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Informations générales

Événement : 86e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Selon une vision courante de l’histoire récente du Québec, une classe « patronale » anglophone unilingue y dirigeait une classe ouvrière francophone sous-payée. Certains aspects de ce modèle cadrent bel et bien avec le passé, surtout dans certaines « villes de compagnie », ou villes industrielles planifiées, de la province. En effet, à compter du milieu des années 1800, des anglophones ont planifié et établi plusieurs collectivités dans toute la province, dont Arvida, Shawinigan Falls, Asbestos et Témiscaming. La ville de Saguenay repose en partie sur ce modèle d’aménagement. Deux importantes villes d’entreprise planifiées y ont été établies : celle de Kénogami, implantée par la Price Brothers en 1910, et celle d’Arvida, construite par l’Aluminum Company of America (Alcoa) en 1926.

Toutefois, en examinant de plus près ces lieux ainsi que d’autres villes de compagnie, on s’aperçoit que la trame narrative de la dominance anglophone manque de nuance. En fait, des anglophones de toutes les classes étaient présents dans ces collectivités dès leurs débuts. Plusieurs francophones dirigeaient des industries importantes. La classe ouvrière bénéficiait parfois d’excellentes conditions de travail. Enfin, lorsque l’on regarde aujourd’hui certaines anciennes villes de compagnie, on constate que les inégalités économiques d’autrefois se sont résorbées, voire inversées. Plusieurs communautés anglophones de la province présentent un taux de chômage plus élevé que les francophones, et de faibles indicateurs de vitalité communautaire.

Ce mini-colloque à l’ACFAS portera sur les mythes et réalités concernant les villes d’entreprise québécoises, les conséquences de cet héritage et son l’influence sur les relations ethnolinguistiques au Québec à l’heure actuelle, ainsi que les réalités d’aujourd’hui dans ces collectivités. Le colloque est organisé par le Réseau de recherche sur les communautés québécoises d’expression anglaise (QUESCREN) à l’Université Concordia, en partenariat avec le Quebec Community Groups Network (QCGN) et le Réseau du patrimoine anglophone du Québec (RPAQ).

Le colloque sera suivi par deux activités hors ACFAS : une visite commentée d’Arvida et de Kénogami (le 9 mai en après-midi) et une table ronde à laquelle prendront part des leaders communautaires anglophones de la région (le 10 mai). Pour plus de détails sur ces activités, consultez la page Web à cette adresse : https://tinyurl.com/english-boss.

Remerciements :

Merci au comité de programmation: Patrick Donovan, Cheryl Gosselin, Uzma Jamil, Brian Lewis, Terry Loucks, Lorraine O’Donnell, Stephen Thompson et Paul Zanazanian. Nous reconnaissons également l'appui financier du gouvernement du Canada.

Date :
Responsables : Partenaires :

Programme

Communications orales

Le « boss anglais » et les villes de compagnie : réalités et représentations

Salle : H2-1090 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    La propriété anglophone des employeurs au Québec : mesure et évolution 1961-2003
    Francois Vaillancourt (UdeM - Université de Montréal)

    Ce texte utilise pour la plupart des secteurs d’activité de l’information sur les liens de propriété inter-firmes et la composition des conseils d’administration pour établir la propriété des employeurs québécois : étrangère, anglo-canadienne et franco-canadienne. Les données sont des informations par firme pour l’ensemble des grandes firmes du Québec et pur un échantillon des plus petites. Elles proviennent de diverses sources selon les études telles Statistique Canada, le Registre des entreprises du Québec et l’OQLF. Nous présenterons la méthodologie, les défis associés et les résultats obtenus pour l’ensemble du Québec et par secteur d’activité (manufacturier, services…) pour 1961, 1978, 1991 et 2003

  • Communication orale
    Lorsque les patrons anglais se sont alliés avec les patrons français : les associations commerciales et le rapprochement interculturel dans le Québec de l’entre-deux-guerres
    Robert Talbot (Commissariat aux langues officielles du Canada)

    À la fin de la Grande Guerre (1914-1918), les Canadiens anglophones et francophones étaient plus divisés que jamais. Motivés par la volonté d’aider à panser les blessures de la crise d’unité nationale, mais aussi par un pragmatisme intéressé, des professionnels et des hommes d’affaires anglophones et francophones ont cherché à interagir davantage les uns avec les autres après la guerre, par l’entremise d’organismes de la société civile par exemple. Entre autres, la Chambre de commerce de Montréal et la Chambre de commerce du Canada fournissaient aux anglophones et aux francophones de la classe moyenne et de la haute société des occasions informelles d’interagir de façon positive. D’une part, ces hommes d’affaires savaient que les collaborations interculturelles pouvaient profiter à leurs intérêts de classe communs. D’autre part, leurs actions étaient également influencées par le nouveau nationalisme civique d’après-guerre. Les dirigeants d’association étaient souvent poussés par la conviction selon laquelle, en tant que nation autonome, le Canada devait être doté de sa propre association nationale d’hommes d’affaires, de médecins, d’avocats ou d’autres professionnels, selon le cas. De plus, ils comprenaient que pour avoir une portée véritablement nationale, ces associations devaient représenter de manière significative la dualité linguistique du Canada.

  • Communication orale
    Arvida et Le Saguenay Country Club
    Gilles L. Michaud (Ex employé d'Alcan.)

    C’est le président d’Alcoa, Arthur Vining Davis, qui en 1925 part à la recherche d’énergie hydroélectrique et d’un emplacement assez grand pour construire une usine de production d’aluminium et une ville pour loger les travailleurs.

    L’endroit choisi entre les villes de Jonquière et de Chicoutimi, s’appellera Arvida. Tout a été pensé et planifié dans les moindres détails avec comme résultat, une usine et une ville exceptionnelle construites en 135 jours.

    Pour divertir ses employés, la compagnie autorise la construction d’un parcours de golf de neuf trous le long de la rivière Saguenay. Le Saguenay Country Club est inauguré le 24 mai 1927.

    Arvida, une ville au cachet inégalé ou les francophones, les anglophones et les immigrants font bon ménage.


Communications orales

Le « boss anglais » et les villes de compagnie au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Salle : H2-1090 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    La compagnie Price au Saguenay—Lac-Saint-Jean : au cœur de l'histoire forestière d'une région québécoise
    Eric Tremblay (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    De 1840 à 1974, la compagnie Price est l'un des principaux acteurs de l'industrie forestière au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Employeur des plus importants, elle possède également un réseau hydroélectrique considérable. Le fondateur de la compagnie, William Price, est même présenté par certains comme le « père du Saguenay ». Autant détestés qu'adulés, plusieurs membres de la famille Price occupent cependant une place de choix dans le panthéon des grands personnages de l'histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

    Historiquement, l'industrie forestière québécoise est typique d'un modèle mono-industriel dont dépend l'économie d'un grand nombre de régions. Basé sur le modèle de la théorie des ressources premières (staples), l'empire Price s'est bâti en grande partie grâce à la mise en place de chantiers, de moulins et de villes de compagnie. Dans les années 1970, le contexte nord-américain des pâtes et papiers change les règles du jeu, ce qui pousse finalement la compagnie Price à la fusion.

  • Communication orale
    Robert Blair : un Écossais au Saguenay
    Louisa Blair (Université Laval)

    Cette présentation s’appuie sur une analyse documentaire, une histoire familiale orale et écrite, des articles de journaux et des entrevues menées auprès de travailleurs et d’habitants anglophones du Saguenay. Il porte sur mon arrière-arrière-grand-père Robert Blair, qui a émigré d’Écosse en 1835. Arrivé à Grande-Baie en 1842 en coche d’eau, il est engagé par William Price pour exploiter une ferme qui ravitaille les bûcherons et travailleurs d’usine. Il cultive 800 acres, teste plusieurs races de bétail et de chevaux, ainsi que des engrais et des céréales. Il exploite aussi la scierie de Grande-Baie pendant près de 40 ans. Ses enfants, ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants continuent de travailler pour la Price Brothers jusqu’aux années 1980. Je me sers également de l’histoire de Robert Blair pour m’arrêter sur son patron, William Price, et ses employés – des travailleurs d’usine et des bûcherons. À travers son histoire, j’évoque le système de justice pénale ainsi que le développement d’institutions locales dans lesquelles Robert Blair jouait un rôle, notamment le bureau de poste, l’église presbytérienne, les écoles, la municipalité de Saint-Alexis et le premier bataillon de Chicoutimi.

  • Communication orale
    Les villes industrielles « cachées » du SLSJ
    Marie-Claude Prémont (ÉNAP - École nationale d'administration publique)

    La légendaire ville d’Arvida fondée en 1926 cache une autre ville industrielle qui l’a suivie de peu (1928) pour y être finalement fusionnée en 1944 : la ville de Racine. Sa courte existence de 16 années nous révèle un modèle presqu’archéologique de l’organisation locale en vue du développement des ressources hydroélectriques du Québec, sous la forme de la ville industrielle « extrême ». Ce modèle avait été précédé et inspiré de celui implanté pour le premier harnachement gigantesque des forces hydrauliques du Saguenay, avec la création de la ville de l'Isle-Maligne (1924), finalement fusionnée à Alma en 1962. À la lumière de recherches dans les archives municipales (Saguenay et Alma) et de l’Assemblée nationale, je propose d’expliquer ce modèle de ville de compagnie « extrême », son mode de fonctionnement, sa direction par des « boss » venus des États-Unis, et ce afin d’en mieux comprendre les motivations, les avantages (pour qui?) et les problèmes engendrés.