Apparus en Angleterre au tournant des années 1960, grâce à l’initiative de Cicely Saunders, les soins palliatifs ont modifié la pratique médicale en fin de vie. Comment accompagner humainement et dignement les patients au moment même où le soin curatif s’essoufle ? Telle était la question au cœur de la démarche de Mme Saunders. De débuts modestes au sein du St. Christopher’s Hospice en banlieue de Londres, l’approche palliative s’est répandue un peu partout dans le monde au point de s’ériger en culture. À ce titre, le rayonnement de l’accompagnement palliatif s’est ancré en se forgeant une identité propre. Cela a permis l’essor d’une expertise singulière alliant des compétences variées et tablant sur la multidisciplinarité.
À l’origine, le mouvement se voulait très innovant. Il s’agissait de réagir à l’apathie d’un système médical résolument technocentrique. Au fil du temps, l’accompagnement palliatif a atteint une maturité avérée. Il se présente fort d’une expertise sans précédent dans le monde médical. Il exerce une influence positive sur la manière d’envisager nos liens humains et concitoyens au cœur de nos communautés politiques contemporaines.
Or les changements législatifs, opérés dans moult sociétés occidentales, dont le Québec et le Canada, chamboulent la pratique du soin palliatif. En effet, la dépénalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté sous forme d’octroi à différentes formes d’aides actives à mourir menace tant l’intégrité que la préservation de ce type de soins. Cette situation pose un problème quant à la transmission de la culture palliative originelle. Comment assurer sa pérennité ? Comment s’adapter aux nouveaux cadres juridiques sans perdre son identité ? Quelles seront les prospectives à considérer pour discerner les conditions d’un avenir épanouissant pour cette médecine digne et humaine ?
Telles sont les interrogations phares dont notre colloque permettra de débattre.