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Informations générales

Événement : 86e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Organisé conjointement par l’Observatoire de la francophonie économique (OFE) et le Centre interuniversitaire québécois de statistiques sociales (CIQSS), ce colloque porte sur la question de la régionalisation de l’immigration. La répartition géographique des immigrants est un enjeu important des politiques d’immigration au Canada et au Québec. Ces politiques visent à diversifier les endroits où les immigrants choisissent de s’établir, mais cet objectif s’avère difficile à atteindre. En 2016, près de neuf immigrants récents (c.-à-d. admis entre 2011 et 2016) sur dix (88,4 %) se sont établis dans quatre provinces : le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Même si de plus en plus de nouveaux immigrants s’établissent dans les provinces des Prairies (26,3 % en 2016 vs 9,2 % en 1996), leur préférence pour les grands centres urbains n’a pas changé. En plus du fait que Toronto, Vancouver et Montréal ont accueilli plus de la moitié des nouveaux arrivants (56 % de ceux arrivés entre 2011 et 2016), 83 % de ceux qui se sont installés en Alberta l’ont été à Calgary ou à Edmonton. Quant aux provinces de l’Atlantique, elles sont toujours peu prisées par les immigrants récents (2,3 % seulement).

Parmi les initiatives importantes prises par le gouvernement fédéral, on peut citer le Programme des candidats des provinces. L’encouragement des immigrants à demeurer en région faisait également partie des priorités annoncées par le gouvernement actuel.

De son côté, le gouvernement du Québec s’est fixé comme objectif l’augmentation de la proportion de personnes immigrantes qui s’installent hors de la région de Montréal (Stratégie d’action en matière d’immigration, de participation et d’inclusion 2016-2021). Des ententes sont également signées avec des villes pour atteindre cet objectif.

Le colloque sera une occasion pour examiner la question de la régionalisation de l’immigration et les défis qu’elle représente pour les décideurs des politiques publiques. Il permettra également de discuter du potentiel économique des régions et de leur capacité à offrir des conditions attirantes pour les immigrants.

Date :
Responsables : Partenaires :

Programme

Communications orales

Séance 1

Salle : P3-1000 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Le marché du travail selon les régions au Québec : état actuel, enjeux et perspectives
    Lassad Damak (Emploi - Québec)

    Le Québec est une terre d’immigration nette, les personnes qui s’y installent étant bien plus nombreuses que celles qui partent s’établir dans une autre province ou un autre pays. L’apport migratoire net à la population en âge de travailler sera de plus d’en plus important au cours des prochaines années, selon le plus récent scénario démographique de l’ISQ. En effet, une personne sur cinq de l’offre totale de main-d’œuvre sur le marché du travail provient de l’immigration.

    Compte tenu que la population en âge de travailler (15 à 64 ans) poursuivra la baisse amorcée en 2014, et que la proportion de ce groupe occupant un emploi devrait atteindre des niveaux inégalés, cette situation fera en sorte que des problèmes de rareté relative de main-d’œuvre, qui occasionnent des difficultés de recrutement aux entreprises, se feront sentir davantage pour certains métiers et professions, dans certains secteurs et dans certaines régions.

    Si le Québec veut assurer sa prospérité économique, il devra s’adapter à cette rareté de main-d’œuvre accrue en misant sur l’adéquation emploi-formation-compétence, au niveau régional et national, afin de contenir les pressions sur le marché du travail, mais aussi sur des hausses de productivité. La Stratégie nationale sur la main-d’œuvre qui découle du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, et le nouveau rôle confié à la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) prévoient différentes actions pour faire face à ces enjeux.

  • Communication orale
    Régionalisation de l’immigration en contexte québécois: le difficile passage de la parole aux actes
    Sébastien Arcand (HEC Montréal)

    L’intérêt pour la régionalisation de l’immigration au Québec (hors Montréal) connait une recrudescence de la part d'acteurs économiques, politiques, communautaires et académiques. Souvent perçue comme une panacée à des problèmes démographiques et économiques, la régionalisation de l’immigration est néanmoins parsemée d'embuches et d’enjeux structurants. Cette présentation s'appuie sur des entretiens menés dans 5 régions auprès de 103 employeurs et 12 acteurs-clés (organismes de développement économique et organismes œuvrant auprès de personnes immigrantes). L’objectif était de faire ressortir les enjeux et défis auxquels se heurtent à la fois les employeurs et l’ensemble des acteurs impliqués. Parmi ces défis, nous avons relevé l’absence de pratiques structurantes régionales, le manque de préparation des employeurs et le caractères ponctuel et peu planifié des pratiques mises en place. De plus, la méconnaissance, voire la négation, des spécificités inhérentes aux différentes cultures pouvant se côtoyer dans les entreprises, de même que l’absence de cultures organisationnelles clairement définies ne sont que quelques-uns des enjeux et défis qui seront abordés.Outre ces difficultés, nous présenterons un exemple d’initiative régionale à laquelle nous avons participé et qui implique un questionnaire auprès de la population d’une région de l’Estrie (n = 792) ainsi que l’utilisation d’un outil d’évaluation de l’ouverture à la diversité auprès de responsables d’entreprises (n=60).

  • Communication orale
    Régionalisation de l’immigration : entre besoins et défis
    Mohamed Soulami (Actions Interculturelles)

    Le Québec, dans son énoncé de politique « Au Québec pour bâtir ensemble » adopté en 1991, a fait le choix de favoriser la régionalisation de l’Immigration dans une perspective de développement régional. En 1986, 87.2% des immigrants vivaient dans la région métropolitaine de recensement de Montréal. Seulement 12.8 % dans les autres régions du Québec. Selon le recensement de 2016, force est de constater que 85.8% des immigrants vivent dans la RMR de Montréal. Pourtant les besoins, autant démographiques que de la main-d’œuvre, d’entrepreneurs et d’investisseurs, dans presque toutes les régions du Québec sont manifestes depuis longtemps, et ils sont flagrants depuis quelques années. La rétention des immigrants qui sont orientés vers les régions est faible dans plusieurs régions du Québec, nous échangerons dans cet atelier sur les besoins et les défis de la régionalisation de l’Immigration.


Communications orales

Séance 2

Salle : P3-1000 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    La redistribution spatiale des immigrants récents dans l’espace québécois : état des lieux sur la base des données quantitatives disponibles
    Jacques Ledent (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

    Comment les immigrants récemment arrivés se redistribuent-ils sur le territoire québécois ? Migrent-ils plus ou moins que les natifs ? Ont-ils tendance à quitter ou à rejoindre les mêmes zones situées hors la région montréalaise ? Telles sont les principales questions auxquelles cette communication vise à répondre et ce, au moyen de deux volets. Ainsi le premier volet présente un survol des constats avancés dans les écrits existants. Puis, le deuxième volet propose un (ré-)examen des données pertinentes provenant des recensements quinquennaux (et de l’ENM 2011), mais aussi du fichier d’inscription des personnes assurées à la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ) par l’entremise du Ministère de l’immigration, de la diversité et de l’intégration (MIDI). Mettant en jeu un découpage spatial reposant sur une double logique privilégiant 1) les agglomérations et 2) les régions administratives, l’analyse effectuée a l’heur de mener à une meilleure compréhension de la rétention et de l’attraction des immigrants hors la région montréalaise.

  • Communication orale
    Pourquoi faire le choix de s’installer en région? Une analyse à partir des données de l’ECINA.
    Aline Lechaume (ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale)

    L’intégration des immigrants en région fait régulièrement la manchette des journaux, parfois pour ses belles réussites, plus souvent pour les obstacles qui jalonnent les parcours de ceux qui s’engagent sur cette voie. Pourtant, les besoins de main-d’œuvre en région sont criants dans certains secteurs d’activité et les employeurs ne peuvent plus se priver des personnes immigrantes. Encore faut-il que ces dernières fassent le choix de s’installer en région et y trouvent des conditions favorables à leur intégration socioprofessionnelle, pour elles comme pour leurs proches.

    Au-delà des perceptions et des manchettes, qu’en est-il vraiment des parcours socioprofessionnels des personnes immigrantes installées en région? En 2015, le MTESS et le MIDI ont réalisé conjointement l’« Enquête sur les cheminements d’intégration au marché du travail des personnes immigrantes nouvellement arrivées » (ECINA) (7437 répondants). Cette enquête permet de s’intéresser à la cohorte des immigrants nouvellement admis au Québec entre 2012 et 2013 qui se sont installés en région ou qui y ont déménagé. Le portrait de ces immigrants qui font le choix des régions fera l’objet de cette communication qui explorera notamment les raisons qui motivent ce choix. Le constat que plus des trois quarts des personnes immigrantes de la population cible avaient choisi leur région de résidence avant d’arriver au Québec constitue une piste porteuse pour l’orientation des services publics.

  • Communication orale
    La mobilité des étudiants étrangers dans une région du Québec : le cas des étudiants réunionnais à Rimouski (Québec)
    Chedly Belkhodja (Université Concordia)

    Cette communication présente une étude de cas de la mobilité étudiante internationale dans une région du Québec. Depuis quelques années, dans le cadre d’un protocole de coopération en matière de mobilité étudiante, des étudiants de l’île de la Réunion viennent poursuivre leurs études dans des établissements post-secondaires situés dans des régions du Québec. Notre recherche s’intéresse à mieux cerner cette mobilité étudiante dans le contexte des efforts de régionalisation de l’immigration. À partir d’entretiens menés avec des intervenants et des étudiants étrangers, nous avons pu voir en quoi l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et le cégep de Rimouski valorisent l’attraction et le recrutement des étudiants étrangers dans des régions moins marquées par l’immigration.


Dîner

Dîner

Salle : Dîner libre — Bâtiment : UQAC

Communications orales

Conférencier

Salle : P3-1000 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Les opportunités d’affaires pour les jeunes issus de la diversité au sein des régions du Québec
    Monsef Derraji (Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec)

    Dans le but de créer un environnement socio-culturel et économique favorable pour attirer des entrepreneurs issus de la diversité en région, le RJCCQ a mis sur pied un projet pilote prenant la forme de missions commerciales. En ce sens, Entreprendre en région a pour but de permettre à une dizaine d’entrepreneurs en provenance de plusieurs secteurs de prendre connaissance de la région et de ses opportunités d’affaires.

    Plus particulièrement, le projet Entreprendre en région vise à briser l’isolement des entrepreneurs issus de la diversité en identifiant les opportunités d’affaires, en informant et en sensibilisant des candidats sur l’écosystème entrepreneurial (les acteurs clés et les ressources à leurs dispositions) dans chaque région visitée et en organisant des activités de maillage entre les entrepreneurs immigrants et les membres des régions ; En terminant, le RJCCQ a une réelle intention de vouloir créer le débat en menant une réflexion sur les enjeux, les défis et les solutions à apporter pour rendre le mouvement d’installation en région pérenne.


Communications orales

Séance 3

Salle : P3-1000 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Le régime de territorialité des langues et ses effets sur l'intégration des migrants: le cas de la Suisse
    François Grin (UNIGE - Université de Genève)

    La Suisse est un État constitutionnellement quadrilingue (allemand, français, italien, romanche) où la gestion de la diversité des langues repose principalement sur le principe de territorialité. La mise en œuvre de ce dernier s'inscrit dans un contexte de forte souveraineté cantonale. Cela se traduit par une correspondance stricte entre une langue et une partie du territoire (mis à part quelques exceptions). C'est dans ce cadre qu'a lieu l'arrivée et, le cas échéant, l'intégration linguistique d'immigrants allophones. Les dispositions qui régulent l'installation des migrants sur l'un ou l'autre point du territoire ne supposent pas de dérogations à cette politique linguistique. Cependant, ces dispositions diffèrent selon les catégories de migrant, notamment en termes (i) de provenance (le régime applicable aux États membres de l'UE n'est pas le même que pour les "pays tiers"); (ii) les modalités et motivations de la demande de résidence sur le territoire suisse. La loi prévoit en outre des cas particuliers, notamment pour les étudiants et les enseignants universitaires. Cette présentation commence par une analyse de la mise en œuvre du principe de territorialité (inscrit dans la Constitution fédérale depuis 1999) puis s'interroge sur la façon dont ce principe, en interagissant avec les dispositions sur l'installation en Suisse de ressortissants étrangers, est susceptible d'influencer le choix du lieu de résidence effectué par ces derniers.

  • Communication orale
    Langues de travail des immigrants au Québec
    Gilles Grenier (Université d’Ottawa)

    Un élément important de l’intégration des immigrants à la société québécoise est qu’ils puissent vivre et travailler en français. La force d’attraction de l’anglais comme langue internationale pose un défi face à l’objectif d’intégrer les immigrants à la langue de la majorité. Avec des données du recensement canadien, on compare les immigrants et les non-immigrants dans différentes régions du Québec quant à l’utilisation relative de l’anglais et du français au travail. L’utilisation du français au travail est beaucoup plus élevée pour les immigrants qui vivent en région que pour ceux qui vivent à Montréal, à l’exception de ceux qui vivent à Gatineau. Cependant, dans toutes les régions, les immigrants utilisent plus l’anglais au travail que les non-immigrants.

  • Communication orale
    L’immigration et les besoins de main-d’œuvre, une solution inégale entre les régions
    Arnaud Bouchard Santerre (INRS), Alain Bélanger (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

    Au début des années 2000, l’intérêt pour l’analyse de l’impact de l’immigration sur le remplacement des populations et notamment des populations actives connaît un essor important avec la publication d’une étude des Nations Unies sur le sujet. Cette étude visait à déterminer si l’immigration pouvait contrer les effets du déclin démographique et du vieillissement d’une population. À l’aide de scénarios de projections démographiques, l’étude cherchait à mesurer le nombre d’immigrants nécessaires pour, par exemple, maintenir la population active de différents pays. Dans cet article, nous avons appliqué une approche similaire afin d’évaluer s’il serait réaliste de compter sur l’immigration pour maintenir la population totale, la population active ainsi que le rapport de dépendance démographique du Québec et de ses régions. À l’aide d’un modèle de micro-simulation, ces hypothèses ont été testées à l’horizon 2061. Cette méthode permet de constater que les seuils d’immigration nécessaires à la réalisation de ces objectifs varient fortement selon les différentes régions et que l’atteinte de ceux-ci pourrait générer des situations invraisemblables. L’utilisation de la micro-simulation nous permet également d’observer les impacts de cette migration de remplacement sur la composition de la population projetée selon différentes dimensions telles que la proportion de personnes appartenant à un groupe de minorités visibles ou bien la place du français dans le Québec du futur.