Axelle Marchand
220 : c’est le nombre de travailleurs qui meurent chaque année au Canada et aux États-Unis, en raison de coup de chaleur. Et ce chiffre n’est pas près de diminuer. De fait, on prévoit que les cas de décès liés à la chaleur doubleront d’ici 2050 et tripleront d’ici 2080, en raison du réchauffement climatique. Il s’agit d’un enjeu majeur pour les travailleurs comme pour les entreprises, que la lauréate Axelle Marchand a tout à fait saisi. De fait, ses études portent sur l’absorption pulmonaire et l’évolution dans l’organisme de trois solvants organiques toxiques, en contexte d’accumulation de chaleur. Ces travaux amélioreront, à terme, la lutte contre le stress thermique.
La santé publique n’a pas toujours bercé la vie de la chercheuse. De fait, c’est la biologie qui est le centre de ses intérêts quand elle entreprend ses études supérieures à l’UQAM. À partir de la troisième année de baccalauréat, Axelle Marchand suit ses premiers cours de toxicologie et de santé environnementale avec Sami Haddad, professeur à l’Université de Montréal, son directeur de thèse actuel et ancien directeur de maîtrise. Elle commence cette maîtrise en septembre 2012, abordant un sujet aux frontières de la santé au travail et de la santé environnementale. Elle étudie la toxicocinétique de quatre composés organiques lors d’expositions, simples ou mélangées, par inhalation chez les humains. Lors de ces deux années d’études, la lauréate participe à de nombreux séminaires, colloques et autres présentations à travers l’Amérique du Nord, tels des séminaires à l’Université de Montréal, le symposium annuel du Society of Toxicology of Canada à Ottawa et l’Annual Meeting of the Society of Toxicology en Arizona et en Californie
Son directeur de maîtrise raconte qu’il a rarement vu chez un étudiant une telle capacité d’analyse. La qualité du travail produit par la chercheuse l’incite d’ailleurs à diriger ses études doctorales. Elle intègre en septembre 2014 l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM). Son projet doctoral s’articule autour d’un bilan publié par l’IRSST intitulé Contraintes thermiques et substance chimiques - Bilan des connaissances et emplois les plus à risques au Québec. Elle a comme tâche d’évaluer l’influence d’une contrainte thermique sur l’absorption pulmonaire et la toxicocinétique de trois solvants, et de développer un modèle qui permettra de prédire cette influence. « Aucune étude n’a jusqu’à maintenant abordé de façon aussi systématique cette importante question de recherche en santé au travail », souligne Robert Tardif, professeur associé à l’ESPUM.
Comme nous l’expliquent les différents professeurs qui l’ont côtoyée, en plus d’être une brillante universitaire, Axelle accorde une place importante aux activités complémentaires. Que ce soit à l’UQAM ou à l’Université de Montréal, elle a toujours participé à la vie de son université, d’une part en participant à la publication des revues de vulgarisation scientifique Le point biologique et DIRE, et d’autre part en siégeant au comité social du Département de santé environnementale et santé au travail ou comme représentante étudiante à la Mixture Specialty Section de la Society of Toxicology. Elle est également membre du comité d’éthique de la recherche en santé de l’Université de Montréal. Sources :