Montréal, le 22 juin 2021 - L’Acfas et ses Acfas régionales – Acfas-Acadie, Acfas-Alberta, Acfas-Manitoba, Acfas-Saskatchewan et Acfas-Sudbury - se réjouissent des modifications proposées dans le projet de loi C-32 du gouvernement fédéral, visant à moderniser la Loi sur les langues officielles. Ce projet reconnaît l’importance de soutenir la production et la diffusion des savoirs en français et le continuum d’éducation en français de la petite enfance au postsecondaire, deux éléments cruciaux qui manquent à l’actuelle Loi sur les langues officielles.
L’Acfas et ses Acfas régionales invitent toutefois le gouvernement du Canada à revoir l’article 45 et à bien reconnaître la responsabilité du gouvernement fédéral en ce qui concerne l’éducation dans la langue de la minorité, y compris au niveau postsecondaire, tel que détaillé dans le communiqué de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne.
« Les universités, campus et programmes de langue française sont au cœur du développement des communautés francophones au Canada. Il était donc essentiel qu’ils soient mieux soutenus et reconnus par la Loi sur les langues officielles, et ce projet fait un pas en ce sens », affirme Valérie Lapointe-Gagnon, présidente de l’Acfas-Alberta et membre du conseil d’administration de l’Acfas. Les rôles qu’ils jouent sont multiples : ils créent un espace de vie intellectuel, culturel, sont un vecteur d’enrichissement et un lieu de dialogue en français en contexte minoritaire. Ils préparent une relève dans des domaines essentiels tels que l’éducation, les sciences humaines et sociales, les arts, le génie et la santé, concourant activement à l’épanouissement de la population. Ils forment des citoyen-ne-s à l’esprit critique et innovant. Ils créent aussi des citoyen-ne-s capables de travailler dans les deux langues officielles du Canada.
« La recherche, pour sa part, enrichit la société à travers les connaissances et l’innovation qu’elle apporte. Il est impératif qu’elle se fasse notamment en français, afin que les chercheur-se-s développent un vocabulaire francophone précis pour parler de leurs travaux dans les médias et dans les classes des différents niveaux d’études. Nous sommes donc heureux et heureuses des ajouts prévus dans la Loi sur les langues officielles qui soutiendront la diffusion des savoirs en français », déclare Jean-Pierre Perreault, président de l’Acfas.
Cette reconnaissance inscrite nouvellement dans la Loi sur les langues officielles est importante, car malgré les rôles cruciaux qu’ils jouent au sein de leurs communautés, les milieux de la recherche et de l’enseignement supérieur en situation francophone minoritaire manquent grandement, au Canada, de soutien et de moyens pour assurer leur vitalité, comme le démontrent les données de l’étude Portrait et défis de la recherche en français en contexte minoritaire publiée le 7 juin dernier par l’Acfas.
Par exemple, les revues en français ne représentent qu’environ 10 % des revues créées depuis les années 1960 au Canada, une statistique qui s’inscrit dans un environnement scientifique international dominé par l’anglais. Également, seuls de 5 % à 10 % des demandes de financement déposées auprès des organismes subventionnaires des domaines des sciences de la santé et naturelles – soit les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) – sont rédigées en français.
L’Acfas salue également le fait que le projet de loi reconnaisse l’importance de travailler pour atteindre une égalité réelle entre le français et l’anglais, et que l’atteinte de cette égalité requiert des mesures particulières pour le français, langue minoritaire en Amérique du Nord.
Enfin, l’Acfas espère que le projet de loi C-32 sera adopté dans les plus brefs délais et invite les partis politiques à travailler ensemble en ce sens. L’Acfas invite aussi le gouvernement à s’assurer d’accompagner la modernisation de la Loi sur les langues officielles d’actions et de financements concrets pour soutenir la recherche et l’enseignement postsecondaire en français partout au Canada.
À propos de l’Acfas
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