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Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

L’étude des langues et du langage tente de répondre à des questions telles que : Comment apprend-on les langues? Comment peut-on les traduire? Comment s’observe la variation de la structure des langues naturelles? Comment les langues changent-elles à travers les populations et le temps? Comment le langage diffère-t-il selon les styles et les formes? Quelles sont les clés neurologiques et psychologiques qui sous-tendent les processus linguistiques?

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Sociolinguistique et analyse de discours

  • Identités et variation linguistique chez les jeunes Franco-Ontariens de Casselman
    Davy Bigot (Université Concordia)

    La Révolution tranquille a profondément affirmé l’identité québécoise, jusqu’à l’aboutissement du mouvement séparatiste. Aunger (1999, p. 292) affirme que depuis : « […] l’autonomie politique dévolue à chaque province par le régime fédéral semble affaiblir [l’] identité pancanadienne [et que] la nation canadienne-française actuelle se trouve de plus en plus fragmentée en groupements provinciaux. » Plusieurs identités ont effectivement émergé. Les francophones vivant à l’ouest du Québec s’identifient maintenant en tant que Franco-ontariens, Franco-manitobains, Fransaskois, Franco-albertains et même Franco-colombiens.

    Dans notre communication, nous présenterons les résultats d’une analyse qui vise à évaluer l’impact de l’identité linguistique sur le parler de 30 jeunes Franco-Ontariens natifs de Casselman. Notre étude est fondée sur l’examen d’un corpus d’entrevues semi-dirigées recueillies en 2010.

    Dans un premier temps, nous exposerons brièvement les origines de la communauté franco-ontarienne de Casselman, ainsi que ses principales caractéristiques démolinguistiques. Puis, nous présenterons la méthodologie de notre recherche. Par la suite, nous traiterons des différentes identités auxquelles se rapportent actuellement les jeunes interviewés. Enfin, nous mesurerons concrètement l’influence du facteur « identité linguistique » sur les productions réelles de ces locuteurs, par le biais d’une analyse variationnelle de l’emploi de so / fait que / donc / alors.

  • Circonscrire l’usage laurentien en contextes semi-formel et formel : le français des élites culturelles en entrevue à Radio-Canada
    Anne-José Villeneuve (University of Alberta)

    Les variétés d’anglais, d’espagnol et de portugais d’Amérique présentent depuis longtemps des traits linguistiques les distinguant de leurs contreparties européennes. Ne faisant pas exception à cette tendance, les français d’ici demeurent toutefois stigmatisés puisque souvent associés au parler des classes populaires ou à des styles 'trop informels'. Le français laurentien, en usage chez les Québécois et leurs descendants en Ontario et dans l’Ouest canadien, n’est pourtant pas exempt de registres soutenus, dont l’essentiel reste à décrire et à modéliser.

    Dans cette communication, je pose les balises de l’usage du français laurentien que font les élites culturelles du Québec en contextes (semi-)formels, en me basant sur un corpus télévisuel récent tiré de deux émissions, On prend toujours un train et Le Point, diffusées sur les ondes de Radio-Canada. À la lumière d’analyses quantitatives issues de la sociolinguistique variationniste, je démontre que l’usage soutenu d’ici ne se distingue que peu de celui de la France hexagonale en ce qui a trait à trois variables morphosyntaxiques : l’alternance des auxiliaires (p.ex., il est / a monté), la négation verbale (p.ex., tu ne / Ø ris pas) et la référence temporelle au futur (p.ex., on arrivera / va arriver). En examinant la variation socio-stylistique en français canadien du 21e siècle, la présente étude offre une contribution utile tant pour la sociolinguistique française que pour l’enseignement de l'oral en contexte nord-américain.

  • Le marquage épistémique du discours de l’appelant au 911 selon la nature de l’information donnée au répartiteur : accès à la représentation que se fait l’appelant de l’interaction
    Marty LAFOREST, Jessica Rioux-Turcotte (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L'analyse d'une centaine d'appels d'urgence 911 démontre que plusieurs appelants, lorsqu’ils répondent aux questions du répartiteur, produisent des marqueurs épistémiques (Whalen et Zimmerman, 1990). Ces marqueurs, des éléments linguistiques de formes diverses, leur permettent d'exprimer leur degré de certitude à propos des informations qu'ils fournissent au répartiteur ainsi que la source de leur savoir (ex. la perception sensorielle) (Dendale, 1991). En produisant des marqueurs épistémiques, l’appelant peut moduler sa responsabilité énonciative (Kronning, 2012), soit l’intensité de son engagement concernant la fiabilité des informations qu’il fournit au répartiteur. L’objectif de cette étude, fondée sur un corpus de 100 appels d’urgence, est de voir s’il existe une relation entre la nature de l’information fournie par l’appelant et l’éventuel marquage épistémique de cette information. Tous les marqueurs épistémiques présents dans le discours des appelants ont d’abord été relevés. Nous avons ensuite catégorisé la nature de l’information marquée, sur une base qualitative (ex. l’apparence physique). Nous faisons l’hypothèse que le marquage de certaines informations donne des indices de la manière dont l'appelant se représente le service d'urgence (Laforest, 2011). Cette analyse est susceptible d'accroître notre compréhension du comportement de l'appelant au 911, un appelant généralement inexpérimenté, puisque l’appel d’urgence est un événement rare dans la vie d’un individu.

  • Les représentations des maladies mentales au Québec : une analyse du discours écrit
    Carol-Ann Rouillard (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Maladie bipolaire.Paranoïa. Psychose.La lecture de ces termes évoque des représentationspropres au contexte social dans lequel nous nous trouvons.En effet, comme la maladie mentale est à la fois interprétée et construite socialement, les façons de se la représenter varient d’un groupe à l’autre (Bélanger, 2001).

    Les précédentes études au sujet des représentations de la maladie mentale au sein de la société québécoise ont principalement porté sur les personnes atteintes de maladie mentale. Ces travauxont permis d’identifier la perception des gens en regard des façons de nommer les personnes atteintes de troubles de santé mentale (Green et al., 1987 ; Beiser et al., 1987 ;Poulin et Lévesque,1995)ou de mieux comprendre comment les gens identifient et décrivent la maladieainsi que la façon dont ils réagissent à son égard (Bélanger, 2001).

    Toutes ces études traitent de la maladie mentale comme un phénomène indifférencié, mais aucune ne porte sur les désignations de la maladie mentale.Nous nousproposonsdonc d'étudier le sens de termes issus de la psychiatrie dans le discours courant, soit celui produit par des non-psychiatres.À partir d’un corpus composé de documents écrits, nous analyseronsle sens des termes bipolaire, paranoïa et psychoseà travers le processus de progression des termes vers l’usage courant. Nous tenterons de voir quels éléments expliquent leur processus de modification sémantique, s'il y a lieu.

  • Triade conversationnelle : tours de parole et possession du plancher lors d’une discussion à trois
    Maxime Codère Corbeil (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les études en analyse de la conversation ont souvent porté sur les dyades ou sur les groupes, mais très rarement sur la conversation à trois. Pour bien comprendre les particularités de la triade, j’ai produit un enregistrement audio et vidéo d’une conversation entre trois personnes qui discutaient dans un environnement qui favorisait une dynamique non-contraignante et naturelle. Grâce à une analyse détaillée de la direction du regard et des signaux de back-channels, je compte montrer l'influence de ces derniers sur les changements de tours de paroles. Je présenterai mes résultats sous la forme d’une analyse temporelle des interactions entre chacun des participants en mettant l’accent sur la dynamique des tours de parole et sur les vecteurs d’interactions (p.ex. interactions entre 1 et 2 pendant que 3 possède le droit de parole). Mes résultats tendent à confirmer l’importance du regard sur les changements de tours de parole, mais ils permettent aussi de montrer l’importance des back-channels pour la dynamique conversationnelle. Je décrirai aussi les différentes fonctions possibles des back-channels selon leurs types et selon la personne ciblée par ceux-ci. Mes résultats montrent également une connexion forte entre l’aspect dynamique et l’aspect sémantique d’une conversation et je proposerai une modification au concept de plancher conversationnel pour rendre compte de cette dépendance entre la sémantique et la dynamique.


Communications orales

Syntaxe et sémantique du français

  • Le s- privatif des prépositions et son effet sur la structure interne de cette classe de mots
    Catherine Fleurent (UdeM - Université de Montréal)

    J’étudie, en syntaxe, les prépositions sans, sauf et sous en français standard. Le postulat de base de mes recherches sous-tend que ces prépositions restrictives ont une portée étroite sur la phrase et que leur structure interne se développe de la même façon que celle des mots interrogatifs wh- (ex : Tu sors sans chapeau). Je présente une structure syntaxique à deux niveaux (c’est-à-dire une projection fonctionnelle qui comporte deux têtes) où le s- est engendré sous la tête supérieure et où les variables -ans, -auf, -ous sont engendrés sous la deuxième tête. Selon moi, la consonne initiale s- pourrait agir comme opérateur privatif à l’instar du a- ou du an- privatif contenu dans des mots comme amoral, atypique, analphabète (Gaatone 1971). Cette consonne s- s’accompagne d’un élément vocalique : -ans, -auf et -ous. Cette hypothèse se vérifie lorsque l’on étend le paradigme à certains verbes comportant ce s- privatif, par exemple défaire du mot latin desfaire, déshabituer, désaccord ou déshabiller. Je cherche aussi à définir la portée de ces prépositions. Certains tests peuvent être appliqués pour déterminer si leur portée est large ou étroite par rapport à la phrase dans laquelle elles se trouvent (Haegeman 1995). L’étude de la préposition et de sa structure pourra permettre d’étendre ses caractéristiques et de faciliter l’assimilation de son emploi (qui s’avère ardu chez les apprenants).

  • La portée des quantificateurs dans l’alternance locative en anglais et en français
    Sarah Kresh (Graduate Center of the City University of New York)

    Dans plusieurs structures de l’anglais et du français, la portée des quantificateurs est ambigüe. Par contre, il a été constaté que leur portée est « gelée » dans certaines structures, entre-autres, dans l’alternance locative des compléments de verbes « spray-load » en anglais, et de verbes apparentés en français ((1) et (2)).

    (1) a. The workers loaded a truck WITH every box. (a>every, *every>a)

    b. Les ouvriers ont chargé un camion DE chaque boite. (un>chaque, *chaque>un)

    (2) a. The waiter cleared a table OF every dish. (a>every, *every>a)

    b. Le serveur a débarrassé une table DE chaque assiette. (un>chaque, *chaque>un)

    (3) Les ouvriers ont chargé un camion AVEC chaque boite. (un>chaque, chaque>un)

    Nous avons collecté des jugements d’acceptabilité pour l’interprétation du Lieu en (1) et (2) comme singulier ou pluriel, pour l'anglais. Les données de 56 locuteurs natifs ont montré que tandis que la portée en (1) n’est pas figée, elle l’est en (2), quand la préposition qui introduit le Thème est of. Pour expliquer ce résultat, nous proposons une analyse syntaxique qui réunit les faits de l’anglais à ceux du français : la portée est figée quand la préposition est of/de, mais ambigüe quand elle est with/avec. La phrase anglaise en (1) se comporte plutôt comme sa paire en (3). Nous suggérons que le constat original est dû à des facteurs sémantiques et de traitement de phrase qui mènent à une forte préférence pour la portée de surface en (1).

  • La montée du sujet/objet et le contrôle par le sujet/objet dans les constructions « adjectif + à + infinitif » : une explication sémantico-pragmatique
    Patrick Duffley (Université Laval), Pierre LARRIVÉE

    Cette communication proposera une explication de la montée du sujet/objet et du contrôle par le sujet/objet dans les constructions composées de ‘adjectif + à + infinitif’ en français, en partant d’une description du signifié des unités linguistiques en jeu – à savoir, l’adjectif, l’infinitif et la préposition à – complétée par l’intervention de processus pragmatiques. Face aux approches purement formelles ou notionnelles, une analyse fondée sur la fonction sémiologique du langage sera proposée, qui voit celui-ci comme impliquant la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de montée et de contrôle non expliqués par d’autres approches, tels le fait que la séquence apte + à + infinitif implique invariablement la montée du sujet, la séquence facile + à + infinitif implique invariablement la montée de l’objet, alors que la structure prêt + à + infinitif permet la montée ou bien de l’objet, ou bien du sujet, selon la nature animée ou inanimée de celui-ci (Les hamburgers / Les invités sont prêts à manger). À partir d’un corpus de 700 occurrences de la construction en question, un classement des types d’adjectifs attestés avec les différentes interprétations sera proposé. Le rôle de la présence d’un complément d’objet direct de l’infinitif sera également mis en lumière (Le fax est prêt à envoyer / prêt à envoyer le document).

  • Le diable est dans les détails : approche prototypique et traitement lexicographique de séquences (semi-)figées à base religieuse
    Laurence Poulin (UdeS - Université de Sherbrooke)

    À partir d’un corpus constitué de quelque 450 séquences verbales et phrases verbales (semi-)figées à base religieuse (ex. : accouche qu’on baptise, dieu seul le sait), nous examinerons la centaine d’expressions contenant les lexèmes dieu et/ou diable qui forment le noyau du microsystème étudié. L’objectif est double.

    D’une part, nous tenterons de déterminer leur degré de figement en nous basant sur une liste de critères usuels comme l’opacité sémantique, la limitation paradigmatique, etc. Ce premier examen nous permettra d’établir une taxinomie prototypique de ces deux types de figement, soit les séquences et les phrases verbales (semi-)figées. Nous optons pour une approche prototypique afin de rendre compte du caractère graduel du figement, ce que l’approche traditionnelle en termes de conditions nécessaires et suffisantes peine à faire. À notre connaissance, il n’y a eu aucune réelle entreprise pour appliquer la théorie du prototype à un corpus délimité de séquences figées.

    D’autre part, nous procéderons à une analyse lexico-sémantique des expressions en cause en mettant à profit le cadre méthodologique de la lexicologie explicative et combinatoire (notamment Mel’čuk. 2006); cette analyse mènera à l’élaboration d’articles de dictionnaire. Dans cette perspective lexicographique, les expressions font l’objet d’une entrée au sein du dictionnaire; elles ne figurent pas simplement en périphérie dans une autre entrée, comme c’est généralement le cas dans les dictionnaires généraux.


Communications orales

Méthodologie en linguistique et didactique des langues

  • Pour une amélioration des méthodes de recherche en neurosciences du langage
    Lauren Fromont (UdeM - Université de Montréal), Phaedra ROYLE, Karsten STEINHAUER

    Les potentiels évoqués (PÉs), permettent d’analyser le traitement du langage en temps réel. Cependant, cette technique est limitée par des contraintes méthodologiques, trop souvent négligées. Par exemple, l’influent modèle “syntaxe en premier” proposé par Friederici (2002) s’appuie sur la découverte d'une étape de traitement syntaxique, reflétée par une composante négative précoce (100-300ms), nommée Early left anterior negativity (ELAN), dont l’existence est questionnée en raison de dessins expérimentaux déséquilibrés (Steinhauer et Dury, 2012). Cette présentation portera sur le développement des stimuli pour l’étude de réévaluation de la ELAN en français.

    Les phrases créées ont été soumises à une double évaluation. L’une teste l’acceptabilité par le biais d’un sondage. L’autre teste l’amorçage sémantique entre contextes et mots cibles. Trois méthodes ont été utilisées : l’analyse sémantique latente, un test d’association de mots et un de complétion de phrases. Les résultats au test d’acceptabilité permettent de filtrer les phrases inadéquates. Les différents tests d’amorçage sémantique ont révélé des résultats complémentaires, suggérant que chacun peut nous informer sur les différentes relations sémantiques au sein de la phrase.

    Dans une démarche transparente, les tests sur un large échantillon devraient s’intégrer à la méthodologie en PÉs. Ainsi, les facteurs responsables de biais expérimentaux peuvent être identifiés et contrôlés lors de l’analyse des PÉs.

  • Analyse comparative de la production orale et écrite en espagnol langue étrangère à travers l’Approche Neurolinguistique (ANL) et l’approche communicative en contexte universitaire
    Ayarid Guillén, Jessica Payeras (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'ANL a été conçue au Canada par Claude Germain et Joan Netten dans le contexte de l’influence grandissante des neurosciences dans le domaine de l’éducation. Elle repose principalement sur les recherches de Michel Paradis (2004, 2009), de Nick Ellis (2008) et de Norman Segalowitz (2010) et s’appuie sur l’idée de développer de manière indépendante, les deux composantes de toute communication effective : i) une compétence implicite, ou l’habileté à utiliser spontanément, à l’oral, une L2/LE; ii) le savoir explicite, ou la conscientisation de la façon dont une langue fonctionne, les règles degrammaire et levocabulaire.

    Dans cette proposition, nous comparons spécifiquement les productions orales et écrites de deux classes expérimentales d'espagnol langue étrangère universitaires avec l’ANL et deux groupes contrôles, sans l’ANL, ayant plutôt recours à l’approche communicative. Malgré quelques différences dans les critères d’évaluation à l’écrit et à l’oral, les résultats démontrent que les étudiants des deux groupes expérimentaux avec l’ANL développent leur habilité à communiquer avec spontanéité, en maintenant la motivation tout au long de la mise en pratique de cette approche.

    Bibliographie sélective

    Germain, C. 2015. Évaluation de l'approche neurolinguistique (ANL) auprès d'apprenants chinois de français en première et en deuxième année d'université, dans Recherches en didactique des langues et des cultures : Les Cahiers de l'Acedle, volume 12, numéro 1.

  • La modalité mixte dans l’apprentissage des langues secondes : combiner l’apprentissage autonome au Centro de Auto-Aprendizaje de Idiomas (CAADI) et les cours en salle de classe
    Patricia Houde (Université McGill), Emily Marzin

    Au Département des Langues à l'Université de Guanajuato, la modalité d'apprentissage la plus courante est celle où les élèves suivent des cours cinq heures par semaine en salle de classe. De son côté, le Centre d'Auto-Apprentissage des Langues (CAADI) propose une variété d'activités, de matériels, de ressources multimédias, du counseling, de la préparation d'examens et des ateliers de conversation. Les étudiants fixent des objectifs personnels en fonction de leurs besoins, développent leurs compétences, apprennent à leur propre rythme et choisissent leur horaire d'étude. Pour cette recherche, les deux programmes ont été combinés: des leçons en classe régulières complémentées par des activités au CAADI permettant la reconnaissance de l'apprentissage autonome dans un contexte académique en offrant une alternative individualisée pour l'apprentissage des langues. L'objectif était d'appuyer l'initiative des étudiants, superviser leurs activités, offrir des conseils personnalisés, développer l'autonomie et accroître la motivation avec des classes de français, d'allemand et d'anglais. Une heure par semaine, les enseignants offrent du counseling individuel en intégrant les activités du CAADI dans leur programme d'étude. Les instruments de collecte de données furent un questionnaire de styles d'apprentissage, un sondage et un journal de réflexion. Les étudiants ont indiqués que leur participation a amélioré leur expérience et leur apprentissage de la langue en favorisant leur motivation.

  • Repenser le sens et la forme dans un cours de langue seconde pour les étudiants adultes
    Martyna Kozlowska (UQAM - Université du Québec à Montréal), Carey NELSON

    La manière d’appliquer les résultats de la recherche générative en acquisition des langues secondes (L2) est une préoccupation récente (par ex., Whong et al 2013). Nous proposons que l’instruction à travers des analyses syntaxiques ou phonologiques, expliquant la relation complexe entre la forme et le sens (DeKeyser 2005) est bénéfique pour les apprenants adultes en L2.Les programmes d’anglais à l’UQAM offrent des cours communicationnels, qui suivent l'approche communicative, et des cours grammaticaux, qui reposent sur une analyse générative évoquant des notions descriptives de la langue (phonologie, syntaxe, sémantique) et leurs représentations sous-jacentes. Dans cette étude préliminaire nous avons comparé les résultats de 40 étudiants sur un test (comportant à la fois des questions de nature communicationnelle et grammaticale) à l'entrée et à la sortie après 350 heures de formation. Nous avons observé une plus importante augmentation des habilitées grammaticaux que communicationnelles (p<0.005) bien que les sujets aient suivis moins de cours grammaticaux. Ces résultats démontrent le besoin d’un input enrichi, de l'accent sur la forme et de l'instruction grammaticale explicite et isolée (Ellis 2006; Spada 2011). Nous proposons que la recherche générative peut servir à enrichir l’input et à identifier des éléments de la forme à enseigner explicitement pour mener les étudiants adultes vers une plus grande réussite dans leurs performances linguistiques.

  • Perception du sarcasme dans la parole : comment tester l’impact des indices prosodiques?
    Geneviève Lemieux Lefebvre (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Notre étude, présentement en cours, tentera de démontrer s’il est possible de relever le sarcasme en s’appuyant uniquement sur les indices prosodiques présents dans la parole. Le sarcasme est considéré par certains chercheurs comme la verbalisation d’une intention ironique, découlant de ce fait d’un acte de langage volontaire ayant pour objectif principal de dire le contraire de ce que l’on souhaite faire entendre (Kerbrat-Orecchioni, 1978). Ainsi, le caractère intentionnel du sarcasme le distingue des émotions, en faisant plutôt une attitude discursive (Scherer, 2002). Alors que de nombreuses études ont permis de démontrer que la prosodie pouvait permettre une reconnaissance efficace des émotions lors de tests de perception (Scherer, 1989), rares sont celles qui ont testé la perception du sarcasme en français québécois, chez des adultes sans troubles d’apprentissage ou de perception. Nous avons donc élaboré un test constitué de pseudo-mots nous permettant de comparer la capacité des participants à identifier le sarcasme, en le contrastant avec d’autres émotions. Au total, 30 participants ont dû porter un jugement sur 100 brefs énoncés, correspondant à 5 « états d’esprit » prédéterminés pour chaque enregistrement. Les analyses préliminaires nous montrent un faible taux d’erreur d’association entre les items et ce, tant pour le sarcasme que pour les émotions mises en scène.

Communications par affiches

Session d'affiches

Communications orales

Langage et médias

  • Football et publicité : les structures sémiotiques de médiation entre deux pratiques de la culture moderne
    Anicet Bassilua Nzuzi (Ulg - Université de Liège)

    Le football est aujourd’hui considéré comme le sport le plus populaire au monde. Dans son expansion croissante, cette discipline sportive rencontre d’autres types de pratiques caractéristiques de la société moderne, telle la publicité. Celle-ci investit de plus en plus intensément le terrain footballistique au point qu’il paraît actuellement invraisemblable d’évoquer le football sans l’associer à la publicité.

    L’une des questions soulevées par la rencontre de ces deux pratiques concerne la nature de cette interaction football-publicité. Lorsqu’on la scrute de près, on se rend compte que le discours publicitaire qui se déploie sur le champ du football semble s’efforcer d’incorporer dans sa trame narrative les codes de cette discipline, qu’il tente de remodeler à sa guise pour remplir ses propres objectifs pragmatiques, lesquels sont inscrits dans un contrat argumentatif du type persuasif, opposés à ceux du football, qui fonctionne fondamentalement sur base d’un schéma rhétorique et dichotomique de l’épreuve. Cela se remarque notamment à travers l’exploitation par les annonceurs des unités fonctionnelles de l’univers footballistique, tels les joueurs, le ballon, la vue du stade, etc., qu’ils associent à leurs produits.

    Nos travaux se proposent de repérer et de décrire les structures sémiotiques à travers lesquelles la rencontre football-publicité se réalise pour ainsi rendre compte de cette duplication. Nous nous concentrons sur la pratique du football aux stades.

  • Le surtitrage interlinguistique au théâtre
    Michèle Laliberté (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    L’objectif général de cette étude est de décrire les caractéristiques du surtitrage interlinguistique pour la représentation théâtrale contemporaine. Plus spécifiquement, cette recherche descriptive vise à comprendre les besoins des traducteurs-adaptateurs, des diffuseurs et des créateurs impliqués dans l’étape du surtitrage ainsi qu’à décrire leur appréciation du logiciel qu’ils utilisent pour créer et projeter les surtitres. Le cadre théorique de cette recherche s’inscrit dans le courant de l’intermédialité étant donné que la révolution numérique a transformé le théâtre postmoderne. Sur le plan méthodologique, un questionnaire a été envoyé à 475 directeurs de théâtres et de structures d’accueil canadiens concernés par la problématique. Nous nous appuyons aussi sur des entrevues réalisées avec des surtitreurs professionnels, des directeurs de théâtre et des créateurs oeuvrant dans ce domaine en France, en Allemagne et au Canada. L’analyse des résultats indique que les besoins des diffuseurs diffèrent de ceux des créateurs et qu’aucun logiciel de surtitrage n’est véritablement adapté au spectacle multimédia. En décrivant les facteurs qui peuvent nuire à la qualité du surtitrage, les fonctionnalités des logiciels professionnels existant sur le marché ainsi que les besoins des principaux acteurs concernés par la problématique, cette recherche contribue à jeter un regard nouveau sur ce phénomène qu’est l’adaptation d’un texte en surtitres interlinguistiques pour le théâtre.

  • Sur la traduction québécoise du théâtre irlandais
    Aileen Ruane (Université Laval)

    La complicité qui existe entre les cultures irlandaises et québécoises nous permet de comprendre pourquoi la traduction des pièces de théâtre irlandaises occupe une grande partie du milieu théâtral québécois. Néanmoins, l’étrangeté des pièces de théâtre irlandaises présente une altérité. La problématique de ce projet consiste à voir comment s’exprime l’altérité sur scène quand il existe une telle complicité. Cette étude porte en premier lieu sur The Beauty Queen of Leenane de Martin McDonough et Howie the Rookie de Mark O’Rowe, deux pièces irlandaises contemporaines, traduites récemment au Québec. Selon Annie Brisset, la traduction sert à souligner l’étrangeté ou à assimiler un texte. De cette façon, la question se pose aussi de savoir comment différentes manières de l’étrangeté traversent ces deux pièces, par le biais de leur traduction. La méthode de travail consiste en une comparaison linguistique et culturelle entre ces deux pièces de théâtre. L’étrangeté prend plutôt la forme d’une subversion linguistique du français et de l’anglais standard. En ce qui concerne les différences entre les versions en français, la traduction québécoise évoque plus l’oralité du langage populaire de ces pièces que la traduction française. Il n’est pas tant question d’un effort pour souligner l’étrangeté du texte, que pour le rendre accessible aux spectateurs, surtout aux Québécois, et de valoriser la culture et le langage reconnaissables de l’Irlande.

  • Traduction littéraire : existent-ils des normes? Décentration contre Ethnocentrisme
    Ferhat Mameri (Université des Emirats Arabes Unis)

    Dans le domaine de la traduction littéraire, les critères d’évaluation selon lesquels une traduction est jugée « bonne » ou « acceptable » peuvent être identifiés à partir de deux perspectives différentes :

    1- La traduction comme produit dérivé d’un texte source, lequel devra toujours être considéré comme référence d’évaluation du degré d’exactitude et de fidélité du texte cible.

    2- La traduction comme « texte indépendant » dont les critères d’évaluation sont sa fonctionnalité et le degré de son « acceptabilité » au sein de la culture cible.

    Vu de cet angle, le degré de réussite de toute traduction littéraire s’appuie principalement sur des normes d’écriture, d’édition et de publication qui sont situées soit dans l’environnement littéraire source soit dans l’environnement littéraire cible.

    Ma présente communication vise à mettre la lumière sur les normes de la traduction littéraire telles qu’elles ont été abordées par les différentes tendances théoriques dans le domaine des études traductologiques. A travers une analyse contrastive de différentes approches, je vais essayer d’abord de repérer les normes de la traduction littéraire, puis ensuite de les répertorier et de les classer dans un tableau de manière à les rendre plus « lisibles » pour tous ceux qui s’intéressent à la traductologie, en général, et ceux qui s’intéressent à la traduction littéraire en particulier.

  • Concepts islamiques et dénominations
    Akila Naima Dib (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La multiplication de mouvements « religieux » et la montée de l’islam politique ont donné naissance à une pléthore de dénominations en arabe. D’où divers « équivalents » qu’emploient les francophones musulmans et occidentaux pour désigner ces mouvements. Néanmoins, du fait que certains termes sont employés de façon imprécise, notamment par les médias, nous croyons qu’il serait utile de dissiper le flou sémantique qui les entoure. L’une des problématiquesliées aux dénominations, en français, tient sans doute à la dimension politique de l’islam, dont la terminologie n’est pas encore bien établie, et à la façon dont on appréhende les concepts qu’elle sous-tend.Aborder cette problématique revient à soulever certaines questions :peut-on traduire les termes désignant des concepts propres à la culture islamique lorsque la langue cible ne comporte pas de concepts correspondants? Doit-on traduire littéralement ou retenir l’équivalent le plus proche? Est-il plus pertinent de forger des termes susceptibles de servir de signification à ces concepts? Est-il légitime de conserver certaines dénominations arabes en dépit du fait que les phénomènes qu’elles désignent ne cadrent pas avec la réalité? Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre, après avoir examiné et classé un ensemble de termes, et soupesé les avantages et les inconvénients que présenterait chacune de ces démarches pour les cultures émettrices et les cultures réceptrices.