L’intermédialité peut référer autant à un phénomène qu’à une perspective d’analyse. Les phénomènes intermédiaux s’expriment en pratiques sociales, dont les pratiques artistiques et rituelles « hors place » (R. Grimes), c'est-à-dire, relevant de l’intermédialisation dans les domaines de la signification et de la communication. En tant que perspective, l’intermédialité désigne un « axe de pertinence » (Müller, Villeneuve, Marinello) qui considère les médias comme des processus marqués par des interactions constantes.
L’intermédialité est ainsi à la fois un objet à analyser, une dynamique des échanges sociaux et une approche (Éric Méchoulan). En tant qu’objet, elle concerne les relations entre les médias. Comme dynamique, elle permet l’évolution et la création de médias. En tant qu’approche, elle fait partie d’un système épistémologique qui met en question les sciences humaines en faisant ressortir l’importance de la perception, de l’expérience, de la technique.
Les rites, religieux ou profanes, peuvent être considérés comme des pratiques intermédiales. Ils ont recours à des médias variés, pouvant constituer des phénomènes intermédiaux et se situer au cœur d’un ou de plusieurs processus d’intermédialisation. Ce colloque accueillera des propositions de communication sur les rites sous l’angle de l’intermédialité ainsi que des contributions visant l’approfondissement des enjeux de l’intermédialité centrés sur la ritualité. Plus concrètement, on se confrontera aux questions suivantes : comment analyser un rite comme objet intermédial? Dans quelle mesure la ritualité peut-elle aider à mieux saisir les dynamiques de l’intermédialité? Comment rendre compte des relations entre les médias rituels et les autres médias? Quelle est la contribution spécifique d’une approche intermédiale à l’étude des rites? Quelle est l’importance des perspectives sur la ritualité pour l’intermédialité?