Informations générales
Événement : 86e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Si la méthode du groupe de codéveloppement professionnel (Payette et Champagne, 1997) était autrefois principalement adoptée par les gestionnaires, elle est aujourd’hui prônée et mise en place dans une grande diversité de milieux : privé, public, communautaire, associatif, intersectoriel, intellectuel, gouvernemental et même familial (Dumoulin et al., 2015; L’Hostie et al., 2015; Desjardins et al., 2015; Lemay et al., 2008 ; Poulin, 2015; Lafranchise et al., 2016). Cette variété des milieux de pratique implique conséquemment une variété de publics touchés, donc des profils fort différents, ce qui nécessite des adaptations menant aussi à innover et à générer de nouveaux outils en soutien au développement des groupes et des personnes (Sabourin et Lefebvre, 2017). Ainsi, plusieurs aspects peuvent exiger d’être revus, adaptés ou transformés : la méthode et ses étapes, les outils d’animation, d’accompagnement ou d’évaluation, l’animation et la posture de la personne qui anime le groupe, la posture et la contribution des membres du groupe de codéveloppement, etc. Tous ces aspects peuvent soulever des enjeux et questionnements importants quand vient le temps de démarrer et de soutenir le déploiement de ces groupes dans les organisations. Ce colloque propose une réflexion autour de deux axes principaux : 1) des besoins et enjeux émergents en ce qui concerne les groupes de codéveloppement; et 2) le partage d’innovations en codéveloppement professionnel.
Date :- Nathalie Lafranchise (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Marie-Josée Gagné (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Mot de bienvenue et présentations
Le codéveloppement dans les organisations
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Communication orale
Autoévaluer sa pratique d’animationPierre-Antoine Simard (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La mise en place d’un groupe de Codéveloppement Professionnel (GCP) est désormais reconnue comme une approche éprouvée de formation entre pairs. Des recherches récentes sur le sujet démontrent la pertinence de la méthode de Payette et Champagne (2010) pour donner une structure aux rencontres de ces communautés de pratique, et ce, dans plusieurs secteurs d’activités (Lafranchise, Paquet et Gagné, 2015, Sabourin et Lefebvre, 2017). On dénote que des conditions sont importantes pour que l’animation d’un GCP soit efficiente. D’abord l’animation de la séance doit prendre en compte les sept étapes proposées par Sabourin et Lefebvre (2017) pour faciliter les échanges interpersonnels. De plus, la pratique de l’animation est enrichie par l’adoption d’une posture axée sur un leadership d’accompagnement (Paquet, Lafranchise, Gagné et Cadec (2017). Les compétences à animer un groupe sont difficiles à développer autrement que par la pratique et l’évaluation. Cette communication propose de s’interroger sur la manière d’évaluer ces dernières et de les développer au fil les séances de GCP. Une ébauche de questionnaire d’autoévaluation sera présentée.
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Communication orale
L’objectif : Un outil au service du codéveloppement professionnel innovantJérémy Lapierre
Cette communication a pour objectif de discuter à propos d’une variable trop peu considérée dans le groupe de codéveloppement professionnel (GCP) : les objectifs. Dans un contexte où le GCP est utilisé dans une variété de milieux, par des gens de différents statuts et avec diverses intentions, il importe de faciliter l’établissement d’une cible commune. Cette cible peut prendre la forme d’un objectif de groupe, donnant ainsi à l’animateur un point de repère pour encadrer les situations amenées par les participants dans une visée d’apprentissages pertinents pour l’ensemble des membres du groupe. De plus, chacun des participants peut se donner des objectifs individuels d’apprentissage et de développement professionnels. L’animateur peut aussi se donner des objectifs afin de s’orienter concrètement et précisément à travers chacune des étapes d’une séance de GCP et pour faire face à des défis d’animation ou d’accompagnement. Cette communication s’attarde plus précisément à répondre aux deux questions suivantes : en quoi est-il pertinent, pour un animateur de GCP, de se donner des objectifs? Comment les objectifs peuvent-ils contribuer à optimiser une séance de GCP?
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Communication orale
Besoin d’accompagnement chez l’animateur de groupe de codéveloppement professionnelNathalie Lafranchise (Université du Québec à Montréal), Maxime Paquet (UdeM - Université de Montréal)
Le réseau de la santé et des services sociaux, au Québec, a fait face à une réorganisation majeure de sa structure. En effet, le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) a récemment imposé la fusion des 182 établissements de santé en seulement 34 entités (MSSS, 2015). Dans ce contexte de changement, cinq organisations du réseau de la santé et des services sociaux de la province de Québec au Canada ont participé à un projet de recherche-action collaborative et partenariale intitulé « Impacts individuels et organisationnels d’une démarche visant l’optimisation des groupes de codéveloppement professionnel » vise à soutenir l’implantation de groupes de codéveloppement professionnel (GCP) ainsi qu’à optimiser leurs retombées individuelles et organisationnelles grâce à une démarche d’accompagnement auprès des animateurs de ces groupes. Cette communication exposera les principes qui ont guidé la démarche d’accompagnement ainsi que les stratégies déployées par deux personnes accompagnatrices au cours de la période d’amorce du projet dans le but de faciliter le développement de compétences relatives à l’accompagnement des GCP, chez 11 animateurs de GCP.
Le codéveloppement dans les milieux intellectuels
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Communication orale
Penser, interagir, juger, agir. Susciter la pensée critique dialogique en contexte du groupe de codéveloppement professionnelMarie-Josée Gagné (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nathalie Lafranchise (Université du Québec à Montréal)
Dans un monde où la transformation des milieux de travail entraîne une complexification des contextes de pratique, les compétences disciplinaires sont insuffisantes pour faire face aux situations parfois épineuses et ambigües qui se présentent au quotidien (Baudry, 2010). Le développement d’un jugement professionnel rigoureux s’avère dès lors essentiel et il repose en grande partie, selon Lafortune (2007), sur l’élaboration d’une pensée critique dialogique (PCD). Le groupe de codéveloppement professionnel (GCP), par sa méthode et par la posture adoptée par la personne animatrice, peut constituer une démarche pertinente pour le développement de la PCD. En effet, il mise sur le groupe et sur les interactions entre les participants pour que ces derniers apprennent à agir, penser et ressentir en dehors de leurs schèmes habituels, leur permettant ainsi de dépasser l’acquisition des compétences disciplinaires, pour apprendre un agir professionnel plus global.
Cette communication fait état des résultats d’une recherche-intervention réalisée dans le cadre d’une maîtrise auprès d’étudiants et d’étudiantes au collégial technique. Nous porterons un éclairage sur les conditions favorisant l’instauration d’un climat favorable à l’émergence de la PCD; les stratégies de communication ayant suscité les manifestations de la PCD; et les caractéristiques et les compétences de la personne animatrice qui sont incontournables pour favoriser l’émergence de la PCD chez les personnes participantes.
Dîner
Le codéveloppement dans les milieux intellectuels (suite)
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Communication orale
Le groupe de codéveloppement professionnel : lieu de réinvestissement et véhicule privilégié pour le développement d’une pratique réflexive chez les médiateurs en formationValérie Ducas (UdeS - Université de Sherbrooke)
Les programmes de 2e cycle en Prévention et Règlement des Différends de la faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, offrent une formation pouvant mener, à l’accréditation de médiateurs. Depuis septembre 2017, la direction des programmes a fait le choix d’orienter l’accompagnement des stagiaires à travers une démarche pédagogique expérientielle et réflexive. Ainsi, les étudiants s’inscrivant au stage sont désormais tenus de suivre un cours complémentaire, lequel est construit autour de la méthode du Groupe de codéveloppement professionnel (GCP) de Payette et Champagne.
Cette communication vise à présenter d’une part, comment le GCP sert de a) lieu de réinvestissement des apprentissages réalisés par les étudiants dans leur parcours de formation à la médiation, b) supervision clinique des problématiques rencontrées dans le cadre de leur stage en médiation et c) véhicule pour développer sa réflexivité.
D’autre part, la communication souhaite mettre en lumière les enjeux inhérents à l’accompagnement de GCP en contexte académique, autour notamment des outils d’évaluation, de la structure des rencontres, ainsi que de la posture et du rôle adoptés par la facilitatrice-chargée de cours. Plus largement, nous souhaitons contribuer au dialogue et à la réflexion entourant ce que Mandeville (2004) nomme l’échec de la formation universitaire basée sur le modèle scientifique-professionnel à préparer adéquatement à l’exercice de la pratique professionnelle.
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Communication orale
Codéveloppement professionnel et éducation supérieure : applications académiques et soutien à l’apprentissageLouis Bélisle (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Maxime Paquet (Université de Montréal), Marie-Hélène Poulin (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Puisque les groupes de codéveloppement professionnel (GCP), s’avèrent bénéfiques pour les organisations et les participants, il y a lieu de se questionner sur leur place dans le réseau de l’enseignement universitaire, et ce, à deux niveaux. Premièrement, devrait-on former les étudiants dans la perspective d’envoyer dans nos organisations des animateurs et participants compétents et prêts à l’utilisation de cette méthode d’apprentissage en émergence ? Deuxièmement, devrait-on aussi profiter des avantages andragogiques des GCP à même la formation des étudiants universitaires aux cycles supérieurs ? La présentation se penchera sur ces deux questions, par l’entremise de deux types d’expériences à l’UQAT. Dans un premier temps, nous présenterons l’expérience de la création d’un cours de deuxième cycle en gestion intitulé « Développement de compétences professionnelles entre paires », qui vise à stimuler l’acquisition des compétences transversales essentielles pour l’animation et l’implantation de GCP. Ensuite, nous présenterons la pratique d’une professeure en psychoéducation qui utilise le GCP pour soutenir la formation de futurs superviseurs d’intervenants psychosociaux et développer les compétences communicationnelles de rétroaction, de questionnement socratique dans la perspective d’une pratique réflexive en petit groupe. En plus du matériel pédagogique utilisé, des témoignages d’étudiants ayant expérimenté les GCP au sein de leur formation seront présentés.
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Communication orale
Accompagner les étudiants de cycles supérieurs par le groupe de codéveloppementNathalie Lafranchise (UQAM - Université du Québec à Montréal), Maxime Paquet (Université de Montréal)
Les études supérieures plongent les étudiants dans des questionnements identitaire alors qu’ils confrontent leurs aspirations et valeurs à la réalité et aux exigences de leur programme d'études, en plus d’avoir à développer une plus grande autonomie (Erlich, 1998). L’acquisition de l’autonomie ainsi que la capacité de s’adapter aux nouvelles exigences des études supérieures en seraient compromises sans accompagnement adéquat (Careau, 2016; Neumann, Neumann et Reichel, 1990; Schwartz et Kay, 2009). Depuis plusieurs années, des professeurs universitaires offrent un accompagnement par le groupe de codéveloppement auprès de leurs étudiants de cycle supérieur. Des observations et des témoignages d’étudiants accompagnés permettent de constater différents effets bénéfiques de la participation à un tel groupe. Cette communication exposera les modèles d’accompagnement mis en œuvre et les effets révélés et observés.