Au Québec, une réflexion sur les cycles supérieurs est de mise. Depuis la dernière décennie, la moyenne des parcours étudiants au doctorat est passée de 5 ans à 10 ans. Le taux de non-persévérance a augmenté, ce qui signifie désormais qu’une majorité des étudiants et des étudiantes ayant entamé un programme de doctorat ou de maîtrise ne se verront pas octroyer de diplôme de cycles supérieurs. S’ajoute à cela le mal-être psychologique en raison du stress, de la compétitivité massive, de la surcharge de travail, du manque d’occasions, etc.
Nous traiterons de ces questions à partir de deux volets : celui de l’encadrement et celui de la santé psychologique. La tendance générale est d’adopter un cadre individualisant, qui renforce le sentiment d’isolement vécu par chaque étudiante et chaque étudiant inscrit aux cycles supérieurs. Afin de lancer une réflexion collective et organisationnelle, nous traiterons de ces deux volets selon la grille d’analyse de V. Tinto (1992), qui arbore le problème de la rétention selon cinq axes théoriques : psychologique (individuel), social (sociétal), économique (coût), organisationnel (organisation au sein d’une institution universitaire) et interactionnelle (l’environnement institutionnel).
Sur base de cette axiologie, nous souhaitons parvenir à dresser la liste d’un certain nombre de paramètres déterminant la persévérance des étudiants et des étudiantes, la durée de leur cursus ainsi que les facteurs influant sur la santé mentale afin d’établir des pistes de solutions institutionnelles et organisationnelles favorisant la réussite de la relève au Québec.