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Informations générales

Événement : 86e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Ce colloque se propose de revisiter Les rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau, en particulier à partir de la perspective d’une épistémologie et d’une esthétique du sentiment à l’âge moderne.

Ce colloque s’inscrit dans le cadre de la programmation scientifique du CIREM 16-18 (Centre interuniversitaire d’étude sur la première modernité XVIe-XVIIIe siècles), regroupement stratégique en émergence, issu du Fonds de recherche Société et culture Québec (FRSCQ). Plus spécifiquement, il s’inscrit dans l’axe 3 de cette programmation, « Imaginaire des concepts : mutations et déplacements à l’âge moderne ». L’objectif de cet axe est de penser l’archéologie de concepts toujours opératoires aujourd’hui et d’en éclairer ainsi la dynamique contemporaine.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

La fabrique du sentiment à l’âge moderne : relire Les rêveries du promeneur solitaire, de Jean-Jacques Rousseau 1

Salle : P1-4170 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    « Sagesse à l'antique et expérience du sentiment dans Les Rêveries du promeneur solitaire »
    Marc-André Bernier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Dans la réflexion qu’elles proposent sur le bonheur, Les Rêveries du promeneur solitaire témoignent d’une attitude complexe, comportant au moins deux dimensions fondamentales qui, non sans tension, restent chez Rousseau étroitement associées. Il s’y exprime d’abord un retour à la philosophie morale hellénistique, dont le langage permet de penser le bonheur du solitaire à la lumière d’un idéal que résume la formule stoïcienne suivant laquelle « se contentus est sapiens » (« le sage se suffit à lui-même » ; Sénèque, Lettres à Lucilius). Il y a ensuite l’ambition de réinventer cette tradition dans le contexte propre à la philosophie des Lumières, qui oppose à l’idéal d’ataraxie que cultivaient les Anciens une conception du bonheur indissociable de l’expérience du sentiment, voire d’une « morale sensitive ». C’est, comme on le verra à propos de la « Cinquième Promenade », aux confins de ces deux attitudes que se renouvelle en profondeur la philosophie morale et que s’invente le genre lui-même de la rêverie.

  • Communication orale
    « Faire le bien sans les autres : la Sixième Promenade »
    Philip Knee (Université Laval)

    On réfléchira sur deux paradoxes qu’affronte la morale de Rousseau dans la Sixième Promenade : d’abord celui d’une conduite qui se veut bonne mais qui, réduite à suivre ses penchants, exclut l’effort habituellement associé à la vertu ; ensuite celui de favoriser le bien des autres alors que ceux-ci font obstacle à cette bienveillance, ce qui suppose de les aimer malgré eux.

  • Communication orale
    « Les rêveries et les révélations de Rousseau »
    Paul Jackanich (UdeM - Université de Montréal)

    L’objectif de la présentation est d’approfondir le caractère religieux des Rêveries de Rousseau dans la fiction ou morceau allégorique sur la révélation et dans les Rêveries du promeneur solitaire. On se propose d’examiner la façon dont Rousseau aborde les personnages de Socrate et de Jésus-Christ dans le premier texte, et ses réflexions sur Dieu dans les deux textes, afin de préciser ses conceptions de la justice et de la vérité. Cette présentation se divise en trois parties. Nous traitons d’abord du rejet qu’il témoigne à l’égard des conceptions matérialistes et utilitaristes de l’homme de ses contemporains. Par la suite, nous analysons la problématique Socratique suivante qui se reproduit dans les deux textes : comment l’homme peut-il fonder la loi ? Enfin, nous montrerons que c’est par la grâce que Rousseau résout une telle problématique.

  • Communication orale
    « Impassible comme dieu même »
    Alexandre Provencher-Gravel (Cégep de Sainte-Foy)

    Pour échapper à ses persécuteurs, le Promeneur Solitaire adhère à l’idée que sa destinée est scellée et qu’il ne peut rien y faire. Cette idée se mue en une philosophie où la différence entre ce qui est et ce qui devrait être est abolie. Le Promeneur Solitaire peut alors être « impassible comme Dieu même », mais au risque de se déshumaniser.


Dîner

Dîner

Salle : Dîner libre — Bâtiment : UQAC

Communications orales

La fabrique du sentiment à l’âge moderne : relire Les rêveries du promeneur solitaire, de Jean-Jacques Rousseau 2

Salle : P1-4170 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    « Le sentiment de l’existence. Les fragiles bonheurs de la rêverie dans la Cinquième Promenade »
    Daniel Dumouchel (UdeM - Université de Montréal)

    Tout le projet des Rêveries est hanté par la question du vieillissement et la perspective de la mort. Le vieillissement du corps entraîne le ralentissement des facultés de connaissance, notamment de l’imagination. Avec la perte de vivacité de l’imagination, c’est l’une des principales sources de bonheur du solitaire, la fuite dans l’imaginaire, qui échappe à Jean-Jacques vieillissant. Le promeneur solitaire devra donc se resserrer autour fragiles bonheurs, dont la rêverie spontanée et sans objet dont il fait l’expérience dans l’île de Saint-Pierre (Cinquième Promenade), la passion d’herboriser (Septième Promenade), ou le plaisir pris au contentement d’autrui (Neuvième Promenade), fournissent les exemples paradigmatiques. En relisant de près la Cinquième Promenade, la présente communication interrogera l’expérience du « sentiment de l’existence » que thématise le récit de la rêverie spontanée au bord du Lac de Bienne.

  • Communication orale
    « Pretium doloris : penser l'accident. Lecture de la Deuxième promenade »
    Thierry Belleguic (Université Laval)

    Il s'agira, à travers une lecture de la « Deuxième promenade », de réfléchir au statut de l'accident chez Rousseau. L'accident sera ici compris à la fois comme opérateur diégétique et comme concept mettant en jeu le spectre de la douleur — qui va de l'inconfort à la souffrance — dans la configuration de l'identité sensible. L'étude de la Deuxième promenade sera accompagnée de l'analyse d'épisodes « accidentels » présents dans d'autres oeuvres de Rousseau, ce qui permettra d'énoncer une proposition plus générale sur le statut de l'accident dans l'esthétique et dans la philosophie du Genevoix.

  • Communication orale
    « Un petit garçon fort gentil mais boîteux… La morale de Jean-Jacques à l’épreuve du don.»
    Stéphane Pujol (Université Paris-Nanterre)

    Mon propos portera plus spécialement sur une lecture de la « Sixième promenade », où il s'agira de mettre la morale de Rousseau à l'épreuve du don.