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Informations générales

Événement : 86e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 100 - Sciences de la santé

Description :

Ce colloque s’adresse aux professionnels de santé, aux acteurs de surveillance, aux chercheurs et au public interpellés par la présence de multimorbidité (présence de multiples maladies chroniques) dans une population vieillissante. Ce colloque a pour objectif de mettre en commun les travaux de recherche concernant les enjeux liés à la surveillance populationnelle de la multimorbidité et d’en discuter au cours d’une table ronde. Il réunit des acteurs canadiens incontournables en surveillance des maladies chroniques.

Divers enjeux conceptuels et méthodologiques entravent ces activités de surveillance populationnelle de la multimorbidité au Québec et au Canada. Or, la surveillance de la multimorbidité est primordiale, puisque les maladies chroniques sont la première cause de mortalité dans les pays industrialisés et que la multimorbidité toucherait environ le tiers des Canadiens de 65 ans et plus. La multimorbidité est associée à une diminution de la qualité de vie, à une hausse de l’utilisation de soins de santé et à une augmentation du risque de décès. De plus, la multimorbidité complexifie la prise en charge des patients et soulève de nombreux défis pour la prévention.

Les enjeux liés au concept de multimorbidité et de sa mesure populationnelle ainsi que des exemples d’études sur le thème de la surveillance populationnelle de la multimorbidité seront présentés par les conférenciers Martin Fortin (expert international en multimorbidité), Louise Pelletier (conseillère médicale principale à l’Agence de la santé publique du Canada), Fabien Tremblay (CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean), Marc Simard (responsable de la multimorbidité à l’Institut national de santé publique du Québec [INSPQ]) et des étudiants en santé publique à l’Université Laval (UL).

La table ronde, animée par Caroline Sirois (directrice de la Chaire de recherche sur le vieillissement de l’UL), permettra de discuter sur les enjeux de la multimorbidité dans une perspective de surveillance populationnelle comme : Comment définir la multimorbidité en surveillance? Doit-on s’intéresser à des indicateurs simples de multimorbidité? Devons-nous considérer l’impact de chacune des maladies sur la santé? Les panélistes seront des chercheurs, des acteurs de surveillance québécois et canadiens, des praticiens et des décideurs, dont Geneviève Landry (cadre au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec), Bernard Candas (épidémiologiste à l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux), Valérie Émond (cadre à l’INSPQ), Louise Pelletier et Martin Fortin.

Ce colloque est organisé par l’INSPQ, la Chaire de recherche sur le vieillissement de l’UL et la Chaire de recherche sur les maladies chroniques en soins de première ligne de l’Université de Sherbrooke. Nous souhaitons qu’il permette d’orienter les travaux en surveillance de la multimorbidité, de mettre en place des collaborations et de poursuivre éventuellement les échanges amorcés.

Au plaisir de débattre avec vous!

Remerciements :

Mme Caroline Sirois, M. Martin Fortin et M. Marc Simard, tiennent à remercier chaleureusement toute l’équipe qui participe à ce colloque pour échanger sur les enjeux de la surveillance populationnelle de la multimorbidité: Mesdames Louise Pelletier, Geneviève Landry, Valérie Émond, Cynthia Mbuya-Bienge, Vanessa Fillion et Messieurs Fabien Tremblay, Bernard Candas et Myles Gaulin.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

La surveillance populationelle de la multimorbidité : les enjeux

Salle : P1-7000 — Bâtiment : UQAC
  • Communication orale
    La multimorbidité : état des lieux
    Martin Fortin (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La multimorbidité (co-occurrence d’au moins 2 maladies chroniques chez un même individu) est devenue un « buzz word » dans tout ce qui touche les réflexions sur les systèmes de santé. En lien avec le vieillissement de la population et les avancées technologiques et scientifiques des 50 dernières années, la multimorbidité est un problème courant mais qui sucite nombre d’interrogations. Cette présentation vise à introduire les discussions sur la surveillance de la multimorbidité, en révisant les concepts associés et souvent confondus avec la multimorbidité. Les données épidémiologiques disponibles montrent de grandes variations qui découlent de l’hétérogénéité dans la définition même des concepts et des mesures qui en découlent. Plusieurs facteurs ou déterminants sont associés à une prévalence accrue de multimorbidité. De nombreux effets défavorables sont également associés à la multimorbidité. Du point de vue clinique la multimorbidité complexifie les soins et les équipes sont en général peu outillées pour y faire face. Cette introduction présentera un état des connaissances sur la multimorbidité et apportera un éclairage sur les justifications d’établir les bases d’une surveillance épidémiologique plus uniforme.

  • Communication orale
    Un indicateur populationnel de la multimorbidité : défis liés à la mesure
    Marc Simard (Institut national de santé publique du Québec)

    Quoique la définition de la multimorbidité est bien établie dans la communauté médicale et scientifique, il n’y a aucun consensus sur la façon de la mesurer au niveau populationnel. Une bonne mesure de la multimorbidité doit respecter les principaux critères de qualité : pertinence, utilité, validité et applicabilité. Actuellement, les principaux défis reposent sur la mesure de la multimorbidité. Combien de maladies considérer ? Comment la mesurer (nombre de maladies, score)? Quelle source de données utiliser ? Quelle population viser ? En absence de consensus, les différentes alternatives identifiées dans la littérature seront présentées. Les enjeux liés à la validité de la mesure et son utilité seront ensuite abordés. Nous verrons qu’en fonction de l’objectif visé par un indicateur de multimorbidité, la mesure de la multimorbidité pourrait varier. Plusieurs indicateurs pourraient éventuellement être requis. La validation de chaque indicateur pourra être faite en mesurant sa capacité à prédire son objectif propre. Les outils statistiques permettant de valider ce pouvoir prédictif seront brièvement abordés.

  • Communication orale
    Avantages et limites des enquêtes de santé pour la mesure de la multimorbidité dans une perspective de surveillance : l’exemple du Saguenay–Lac-Saint-Jean
    Fabien Tremblay (CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean)

    La multimorbidité est un enjeu majeur et grandissant de santé publique qui interpelle à plusieurs égards, ce qui en fait un objet de surveillance aujourd’hui incontournable. Cela dit, peu de données, tout particulièrement à l’échelle régionale, permettent à ce jour d’effectuer la surveillance de ce phénomène. À partir de l’exemple d’une enquête de santé conduite périodiquement au Saguenay­-Lac-Saint-Jean, cette présentation explorera les avantages et limites inhérentes à ce type de données auto-déclarées afin de mesurer la multimorbidité dans une perspective populationnelle.

    Cette présentation démontrera que malgré quelques limites, notamment en ce qui concerne la sous-déclaration et la sensibilité de la mesure, le recours aux enquêtes de santé telles que celles conduites au Saguenay-Lac-Saint-Jean s’avère pertinent et utile dans un contexte de surveillance à l’échelle régionale. En plus de la représentativité de leurs échantillons permettant l’identification de sous-groupes de populations avec la précision statistique nécessaire, ces enquêtes offrent la possibilité de documenter des associations avec d’autres problématiques d’intérêt pouvant interpeller les différents acteurs et publics auxquels s’adresse la surveillance (habitudes de vie, facteurs physiologiques à risque, santé psychosociale, utilisation des services, etc.).

  • Communication orale
    L’impact de la multimorbidité sur les admissions à l’urgence et l’effet modifiant des troubles mentaux
    Bernard Candas (INESSS), Myles Gaulin (Université Laval), Marc Simard (INSPQ), Caroline Sirois (Université Laval)

    La multimorbidité, ou cumul de maladies chroniques, et les troubles mentaux sont associés indépendamment aux admissions à l’urgence, mais leur interaction est peu étudiée. Dans une étude de cohorte populationnelle portant sur les adultes québécois de 2012 à 2016, nous avons mesuré l’effet modifiant des troubles mentaux sévères et non sévères sur l’association entre la multimorbidité définie par un score pondéré et les admissions fréquentes à l’urgence (AFU) (≥4 admissions par année).

    Mesuré sur l’échelle additive, qui décrit le risque absolu, cet effet modifiant est positif; l’effet total des deux facteurs est plus fort que la somme des effets de chacun. L’excédent du risque dû à l’interaction, positif dans le cas d’une synergie, varie de 1,40 à 6,96 et augment selon le score de multimorbidité et la sévérité des troubles mentaux. Ces conditions médicales semblent donc interagir pour produire un risque élevé.

    Sur l’échelle multiplicative, qui décrit le risque relatif à une référence, l’effet modifiant est négatif. Pour les personnes sans trouble mental, le risque d’AFU est 5 fois plus élevé chez les individus avec un haut niveau de multimorbidité par rapport à ceux avec le niveau le plus bas. Pour celles avec un trouble mental sévère, ce risque est de 3,36.

    Ces résultats indiquent que les troubles mentaux ont un impact sur l’association entre la multimorbidité et les AFU et soulignent l’importance de de la prise en charge de troubles mentaux chez les patients multimorbides

  • Communication orale
    L’impact du statut socioéconomique sur l’association entre la multimorbidité et l’utilisation des soins ambulatoires dans la population adulte québécoise
    Bernard Candas (INESSS), Cynthia Mbuya-Bienge (Université Laval), Marc Simard (Institut national de santé publique du Québec), Caroline Sirois (Université Laval)

    L’effet modifiant du statut socioéconomique (SES) dans l’association entre la multimorbidité et l’utilisation de trois types de services de soins ambulatoires (visites à l’urgence, consultations d’omnipraticiens et consultations de médecins spécialistes) a été étudier dans le cadre d’une étude de cohorte populationnelle rétrospective utilisant les données médico-administratives du Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ chez les individus âgés ≥18 ans entre le 01/04/2012 et le 31/03/2016. Un modèle de régression a été construit pour étudier l'association entre la multimorbidité mesurée à l’aide d’un score de comorbidité et le nombre de visites pour chaque type de service en ajustant pour le sexe, l’âge, la défavorisation matérielle et la ruralité. L’effet potentiellement modifiant du statut socioéconomique mesuré par un indice de défavorisation a été étudié avec l’ajout d’un terme d’interaction. Nous remarquons que la proportion des individus avec au moins une visite à l’urgence ou une consultation d’omnipraticien tend à augmenter avec le niveau de défavorisation et les comorbidités. La proportion des individus ayant au moins une consultation d’un médecin spécialiste augmente aussi avec la catégorie de score de comorbidité, mais diminue avec le niveau de défavorisation. Ainsi, le SES semble avoir un effet modifiant modéré sur l’utilisation des services dans la population générale, mais qui s’accentue pour les grands utilisateurs de soins.

  • Communication orale
    La multimorbité au Canada: principaux profils et coûts
    Louise Pelletier (PHAC)

    Le nombre de Canadiens souffrant de multimorbidité ne cesse d’augmenter. L’objectif de ce projet est de déterminer la prévalence, les profils, et les coûts associés à la multimorbidité au Canada.

    Les données du Système canadien de surveillance des maladies chroniques (SCSMC) de 2010/11 à 2014/15 ont été utilisées. Les coûts estimés incluent les hospitalisations, consultations médicales et médicaments financés par le système public.

    Près d’un Canadien sur cinq (18%) est affecté par une multimorbidité; cette proportion augmente avec l’âge, particulièrement à partir de 50 ans. Alors que les profils les plus fréquents chez les moins de 35 incluent les troubles anxieux et de l’humeur, à compter de 50 ans, ils incluent habituellement l`hypertension. Comparativement aux Canadiens qui ne présentent aucune des 15 maladies chroniques étudiées, ceux avec 2, 3, 4 ou 5 maladies et plus ont un coût d’environ 3.5, 6.0, 9.0 et 20,5 fois plus élevé, respectivement.

    Quoique que la multimorbidité soit prédominante chez les personnes de 50 ans et plus, on constate que les plus jeunes en sont aussi affectés. Le nombre de maladies chroniques est un important facteur de prédiction de l’utilisation des soins de santé et des coûts associés. L’ajout des données de multimorbidité au SCSMC permet d’obtenir un portrait plus complet de l’état de santé de la population.


Panel / Atelier

Table ronde sur la surveillance populationnelle de la multimorbidité

Salle : P1-7000 — Bâtiment : UQAC
Participant·e·s : Bernard Candas (Institut national d'excellence en santé et services sociaux), Valérie Emond (Institut national de santé publique du Québec), Martin Fortin (UdeS - Université de Sherbrooke), Louise Pelletier (PHAC), Julie Soucy (MSSS - Ministère de la santé et des services sociaux du Québec)

Dîner

Dîner et échanges

Salle : P1-7000 — Bâtiment : UQAC