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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Encore peu de données sont disponibles au Québec et ailleurs dans le monde pour mesurer les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les violences intimes, familiales ou structurelles (VIFS). Toutefois, des travaux ayant documenté les effets de situations d’urgence et de crises humanitaires montrent que ces événements sont susceptibles de provoquer une hausse des VIFS (Bell et Folkerth, 2016; Parkinson, 2019; Yoshihama et al., 2019). Les observations faites sur le terrain depuis mars 2020 semblent aller en ce sens. On note en effet une augmentation du nombre de cas de 20 à 30 %, ce qui correspond à ce qui est observé dans d’autres pays (CSF, 2020). Une enquête de Statistique Canada (2020) dévoile qu’une femme sur 10 et qu’un homme sur 20 redoutait la violence familiale pendant la période de confinement. Les intervenants sur le terrain observent également une plus grande complexité des violences. Le confinement et les mesures d’urgence exceptionnelles mises en place semblent avoir créé un contexte de vulnérabilité accrue aux VIFS. L’isolement social, l’impossibilité d’accéder aux habituelles sources de soutien et l’amplification de certains facteurs associés aux violences contribuent notamment à ce contexte, qui pourrait affecter davantage des groupes déjà fragilisés (Bracewell et al., 2020; INSPQ, 2020).

En parallèle, on observe une modification dans les demandes d’aide, des barrières dans l’accès aux services (INSPQ, 2020), de même qu’une adaptation des organismes qui doivent composer avec les règles sanitaires et les craintes des employés et de la clientèle (Lavergne et al., 2020). En outre, la fermeture des tribunaux a entraîné des délais importants dans les audiences et rendu difficile l’obtention d’ordonnances de protection, augmentant ainsi les risques pour les victimes (Bracewell et al., 2020). La situation exceptionnelle que l’on connaît pose donc d’importants défis pour les organismes, en plus de soulever des enjeux éthiques.

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Pandémie et violence conjugale et familiale

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Discutant·e·s : Rosita Vargaz Diaz
  • Communication orale
    Comment la pandémie de COVID-19 influence-t-elle la violence conjugale? État des connaissances scientifiques et pistes d’action
    Julie Laforest (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    La présente communication vise à faire l'état des connaissances sur l'influence de la pandémie de COVID-19 sur la violence conjugale. Dans un premier temps, l'auteure fera le point sur l'influence de la pandémie et des mesures de protection mises en place sur la prévalence de la violence conjugale en examinant le type de données disponibles, les tendances à court et à moyen terme et les limites des études. Les facteurs d’influence tel qu'identifiés dans la littérature scientifique seront présentés, en portant une attention particulière aux données québécoises sur ces facteurs. Les actions préventives proposées et les mesures de mitigation, notamment les orientations des organisations de santé, les pistes d’actions, les interventions évaluées et les limites de ces mesures seront ensuite exposées. L'auteure conclura en présentant des pistes de réflexion d’un point de vue de santé publique pour la prévention de la violence et des implications pour la recherche.

  • Communication orale
    Cooccurrence de violence conjugale envers les femmes et de violence faite aux enfants : répercussions du confinement sur les familles et la pratique en protection de la jeunesse
    Chantal Lavergne (CIUSSS Centre-Sud-de-lÎle-de-Montréal), Rosita Vargaz Diaz (Université de Montréal)

    Bien que nécessaires, les mesures de confinement ainsi que la fermeture des écoles pour freiner la propagation du coronavirus sont susceptibles d’être associées à une hausse du risque de violence conjugale envers les femmes (VC) et de violence envers les enfants (VEE). La présente communication visera à témoigner des impacts qu’ont eus les premiers mois du confinement sur les familles et sur la pratique en protection de la jeunesse dans les cas de cooccurrence de VC et de VEE. À cette fin, elle présentera le récit de pratiques de cinq intervenantes et gestionnaires en protection de la jeunesse, ainsi qu’une recension des écrits de recherche à propos des différents facteurs d’ordre individuel, familial et social susceptibles d’interagir ou de renforcer les vulnérabilités liées à la violence en milieu familial dans un contexte de pandémie comme celui de la COVID-19. Elle fera aussi état des défis d’intervention et de collaboration intersectorielle en protection de la jeunesse, ainsi que des solutions avancées par les intervenants et les gestionnaires pour répondre aux besoins des enfants et de leurs familles durant le confinement.


Panel / Atelier

Table ronde – Effets de la pandémie sur différents milieux de la pratique

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne

Dîner

Dîner sur place

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne

Communications orales

Regards des intervenants et des professionnels sur leurs pratiques

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Violences intimes et pandémie: enjeux et pistes de solution
    Geneviève Lessard, Catherine Rossi (Université Laval)

    En 2020, l’ensemble des pays du monde, via les grandes agences internationales, ont constaté une aggravation des violences intimes, familiales et faites aux femmes dû au contexte de pandémie. Le Québec n’échappe pas à ce constat. En temps normal, le problème principal de ce type de violences est son invisibilité; en raison de la tendance des victimes à garder le silence, ou à dénoncer très peu ou trop tard leur victimisation. En contexte de pandémie, l’isolement et le confinement vécus par les familles ont ajouté des défis particuliers à cette problématique déjà complexe. Comment comprendre le comportement de ces victimes? Quels sont les nouveaux signes que nous devrions surveiller afin d’optimiser les stratégies d’intervention et de protection à leur endroit? Comment consolider les partenariats avec d’autres ressources pour rejoindre et accompagner plus efficacement les victimes?

  • Communication orale
    Regards pré et per pandémie des intervenants.es et professionnel.les de la santé sur les interventions en contexte de violence conjugale en période périnatale
    Sylvie Lévesque (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alena Valderrama (CHU Sainte-Justine)

    Au Québec, il est estimé qu’environ une femme sur dix a vécu de la violence conjugale en période périnatale (VCPP), c’est-à-dire entre le moment où elle devient enceinte jusqu’au deux ans de l’enfant. Bien que la période périnatale soit une période de vulnérabilité pour la survenue de VC, elle constitue aussi une fenêtre d’opportunité pour les intervenant-e-s et le personnel soignant dans la mesure où le contact fréquent avec les personnes concernées peut s’avérer utile dans la prévention, mais surtout dans le repérage et l’intervention en matière de VCPP. Toutefois, ces interventions ne sont pas sans défis pour les intervenant-e-s et le personnel soignant concernés. Afin de mieux documenter ces défis et obstacles, six groupes de discussion focalisée ont été menés auprès d’une trentaine d’intervenant-e-s œuvrant en périnatalité ou en VC dans les milieux institutionnels ou communautaires. Cette présentation abordera les différentes catégories d’obstacles et les freins à l’intervention selon les clientèles (enfants, mères, pères, familles) et les contextes (santé, psychosocial, DPJ, groupes de parents, etc.). Par la suite, un partage clinique sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les occasions de repérage et d’intervention en VC et les défis accrus associés complétera cette présentation.

  • Communication orale
    Violence conjugale et pandémie : observations du personnel des organismes d’aide aux conjoints aux comportements violents et adaptation des pratiques
    Normand Brodeur (Université Laval), Dorian Laverdière (Université Laval), Valérie Meunier (GAPI), Valérie Roy (Université Laval)

    Les catastrophes naturelles révèlent des situations de violence conjugale, en exacerbent d’autres et en font émerger de nouvelles. La pandémie actuelle de COVID-19 ne fait pas exception et soulève plusieurs inquiétudes tant chez les chercheurs que dans les milieux de pratique. Elle pose aussi d’importants défis pour les organisations de service qui doivent s’adapter rapidement. Peu d’études s’intéressent toutefois à la situation du point de vue des organismes qui viennent en aide aux conjoints qui ont des comportements violents. Dans cette présentation, nous exposerons les résultats de deux sondages menés auprès des directions d’organismes membres du réseau à cœur d’homme et d’intervenants de ces mêmes organismes. Réalisés entre décembre 2020 et février 2021, ces sondages visaient à comprendre, à partir du point de vue des répondants, comment la pandémie affecte les auteurs et les victimes et transforme les dynamiques de violence. Ils avaient également pour objectif de documenter l’impact de cette situation inusitée sur les organismes et les adaptations qu’ils ont dû apporter à leurs pratiques.