Pascale Maillette
Près de 30 000 arthroplasties du genou, remplacement total de l’articulation par une prothèse synthétique, sont réalisées chaque année chez des travailleurs. Des indices démographiques et législatifs laissent entrevoir que ce nombre continuera d’augmenter dans les prochaines années. Un quart de ces travailleurs éprouvera des difficultés à reprendre ou à demeurer au travail six mois après la chirurgie, risquant ainsi d’être en incapacité prolongée de travail. Malgré l’ampleur du phénomène, la perspective des travailleurs sur les difficultés rencontrées du retour au travail demeure peu connue. Pascale Maillette consacre, depuis mai 2013, son projet de maîtrise à la compréhension des mécanismes à reprendre ou non une vie saine et active au travail après l’arthroplastie, selon la perspective des travailleurs.
Pour mener à bien son projet, la lauréate a dû mettre au point son protocole de recherche, en puisant dans les connaissances acquises durant son parcours académique et au cours de ses différentes expériences de travail comme professionnelle de recherche à l’Université de Sherbrooke. Pour réaliser son étude, Pascale Maillette a pu se baser sur un échantillon d’une dizaine de travailleurs, ayant subi une arthroplastie du genou et remplissant certaines conditions. Les travailleurs devaient avoir été opérés il y a 6 à 12 mois et avoir eu des difficultés à reprendre et/ou à demeurer au travail. À partir de cette sélection, des entretiens semi-dirigés de 90 minutes ont été réalisés à partir d’un guide d’entrevue. Pour des fins d’analyse, ces entrevues ont été enregistrées et transcrites mot à mot. Les analyses ont été effectuées en équipe multidisciplinaire (physiothérapeute, psychologue et kinésiologue) pour profiter de l’expertise de chacun des membres de l’équipe de recherche.
La lauréate a obtenu des résultats qui démontrent que très peu de travailleurs ont reçu un soutien lors de leur retour au travail. Elle en est venue à identifier deux trajectoires, retourné au travail ou non, caractérisant les travailleurs, ainsi que le soutien perçu de leur environnement (professionnels de la santé, employeur assureur). Ces résultats s’appuient également sur ses compétences acquises au contact du domaine clinique et à celui de la recherche en incapacité au travail.
Bien qu’elle soit très impliquée dans sa maîtrise, Pascale Maillette a reçu différentes bourses pour ses travaux dans le domaine de la santé, notamment une bourse de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Très engagée dans ses travaux, elle ne délaisse pas pour autant ses activités extra-universitaires. Elle est fortement impliquée dans la vie sociale de son milieu en tant que représentante des étudiants à la maîtrise de son centre de recherche et membre du Réseau provincial de recherche en adaptation-réadaptation (REPAR). Elle mène également des activités de formation continue lors de colloques, congrès ou journées de formation.