Informations générales
Événement : 86e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :En date du 8 janvier 2017, l’article Les tricheurs de la science, publié par la journaliste Marie-Claude Malboeuf, a été partagé sur Facebook plus de 2700 fois, sans compter le nombre considérable de commentaires témoignant d’une vive réaction de la part de la population. Cet article, avec les commentaires qui en découlent, est un exemple parmi tant d’autres de l’incompréhension de la part du public par rapport à la recherche. Dans une ère où les connaissances foisonnent, il devient primordial de les traduire afin qu’elles puissent être utilisables par la société. Or, il apparaît que les acteurs clés du processus de production et de diffusion des connaissances travaillent généralement en silo et négligent l’importance de l’alliance des compétences. De fait, les rôles différents des médias et de la communauté scientifique semblent nuire à l’union de leur force qui permettrait pourtant une meilleure promotion des connaissances issues de la recherche. Il en est de même pour certains établissements cliniques, qui ont de la difficulté à faire valoir leur besoin de recherche auprès des chercheurs. Il va sans dire que les milieux politiques et la communauté scientifique gagneraient aussi à consolider leur partenariat. Ainsi, les milieux scientifiques, cliniques, politiques et les médias pourraient bénéficier d’une collaboration renforcée, ce qui par le fait même, offrirait une meilleure visibilité de la recherche en science humaine et sociale auprès de la population générale. Enfin, devant la croissance exponentielle des sources et des données disponibles, il importe de réfléchir ensemble à la place que doit occuper la recherche au sein de la société. Confrontée à des politiques, des médias et même des scientifiques qui opposent les sciences dites « pures » aux sciences humaines et sociales trop souvent dites « molles », il est maintenant l’heure de redonner ses lettres de noblesse à la production scientifique émanant de ces dernières.
Remerciements :Les organisatrices tiennent à souligner la précieuse implication de M. Marc Alain qui offre un généreux cocktail dînatoire à l'ensemble des participants en plus d'une pause-café. M. Alain a toujours à cœur le cheminement et le développement professionnel de ses étudiants. Nous tenons à le remercier chaleureusement.
Date :- Julie Marcotte (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Mélissa Côté (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Véronique Leclair (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Programme
Session — Après-midi
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Communication orale
La pratique de la recherche partenariale : une histoire de savoirs, d’état d’esprit et de convictionsCaroline Robitaille (Université Laval), Marie-Christine Saint-Jacques (Université Laval)
Comment permettre le développement de réponses sociales et législatives en plus grande résonnance avec les besoins de la société? Depuis plusieurs années, d’abord le Québec, puis le Canada, misent sur un modèle de développement des connaissances fondées sur la co-construction des connaissances. Ce dernier repose sur le postulat que le travail en concertation des différents acteurs concernés par un objet est générateur de connaissances pertinentes et innovantes et d’actions en plus grande cohérence avec les besoins de la société. Ce qui pose problème dans l’action est pris en compte dans les recherches et les réponses qui en découlent bénéficient d’une interprétation éclairée par ces multiples perspectives. La recherche partenariale oblige à plus de réflexivité de la part de chacun, ce qui génère une compréhension approfondie des phénomènes étudiés (Gibbons et coll., 1994). Elle se révèle aussi une stratégie mobilisatrice puisque les acteurs qui ont l’occasion de participer au développement de la recherche s’y sentent davantage liés. L’action dans le domaine s’en trouve ainsi renforcée (Cinq-Mars et coll., 2010). Cette communication vise à présenter quelques réflexions qui émanent de ma participation à différentes initiatives de recherche basées sur le mécanisme de la concertation entre les milieux universitaire et non universitaire. Il sera essentiellement question des avantages, des embûches et des pratiques qui peuvent rendre cette concertation plus ou moins féconde.
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Communication orale
Utiliser les médias pour vulgariser et transférer les connaissances scientifiquesJean-Sébastien Fallu (UdeM - Université de Montréal)
La relation entre les médias et la communauté scientifique n’est pas toujours facile ni heureuse. Elle est même foncièrement incompatible vu la nécessaire synthèse, simplification et polarisation qui caractérisent généralement le traitement médiatique des informations, sans compter le sensationnalisme qui en gagne certains, par opposition aux exigences de nuances, de détails et de conclusions ambigües de la science. D’autres enjeux liés à la valorisation de la diffusion médiatique par l’institution universitaire posent aussi des défis. Des défis organisationnels ne sont pas en reste alors que le chercheur sollicité par les médias peut être victime de son succès et se trouver en déséquilibre face à ces exigences qui peuvent parfois nuire à la réalisation de ses autres tâches, celles-là mêmes pour lesquelles il est un expert reconnu par les médias. Pourtant, les médias traditionnels (presse écrite, radio, télévision, etc.) et sociaux (Twitter, Facebook, etc.) sont des outils puissants de vulgarisation et de diffusion de la science pour qui sait bien les utiliser. Plusieurs trucs et astuces peuvent être adoptés afin de minimiser les risques d’un tel exercice et d’en maximiser le potentiel. C’est l’objectif de cette conférence; soit soutenir les chercheurs afin d’optimiser leur transfert des connaissances vers la population générale, les milieux cliniques et les milieux politiques en passant par les médias.
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Communication orale
Défis du transfert des connaissances dans le domaine socialEsther Mc Sween-Cadieux (UdeM - Université de Montréal)
Malgré les efforts déployés au cours des dernières décennies, le fossé entre les connaissances scientifiques disponibles et leur utilisation persiste. Ce décalage s’explique notamment par la difficulté de transférer les connaissances scientifiques vers les utilisateurs potentiels (population générale, milieux cliniques, milieux politiques, médias). Aussi, une importance de plus en plus grande est aujourd’hui accordée aux mécanismes de transfert de connaissances (TC). Ce mouvement se manifeste par l’apparition, au cours des dernières décennies, de nombreuses nouvelles approches : courtage des connaissances, prise de décision et pratiques fondées sur des données probantes, application des connaissances, valorisation des connaissances, etc. Cependant, les études sur le sujet montrent que le processus menant à l’utilisation des connaissances est si complexe que la science et la recherche sont encore trop peu considérées par ceux qui pourraient en profiter. Lors de la présentation, les participants auront l’occasion de: 1) se familiariser avec le vocabulaire et les concepts de base liés au TC et 2) d’identifier les principaux défis liés à l’accompagnement d’une démarche de TC sur le terrain.