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Karine Cellard
Recherche au collégial

Karine Cellard

Cégep de l'Outaouais

Le Prix Acfas Denise-Barbeau 2024, pour la recherche au collégial, est remis à Karine Cellard, professeure au Département de français du Cégep de l’Outaouais.

Depuis 20 ans, la lauréate s’intéresse à l’histoire de la littérature québécoise et à la manière d’enseigner celle-ci. Ses recherches portent sur le fondement de la mémoire littéraire, qu’elle étudie principalement à travers le prisme des manuels scolaires, des anthologies et de la critique littéraire de la première moitié du 20e siècle. Engagée dans la formation des lecteurs et lectrices, la lauréate travaille aussi à l’élaboration et à la diffusion de pratiques plus riches et significatives dans l’enseignement de la littérature au collégial. 

Après son doctorat en études françaises (2007) à l’Université de Montréal, Karine Cellard devient professeure de français au Cégep de l’Outaouais en 2009 et cochercheuse au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec (CRILCQ). En 2011, elle publie un ouvrage issu de sa thèse doctorale intitulé Leçons de littérature. Un siècle de manuels scolaires au Québec (PUM). Qualifiée par la critique d’« ouvrage magistral » et « profondément original1 », la publication offre un accès aux interprétations successives du corpus national de récits et approfondit les rouages de la mémoire littéraire. Ce livre occupe une place fondamentale dans le parcours de la lauréate, puisqu’il inaugure simultanément les deux volets de ses recherches ultérieures, soit l’institution littéraire québécoise et l’enseignement de la littérature ici. 

Depuis 2009, Karine Cellard participe au vaste projet intitulé La vie littéraire au Québec (VLQ), lancé en 1989, qui présente en huit volumes l’histoire de la littérature québécoise d’un point de vue global et sociologique. Cet ouvrage de référence incontournable, reposant tant sur la recension d’études savantes que sur une recherche inédite dans les archives, contextualise et historicise les pratiques littéraires depuis l’introduction de l’imprimerie au Québec, sur le plan tant des formes que des contenus, et retrace leurs conditions d’émergence comme de légitimation. Intégrée à l’équipe à partir du tome 6, qui couvre la période 1919-1933 (PUL, 2011), la chercheuse est responsable de la section Réception au sein du groupe, et occupe la fonction de directrice adjointe pour la réalisation du dernier tome de la série (tome 8, couvrant la période 1948-1962).

Parallèlement à cet engagement de longue haleine, la lauréate a prononcé des conférences, publié des articles et codirigé des ouvrages collectifs consacrés à l’histoire littéraire et intellectuelle du Québec. Signalons notamment l’anthologie La langue au quotidien. Les intellectuels et le français dans la presse québécoise (Nota bene), publié en 2010 avec Karim Larose, le livre Transmission et héritages de la littérature québécoise (PUM), publié en 2011 avec Martine-Emmanuelle Lapointe, et le collectif Espaces critiques : écrire sur la littérature et les arts au Québec (1920-1960) (PUL), publié sous sa direction conjointe en 2018 avec Vincent Lambert. Finalement, en 2023, paraît Synthèse de l’hétérogène : Mélanges en l’honneur de Micheline Cambron (PUM), rassemblant les contributions de divers collaborateur·trices en hommage à sa directrice de thèse.

Dans la foulée de ses recherches sur les manuels de littérature, Karine Cellard participe ainsi depuis plusieurs années aux réflexions sur l’enseignement au collégial. Chargée à l’Université de Montréal du séminaire Former des lecteurs, elle y codirige depuis 2020 le Laboratoire intercollégial de recherche sur l’enseignement de la littérature (LIREL) avec Marcel Goulet et Sophie Dubois. Le LIREL a pour particularité de faire le pont entre la réflexion théorique et la pratique de l’enseignement en soutenant une didactique de la littérature plus subjective et variée que l’approche uniformément rationnelle privilégiée par le programme ministériel du collégial depuis 30 ans. 

Mettant à profit son expertise d’analyse institutionnelle, la lauréate a entre autres comparé les exercices et épreuves écrites du réseau collégial avec celles du baccalauréat français, dont elles s’inspirent, et livré les conclusions en 2023 dans un article de la revue française Repères. Recherches en didactique du français langue maternelle. En janvier 2024, lors de la 7e Journée d’étude du LIREL, elle a présenté une communication intitulée « Le programme de l’an 1 : propositions pour un renouvellement de l’enseignement de la littérature au collégial ».

Pour Karine Cellard, promouvoir une formation collégiale riche et variée est un objectif de carrière. Son parcours démontre bien qu’il est possible d’apporter des contributions substantielles à la recherche disciplinaire en littérature tout en s’engageant pleinement dans l’enseignement au collégial. 

Publié en novembre 2024.

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    https://www.erudit.org/fr/revues/globe/2011-v14-n2-globe064/1008792ar/