David Paquette-Bélanger
L’oie en bagage. Sémiotisation interespèce de la réserve de faune d’Ajoasté–Cap-Tourmente
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- Votre profil en bref...
J’ai suivi une formation en littérature au baccalauréat et à la maîtrise. Ma rencontre avec la sémiotique, à la maîtrise, m’a convaincu de poursuivre mon parcours au doctorat interdisciplinaire en études sémiotiques à l’UQAM, en conservant un fort penchant pour les études littéraires! J’y ai fait la connaissance d’une communauté d’étudiant·e·s et de professeur·e·s très active et préoccupée par les liens entre l’écriture, la crise écologique et la nature. Cette communauté m’inspire et alimente grandement mes recherches sur nos relations sensibles avec la nature et les autres êtres vivants. Dans ma thèse, je m’intéresse particulièrement à la manière dont nous pouvons bâtir des lieux de survie intergénérationnels et plus qu’humains.
- Avez-vous déjà tenté de vulgariser votre thèse à votre famille? Qu’est-ce qui a constitué le plus gros défi? Ce processus a-t-il suscité des réactions cocasses?
Je dois déjà commencer par vulgariser la sémiotique! Au final, c’est presque plus difficile que d’expliquer mon sujet de thèse. Mais par la nature de mon projet, ma famille est assez impliquée dans ma recherche et au courant de mes travaux. Ce fut un beau moment lorsque j’ai annoncé à ma mère et à mon père la raison pour laquelle je voulais récupérer le mémoire de ma mère… Ça a ouvert une discussion entre nous qui se poursuit au long de l’écriture de ma thèse.
- Pour vous, que représente votre recherche : un rêve d’enfance devenu réalité, un choix de carrière réfléchi, etc.?
Ça constitue surtout un projet que j’ai envie d’accomplir et qui a du sens pour moi. Je désire défendre la valeur d’une recherche plus personnelle, ouvertement subjective et qui relève de la récupération/du recyclage. Mon projet est aussi une manière de réagir à l’apathie angoissante du gouvernement en matière de crise environnementale et de détérioration de nos milieux de vie. Comment un organisme gouvernemental peut-il être le pire contrevenant à la Loi sur la qualité de l’environnement?
- Au quotidien, à quoi ressemble votre vie d’étudiant·e chercheur·euse? Quelle est l’expérience la plus enrichissante que vous avez vécue en tant que chercheur·euse?
J’ai la chance d’avoir un beau terrain de recherche, ce qui est plutôt rare en études en arts. La réserve de faune d’Ajoasté – Cap-Tourmente est un endroit que je fréquente depuis mon enfance, bien que la plupart de mes journées se déroulent dans les livres ou face à l’ordinateur. Les moments les plus enrichissants (et aussi les plus exigeants) de mon parcours ont certainement été mes expériences d’enseignement.
- Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes?
Certaines démarches et sphères d’études sont traditionnellement peu représentées dans ce genre de concours. Je voulais tenter d’exprimer un rapport différent (et tout aussi pertinent) à l’impératif d’innovation et à l’idée de progrès. En matière d’environnement, peut-être avons-nous surtout besoin d’apprendre à porter attention, à entendre réellement ce qui a déjà été dit par les scientifiques occidentaux et les spécialistes autochtones, au lieu de chercher sans cesse de nouvelles solutions.