Informations générales
Événement : 86e Congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines
Description :Cette session constitue un parcours riche et éclectique portant sur la question de la création et de sa représentation. L’entrée se fera par la littérature à travers l’approche autodiégétique du survivant au suicide. Suivra une période cinématographique avec une étude sur l’écriture scénaristique comme trace du cheminement créateur, et une autre sur le rapport d’une actrice comme Delphine Seyrig à la mélancolie. Puis, nous nous dirigerons vers le champ de la création. Il sera abordé par la dimension collaborative entre la recherche scientifique et la création artistique, qui ouvrira la porte au processus expérimental par maquettes pour des architectures qui tiennent compte des flux climatiques. Nous déboucherons alors sur la présentation d’un premier résultat expérimental d’un système de photogrammétrie pour la reconstruction 3D d’un corps humain.
Date :- Jean-Paul Quéinnec (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Programme
De la création à sa représentation : un parcours pluriel entre littérature, scénario, musique et architecture
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Communication orale
Le représentation du suicide dans la littérature : le cas de La montagne rouge (SANG) de Steve GagnonJosée Ratté (Université Laval)
La mort volontaire a toujours été présente dans la littérature, que ce soit dans l’Antiquité grecque, dans les récits du Moyen-Âge, à l’époque romantique, dans la littérature réaliste ou encore dans les écrits de nos contemporains. Ce qui change, par contre, c’est le traitement qui lui est réservé ainsi que la fonction qu’il remplit.
La plupart des auteurs qui ont abordé le sujet du suicide, l’ont fait dans des récits avec, pour la plupart, de narrateurs hétérodiégétiques. Il faut attendre le XXIe siècle pour voir apparaître une nouvelle manière d’aborder le thème du suicide : la parole du survivant. Cette voix, il faut le mentionner n’appartient pas seulement à des proches de suicidés, elle peut appartenir à des survivants de génocides, pour ne citer que cet exemple. Le cas qui nous occupe, cependant, la voix du survivant d'un proche suicidé, cette nouvelle voix qui s’élève, depuis quelques années, celle du survivant, n’avait pas de place dans les œuvres précédentes. Depuis quelques temps, cependant, nous avons droit à quelques narrateurs qui s’approprient le récit pour raconter la réalité qui les affecte. Cette réalité, lorsque le thème est le suicide, peut s’exprimer par la voix d’un survivant, le plus souvent livrée par une narration autodiégétique. Le narrateur évoque sa réalité, chamboulée depuis le passage à l’acte d’un proche. Ces voix contemporaines, qui racontent l’Autre, demandent à être entendues, voire soulagées.
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Communication orale
La mélancolie au cinéma : analyse du jeu de Delphine Seyrig, état d’âme, corps et voixChantal Khalaf (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dans mon exposé, je tenterai d'explorer la notion de mélancolie projetée par l'acteur dans certains films. Je présenterai d’abord une brève définition de la mélancolie pour pouvoir entrer plus en détail dans le rapport de l’acteur à la mélancolie et comment celle-ci peut être aperçue dans le jeu de l'acteur. Aussi, comment plusieurs éléments filmiques entrent en jeu pour accentuer cette impression.
Ici, je m'intéresserai à l'actrice Delphine Seyrig, car dans plusieurs de ses films, elle incarne cette notion. Les films en études sont L'année dernière à Marienbad d'Alain Renais, Jeanne Dielman 23 quai du commerce 1080 Bruxelles de Chantal Akerman et Le charme discret de la bourgeoise de Luis Buñuel.
Des théories de Deleuze et de Bergson se mêleront aux théories de Freud entre autre pour analyser l’aspect cinématographique des films et ce pour supporter mon analyse du jeu de l’actrice au cachet mélancolique, en focalisant sur son interprétation corporelle et vocale.
Comme le mentionne Béla Balazs « les stars ne prenaient pas le visage du rôle, c'était l'inverse: les rôles étaient comme inscrits d'avance dans leur corps », Delphine Seyrig a été choisie par plusieurs réalisateurs pour représenter la femme délicate aux sentiments profonds.
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Communication orale
Reconnaître la légitimité des partenaires : normativité de la collaboration en recherche-création en musiqueMichaël Garancher (Université Laval)
Afin de développer et de diffuser la culture, l’université a favorisée la collaboration entre la recherche scientifique et la création artistique. Néanmoins, elle se heurte encore à leur manque d’interactions. Ainsi, dans les facultés de musique, cette opposition a pu engendré une méfiance des différents acteurs à se reconnaître une légitimité professionnelle.
Apparue dans les années 1990, la recherche-création répond à ce défi. La modalité collaborative d’un projet repose sur le partage des responsabilités rendant possible une non-hiérarchisation des agents. Notre objectif est alors de parvenir à une compréhension des conditions normatives sur lesquelles reposent les processus de la représentation au sein d’un tel système.
Lors d'un projet de recherche-création, l’expérience partagée par des créateurs et des chercheurs est modelée par la façon dont une représentation de cette pratique permet à un agent d’interpréter sa situation au sein d’un réseau avec d’autres agents. Elle fournit donc un motif à son action dans la perspective d'une application possible au sein d’un projet commun. En même temps, il semble que cette représentation soit elle-même contingente à une évaluation à travers des actes communicationnels.
Aussi, dans quelle mesure la reconnaissance d’une légitimité influence-t-elle le travail collectif ? Nous examinons donc les conditions normatives de la rationalité en faisant en évaluant la légitimité comme norme communicationnelle.
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Communication orale
Habitabilité de la forme érodée par le climat : un processus expérimental par maquettes et imagesClaude MH Demers (École d'architecture de l'Université Laval), Louise Mazauric (Université Laval), André Potvin (École d'architecture de l'Université Laval)
Cette recherche développe un processus de conception et de création par l'étude des flux climatiques du vent et du soleil et de leurs impacts sur le matériau ou la matière. Grâce à une approche hybride à la fois tactile et numérique, ces géométries nouvellement générées offrent de multiples ambiances et atmosphères spatiales. À l'échelle de l'architecture et du climat, le confort des occupants serait amélioré par ces nouvelles typologies.
Cet article aborde donc les questions suivantes : Comment le matériau change pour s'adapter en réponse aux flux environnementaux du vent et de la lumière ? Comment les expériences en maquettes physiques peuvent-elles inspirer les architectes ? Et comment les engager à réflechir aux phénomènes naturels à partir de manipulations tactiles et photographiques ?
Ce travail se concentre à valider la possible habitabilité de ces nouvelles formes façonnées par le climat. Des explorations photographiques sont réalisées sur des maquettes en proposant diverses combinaisons de lumières et matériaux selon différentes échelles. Par la suite, les images résultantes de ces expériences sont davantage contextualisées par des photomontages via l'insertion de personnages à l'aide de logiciels de retouche d'image.
Le résultat final offre de nouvelles atmosphères visuelles et habitées qui viennent servir d'inspiration pour la conception architecturale. Cette méthode replace en quelque sorte le climat et ses flux au centre du processus de conception.