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Informations générales

Événement : 86e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Paul Ardenne désigne comme « œuvre d’art mobile » une œuvre en rupture avec les territoires traditionnels de l’art (galerie, musée, centre d’exposition, salle de spectacles) qui investit de plus en plus de nouveaux espaces comme la rue et l’espace public, et qui entraîne la création d’« œuvres déplaçables, aptes à aller à la rencontre du public, ou à le transporter » (2002). Le processus ne dépend plus ou ne se mesure plus uniquement par l’espace qu’il habite, mais répond davantage à la spontanéité « du voyage et de la rencontre à travers des réseaux, des souvenirs, entre les gens et les lieux, les performeurs et les auditeurs, dans le temps autant que dans l’espace, en direct et à travers les enregistrements mécaniques et électroniques […] » (Chapman, 2013). Cette évolution exponentielle de la mobilité dans les arts ne se considère pas tant en distance parcourue que par le fait qu’elle touche toujours plus à l’ensemble des étapes de la création. De la fabrication à la diffusion, des collaborations aux technologies, de l’accès à l’archivage, au récit de création, le concept de mobilité se conjugue au pluriel. L’artiste se déplace avec son sujet. Cette approche mobile et phénoménologique du processus artistique appréhenderait-elle moins prioritairement la question de son objet que celle des relations, parfois fortuites? En ce sens, le processus de mobilité ne concernerait pas seulement l’artiste, mais aussi l’engagement du spectateur. De nouvelles formes d’expériences processuelles et de relations signifiantes entre une œuvre et le spectateur peuvent alors jouer un rôle actif dans l’élaboration même de l’œuvre. Par exemple, la mobilité procurée par Internet permet de tisser la toile d’une rencontre avec un public désireux d’entrer dans l’univers de l’artiste autrement qu’au moment de la présentation de l’œuvre.

Pour débattre des mobilités du processus de création, nous aborderons différentes approches artistiques, méthodologiques, théoriques et disciplinaires.

Remerciements :

Remerciement à l'ensemble de l'équipe : Hélène Bergeron, Nicolas Bergeron, Stephane Bernier, Joelle Gobeil, Gabriel B. Lecouffe, Charlotte Lemaitre, Véronique Ménard, Alexandre Nadeau et Christine Rivest-Hénault. Remerciement spécial pour l'ensemble des bénévoles et le Module des arts.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mutations territoriales

Salle : A0-1100 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Mot de bienvenue
    James Partaik (UQAC-Université du Québec à Chicoutimi), Jean-Paul Quéinnec (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Mathieu Valade (UQAC-Université du Québec à Chicoutimi)
  • Communication orale
    Conférence inaugurale : Hors les murs de l'université avec le Catalyseur d'imaginaires urbains.
    Simon Harel (UdeM - Université de Montréal)

    L’histoire du Catalyseur d’imaginaires urbains représente bien le Montréal académique de demain. Alors que l’Université de Montréal planifiait de longue date la construction d’un complexe scientifique, nous avons pris l’initiative, avec l’appui décisif de la Faculté des arts et des sciences, de construire une cité de recherche et de création à ciel ouvert, la première du genre qui se veut une expérience de transmission des savoirs (en arts et lettres, sciences humaines et sociales, mais aussi sciences de la vie et de la nature).

    Plus que jamais, l’université devra se faire hospitalière. Imaginons un bref instant le Campus MIL et le rôle qu’y joue depuis trois ans déjà le Catalyseur d’imaginaires urbains. Nous sommes situés aux abords de Parc-Extension, parmi nos voisins, par exemple le Wapikoni mobile qui explore les réalités autochtones d’aujourd’hui par l’image et le son. À cinq minutes de marche, la rue Jean-Talon, l’avenue du Parc nous font entendre les accents de l’immigration récente. Montréal arabophone, de Casablanca à Beyrouth. Changeons de cap. Outremont en bas, Outremont en haut, en somme la grande bourgeoisie francophone et les enracinements hassidiques de la judéité montréalaise. Villeray, Marconi-Alexandra, les quartiers montréalais de triplex et d’usines reconverties en studios d’effets spéciaux. Moment Factory y loge. Et dans ce brassage d’idées, ces croisements de cultures, se trouve le Catalyseur d’imaginaires urbains.

  • Communication orale
    Les archives comme mutation territoriale : le cas des captations sonores au théâtre
    Jean-Marc Larrue (UdeM - Université de Montréal)

    Les technologies de reproduction de l’image et du son ont soulevé des questions fondamentales sur la pratique théâtrale, allant jusqu’à redéfinir son épistémé, et sur cette idée, qui a profondément marqué le Long Siècle théâtral (1880 à aujourd’hui), selon laquelle le « vivant » serait le contraire du médiatisé. Elles vont provoquer les grands débats de la fin du XXe siècle, dont celui à propos du live, qui annonçaient la scène actuelle. On voit bien à présent que « l’économie de la reproduction » qui envahit celle-ci ne « trahit » ni n’« affaiblit […] l’ontologie de la représentation » (Peggy Phelan).

    Cette mutation profonde et historique a de multiples effet dont l’un est en lien direct avec la mobilité. Les technologies de reproduction sonore et visuelle ont été « naturalisées » au point où ce serait à présent leur absence de la scène qui déstabiliserait. Cette naturalisation contribue aussi à valoriser des archives jusque-là largement délaissées : les captations sonores de spectacles sur bandes magnétiques. Si ces archives technologiques singulières ne rendent pas compte de la globalité de la représentation captée, elles nous en approchent remarquablement, nous plongeant littéralement dans un autre espace-temps aural. Elles agissent ainsi comme des agents de mutation territoriale, le territoire ici étant de nature à la fois temporelle et spatiale, puisque le son est espace.

    La communication sera accompagnée d’extraits de captations sonores des années 1960-1970.


Communications orales

Mobilités des pratiques : de l’artiste au spectateur

Salle : A0-1100 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Mobilité des praxis interartistiques : études de cas (1)
    Marie-Christine Lesage (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les créateurs qui œuvrent dans le champ élargi des pratiques interartistiques opèrent à partir de processus ouverts et exploratoires, qui prennent appui sur des relations et des interactions multiples entre des matériaux hétérogènes, des technologies, des collaborations interdisciplinaires. Les manières de faire se déploient suivant une mobilité et une circulation des affects, des perceptions, des images et des bricolages composés avec les corps, les textes et les média mis en jeu. Ces mouvements et interactions qui forgent le cœur des praxis interartistiques seront discutés au sein de cette communication, en prenant appui sur l’observation de processus de création d’artistes et de collectifs d’artistes ainsi que sur des entretiens menés sur le long terme avec ceux-ci. Il s’agira donc de présenter des études de cas et de réfléchir aux fabriques plurielles et aux mobilités de processus dont la matière première est composée de relations et d’agentivités multiples.

  • Communication orale
    Mobilité des praxis interartistiques : études de cas (2)
    Morena Prats (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les créateurs qui œuvrent dans le champ élargi des pratiques interartistiques opèrent à partir de processus ouverts et exploratoires, qui prennent appui sur des relations et des interactions multiples entre des matériaux hétérogènes, des technologies, des collaborations interdisciplinaires. Les manières de faire se déploient suivant une mobilité et une circulation des affects, des perceptions, des images et des bricolages composés avec les corps, les textes et les média mis en jeu. Ces mouvements et interactions qui forgent le cœur des praxis interartistiques seront discutés au sein de cette communication, en prenant appui sur l’observation de processus de création d’artistes et de collectifs d’artistes ainsi que sur des entretiens menés sur le long terme avec ceux-ci. Il s’agira donc de présenter des études de cas et de réfléchir aux fabriques plurielles et aux mobilités de processus dont la matière première est composée de relations et d’agentivités multiples.

  • Communication orale
    Trajectoires de la voix, mouvances de l’expérience spectatorielle
    Catherine Cyr (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Selon le metteur en scène Romeo Castellucci (2001), la scène constitue le lieu, unique, « où celui qui parle enlève, creuse et aveugle le mot qu’il vient de prononcer; ce lieu où celui qui parle (…) vient pour se retirer au travers de la voix » (p.33). À partir d’observations tirées de Petit guide pour disparaître doucement, pièce performative et installative de Félix-Antoine Boutin (2017), et de Gloria, création multimédia immersive élaborée par l’artiste interdisciplinaire Mykalle Bielinski (2015, 2017), cette communication s’attachera à la trajectoire du sens que trace une représentation centrée sur un « pèlerinage de la voix » où diverses formes d’énonciation – chant, parole, graphies projetées – alternent ou se superposent. « Synecdoque du corps » (Le Breton : 2006), la voix constitue le matériau intangible et mouvant qui, nouée au dispositif scénographique, déplie pour le spectateur, dans ces deux pièces, un parcours d’élaboration du sens. Nous nous intéresserons ici aux modalités particulières de ce parcours spectatoriel où les vacillations de la voix, entre « sur-présence » et soustraction, faisant écho à la dynamique oscillatoire convoquée par l’œuvre immersive – entre pleine adhésion à l’univers théâtral et prise de conscience de son artificialité (Bouko, 2015) – construisent une trajectoire interprétative singulière, marquée par le clignotement entre les vides, les pleins, et les moments intervallaires de l’expérience de la représentation.


Dîner

Dîner

Salle : Dîner libre — Bâtiment : UQAC

Communications orales

Des espaces mobiles

Salle : A0-1100 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Musiques non cochléaires - partitions, mouvements, espaces
    Sandeep Bhagwati (Université Concordia)

    On peut diviser les auditeurs en deux catégories: ceux qui, tout en écoutant, ont besoin de rester assis - et ceux qui ont besoin de bouger. Ce fossé est profond et reflète les deux fonctions biologiques de l'écoute: analyser notre environnement - ou se synchroniser avec lui.

    La musique d'art occidentale, en particulier, a été idéalisée comme un projet exclusivement cochléaire, à vivre les yeux fermés dans un environnement contrôlé et sans distraction. Le musicking technologique, de l'orgue au piano en passant par la musique acoustique, a longtemps favorisé le mode d'écoute immobile et individualiste - telle une performance pour un auditeur collé à un "point d'écoute" précis.

    Avec Walkman, iPod et autoradio, nous pouvions alors écouter en mode cochléaire tout en étant en mouvement. Mais ce mouvement n'avait rien à voir avec la musique.

    Dans mes œuvres "Nexus","Niemandslandhymnen","Villanelles de Voyelles", et prochainement "Ephémèrides", j'utilise les technologies de partition, de comprovisation et de spatialisation développées à matralab (Université Concordia) pour explorer la musique comme un art non-cochléaire, où le mouvement, l'espace, des sons de toutes sortes et des lignes musicales composées convergent pour créer des expériences complexes qui étendent le domaine de l'écoute vers une expérience esthétique immersive qui explore et se redéfinit sans cesse dans un espace d'écoute en évolution permanente.

  • Communication orale
    La surface comme lieu
    Mathieu Valade (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Ma pratique artistique explore les rapports de contradictions existants entre les formes simples et les images qu’elles peuvent évoquer une fois détournées. La production d’objets sculpturaux ou de dessins, toujours avec un souci de mettre de l’avant une plasticité forte, se voit hybridée à des éléments de représentations simples (typographie, logos, pictogrammes, formes géométriques) dans le but de soulever de nouveaux potentiels d’interprétation.

    Considérant l’objet artistique comme un artifice, les sculptures et les dessins qu’il propose demandent l’exercice de faire un certain « saut » dans l’illusion. L’image n’est jamais complètement donnée, elle est à construire. Elle est proposée par la juxtaposition de différents évènements plastiques, de formes, de percées, de répétitions, de signaux lumineux, comme un décor dont les éléments prennent sens par un exercice d’association des signes.

    À cet égard, depuis quelques années, ma production de sculpture se base sur deux phénomènes contradictoires : le reflet et le flou. Le premier nous renvoie notre image et celle de ce qui nous entoure et nous accompagne. Le deuxième laisse entrevoir ce qui est montré, sans définition. Ses deux notions amènent notre relation à l’œuvre dans un lieu d’interrogation où la surface devient un vecteur qui dépasse l’objet même : une matérialité qui donne à la sculpture le pouvoir de montrer autre chose que ce qu’elle est.

  • Communication orale
    Altitude et mobilité / Le drone comme outil de création
    Étienne Boulanger (Collège d'Alma)

    L’utilisation de caméras aériennes s’intègre progressivement au processus créatif des artistes en art vidéo. Au-delà de l’imagerie sportive à grand déploiement ou du paysage isolé et somptueux, pouvons-nous générer un sens créatif vu du ciel?

    L’artiste expose son processus créatif axé sur le corps performatif et le mouvement cinématographique à travers ses deux plus récents films. Il démontre une surprenante vision du storytelling et explore les principes essentiels au maniement de la caméra aérienne en situation de production de l’œuvre d’art.


Communications orales

Vers l’ubiquité

Salle : P0-1070 (SCAN) — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Les Offrandes : la téléprésence comme forme de mobilité du processus de création
    Isabelle Clermont (Artiste), Danys Levasseur (Artiste), María Juliana Vélez (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Le 18 septembre 2017, la Société des arts technologiques (SAT) inaugure le réseau Scènes Ouvertes. Ce projet met en lien 19 salles de spectacles à travers le Québec en dotant chacune d’elles de stations mobiles et de la suite logicielle Scénic, développée par la SAT elle-même, afin de permettre aux artistes-créateurs de transférer du contenu en réseau et de créer des interactions en temps réel.

    L’une des premières expériences scéniques mise en marche grâce à ce réseau est Les Offrandes, une performance multidisciplinaire initiée par les artistes Isabelle Clermont et Danys Levasseur. Tandis que Clermont et Levasseur interprétent des trames sonores et visuelles au Centre d’art Jacques et Michel Auger à Victoriaville, je performe au Centre Culturel Pauline Julien à Trois-Rivières, le tout étant visible aux publics de deux villes grâce aux dispositifs du réseau Scènes Ouvertes. La question de la mobilité véhiculée par la téléprésence est au cœur du processus créateur de cette performance. Ces dispositifs technologiques nous permettent de dépasser les barrières géographiques et disciplinaires, en nous laissant aussi une grande place pour l’improvisation et l’écoute de l’autre. Dans cette communication, je présenterai le récit de création de cette première expérience collective, les défis que cette forme de mobilité nous a posés, et les opportunités que nous pouvons envisager à partir de cette première expérience.

  • Communication orale
    L’axe de l’ubiquité au sein du réseau Hexagram et la conception de méthodologies de recherche-création.
    Yan Breuleux (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Cette communication repose sur la proposition d’un cadre théorique permettant d’analyser de multiples projets de recherche-création. Dans le contexte du réseau stratégique Hexagram, trois axes de recherche sont privilégiés soit : matérialité, embodiement et ubiquité. L’axe «Ubiquité» concerne la dissémination des médias, la multiplication des réseaux et des nouvelles formes de transmission de l’information via l’usage et la démocratisation des technologies ubiquitaires. Il s’agit de mettre en relation les dimensions culturelles de la portabilité, de la miniaturisation et de la démocratisation des technologies ubiquitaires, notament l’internet des objets. Il est possible de définir l’axe ubiquitaire du réseau Hexagram par le biais des sous-axes : nouveaux réseaux et archives, circulation transculturelle et les nouvelles formes de médiation et remédiation de l’expérience artistiques. Ce cadre théorique permettra d’analyser de multiples projets artistiques réalisé par Alexandre Castonguay, Jason Lewis, Joanna Berzowska, Gisel Trudel, Purform etc. Les travaux seront analysés sous l’angle de l’interrogation suivante: comment la dimension ubiquitaire peut-elle s’incarner dans la conception de méthodologies de recherche-création? Il sera notamment question du processus expérimental proposé lors de la tenue du colloque Ambiances en traduction / Translating ambiances (2015).

  • Communication orale
    Mapping Me: Outil de navigation en milieu de réalité virtuelle partagée
    Yan Breuleux (UQAC-Université du Québec à Chicoutimi), James Partaik (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Le projet consiste en la conception d’un casse-tête virtuel à plusieurs utilisateurs. Actuellement, nous avons des projets de réalité virtuelle partagée pour la création d’expérience immersives collectives. Il y a vraiment un grand potentiel dans la création d’expériences virtuelles collectives. En ce moment, les individus sont isolés et coupé du monde par leur casque de réalité virtuelle. Comment briser cet isolement? Comment synchroniser différents lieux sous la forme d’un espace virtuel unifié?


Cocktail

Lancement : livres et revue

Salle : A0-1210 (Stud. thé.) — Bâtiment : UQAC

Communications orales

Expériences radiophoniques

Salle : A0-1100 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Le souffle court : éprouver les mouvements physiques, perceptifs, spirituels
    Frédéric Dallaire (UQAM - Université du Québec à Montréal), Chantal Dumas (Artiste)

    La course à pied emporte le corps et son environnement immédiat dans un mouvement perceptuel. L’univers sonore du coureur est instable, fuyant : sa respiration régulière accompagne les bruits de pas dans une interaction tantôt synchronisée, tantôt déphasée ; le bruit du vent interfère avec les paysages défilants ; les voitures, la fontaine, les passants émergent du bruit de fond pour y retourner aussitôt. Avec le temps, l’expérience du corps perd sa consistance au profit d’un espace mental : les pensées se succèdent, se bousculent, prennent de l’expansion dans des mouvements de densification ou de raréfaction. L’intensité de ces instants nous fait ressentir les liens étroits et les échanges possibles entre une épreuve physique et l’exercice de la pensée. Ainsi, l’espace sonore est une étendue à explorer, une composition de mouvements physiques, perceptifs, spirituels. Se pourrait-il que l’on écoute comme on court, « avec son corps, mais dans son esprit »?[1]

    Le souffle court (œuvre radiophonique, 13 min. 30 sec., réalisée par Frédéric Dallaire et Chantal Dumas) présente les rythmes et les vitesses d’une écoute déplacée, mouvementée. Les différentes trajectoires de la performance du coureur de fond interfèrent avec une voix in situ, à bout de souffle, qui tente malgré tout de décrire un état de corps, un état d’esprit.

    [1] Guillaume le Blanc. Courir. Méditations physiques. Paris : Flammarion, 2012, p. 103.

  • Communication orale
    Va jouer dehors. Ce qui arrive à la littérature quand elle fait de la radio.
    Serge Cardinal (UdeM - Université de Montréal)

    Le 19 mai 1978, l’écrivain Georges Perec est sous la pluie au carrefour Mabillon, à Paris. À 9h40 précises, il reprend un triple geste qui est le sien depuis des années : faire l’inventaire, décrire et interroger un lieu. Pendant six heures, depuis la camionnette lui servant de point de vue, il va enregistrer sur un Nagra l’infra-ordinaire qui se présente à lui : « … une femme passe avec un imperméable rouge, une autre avec un cabas. Un autobus 86. Un camion de légumes Charles Prévost… » Après montage, il en sortira la célèbre Tentative de description de choses vues au carrefour Mabillon le 19 mai 1978, diffusée le 25 février 1979 sur les ondes de Radio-France. À tort, on croit que cette expérimentation radiophonique ne fait que poursuivre sans la transformer l’entreprise littéraire de Perec. C’est qu’on tient pour négligeables deux ébranlements. En sortant de son cabinet d’écriture pour se rendre sur le terrain, l’écrivain fait de cette promenade non plus un temps d’observation en vue de l’écriture, mais le geste même de la création : une radiographie des choses qui arrivent avant de disparaître. En inscrivant sa parole dans l’espace sonore urbain et sur les ondes — et non plus sur le blanc et dans l’espace de la page —, l’écrivain réverbère le banal, et il nous inscrit dans la mobilité de ce bruit de fond, de ce qui nous parle sans qu’on ne l’entende : radiophonie de l’habitus. La radiographie et la radiophonie sont devenues les schèmes d’une imagination des mobilités.


Communications orales

Écritures ouvertes

Salle : A0-1100 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Pour une mobilité des processus de création : la dynamique plurielle des trames évolutives d'écriture scénique.
    Robert Faguy (Université Laval)

    Dans une perspective disciplinaire, la composition scénique se fait souvent de manière linéaire et hiérarchique où les diverses lignes d'écriture se développent selon un continuum temporel harmonique devant être perçu ainsi par le spectateur. Les nouvelles esthétiques interartistiques présupposent plutôt des formes de composition plurielle agissant selon des modalités d'écriture polyphoniques où chacune des lignes médiatiques est développée de façon autonome tout en tenant compte de points de jonction possibles avec les autres trames. Ces formes d'écriture globale basées sur une dynamique relationnelle en constante mouvance deviennent rapidement complexes et difficiles à conceptualiser. De même, les processus de création scéniques traditionnels (cycles normés de répétition et de représentation, outils d'écriture...) ne parviennent souvent pas à bien profiter de cet écheveau dramaturgique pluriel. Comment créer alors une réelle mobilité des processus de création ! Comment penser l'agencement des différentes trames en mettant en œuvre un canevas de production modulable et évolutif qui opère selon des modalités de superposition continue ! Voilà quelques éléments de réflexion qui seront alimentés par des exemples tirés du projet de recherche-création AREA (Autour du rose enfer des animaux) dont l'objectif était de se confronter aux problématiques d'écriture complexe et plurielle, notamment par la fabrication d'outils dédiés.

  • Communication orale
    Recrutement des participants et invitation des spectateurs dans la pratique du théâtre documentaire au Québec
    Lydia Couette (UQTR), Hervé Guay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L’intégration de participants et de spectateurs dans des œuvres de théâtre documentaire requiert une préparation et une prise en compte de ceux-ci dans le processus de création. De plus, une telle démarche suppose un processus créateur ouvert à l’inconnu, des critères plus ou moins définis, la fixation de règles du jeu avant et pendant la représentation, éventuellement, des directives claires pour le spectateur, que celles-ci soient implicites ou explicites, ainsi qu’un certain sens éthique de la part de ses praticiens. Le rôle dévolu aux participants et aux spectateurs de même que la prise de risque attachés à de tels choix ne manquent pas en effet de changer en fonction de plusieurs paramètres spécifiques à chaque spectacle et des méthodes de travail des créateurs. À l’aide d’entrevues semi-dirigées de quelques tenants du théâtre documentaire au Québec, nous essaierons de cerner certains éléments qui les guident dans le choix des participants et en vue de l’invitation des spectateurs conviés à devenir partie prenante, voire auteurs, de ces « œuvres ouvertes ».


Communications orales

Les dialogues de corps

Salle : A0-1100 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Phonographie 3 : Laurence et les Moniales Dominicaines
    Laurence Brunelle-côté (Bureau de l'APA), Andrée-Anne Giguère (Université Laval), Ninon Jamet (UQAC-Université du Québec à Chicoutimi), Jean-Paul Quéinnec (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Guillaume Thibert (UQAC-Université du Québec à Chicoutimi)

    Pour réfléchir une évolution de la dramaturgie sonore basée sur l’environnement, la technologie mobile et l’expérience, la Chaire de recherche du Canada en dramaturgie sonore au théâtre (UQAC) engage une recherche-création sur le concept de phonographie et sa transduction dans une oeuvre multisciplinaire. Pour Phonographie 3, nous invitons Laurence Brunelle-Côté (co-fondatrice du Bureau de l’APA) qui nous propose une immersion dans un espace de silence. C’est donc hors les murs du théâtre, en quête d’une expérience sonore où l’action d’écoute s’arrime à un site spécifique, que notre équipe se déplace va vers le monastère de Shawinigan, à la rencontre des sœurs Dominicaines Moniales. En réponse à cette immersion, nous créons une installation performative Phonographie 3 : Laurence et les Moniales Dominicaines, où le spectateur pris dans une structure toujours en mouvement participe tout autant à la réalisation de la performance.

  • Communication orale
    Marcher dans les couleurs du corps
    Alice Bourgasser (UQAM), Ariane Dubé-Lavigne (UQAM), Andrée Martin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Elisabeth-Anne d'Orléans (UQAM)

    « La structure du corps humain dépasse de très loin en artifice toutes celles qu’a fabriqué l’art des hommes » affirme Spinoza. Aussi, pour nous, il s’agit d’aller à la rencontre de ce corps, absolument mystérieux et complexe, à travers l’exploration des paramètres de dialogues, de relations et de croisements entre deux arts que rien ne destine de prime abord à la rencontre : la danse contemporaine et le Dhrupad indien[1]. Pour ce, les corps y seront convoqués comme forces autonomes et dénominateurs communs à ces deux pratiques artistiques. À travers une matière plus ou moins brute de travail, nous nous transporterons simultanément sur trois plans - imaginaire, disciplinaire et géographique - et ce, avec pour points d’ancrage les concepts de poids – dialogue gravitaire si cher à Hubert Godard – de flow et de vitesse. Un récit en cours de création, en quelque sorte, où les corps, les sons et la parole multiple puiseront à même la pensée complexe d’Edgard Morin – dont l’incontournable Unitas multiplex – celle subtile de Didi-Huberman, et les délirantes utopies de Michel Foucault.

    [1] Le Dhrupad est considéré comme la plus ancienne forme de musique et de chant en Inde. Ses origines remontraient aux Samaveda, ces textes sacrés chantés.


Dîner

Dîner

Salle : Dîner libre — Bâtiment : UQAC

Communications orales

Laboratoires mobiles

Salle : Terrasse extérieure — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    Pratiques narrative de la mobilité. Le cas du Laboratoire sur les récits du soi mobile.
    Simon Harel (UdeM - Université de Montréal)

    Le Laboratoire sur les récits du soi mobile propose un dialogue soutenu entre les milieux de la recherche universitaire et ceux de la création (littéraire, artistique, cinématographique). Il fait une place de choix à la société et à ses acteurs (OSBL, entreprises culturelles et citoyennes) en réfléchissant à la manière dont le chercheur recourt à la création comme méthode de recherche. Il met l’accent sur la créativité dans le domaine des arts et des lettres. Ainsi, le Laboratoire sur les récits du soi mobile s’inscrit dans une vague d’innovation quant à la manière de transformer la recherche académique. Le Laboratoire est donc une plate-forme d’idéation et de création de récits, d’expressions culturelles, de projets et de dynamiques urbaines, faisant de l’espace urbain un lieu de rencontre, d’échanges, d’expositions, puis d’enseignements « hors-les-murs » de l’université. Parmi tous les projets qui ont animé le Laboratoire lors de sa saison estivale 2017, nous aborderons les ateliers photographiques réalisés en collaboration avec La maison de la Syrie, Le Laboratoire sur les récits du soi mobile et le projet de recherche Réfugié(e)s et Déplacé(e)s : Droit, Littérature et Migration, dont Laurence Sylvain est la coordonnatrice et Simon Harel, le chercheur principal. Considérant la teneur de ce projet, nous expliquerons la conception de ce projet, sa réalisation et ses aboutissants.

  • Communication orale
    Nouvel ordre, autre approche, autre espace / enseigner
    Marie-Christiane Mathieu (Université Laval)

    Les questions soulevées par la mobilité et ses formes transitoires s’imposent dans une actualité qui redéfinit sans cesse notre réel en exigeant un ajustement constant aux nouvelles conditions de ce que nous sommes et de ce que nous créons. Ainsi, comment évaluer la qualité des lieux d’enseignement et de pratique en art dans des conditions de changements constants de paradigmes économiques et environnementaux? Comment enseigner dans un contexte où émergent des solidarités opérant autour de projets collectifs et de partage ? Plus simplement, à quoi pourrait ressembler la pratique en art en suivant ces énoncés ? C’est ce à quoi je m’intéresse en tant qu’artiste et enseignante. L’approche pédagogique dans l’enseignement des arts devrait faire écho à ces préoccupations en facilitant par différentes stratégies la transition de la position individualiste typique de l’artiste vers une disposition ouverte à la collaboration. À cet effet, j’expérimente différentes approches de création issues des cycles RSVP que j’adapte à ces phénomènes de sociabilité et de mobilité en mettant dans l’équation un autre type d’espace de création notamment celui d’un camion – un laboratoire sur roue. Ma première expérience dans ce sens a été réalisée avec les étudiants à la Maitrise interdisciplinaire en art à l’École internationale d’été de Percé en 2013, elle a été reprise quelques fois depuis avec d'autres cohortes étudiantes de la maîtrise en arts visuels de l’Université Laval.

  • Communication orale
    Synthèse du colloque
    Jean-Marc Larrue (UdeM - Université de Montréal)
  • Communication orale
    Mot de clôture
    James Partaik (UQAC-Université du Québec à Chicoutimi), Jean-Paul Quéinnec (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Mathieu Valade (UQAC-Université du Québec à Chicoutimi)