Des risques à réévaluer
2023 est l’année des records. Record des températures d’abord : juillet 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde avec 0,51 degré au-dessus de la moyenne 1991-2020. Des sécheresses, ensuite : l’Europe a connu une sécheresse historique durant l’été 2023. Des incendies, enfin : à la mi-août, le Canada enregistre plus de 14 millions d’hectares de surface brûlée, dont plus de 700 000 hectares pour le Québec, selon la SOPFEU à la même période. Pourtant, le Canada est un précurseur dans la prévision du risque d’incendies de forêt avec l’indice forêt-météo, de Ressources naturelles Canada, qui évalue le risque d’incendie sur une base quotidienne. Le calcul du risque est renforcé par une couverture satellitaire des points chauds partout au pays, avec à la clé une cartographie du risque. Mais le Canada est un pays de forêts, et la forêt est à la fois victime des incendies et vecteur, car elle fournit elle-même le carburant (combustible). Paradoxalement, c’est la zone nordique qui est la plus touchée. Le 15 août, la Ville de Yellowknife, au nord du 62e parallèle, ordonne l’évacuation de ses 20 000 habitants en raison de menaces d’incendies. Les conditions météorologiques y étaient favorables à cause de la sécheresse qui a sévi. Les causes des incendies sont pour plus de 80 % d’origine naturelle (foudre). En juin déjà, un grand nombre de foyers sont déclarés incontrôlables. Faut-il revoir l’indice forêt-météo à la lumière des changements climatiques? Les défis demeurent énormes aussi sur les plans de la prévention et de l’adaptation à ces risques, et les recherches doivent mettre l’accent sur ces aspects.
Les recherches devraient se poursuivre également sur d’autres risques, plus récurrents. La cartographie des zones inondables, par exemple, est à parfaire, et les modèles de prévision sur les périodes de retour des crues extrêmes, à améliorer.