réalisé des expériences de transplantations réciproques pour quantifier la réponse écophysiologique de chacun des deux clades face à un changement environnemental. Les résultats de cette étude sont basées sur l’analyse d’indicateurs physiologiques tel que la composition des profils d'acides gras, le ratio ARN:ADN, le taux de mortalité et la présence de femelles ovigères. Les premiers résultats montrent que le taux de survie du clade A est plus élevé que pour le clade NA lors d’un changement de leurs conditions environnementales. En effet, le clade NA a montré une mortalité plus élevée dans l'habitat du clade A, ce qui laisse suggèrer que le clade A peut être considéré comme généraliste alors que les individus du clade NA seront plutôt des spécialistes.

  • Envahissement des peuplements forestiers par l’érable à sucre au Bas-Saint-Laurent
    Dominique ARSENEAULT, Valérie Delisle-Gagnon (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Luc SIROIS

    Les comparaisons entre les forêts industrielles et les forêts actuelles du Bas-Saint-Laurent démontrent une augmentation non négligeable de l’érable à sucre. Soit, près de 15 % de plus de peuplements dominés par l’érable à sucre se retrouvent aujourd’hui sur le territoire. Dans ce contexte, nous tentons de savoir si cet enfeuillement est toujours en cours et quels sont les facteurs environnementaux qui l’influencent. À l’aide d’une zone de 4km2 située au sud de Rimouski et inventoriée systématiquement au 200m, nous avons observés la présence de plusieurs peuplements susceptibles de voir une augmentation d’érable à sucre dans le couvert, à moyen ou long terme. Ces peuplements sont identifiés par une proportion d’érable à sucre dans la banque de semis largement supérieure à celle mesurée dans la canopée. Aucun facteur environnemental mesuré n’est significativement corrélé à ces peuplements à l’exception de l’altitude. Les proportions d’érable à sucre dans la banque de semis et dans le couvert sont plus élevées en sommets, tel qu’attendu à la limite nord de son aire de répartition. Les perturbations survenues depuis les années 1970, telles que les coupes et les épidémies de tordeuse de bourgeon de l’épinette, ne semblent pas avoir eu d’effet sur l’emplacement ou le nombre de ces peuplements.

  • La distorsion du sexe ratio chez les ravageurs forestiers : une alternative écologique pour l’autorégulation des populations
    Éric BAUCE, Roberto Quezada Garcia (Université Laval)

    Selon la théorie de la sélection naturelle, il existe une proportion égale des sexes. Cependant, cette règle n’est pas toujours un cas idéal, car une proportion plus élevée d’un sexe peut entrainer certains bénéfices tels qu’assurer la fertilisation, encourager la dispersion et contrôler la population. Les épidémies causées par les ravageurs forestiers mettent les arbres en péril, rendant ainsi les ressources moins disponibles. La rareté des ressources affecte le fitness des femelles en raison des coûts métaboliques et reproductifs plus élevés. L’objectif de ce travail est de déterminer s’il existe une distorsion du sexe ratio en conditions de stress chez la tordeuse des bourgeons de l’épinette; un des ravageurs les plus problématiques au Canada. Une colonie de tordeuse des bourgeons de l’épinette a été élevée pendant trois générations sur deux types de diètes artificielles : une diète témoin et une avec un stress sucre : azote. Les variables considérées sont la mortalité différentielle au stade chrysalide et au stade papillon. Les résultats indiquent qu’il y a effectivement une distorsion causée par un débalancement nutritionnel. Le fitness chez les femelles est fortement affecté, ce qui se traduit par une proportion plus élevée de mâles. Lors d’une épidémie, un nombre plus faible de femelles entraine une plus forte compétition entre les mâles, stimule la dispersion dans des lieux où les ressources sont plus disponibles et contrôle la taille de la population.

  • Étudier le paysage rural québécois pour lutter contre les ravageurs des cultures : le cas du puceron du soja
    Geneviève LABRIE, Eric Lucas, Julie-Éléonore Maisonhaute (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le puceron du soja est un insecte ravageur originaire d’Asie, arrivé au Québec en 2001. Des infestations importantes ont causé des pertes de rendement et les producteurs n’ont actuellement comme solution que l’utilisation d’insecticides chimiques qui, bien qu’efficace, est toxique pour la faune auxiliaire, l’environnement, et la santé humaine. Pour pallier cette situation, des moyens de lutte biologique pourraient être mis en place, comme la conservation des structures du paysage les moins favorables aux pucerons et les plus favorables à leurs ennemis naturels. Une étude américaine récente a observé un meilleur contrôle biologique du puceron du soja au sein de paysages diversifiés mais aucune étude québécoise ne s’est attardée sur cette problématique. L’objectif de ce projet est donc de déterminer quelles structures du paysage du sud du Québec influencent le puceron du soja ainsi que ses ennemis naturels. Pour ce faire, l’étude s’est concentrée sur la région de la Montérégie. Des données d’archives du puceron du soja (2003-2009) et des ennemis naturels (2006-2009) ont été utilisées et complétées par des données terrain (2010-2012). En parallèle, pour chaque année, la structure du paysage a été analysée dans un rayon de 1,5 km autour des sites dépistés. Les résultats montrent que le paysage agricole québécois a un effet significatif sur le puceron du soja et sur ses ennemis naturels et que les variables impliquées évoluent dans le temps.

  • Trouver des indicateurs des densités de grands herbivores : utiliser plusieurs groupes taxonomiques ou bien des combinaisons d’espèces?
    Marianne Bachand (Université Laval), Steeve Côté, Marco MORETTI, Monique POULIN, Stéphanie Pellerin (UdeM - Université de Montréal)

    Évaluer la densité des grands herbivores est complexe pour les gestionnaires et chercheurs. La populaire analyse IndVal permettant de déterminer des espèces indicatrices a été récemment améliorée pour identifier les indicateurs d’un ensemble de traitements et pour y inclure des combinaisons d’espèces. Nous avons utilisé cette analyse premièrement avec des données d’abondance de plantes, d'insectes et d’oiseaux pour déterminer des indicateurs de la densité de cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) sur l'île d'Anticosti. Puis, nous avons utilisé les données d’abondance des plantes pour déterminer si les combinaisons d'espèces pouvaient fournir de meilleurs indicateurs que les espèces individuelles. Nous avons donc créé des matrices d’abondance des pairs et trios de plantes présentes simultanément à diverses densités pour les inclure dans une seconde analyse. Nous avons utilisé un dispositif de broutement contrôlé avec des densités 0, 7,5 et 15 cerfs/km2 répétés en 3 blocs et comparées à la densité in situ. Les espèces du dispositif ont été échantillonnées après six ans. Des 267 espèces recensées, la première analyse a révélé 22 espèces individuelles indicatrices de la densité (13 plantes, 1 carabidé et 8 papillons). Les combinaisons de plantes ont fourni plus d'indicateurs de densités de cerfs que les espèces prises individuellement. Ainsi, en utilisant les combinaisons, il est possible d’améliorer nos estimations des populations de grands herbivores.

  • Pourquoi le fou de Bassan migre-t-il aussi loin que dans le golfe du Mexique? Pour s'y reposer, bien sûr!
    Salomé BONNEFOI, Magella GUILLEMETTE, Noémie MARTIN-CHOUINARD, Richard PHILLIPS, David Pelletier (Cégep de Rimouski), Maude VALOIS-BÉRUBÉ

    Les fous de Bassan nichant à l’île Bonaventure migrent à l’automne vers trois aires d’hivernage différentes : au nord-est et au sud-est des États-Unis dans l'océan Atlantique, ainsi que dans le golfe du Mexique. Les migrations et le comportement de vol de 66 fous de Bassan ont été étudiés en 2011 et 2012 en utilisant des consignateurs d’intensité lumineuse (CIL). Les CIL ont également permis de déterminer leur aire d’hivernage ainsi que le temps qu’ils y ont passé. Alors que la diminution des stocks de poisson provoquée par le déversement pétrolier de Deepwater Horizon en 2010 laissait prévoir une complication de la quête alimentaire des fous de Bassan qui y hivernent et donc, un temps de vol quotidien supérieur à celui de leurs congénères ayant migré plus au nord, le contraire a plutôt été observé. Le temps passé à voler était significativement moins élevé pour les individus du golfe du Mexique par rapport à ceux de la côte Atlantique. Ces résultats supposent qu’il serait avantageux pour les fous de Bassan de se rendre jusqu’au golfe du Mexique en hiver : il y aurait une plus faible compétition intra-spécifique et/ou les ressources alimentaires y seraient plus abondantes et/ou elles seraient plus faciles à repérer. Par conséquent, arrivés à destination, les fous de Bassan dépenseraient moins d’énergie à se déplacer en volant pour s’alimenter que ceux hivernant dans l’Atlantique.

Communications par affiches

Session d'affiches

  • Analyse métatranscriptomique d'un fromage camembert en cours d'affinage
    Brian BOYLE, Steve LABRIE, Marie-Hélène Lessard (Université Laval), Daniel ST-GELAIS, Catherine VIEL

    La microflore fongique du fromage Camembert, composée principalement de Geotrichum candidum et de Penicillium camemberti, est responsable de son apparence et du développement de ses caractéristiques sensorielles typiques. Cependant, peu d’informations sont disponibles concernant les gènes portés par ces Fungi, et leurs profils d’expression pendant l’affinage. L'objectif de cette étude était de générer cette information en utilisant les outils de la métranscriptomique. Le pyroséquençage a été utilisé afin d’évaluer l’activité potentielle des Fungi à sept moments clés de la période d’affinage du Camembert sur une période de 77 jours. Les 1 060 019 séquences-étiquettes (reads) obtenues ont été assemblées en 7916 nouvelles séquences (contigs) dans une base de données nommée CamemBank01. Leur identification a permis d’évaluer que 64 % d’entre elles provenaient de moisissures, 19 % de levures et 17 % d’origine non caractérisée. L’annotation des contigs a montré que les fonctions prédominantes retrouvées dans CamemBank01 étaient associées aux mécanismes liés à l’expression des gènes, à l’utilisation des sucres, des acides organiques, des protéines et des lipides présents dans la matrice fromagère, de même qu’à la réponse à divers stress. La majorité de ces activités semblent être exprimées pendant les 15 premiers jours de l’affinage. CamemBank01 est un outil précieux qui permet une compréhension plus précise des activités biologiques des ferments d’affinage du fromage Camembert.

  • Effet de la réduction du NaCl dans le Camembert et de sa substitution partielle par le KCl sur la croissance et l’activité de Penicillium camemberti
    Steve LABRIE, Marilyne Touchette (Université Laval)

    L’apport élevé en sodium chez l’humain augmente les risques de développer des problèmes d’hypertension artérielle. Santé Canada propose donc de réduire sa teneur dans les aliments transformés. Or, le sel est reconnu pour moduler la croissance et l'activité microbienne dans les aliments. Diminuer la quantité de sel dans le fromage de type Camembert pourrait donc entraîner des défauts de texture et de saveurs. Cette étude a pour objectif de déterminer si la croissance et l’activité de P. camemberti sont modifiées lors d’une réduction de la teneur en NaCl ou par sa substitution partielle par le KCl. La variation intraspécifique de la résistance au NaCl et KCl chez P. camemberti a été évaluée sur milieu de culture et caillé modèle Camembert. En parallèle, la cinétique d’incorporation de ces sels a été étudiée dans un Camembert industriel saumuré. Les résultats ont démontré que la croissance des différents isolats est similaire en fonction des concentrations de sel (0 à 3 %) avoisinant la teneur en NaCl moyenne (2 %) du Camembert. Sur caillé modèle, l’optimum de croissance se situe à 1 % de NaCl ou de KCl, ce qui est légèrement inférieur à la teneur en NaCl moyenne du Camembert. La vitesse de diffusion des sels dans le Camembert industriel a démontré que le KCl s’incorpore plus rapidement que le NaCl, que le ratio de NaCl et de KCl dans la saumure n’était pas identique à celui dosé dans le fromage et que la concentration en sel varie en fonction du temps d’affinage.

  • Effets de la concentration en extraits de thé vert et de la présence d’oxygène sur la croissance et les lipides membranaires de cellules de Lactobacillus helveticus
    Pedro A. ALVAREZ, Claude P. CHAMPAGNE, Hélène Gaudreau (Université Laval), Gabriel E. REMONDETTO, Muriel SUBIRADE

    L’oxygène a un effet très important sur la survie des bactéries
    probiotiques anaérobies. En présence d’oxygène, les lipides membranaires
    de ces microorganismes peuvent s’oxyder provoquant un changement de la
    perméabilité passive des membranes résultant en leur inactivation. Néanmoins,
    dans une étude récente, la croissance en présence d’oxygène d’une souche anaérobie
    stricte, Lactobacillus helveticus R0052, a été stimulée de façon
    importante par l’ajout d’extrait de thé vert (ETV) dans le milieu de culture. Dans
    la présente étude, les effets de la concentration en ETV (0 à 2000 µg/mL) et de
    la présence d’oxygène sur la croissance de cette souche et sur l’ordre des
    phospholipides des membranes bactériennes
    ont été évalués. Les résultats obtenus montrent une croissance plus faible des
    bactéries en conditions aérobies qu’en absence d’oxygène. La présence d’oxygène
    durant la croissance a aussi provoqué une diminution de l’ordre des lipides
    membranaires. De plus, une stimulation de la croissance des bactéries ainsi
    qu’une diminution de l’ordre des lipides membranaires ont été observées aux
    concentrations d’ETV de 250 et 500 µg/m. Par contre, à 2000 µg/mL d’ETV, la
    croissance en absence d’oxygène a été légèrement inhibée tandis qu’elle a été
    stimulée de façon significative en conditions aérobies. Une augmentation
    importante de l’ordre des lipides membranaires est aussi survenue à cette
    concentration d’ETV dans le milieu.

  • Sélection de souches de Bifidobacterium sp. avec une activité antioxydante élevée à l’aide de la méthode ORAC
    Mérilie Gagnon (Université Laval), Gisèle LAPOINTE, Denis Roy

    Bifidobacterium longum spp. longum est parmi les espèces dominantes du microbiote intestinal des enfants et des adultes. L'identification de nouveaux caractères comme des propriétés antioxydantes est d’intérêt probiotique. L’objectif était d’évaluer l’activité antioxydante et la tolérance à l’oxygène de Lactobacillus acidophilus ATCC 4356 utilisé comme contrôle et de 38 souches de bifidobactéries dont 32 souches de B. longum ssp. longum préalablement typées par MLSA (multilocus locus sequence analysis). La méthode ORAC (oxygen radical absorbance capacity) a été utilisée sur des extraits acellulaires des souches afin de calculer la valeur ORAC (µmol d'équivalent trolox par mL) en utilisant le trolox comme contrôle. L’analyse de covariance a démontré que l’activité antioxydante varie selon les souches de probiotiques à l’étude (Valeur de F = 2,4460; P = 0,002). Trois souches de bifidobactéries se sont démarquées statistiquement pour leur pouvoir antioxydant, soit : B. catenulatum CUETM 174 et B. longum ssp. longum CUETM 171 et CUETM 172. Par contre, ces souches n’ont pas été en mesure de croître dans une atmosphère contenant 5 % d’oxygène. Dans cette étude, il a été possible de classer les différentes souches de bifidobactéries en fonction de leur activité antioxydante et de leur sensibilité à l’oxygène. Comme prochaine étape, nous déterminerons par analyse transcriptomique si cette sensibilité peut s’expliquer par l’activité de gènes reliés à la résistance au stress oxydatif.

  • Isolement et caractérisation de nouvelles souches bactériocinogènes à potentiel probiotique à partir de produits laitiers artisanaux tunisiens
    Jeannette BEN HAMIDA, Ismaïl Fliss, Riadh HAMMAMI, Hasna Hanchi (Université Laval), Rim KOURDA

    44 souches Gram positives catalase-négatives ont été isolées à partir de produits laitiers artisanaux tunisiens et testées pour leur capacité à produire des bactériocines actives contre Listeria. Parmi les souches testées, cinq ont montré une forte inhibition contre L. monocytogenes et ont été identifiées comme étant des Enterococcus durans (3), Enterococcus faecalis (1) et Enterococcus spp. Grâce au séquençage du gène 16S comme. Ces souches ont été testées pour leur résistance aux antibiotiques et pour la présence des gènes de virulences connus chez les entérocoques. La souche E. durans 61A était particulièrement sensible à la vancomycine et ne portait aucun des gènes de virulence criblés. L’évaluation de la survie de cette souche dans le tractus gastro-intestinal ainsi que sa capacité à produire la bactériocine lors d’un transit gastrointestinal ont été évalués grâce au simulateur in vitro du tube digestif le TIM1. Les résultats ont montré un taux de survie de 17,4% et une capacité à produire sa bactériocine après avoir subi le stress digestif. La caractérisation de la substance inhibitrice produite a montré une forte résistante aux enzymes protéolytiques, à la température et qu’elle est stable aux solvants organiques et à différents pH confirmant sa nature peptidique.

    Mots clés: Enterococcus durans, probiotique, bactériocine, produits laitiers.

  • Enterocin 61A, un glycopeptide à large spectre d’activité antimicrobienne produit par Enterococcus durans 61A
    Jeannette BEN HAMIDA, Ismaïl Fliss, Riadh HAMMAMI , Hasna Hanchi (Université Laval), Rim KOURDA

    Enterococcus durans 61A, isolé à partir de lait fermenté et sélectionné pour son activité contre Listria, produit une nouvelle bactériocine contenant une fraction glucidique (glucose ou mannose). La bactériocine a été purifiée à partir du surnageant de culture par précipitation au sulfate d’ammonium suivie d’un passage par une colonne C18 Sep-pak cartidges suivie par unechromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC). L’analyse des sucres par GC/MS après hydrolyse acide a montré la présence de mannose et de glucose.

    L’analyse du spectre d’action de cette bactériocine a montré une activité inhibitrice marquée contre les Gram positives, les Gram négatives et des spores de champignons. Le peptide purifié n’a montré aucune activité hémolytique quand il est utilisé à de faibles concentrations.

    Mots clés: Enterococcus, bactériocine, glycopptide

  • Utilisation d’un système génétique pour identifier les acides aminés essentiels de l’extension C-terminale de Dbp4, une ARN hélicase de la famille DEAD-box
    Mohamed Amine Chaabane (UQAM - Université du Québec à Montréal), François DRAGON, Sahar SOLTANIEH

    Dbp4 est une enzyme nucléolaire qui joue un rôle essentiel dans la maturation de l’ARN ribosomique 18S. Comme toutes les ARN hélicases de la famille « DEAD-box », Dbp4 contient neuf motifs conservés formant le cœur catalytique de l’enzyme qui est flanqué par des extensions N- et C-terminales. Nous avons déjà montré que l’extension C-terminale est essentielle à la fonction de Dbp4 et que cette région contient un motif « coiled-coil » conservé chez tous les orthologues de Dbp4.

    Nous voulons identifier les acides aminés de l’extension C-terminale qui sont essentiels à la fonction de Dbp4. Nous utilisons un système génétique qui permet de moduler l’expression de Dbp4 (ON/OFF). En situation OFF, la cellule ne peut survivre, sauf si elle est complémentée par un plasmide encodant une Dbp4 recombinante ; celle-ci se distingue de l'enzyme endogène par la présence d’un "tag" HA à l’extrémité C-terminale. Nous avons généré une banque de plasmides portant des mutations aléatoires dans la partie C-terminale de Dbp4-HA. Nous avons identifié des clones qui sont viables lorsque Dbp4 endogène est exprimée (situation ON) mais qui ne peuvent être complémentés par Dbp4-HA mutante.

    Nos résultats préliminaires montrent qu’environ la moitié des clones létaux produisent une Dbp4 tronquée. Nous avons entrepris le séquençage des clones de pleine longueur pour déterminer si les mutations se regroupent dans des segments très conservés de l’extension C-terminale, comme le motif coiled-coil.

  • Effet de stimulation électrique sur la cicatrisation - Une étude in vitro
    Habib DERBALI, Shiyun MENG, Hyun Jin Park (Université Laval), Mahmoud ROUABHIA, Ze ZHANG

    Titre: Effet de stimulation électrique sur la cicatrisation - Une étude in vitro

    Autheurs: H. Park, S. Meng, H. Derbali, Z. Zhang et M. Rouabhia

    Les cellules humaines génèrent une activité électrique qui varie entre 10 et 60 mV à travers le corps. Cette activité bioélectrique pourrait jouer un rôle important dans la cicatrisation dont celle de la peau.L’objectifde cette étude est d’analyser l’effet de stimulation électrique (SE) sur le comportement cicatriciel des fibroblastes humains. Méthodes : Des fibroblastes humains ont été ensemencés sur une membrane en polymère bio-conducteur, puis soumis à une SE de 50 ou 200 mV/mm pendant 2, 4 ou 6 h. Ces cellules ont été utilisées pour évaluer l’effet de la SE sur la prolifération et la sécrétion du FGF1 et FGF2. Nous avons aussi analysé la migration cellulaire ainsi que la contraction de gel de collagène pour analyser la cicatrisation.Résultats : L’exposition de fibroblastes à une stimulation électrique de 50 ou de 200 mV/mm induit une stimulation de la croissance cellulaire. Cette croissance est accompagnée d’importantes sécrétions de FGF1 et de FGF2. Les fibroblastes exposés à la stimulation électrique migrent de façon plus importante que les cellules non-stimulées. Après SE, les fibroblastes contractent de façon plus importantes les gels de collagène comparativement aux cellules non-exposées.Conclusion : Nos travaux démontrent pour la première fois que la SE favorise plusieurs mécanismes impliqués dans la cicatrisation.

  • Induction très rapide d'hypothermie thérapeutique modérée par ventilation liquidienne totale : résultats préliminaires
    Olivier AVOINE, Pamela-Samanta GERMIN, Philippe MICHEAU, Mathieu Nadeau (UdeS - Université de Sherbrooke), Raymond ROBERT, Renaud TISSIER, Hervé WALTI

    L'hypothermie thérapeutique modérée (HTM) consiste à abaisser la température corporelle entre 32 et 34 °C. L'HTM aide à préserver les cellules et les fonctions neurologiques lors de défaillance multiorganique. Plus l'HTM est atteinte rapidement, meilleure est la protection. La ventilation liquidienne (VLT) consiste à assurer les échanges gazeux dans les poumons à l'aide d'un liquide, typiquement des perfluorocarbones (PFC). Un ventilateur liquidien est responsable d'assurer la ventilation par un renouvellement cyclique de PFC oxygéné et à température contrôlée. La VLT, utilisant le PFC comme vecteur d'énergie et le poumon comme échangeur de chaleur, permet des vitesses de refroidissement extrêmement rapide.

    La problématique adressée est de concevoir et valider par expérimentation animale un système d'induction automatisé d'HTM par VLT. Le dernier prototype de l'équipe INOLIVENT a ainsi été équipé d'un échangeur de chaleur permettant un contrôle précis de la température du PFC et implémenté d'un algorithme d'induction automatisé d'hypothermie thérapeutique par VLT.

    Ces résultats préliminaires présentent la validation sur un agneau nouveau-né sain de 4,7 kg (figure1). Il fut ainsi possible de passer de 39,5 °C à la température visée de 33,5 °C en 4,1 min à l'œsophage, 15,7 min au tympan et 20,2 min au rectum. Des vitesses de refroidissement de -91 °C/h à l'œsophage, -47 °C/h au tympan et -46 °C/h au rectum ont pu être observé pour la descente de 39,5 °C à 34,5 °C.

Communications orales

Biotechnologie

  • Analyse du profil plasmidique de diverses souches d’Aeromonas salmonicida pour identifier des marqueurs de suivi des infections et de nouveaux facteurs de virulence
    Steve Charette, Katherine Tanaka, Mélanie Trudel (Université Laval)

    Aeromonas salmonicida est une bactérie pathogène qui provoque la furonculose chez les poissons. À cause de la résistance aux antibiotiques développée par cette bactérie, il faut trouver des traitements alternatifs pour combattre la furonculose dans les piscicultures en ciblant de nouveaux facteurs de virulence. Il faut aussi faire un meilleur suivi des souches infectieuses. L’analyse des plasmides contenus dans diverses souches de la bactérie représente une approche intéressante pour identifier de nouveaux marqueurs génétiques pour le suivi de la maladie et pour trouver des gènes codant pour de nouveaux facteurs de virulence. Le profil plasmidique de 92 souches d’A. salmonicida a été analysé par électrophorèse. Cela a permis d’identifier 9 souches possédant des plasmides supplémentaires ou différents de ceux normalement retrouvés dans les souches d’A. salmonicida. Des extractions d’ADN plasmidique, des analyses PCR et le clonage de fragments de restriction des nouveaux plasmides ont été faits. La présence d’un petit plasmide nommé pRAS3 qui code pour la résistance à la tétracycline a été confirmée dans quatre souches. De plus, un second plasmide a été caractérisé et consiste en une variante du plasmide pAsal1, mais possédant une séquence d’insertion supplémentaire. Ainsi, ce projet constitue une première étape dans l’identification de nouveaux marqueurs génétiques et de facteurs de virulence pour la bactérie A. salmonicida.

  • Diversité génomique d’Aeromonas salmonicida : découverte de nouveaux éléments par séquençage de nouvelle génération
    Brian BOYLE, Francis BROCHU, Steve Charette, Nicolas DEROME, Geneviève FILION, Michel FRENETTE, Éric JUBINVILLE, Laurence NADEAU, Mélanie V. TRUDEL, Katherine Tanaka (Université Laval)

    Aeromonas salmonicida subsp. salmonicida est un pathogène bactérien causant la furonculose chez les salmonidés (saumons, truites, etc.). Lors du séquençage de son génome, il a été avancé, sur la base des nombreux éléments mobiles et pseudogènes retrouvés, que la bactérie était en pleine évolution. Cependant, les données antérieures à l’assemblage du génome et obtenues par des analyses des profils de restrictions laissaient penser que les souches de cette sous-espèce formaient un groupe homogène. Or, cela n’expliquait pas les différences de virulence qui peuvent être observées entre différentes souches. Le séquençage de nouvelle génération peut résoudre ce problème en mettant en lumière des différences non identifiables par les méthodes de génétique classique. Le présent projet a tiré avantage de cette nouvelle technique pour faire l’étude des génomes de deux souches d’A. salmonicida, 01-B526 (Québec) et JF2267 (Suisse). Dans le cas de 01-B526, un nouvel élément nommé phiAS526 a été trouvé lors du séquençage de son génome. Des tests PCR visant à vérifier la circularisation de cet élément, qui contient à la fois des gènes de bactériophages, des facteurs de virulence potentiels et des éléments mobiles, suggèrent sa mobilité. Dans le cas de JF2267, un nouvel élément d’une longueur de 6 kb qui contient trois gènes de la famille tra, impliqués dans la formation du pilus conjugatif, a été trouvé. Cette analyse montre que A. salmonicida présente de la variabilité génomique.

  • Optimisation d’un plasmide inductible contenant la GFP pour visualiser la formation de corps multilamellaires chez Dictyostelium discoideum
    Steve J. CHARETTE, Stéphanie DALLAIRE-DUFRESNE, Alix Denoncourt (Université Laval), Myriam M. OUELLET, Valérie E. PAQUET

    Dictyostelium discoideum est un protozoaire ubiquitaire des sols humides dont l’alimentation se résume principalement à l’ingestion de bactéries. Certains micro-organismes pathogènes peuvent toutefois résister à la dégradation enzymatique des lysosomes de l’amibe pour être enrobés dans des corps multilamellaires (CML) puis excrétés dans l’environnement. L’enrobage bactérien est connu pour procurer une protection pour les pathogènes ainsi enveloppés face à différents stress et est suspecté de contribuer à la propagation bactérienne. L’identification des protéines associées à l’enrobage bactérien a permis d’entreprendre la création de marqueurs fluorescents inductibles nécessaires à la visualisation de ce processus. En clonant les gènes codant pour trois de ces protéines, dont Gp17, en phase avecla GFP dans des plasmides inductibles, il a été possible d’amorcer la caractérisation de ces protéines en microscopie à fluorescence. Le temps optimal d’induction des plasmides a également pu être établi à 9 heures par Western blot. De plus, l’expression de Gp17 stimule la formation de structures intra-lysosomales. Une caractérisation plus poussée des protéines associées aux CML peut maintenant être entreprise à l’aide de divers marquages de la voie phagocytique chez l’amibe. Une meilleure compréhension des processus liés à la formation des CML pourra ultimement permettre d’évaluer le rôle de l’enrobage bactérien dans la transmission des maladies respiratoires.

  • Étude de l’impact de la phosphorylation de la co-polymérase sur l’interaction entre les protéines du complexe de polymérisation des exopolysaccharides chez Lactobacillus rhamnosus
    Christophe GILBERT , Hye-Ji Kang (Université Laval), Gisèle LAPOINTE

    Les propriétés fonctionnelles des exopolysaccharides (EPS) sont déterminées par leur composition, leur structure et leur masse moléculaire définis lors de leur biosynthèse. En plus, la quantité produite peut varier entre les souches. Lactobacillus rhamnosus RW-9595M et ATCC 9595 possèdent des opérons de biosynthèse des EPS qui sont identiques à 98%, mais produisent des quantités différentes (543 vs 108 mg l-1). Les souches de L. lactis MG1363 transformées avec les opérons provenant de RW-9595M ou ATCC 9595 produisent des EPS (148 et 153 mg l-1), mais avec des rendements inférieurs à la production chez la souche RW-9595M. Les protéines codées par les gènes wzd et wze sont respectivement une co-polymérase et une kinase qui participent théoriquement à la détermination de la longueur des chaînes d’EPS. Afin de tester l’effet de la phosphorylation sur leurs interactions, les protéines Wzd et Wze ont été exprimés chez E. coli. Les deux protéines ne s’autophosphorylent pas lorsque elles sont seules, mais ensembles forment un complexe. Wzd est phosphorylé par Wze et Wzd phosphorylée est requise pour permettre la phosphorylation subséquente de Wze. Wze phosphorylée se dissocie de Wzd. La prochaine étape sera d’évaluer l’effet de mutations sur la fonction de Wzd par l’utilisation des cassettes de gènes transformés chez L. lactis. Cette approche peut contribuer à faire progresser notre compréhension de la relation entre les caractères et les fonctions biologiques de ces polymères.

  • Ati2 : une phosphatase du système de sécrétion de type trois d’Aeromonas salmonicida toxique pour la cellule hôte
    Xavier BARBEAU, Steve J. CHARETTE, Stéphanie Dallaire-Dufresne (Université Laval), Patrick LAGÜE, Michael E. REITH, Darren SARTY, Katherine H. TANAKA

    La bactérie Aeromonas salmonicida, un pathogène de poisson, utilise le système de
    sécrétion de type trois (SSTT) pour injecter des protéines effectrices à
    l’intérieur des cellules de l’hôte lors de l’infection. Ces effecteurs
    perturbent les fonctions normales des cellules telles la phagocytose et la
    survie cellulaire. L’étude du génome d’A. salmonicida a révélé
    l’existence d’Ati2, un potentiel effecteur du SSTT. Ce projet avait pour but
    d’étudier la relation structure-fonction d'Ati2 afin de déterminer son rôle
    dans la virulence d’A. salmonicida. Des analyses biochimiques ont permis
    de démontrer qu’Ati2 sécrété d’une façon dépendante du SSTT. Des analyses en modélisation
    moléculaire ont permis de montrer qu’Ati2 est une inositol polyphosphate
    5-phosphatase. In vitro, elle hydrolyse les PtdIns(4,5)P2 et les
    PtdIns(3,4,5)P3, des phospholipides habituellement présents
    dans les membranes cellulaires. Finalement, divers mutants d'Ati2 ont été
    produits et clonés dans des vecteurs d'expression chez l'amibe Dictyostelium
    discoideum
    . Les tests d’expression ont démontré qu’Ati2 est toxique pour
    l'amibe et que cela est lié à son activité catalytique. Ce projet de recherche
    a ainsi permis de démontrer l’existence d’un nouvel effecteur du SSTT et d’en
    spécifier la fonction dans la pathogénicité d’A. salmonicida.

  • Enquête sur la spécifité des protéines D9-D10 exprimées par le virus de la vaccine
    Martin Bisaillon (UdeS - Université de Sherbrooke), Julien Rainville Sirois (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le virus de la vaccine exprime deux enzymes (D9R et D10R) ayant pour rôle de décoiffer l’ARN. Bien qu’importantes pour la prolifération virale, leur rôle précis n’est pas totalement élucidé. Il est établi que D9R est exprimée dans la phase précoce du cycle réplicatif viral alors que D10R est exprimée en phase tardive. Chacune des protéines est exprimée lors du cycle réplicatif viral et ne sont donc pas assemblées dans la capside. La littérature propose dans un premier temps que le virus de la vaccine exprime ces protéines afin de permettre le renouvellement des ARN messagers et ainsi d’évoluer parmi les phases de réplication virale dans un deuxième temps ces enzymes auraient pour rôle de dégrader les ARN messagers cellulaires. De plus, ces deux protéines sont seulement à 25% similaires l’une à l’autre ; elles possèdent le motif conservé Nudix/MutT. Conséquemment leur rôle dans le cycle réplicatif viral pourrait être déterminé par l’entremise de leur spécificité au substrat. Ainsi le but de cette étude est de caractériser la spécificité du substrat pour D9R et D10R. Différents ARN sont synthétisés et coiffés in vitro et l’habileté de D9 et D10 à les hydrolyser à été évalué. Cette étude contribue à connaître le rôle de ces deux enzymes à activité de décoiffage exprimées par ce poxvirus.

  • L’expression différentielle de pix-1 dans les cellules de l’hypoderme contrôle l’élongation embryonnaire précoce chez le Caenorhabditis elegans
    Karim HAMICHE, Sharon HAREL, Sarah JENNA, Emmanuel Martin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mathieu NEAULT, Bernard NKENGFAC

    L’étape précoce de l’élongation embryonnaire du Caenorhabditis elegans est principalement dirigée par la contraction des câbles circonférentiels d’actine dans les cellules latérales de l’hypoderme. Cette contraction est contrôlée par deux voies de signalisation parallèles : la voie mel-11/let-502 et la voie pak-1. Ces voies régulent le niveau de phosphorylation des chaînes légères de myosine (MLC) dans les cellules de l’hypoderme.

    Ici, nous identifions la GEF pix-1 comme un nouveau composant de la voie pak-1 contrôlant l’élongation précoce. Nous montrons que PIX-1 est exprimé dans toutes les cellules de l’hypoderme et qu’il se localise partiellement au niveau des jonctions adhérentes et du cytosquelette d’actine. Nous montrons que le niveau d’expression de PIX-1 est réduit dans les cellules postérieures dorsales de l’hypoderme, établissant donc un gradient d’expression antéro-postérieur dans l’hypoderme. Nous montrons que cette expression différentielle est requise pour le déroulement normal des évènements morphologiques liés à l’élongation le long de l’axe antéro-postérieur de l’embryon.

  • L’utilisation de fibroblastes pour la fabrication par génie tissulaire d’un biomatériau entièrement biologique à visée vasculaire
    François A. AUGER, Dan LACROIX, Véronique LATERREUR, Maxime Tondreau (Université Laval), Karine VALLIÈRES

    Il existe un manque de prothèses vasculaires de faible diamètre (<6mm), notamment pour les pontages coronariens. Les prothèses synthétiques de faible diamètre, n’ayant pas d’endothélium, sont sujettes à la thrombose. Les chirurgiens préfèrent donc utiliser les vaisseaux des patients. Cependant, ces tissus sont en quantité limitée. De nombreux chercheurs ont donc proposés la combinaison de biomatériaux synthétiques et de cellules autologues. Nous avons émis l’hypothèse que nous pourrions remplacer les biomatériaux synthétiques par un produit biologique grâce à la technique d’auto-assemblage développée au LOEX. Brièvement, des fibroblastes dermiques humains sont cultivés en présence d’acide ascorbique pendant 3 semaines afin de former des feuillets cellulaires. Ces feuillets sont par la suite roulés autour d’un mandrin et maturés pendant plusieurs semaines pour la fusion des couches. Les tubes sont ensuite dévitalisés par immersion dans l’eau déionisée et entreposés à 4°C. Nous avons immergé les tubes dévitalisés dans une suspension de cellules musculaires lisses ou de fibroblastes puis les avons cultivés en pétris. Nous avons étudié le phénomène de maturation des tubes dérivés de fibroblastes et avons évalué, grâce à des analyses histologiques et mécaniques, l’épaisseur et la durée optimales. Nous avons ensuite confirmé la recellularisation des tubes. Ces travaux ouvrent la porte au développement d’une nouvelle génération de prothèses entièrement biologiques.

  • Imagerie tissulaire par microscopie de seconde harmonique interférométrique
    Antony BERTRAND-GRENIER, Cameron BROWN, Mathieu LALIBERTÉ, François LÉGARÉ, François MARTIN, Christian P. PFEFFER, Konstantin POPOV, Henri PÉPIN, Lora RAMUNNO, Maxime Rivard (INRS)

    Dans le cadre de nos recherches sur les techniques de microscopie optique non linéaire, nous avons imagé du tendon de queue de souris, un tissu connectif riche en protéines de collagène de type I, avec une technique de microscopie de seconde harmonique interférométrique (figure 1a). Cette technique, qui n’avait encore jamais été employée pour l’imagerie tissulaire, permet de déterminer l’orientation relative des différentes structures émettrices de seconde harmonique (noncentrosymétriques). Nous avons observé que l’orientation structurale des fibrilles de collagène dans ce tissu peut être maintenue sur des distances de plus de 150 μm le long de leur axe tandis que dans la direction transversale, cette organisation varie sur des distances de 1 à 15 μm. Ces résultats peuvent être expliqués à l’aide d’un modèle dans lequel les fibrilles sont représentées par des nanocylindres distribués de façon hétérogène, tous alignés dans la même direction, mais avec un signe de susceptibilité optique de 2e ordre aléatoire. Le rapport entre les fibrilles qui pointent dans une direction et celles qui pointent dans le sens contraire varie autour de 1 en fonction de la position dans le tendon ce qui permet d’expliquer la présence de domaines noncentrosymétriques dans celui-ci. Nous concluons également que les structures observées à l’aide de technique de microscopie de seconde harmonique (figure 1b) sont dues aux fluctuations de ce rapport dans le tissu.