Informations générales
Événement : 81e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Le processus de marginalisation de certains groupes étant souvent d’origine structurel, il engendre une dynamique sociale inéquitable reproduite par des structures de pouvoir institutionnalisées qui perdurent dans le temps. Afin de rompre avec le statu quo et de rééquilibrer les forces entre les groupes laissés pour compte et le reste de la société, des réformes sociales et juridiques ont eu lieu dans de nombreuses sociétés du nord comme du sud des Amériques, incluant la mise sur pied de programmes de lutte contre la pauvreté, d’assistance sociale, de réinsertion sur le marché de l’emploi et, plus récemment, d’économie sociale et d'une réforme pénale. Alors que des progrès indéniables ont été enregistrés, il reste que certains groupes vulnérables échappent toujours à la protection de l’État et se retrouvent marginalisés, sans possibilité de pleinement participer à la vie citoyenne de leur nation, c’est-à-dire sans la possibilité d’exercer les droits ni les responsabilités qui leur reviennent comme citoyens selon les principes d’égalité, de solidarité et de justice sociale. Les objectifs de ce colloque sont les suivants : 1) Regrouper des chercheurs et intervenants de la vie associative travaillant à l’identification de formules visant le renversement de structures favorisant et maintenant la marginalisation sociale et géographique de certains groupes de population et de localités, tant en milieu rural qu’urbain, dans les Amériques; 2) Examiner le rôle de la mobilisation des ressources et du leadership comme conditions essentielles à l’élaboration de projets issus de l’économie sociale; 3) À l’aide de la mise en commun d’expériences positives et d’échecs, tenter d’élaborer sur les éléments et les facteurs d’un modèle systémique favorisant l’inclusion des populations marginalisées dans les structures juridico-administratives ayant une influence sur le développement local et leur bien-être; 4) Rendre compte de l’importance de la production collective de savoirs à propos des localités et des groupes de population marginalisés, combinant savoirs scientifique et local/traditionnel, en tant qu’outil de redynamisation des localités.
Dates :Programme
L'action sociale comme réponse à la marginalisation citoyenne
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L'économie sociale et solidaire au Bas-Saint-Laurent : un modèle de résistance à la marginalisation en milieu rural fragile?Majella Simard (Université de Moncton)
Depuis plusieurs années, la marginalisation rurale, définie comme un processus d'appauvrissement des communautés, en particulier des plus petites, caractérise de vastes segments du Bas-Saint-Laurent. Cette région englobait, au recensement 2006, 42 localités dévitalisées sur un total de 117, soit la plus forte proportion de toutes les entités administratives du Québec. Dans le but d'atténuer les effets de cette dévitalisation et de lutter contre la pauvreté, des acteurs sociaux ont misé sur l'économie sociale. Si, à certains endroits, cette dernière constitue une forme de résistance au processus de marginalisation générant des résultats plutôt satisfaisants, à d'autres, elle s'avère impuissante à le freiner. Le but de cette communication consiste, à partir d'un cas de réussite et d'échec, àexaminer le rôle de la mobilisation des ressources et du leadership comme conditions essentielles à l'élaboration de projets issus de l'économie sociale au sein de localités rurales dévitalisées. Au plan méthodologique, nous avons préconisé une rechercheexploratoire de type qualitatifreposant sur la réalisation de 16 entrevues effectuées auprès d'acteurs endogènes et exogènes impliqués en matière de développement local.
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La réforme pénale au Mexique : combat entre le droit formel et la justice du citoyenPierre Gilles Bélanger (Université d’Ottawa)
Depuis les années 1980, on assiste en Amérique latine à la mise en place de démocraties représentatives fonctionnelles, voire mêmes innovatrices, sur le plan de la participation politique et du pluralisme démocratique. Tous les gouvernements affirment mettre les droits de la personne et la primauté du droit au centre de l'expérience citoyenne et entament une réforme de leurs systèmes pénaux ; le Mexique n'y échappe pas. Dans ce courant de démocratisation, le droit prend plusieurs sens : sécurité des citoyens et des frontières, outil de promotion économique, de protection des marchés, de liberté, des droits de la personne, etc. Mais quel est réellement le rôle du droit dans les Amériques? Et celui-ci est-il mis à la disposition des plus vulnérables ? Est-ce que cette réforme qui est aussi attachée avec une réforme importante des droits de la personne, est capable de s'attaquer aux inégalités socio- économiques croissantes qui caractérisent le continent ? Qui est servi par la promotion de la règle de droit et de la démocratie et de quelle règle de droit parle-t-on ? Dans ce contexte, quelques cas seront présentés démontrant que nonobstant l'investissement énorme dans la réforme pénale, le citoyen mexicain semble toujours douter de ses institutions et demeure en quête de justice.
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Initiatives novatrices pour surmonter la pauvreté et l'exclusion: le cas du bidonville Cerro El Pino au PérouSonia Tello (HEC Montréal)
Cet article examine les conditions sous lesquelles les populations locales s'organisent pour surmonter des problèmes liés à la pauvreté et à l'exclusion sociale. À cette fin, une initiative novatrice liée à la gestion des résidus est étudiée : celle de Cerro el Pino, un bidonville de Lima dans lequel résident plus de 20 000 personnes. Les habitants ne payant pas de taxes, les autorités locales n'offrent aucun service de collecte des déchets. En dépit des problèmes associés à l'accumulation des détritus dans les voies publiques, les résidants du bidonville ne s'organisaient pas. La situation a commencé à changer en 2007 alors qu'un groupe de jeunes habitant le bidonville ont pris l'initiative de se concerter pour concevoir et mettre en place un plan de gestion des résidus solides. Cet article a comme objectif d'analyser comment mobiliser et engager les communautés locales dans un processus de développement durable. À partir de la perspective du management, nous avons identifié un cadre qui, en se basant sur trois dimensions (le contexte, le processus et les résultats), se prête bien à étudier les processus de mise en œuvre de programmes impliquant des acteurs ayant des intérêts et des attentes différentes. Les résultats mettent en évidence les conditions nécessaires et la nature des mécanismes utilisés au cours de la mise en œuvre d'une initiative de développement dans laquelle la population locale est le principal moteur.
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Évaluation du développement du capital humain des travailleurs agricoles saisonniers mexicains séjournant au QuébecAbigaïl Guimont Fitz (Université Laval)
Il existe présentement une augmentation des flux migratoires du Mexique vers le Canada liée à la nécessité de main-d'œuvre dans le secteur agricole. Peu d'études se sont penchées sur les effets positifs possibles de la migration, plus subtils et difficiles à percevoir que les négatifs, très médiatisés. Notamment, on en connaît peu sur le développement du capital humain, l'entrepreneuriat et la création d'associations communautaires chez les travailleurs migrants saisonniers du Programme des travailleurs agricoles saisonniers.
L'objectif principal de cette étude est de vérifier si, avec le programme, ces travailleurs et leurs proches retirent des avantages qui soient associés à l'un des trois éléments mentionnés plus haut. Pour ce faire, 30 entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de travailleurs mexicains à Québec et l'Assomption. Les résultats indiquent que les effets positifs ne se traduisent pas par la création d'entreprises ou d'associations mais plutôt par l'augmentation du niveau de vie de la famille immédiate du migrant et dans quelques cas par le développement du capital humain. Celui-ci naît d'une prise de conscience de sa condition comme paysan en marge de l'économie mexicaine, en mode de survie, d'où une volonté de dépassement et d'autonomie pour l'autre génération.
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Discussion
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Période de questions
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Pause
Échelles géographiques et lutte contre les processus de marginalisation
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Le potentiel de la mise en réseau de la société civile pour contrer les effets de la violence organisée au Nuevo León, MexiqueNicolas FOUCRAS (Institut Technologique de Monterrey (Mexique)), Nathalie Gravel (Université Laval), Hector José MARTINEZ ARBOLEYA (Université Laval)
Les effets de la violence organisée au nord du Mexique sont à la fois de suspendre les droits et libertés et de marginaliser les citoyens dans leurs propres espaces de vie. La ville de Monterrey sera prise en exemple pour illustrer ces effets de la violence, les perceptions qu'ont les citadins de leur qualité de vie et l'émergence de réseaux d'organisations de la société civile œuvrant à la pacification et à l'éducation pour la paix. À l'aide d'une enquête réalisée auprès d'un réseau d'ONG travaillant à la construction de la paix à Monterrey, nous étudierons comment la société civile organisée peut contribuer à renverser le processus de marginalisation citoyenne et à faire en sorte de repenser les bases de la culture civique et la place de la participation citoyenne dans les décisions juridico-administratives à l'échelle géographique de l'État. Afin de comprendre les mécanismes de construction de la paix sur le territoire choisi, la théorie de l'acteur-réseau met en évidence le rôle du système de réseautage de la société civile, l'accès à une information juste et la production collective de savoirs en tant qu'outils clés pour la pacification des milieux de vie urbains. L'éducation à la paix et le travail collectif sur la culture civique s'avèrent de surcroît être des temps essentiels dans cette négociation de l'accès aux droits civiques.
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Vers une extension de la sécurité sociale aux travailleurs informels en AlgérieNacer Eddine HAMMOUDA (Centre de recherche en Economie appliquée pour le développement (Alger, Algérie)), Walid Merouani (CREAD - Centre de Recherche en Économie Appliquée pour le Développement)
La question de la couverture sociale est plus que jamais posée par différents organismes internationaux qui publient annuellement des rapports sur le sujet. Au moment où ces institutions considèrent la couverture sociale comme un droit de l'homme et luttent pour son extension à toute la population mondiale, en Algérie nous assistons à une exclusion d'une grande partie de la population de la sécurité sociale. En effet, 50 pourcent de la population occupée travaillait dans un emploi informel en 2010 sans couverture sociale optimale et risque de ne pas être solvable en cas de survenance d'un risque sociale (maladie, vieillesse, etc). A travers notre lecture des expériences étrangères, notamment dans les pays d'Amérique latine, deux épistémologies d'extension de la couverture sociale se dégagent : une extension à travers un système beveridgien d'assistance versus une extension à travers un système bismarckien (système d'assurance contributif). Cependant chaque réforme a des avantages et des inconvénients. Nous avons essayé de comprendre la raison de la non couverture sociale dans les fondements économiques de la prévoyance sociale, nous avons pu relever des comportements qu'adoptent les agents économiques sur le marché du travail et qui jouent en défaveur d'une couverture sociale optimale.
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De l'utilité d'une grille multiscalaire spatiotemporelle pour traquer les causes de la marginalisation dans une économie capitaliste toujours conquéranteSteve Déry (Université Laval)
Au cours des années 1950 à 1970, les études sur la marginalité identifiaient les marginaux et ceux qui ne l'étaient pas, se condamnant à opérer en mode binaire « marginal » versus « non-marginal » et à devoir accepter des zones floues dans le gradient qui conduit de l'un à l'autre. Dans les années 1980 et 1990, le caractère relatif de la marginalité et des processus de marginalisation s'est imposé, alors que les chercheurs butaient tout de même sur la difficulté de circonscrire ce caractère relatif et de le faire parler autrement que pour dire que tout est différent.
Partant du constat que la marginalité n'est jamais un état stable – ce qui remet en question certaines idées reçues -, que le degré de marginalité varie constamment, à la hausse ou à la baisse selon la manière dont un individu ou un groupe s'intègre dans les différents systèmes auxquels ils participent, cette communication vise à examiner les possibilités d'analyse d'une grille multiscalaire spatiotemporel. L'approche est géographique, mais, comme la marginalité se construit dans les relations de pouvoir, autant positives que négatives, les ramifications débordent le seul cadre spatial. Seront examinées enfin les liens entre certains processus de marginalisation et des rouages de l'économie capitaliste. La juxtaposition des analyses de divers exemples à travers le monde contribuera à démontrer l'utilité d'une grille multiscalaire spatiotemporelle pour mieux comprendre les processus de marginalisation.
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Discussion
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Période de questions
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Dîner
Activisme et communautarisme comme stratégies d'intégration des femmes et des autochtones de l'Amérique latine
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Lier entreprenariat informel, médecine traditionnelle et développement urbain des femmes indigènes Mapuche : une étude de cas de l'Araucanie, ChiliMaria Costanza Torri (UdeM - Université de Montréal)
Les vendeuses ambulantes sont parmi les acteurs les plus
visibles de l'économie informelle dans les villes. Le secteur de la médecine
traditionnelle est en train de prendre de l'ampleur dans les villes de
l'Amérique Latine, ou' les petites entreprises informelles qui ont axé leurs
activités sur la médicine traditionnelle ont eu un impact positif en termes
d'emploi et de revenus eu égard à nombreux ménages. Malgré cela, très
peu d'études ont porté sur l'impact socio-économique de ce secteur sur le
développement des femmes indigènes au milieu urbain.Bien plus, même si d'une manière générale les effets de cette industrie sur la santé aient été explorées, aucune étude sur
les corrélations entre les activités d'entrepreneuriat axées sur la médecine
traditionnelle et la santé des femmes indigènes n'a été fait jusqu'au présent.
Cette communication veut combler cette lacune en analysant d'une part, l'impact
des entreprises axées sur la médicine traditionnelle sur les revenus et le
statut social des femmes indigènes Mapuche dans les zones urbaines du Chili (Région d'Araucanie). Elle veut aussi évaluer
l'effet de cette forme d'activité sur la santé de ces entrepreneurs et de leurs
familles. À cet égard, une étude ethnographique a révélé que, malgré les défis actuels, le secteur médecine
traditionnelle peut représenter une opportunité intéressante pour implémenter
aussi bien les soins de santé primaire que le renforcement des moyens de
subsistance et la position sociale des femmes indigènes. -
Stratégies d'innovation sociale pour le renversement de la marginalisation sociale et économique : le cas des Autochtones de la région littorale de l'ÉquateurBahar Tuncay (Université Laval)
En Équateur, les frontières géographiques et les frontières d'exclusion économique et sociale se superposent dans les régions rurales et autochtones Dans ce contexte de marginalisation généralisée pour l'ensemble des groupes autochtones répartis sur les trois bassins versants du pays, ceux de la région littorale semblent davantage marginalisés du fait d'être absents dans les imaginaires nationaux en tant qu'Autochtones et de ne pas faire l'objet d'études dans la littérature abondante sur les groupes autochtones andins et amazoniens.La communication a comme objectif de présenter les stratégies utilisées par les groupes autochtones du littoral pour contrer le processus de marginalisation économique, sociale et territoriale, notamment celles pour s'intégrer dans les politiques économiques de développement afin d'en tirer profit pour le développement local.
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Communication, activisme et empowerment dans la lutte contre le cancer de sein au VenezuelaMahmoud EID (Université d’Ottawa), Isaac Nahon-Serfaty (Université d’Ottawa)
Dans le cadre d'une recherche–action sur la lutte contre le cancer du sein au Venezuela, nous avons contribué au développement des capacités de mobilisation sociale des activistes communautaires, particulièrement des femmes. L'objectif principal de ce programme était de combler les fossés de communication entre divers acteurs sociaux (patients–médecins, activistes–fonctionnaires), et ainsi promouvoir un consensus autour d'une politique nationale plus inclusive. Nos points d'ancrage théoriques étaient le modèle écologique de la communication pour la santé et la perspective émancipatrice de la communication. En nous appuyant sur ces derniers, nous avons mis sur pied une série d'activités (ateliers de formation, groupes de discussion, rencontres de planification) avec des organisations communautaires afin de promouvoir le dialogue social entre divers acteurs pour faciliter l'émergence d'une vision commune. Le consensus s'est exprimé dans une déclaration publique contenant les principes fondateurs d'un programme national contre le cancer du sein. En date de mai 2012, un total de 101 organisations de la société civile et des gouvernements régionaux avaient souscrit à cette déclaration. Une campagne nationale pour appuyer le débat public autour de cette politique sera lancée dans le deuxième semestre de 2013. Ce programme de recherche-action a été implanté dans un contexte particulièrement polarisé de la dite « révolution bolivarienne ».
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Faire entendre leur voix : inclusion des jeunes sous le seuil de la pauvreté au Chili à travers les médiasRayén Condeza Dall'orso (Pontificia Universidad Católica de Chile)
Cette présentation rendra compte d'une expérience d'inclusion d'un groupe d'adolescents chiliens vivant sous le seuil de la pauvreté, qui a cherché à leur fournir des opportunités d'exercice de leurs droits à la communication à travers la radio, la photographie et la télévision. Elle est mise en place depuis mars 2012 par un ensemble de professeurs de l'Université catholique du Chili et ses étudiants en journalisme et à la maîtrise en Communication et éducation. La philosophie du projet présuppose que l'université n'est pas isolée des besoins de leurs communautés, d'où elle vise à stimuler l'incorporation de projets sociaux dans la formation de ses étudiants. Elle s'est vu octroyer des fonds de citoyenneté active, du réseau universitaire international de Talloires, par le biais de la formation citoyenne Participa. Faire entendre leur voix s'agit pour nous d'un cas intéressant d'inclusion sociale et géographique des groupes vulnérables à travers les médias à être partagé dans ce colloque.
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Discussion
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Période de questions