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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 100 - Sciences de la santé

Description :

Les populations en régions semi-urbaine, rurale ou éloignée font face à de nombreux défis engendrés par des bouleversements d’envergure populationnelle. Par exemple, la pandémie de COVID-19 a levé le voile sur les inégalités sociales de santé en milieu urbain (Carde, 2020) comme en milieu rural (Lessard, Simard et Morin, sous-presse), mais de manières différentes. Elle pose notamment des défis en matière d’actions intersectorielles pour adapter la réponse sociosanitaire aux milieux ruraux (Richard et al., 2021). Pensons également aux conséquences psychosociales des inondations historiques sur les populations concernées (GRIR, 2021) ou encore au vieillissement démographique dont l’incidence est particulièrement importante en milieu rural au Québec (Simard, 2020). Or, ces bouleversements sont encore peu documentés en région, et la méconnaissance des réalités vécues rend difficile l’élaboration de solutions adaptées.

Ce colloque organisé par le Collectif de recherche sur la santé en région (CoRSeR) aura pour thème La santé en région à l’aune de grands bouleversements d’envergure populationnelle. Il sera l’occasion d’explorer les bouleversements d’ordre social, sanitaire, démographique, environnemental ou encore technologique que vivent les populations en région ainsi que les défis rencontrés et les solutions envisagées pour y faire face. Le dialogue entre les échelles temporelles — le temps court de la pandémie, des mesures sanitaires ou des événements météorologiques extrêmes et le temps long dans lequel s’inscrivent, notamment, les tendances démographiques — permettra de mettre en lumière les conséquences, les défis et les solutions des bouleversements de différentes natures en ce qui a trait à la santé et au bien-être des populations en région.

De multiples questions pourront y être traitées, par exemple : comment offrir des services de santé et de services sociaux adaptés aux populations des régions rurales et éloignées à l’aune de changements d’envergure populationnelle? D’ailleurs, quels sont ces principaux événements et leurs conséquences sur la santé et le bien-être des populations en question? Comment transformer les pratiques professionnelles face aux bouleversements qui affectent la santé et le bien-être des populations en région? Comment l’environnement physique, social et politique des régions influence-t-il les comportements de santé des personnes et des groupes dans ce contexte de changements? Quelles sont les forces des personnes et des communautés pour faire face à ces changements? Comment les avancées technologiques sont-elles mobilisées pour servir la santé et le bien-être des populations rurales? Ou encore, quelles approches méthodologiques sont les plus adaptées pour appréhender les changements qui affectent la santé et le bien-être des populations en région?

Remerciements :

Le CoRSeR tient à remercier les conférencières et les conférenciers pour leur implication, leur investissement et leur désir de partager leurs recherches pour nourrir la réflexion collective.

Enfin, un grand merci à tous·tes les participant·e·s à ce colloque portant sur « La santé en région à l'aune des bouleversements d'envergure populationnelle ».

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Répercussions des changements climatiques sur la santé et interventions

  • Communication orale
    Vivre en région et être victime d’une catastrophe : quelques faits saillants de recherches réalisées au Québec
    Danielle Maltais (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Différentes régions du Québec ont vécu au cours des dernières décennies, différentes catastrophes naturelles (inondation, verglas, glissement de terrain, feux de forêts, etc.) ou anthropiques (catastrophe ferroviaire) qui ont forcé les autorités publiques à décrété l’application des mesures d’urgence. Des milliers de citoyens et d’intervenants de première et de deuxième lignes ont alors vécu divers stress et ont dû déployer maints efforts pour faire face à ces situations. Ces événements ont eu des impacts sur leur santé psychosociale ainsi que sur leur vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle. Cette communication permettra de documenter les conséquences que ces types de sinistres peuvent avoir sur le fonctionnement des individus et des municipalités rurales et ce à partir d’études de cas réalisées à la suite des inondations de juillet 1996 et celles de 2019. Quelles sont les difficultés vécues par les individus vivant en région et celles que rencontrent leur communauté et quelles sont les conséquences des catastrophes pour les municipalités qui doivent se relever d’un tel événement ? Cette communication apportera des réponses à ces questions à la lumière de diverses études réalisées en contexte québécois.

  • Communication orale
    Aperçu de l’évaluation de la vulnérabilité et de la capacité d’adaptation aux changements climatiques en matière de santé au Nouveau-Brunswick dans un contexte régional et urbain
    Mélanie Madore (Université de Moncton), Tracey Wade (Santé publique du Nouveau-Brunswick)

    Au Nouveau-Brunswick (NB), près de la moitié de la population vit dans les régions éloignées et côtières, avec des accès aux services limités, tandis que l’autre moitié réside dans les milieux urbains. La mesure de l’impact sur la santé des changements climatiques (CC) et les stratégies à privilégier pour s’y adapter demeurent peu étudiées. L’objectif principal de notre démarche servait à combler ce vide et à brosser un portrait d’un point de vue local des risques sur la santé et les populations les plus exposées aux CC. L’objectif secondaire était d'identifier et de documenter les mesures d'adaptation réussies.Puisque cette étude est un projet pilote découlant d’un financement de Santé Canada, les outils méthodologiques ont été fournis au préalable. Deux communautés du NB, la région Chaleur et la ville de Moncton, figuraient comme deux études de cas. Les stratégies de collecte de données étaient qualitatives : revue de littérature, entretiens individuels et groupes de discussion. Une approche participative auprès des différents participants a été privilégiée. Les résultats démontrent que les stratégies d’adaptation aux CC sont influencées par le milieu et les capacités des acteurs locaux. À titre d’exemple, la région Chaleur est surtout confrontée aux défis de la montée des eaux, tandis que la ville de Moncton, qui est en forte croissance, fait face à l’émergence des îlots de chaleur urbaine accompagnée d’une problématique grandissante d’accessibilité de logement.

  • Communication orale
    Projet CASSSIOPEE : Renforcer la capacité des systèmes de santé à protéger la santé mentale des populations en contexte de changements climatiques
    Audrey Lafond (Chaire CIRUSSS-UQAR), Lily Lessard (Cotitulaire chaire CIRUSSS-UQAR), Jade Talbot (Université Laval)

    Les changements climatiques (CC) augmenteront les événements météorologiques extrêmes, tels les inondations et les vagues de chaleur, et leurs impacts sur la santé et le bien-être des populations. Le projet CASSSIOPEE, réalisé avec le CISSS de Chaudière-Appalaches en partenariat avec la direction de santé publique du Bas-St-Laurent, s’est intéressé aux capacités des établissements de santé et services sociaux en région et de leurs partenaires communautaires et municipaux à prévenir et réduire les effets des CC sur la santé mentale des populations. Les objectifs étaient 1) identifier les besoins et les enjeux d’arrimage et d’adaptation entre les services de santé et ceux de la communauté pour réduire les impacts psychosociaux des vagues de chaleur et des inondations en contexte de CC, 2) réaliser un portrait géoréférencé des vulnérabilités psychosociales aux CC dans les régions participantes et 3) établir un plan de renforcement et d’adaptation régional visant à réduire ces vulnérabilités. Le projet a fait appel à des méthodes de collectes qualitatives (entrevues auprès de 116 participants) et des données provenant de bases de données populationnelles pour cartographier les vulnérabilités psychosociales aux CC pour ces deux régions. Ces résultats ont permis d’élaborer le plan d’action en étroite collaboration avec un comité de travail intersectoriel. Ce dernier repose sur une approche systémique de la santé et le cadre de l’OMS sur l’adaptation des systèmes de santé aux CC.

  • Communication orale
    Cartographier la vulnérabilité aux aléas climatiques en contexte régional : une démarche collaborative
    Catherine Turgeon-Pelchat (CISSS du Bas-Saint-Laurent), Camille Dodeler (CISSS du Bas-Saint-Laurent), Simon Turcotte (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

    Contexte:Le Bas-Saint-Laurent n'est pas épargné par les changements climatiques. On y déplore entre autres, l'augmentation des épisodes de vagues de chaleur et l’aggravation de l'érosion côtière. L’identification des populations vulnérables aux aléas climatiques présente d’importantes limites dans les régions moins densifiées parce que les données disponibles pour ces secteurs sont moins précises que dans les grands centres.Objectifs: Cette communication présente les solutions expérimentées dans une démarche collaborative, afin d’adapter au contexte régional, une méthode d’identification de la vulnérabilité de la population aux aléas climatiques.Méthode: Le processus menant à la cartographie de la vulnérabilité de la population aux aléas climatiques repose sur une analyse quantitative des indicateurs recensés dans les différentes grandes enquêtes populationnelles (sensibilité) et d’un questionnaire web complété par 91 acteurs régionaux (capacité d’adaptation). Ainsi qu’une évaluation qualitative des données d’exposition des aléas fournies par Ouranos.Résultats: La méthode a permis de comparer la vulnérabilité des municipalités du Bas-Saint-Laurent à neuf aléas climatiques. Cette communication présentera les cartes associées aux vagues de chaleur et à l’érosion côtière.Discussion/Conclusion: En plus des résultats, la méthode expérimentée a permis de sensibiliser les acteurs régionaux et guidera les mesures d’un plan régional visant à réduire la vulnérabilité de la population.

  • Communication orale
    Besoins psychosociaux des hommes touchés par la démolition de leur domicile après les inondations de 2019 en Chaudière-Appalaches
    Lily Lessard (Université du Québec à Rimouski), Marie-Hélène Morin (Université du Québec à Rimouski), Joanie Turmel (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Contexte: Les changements climatiques (CC) amènent une augmentation des événements climatiques extrêmes (ÉME), comme les inondations. Pour y faire face, des mesures d'atténuation, comme le déplacement des populations ou le réaménagement du territoire, sont adoptées. Ces changements sont des stress pouvant altérer la santé, le bien-être et le fonctionnement social des personnes touchées. Ce projet s’intéresse aux besoins psychosociaux des hommes dont le domicile a été démoli après les inondations de 2019 en Chaudière-Appalaches. Les problèmes sociaux touchant davantage les hommes (ex. suicide, extrême pauvreté) et leur réticence à demander de l’aide accentuent leur vulnérabilité.Objectifs :Ce projet vise à documenter les impacts et les besoins psychosociaux, à identifier les stratégies adaptatives employées et à formuler des recommandations fondées sur les forces et les ressources des hommes et de la communauté. Méthodes: Cette étude exploratoire est basée sur une méthodologie qualitative et une approche collaborative. Les données proviennent d’entretiens individuels semi-dirigés (récits de vie) combinant la méthode Photovoice et font l’objet d’une analyse thématique.Résultats et discussion : Les résultats de la recension des écrits et des données préliminaires seront présentés. Cette présentation permettra de discuter des enjeux touchant la perte d’un domicile, les réalités masculines et rurales et les impacts des ÉME dans un contexte de CC.


Dîner

Dîner


Communications orales

Pandémie, changements démographiques et socioéconomiques

Discutant·e·s : Nancie Allaire (CISSS de Chaudière-Appalches), Geneviève Arsenault-Lapierre (Université McGill), Dave Bergeron (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Catherine Flynn (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
  • Communication orale
    Comment ça va? Une vigie psychosociale pour soutenir la prise de décision dans le réseau de la santé et des services sociaux en temps de pandémie
    Nancie Allaire (CISSS de Chaudière-Appalches), Lily Lessard (Cotitulaire chaire CIRUSSS-UQAR), Dominique Simard (Chaire CIRUSSS-UQAR)

    Contexte : La pandémie de COVID-19 entraîne des effets sur la santé mentale des populations notamment en raison de l’isolement social prolongé, des inquiétudes pour sa santé et celle de ses proches, des divisions sociales occasionnées ou des diverses incertitudes qui l’accompagnent. L’offre de services du réseau de la santé et de services sociaux (RSSS) doit s’adapter constamment pour réduire ces effets à court et long terme et répondre aux besoins connus et émergeant dans la population. Objectif: Élaborer et mettre à l’essai une vigie psychosociale réactive en soutien au rétablissement psychosocial de la population et à la résilience communautaire lors d’événements difficiles et populationnels. Méthode et résultats: Des données sur l’état de bien-être, les besoins psychosociaux prioritaires et le niveau de bienveillance dans leurs communautés sont collectées auprès d’une centaine d’éclaireurs citoyen·e·s, intervenant·e·s et bénévoles est réalisée chaque mois et analysées chaque mois par la direction de la santé publique de Chaudière-Appalaches en collaboration avec la chaire CIRUSSS depuis l’automne 2021. Elles permettent de guider la prise de décision des décideurs du RSSS et leurs partenaires réunis en caucus pour réorienter l’offre de services à l’échelle des MRC permettant de tenir compte des réalités des populations rurales et urbaines de la région. Les défis rencontrés et les avancées de cette innovation née en ces temps singuliers de pandémie seront discutés.

  • Communication orale
    Les arts comme vecteur de transfert et d'échange de connaissances dans des communautés rurales autochtones andines au Pérou
    Dave Bergeron (UQAR - Université du Québec à Rimouski), David Buetti (UQAR), Felipe Canahiure Laura (Comunidad indígena de Callatiac), Anne-Marie Michaud (UQAR), Fernando Murillo Salazar (Universidad Nacional San Antonio Abad del Cusco), Lynda Rey (École nationale d’administration publique), Dani Myriam Tardif (UQAR)

    Problème : L'application de mesures préventives d’urgence en réponse à la COVID-19 a eu un impact négatif sur plusieurs communautés, y compris les communautés autochtones. Dans ce contexte, il est nécessaire de reconnaître la contribution des connaissances expérientielles des communautés et d'appliquer des approches innovantes qui valorisent les connaissances, l'engagement et la mobilisation des communautés. Intervention : Ce projet vise à concevoir et à mettre en œuvre une intervention préventive promouvant des mesures de barrière pour limiter la transmission de la COVID-19 dans deux communautés autochtones rurales andines de la région de Cusco au Pérou, sur la base d'un modèle de transfert et d'échange de connaissances basé sur les arts et la communauté (TECAC). Résultats : L'utilisation du modèle TECAC permet de valoriser les connaissances autochtones et de les intégrer dans les interventions visant à prévenir la COVID-19. Le modèle TECAC facilite également la participation des communautés autochtones à l'élaboration des interventions de santé publique et réduit les déséquilibres de pouvoir à l'encontre des populations autochtones. Implications : La caractère innovant du modèle TECAC fournit un cadre pour la mise en œuvre d'une approche participative et interdisciplinaire qui favorise une problématisation commune, une cocréation des interventions, tout en préservant l'équilibre et en encourageant la complémentarité entre les sciences, les arts et les savoirs locaux.

  • Communication orale
    Différences rurales-urbaines dans l'utilisation des services de santé chez les personnes avec des troubles neurocognitifs majeurs vivant au Québec sur les dernières deux décennies
    Geneviève Arsenault-Lapierre (Université McGill), Claire Godard-Sebillotte (Université McGill), Julie Kosteniuk (Université de la Saskatchewan), Victoria Massamba (Institut national de santé publique du Québec), Debra Morgan (Université de la Saskatchewan), Amélie Quesnel-Vallée (Université McGill), Louis Rochette (Institut national de santé publique du Québec), Caroline Sirois (Université Laval), Nadia Sourial (Université de Montréal), Isabelle Vedel (Université McGill), Tammy X. Bui (Université McGill)

    Contexte: La population du Québec vieillit, surtout en milieu rural. Davantage de gens vivent désormais avec des troubles neurocognitifs majeurs (TNCM). Les patients TNCM ruraux ne bénéficient pas des services médicaux offerts en ville. Certains se dirigent vers les villes, où les services spécialisés sont plus nombreux, alors que le Plan Alzheimer du Québec positionne la première ligne comme l’endroit pour leur prise en charge depuis 2009. Objectif: Une analyse descriptive populationnelle de l’utilisation des services de santé des patients TNCM ruraux et urbains au Québec est nécessaire afin de comprendre les conséquences de ces changements sur leur santé. Méthode: Étude descriptive de cohorte transversale annuelle répétée avec données médicoadministratives pour les nouveaux patients TNCM vivant dans la communauté, stratifiées sur ruralité. Résultats: Des 237 259 patients, la proportion des patients ruraux a diminué (22% à 19%). Comparés à ces derniers, les ruraux se rendent plus souvent aux urgences, sont plus hospitalisés, restent moins longtemps à l'hôpital, sont moins souvent traités en niveau de soins alternatif, voient moins les médecins de famille et spécialistes, mais présentent des taux similaires de soins longue durée et mortalité, et ce, de façon stable sur 20 ans. Conclusion: Ces différences rurale-urbaines stables observées dans l'utilisation des services de santé des patients TNCM peuvent guider l'élaboration de politiques de santé plus équitables.

  • Communication orale
    Point de vue de femmes et d’acteurs du milieu communautaire sur l’accès au logement à la sortie d’un contexte de violence
    Christophe Levesque (Université du Québec à Chicoutimi), Catherine Flynn (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Simon Turcotte (Centre urbanisation culture et société de l’INRS)

    Contexte : Les parcours des femmes fuyant la violence en milieu rural sont complexifiés par le contexte patriarcal qui structure les principales activités économiques et la culture de ces milieux. Objectifs : Cette communication expose comment des projets de développement économique dans certaines régions ressources ou manufacturières ont influencé le marché locatif et ont complexifié les processus de sortie d’un contexte de violence des femmes. Méthode : 68 entretiens de types récits de vie ont été mené dans 10 régions administratives. Plus de 200 intervenant.es dans les domaines des violences faites aux femmes, de la condition féminine, de l’itinérance ou de la pauvreté, ont également été rencontrés dans le cadre 17 groupes de discussion. Résultats : Les participant.es estiment que des projets de développement économique déployés dans les années précédant l’étude ont transformé l’utilisation des logements destinés aux familles, ce qui a contribué à précariser les conditions de vie des femmes à la sortie d’un contexte de violence. Les résultats montrent que des mises en chantier, l’implantation de nouvelles industries ou l’augmentation du tourisme ont créé des conditions défavorables pour les femmes violentées dans certains régions du Québec. Conclusion: La lutte contre la violence faite aux femmes ne peut faire l’économie d’une analyse différenciée selon les sexes (ADS+) des effets des bouleversements sociaux entraînés par les grands projets de développement économique.