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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Ce colloque de type Enjeux de la recherche vise à souligner l’importance de la co-construction des connaissances dans la mise en œuvre d’expériences d’innovation sociale dans les champs des conditions de vie, du travail et du développement territorial, et ce, aussi bien en ce qui concerne la construction de nouvelles formes d’agir que de nouvelles formes de concevoir les problèmes et leurs solutions. C’est toute la question de la «co-production» de l'innovation sociale qui sera abordée sous divers registres et dans divers aspects.

La réalisation de cette activité vise à faire le point sur la réflexion et la recherche au sujet de l’innovation sociale en favorisant des «regards croisés» et transdiciplinaires sur divers domaines, à savoir les entreprises privées, les organisations publiques et les entreprises d'économie sociale, que ce soit dans le domaine du développement social, de la lutte à la pauvreté, des conditions d'emploi et de travail, ou encore de la revitalisation territoriale et du développement durable. Elle vise aussi à établir le lien entre la recherche universitaire et des enjeux sociaux comme l’immigration, la reconversion industrielle, les politiques sociales, l’action communautaire, ou encore les mouvements sociaux. Il s'agit donc de mieux comprendre les «chemins de traverse»entre les secteurs d'activités et les disciplines académiques.

Ainsi orienté, le colloque comprendra des séances plénières où participeront des chercheurs et des acteurs sur les grands enjeux de la production des connaissances en regard de l’innovation sociale, ainsi que des séances parallèles où des points plus précis seront abordés, tels les disciplines associées à l'étude du monde du travail et des organisations dans leur dimension sociétale et politique, les disciplines qui étudient les conditions de vie et les disciplines qui s'intéressent aux mouvements sociaux et à la solution des conflits socio-territoriaux.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue et conférence d'ouverture en collaboration avec CIRIEC-Canada

  • L'économie sociale et solidaire au cœur de l'innovation sociale? Entre réinvention et tensions
    Nadine Richez-Battesti (Université de Provence Aix-Marseille)

    L'innovation sociale est présentée comme une façon novatrice, plus efficace et plus juste de répondre à des besoins sociaux non ou mal satisfaits, en s'appuyant sur la créativité des acteurs, surtout privés. Elle peut aussi participer d'un processus de transformation sociale au sein duquel le contexte institutionnel joue un rôle important. Mais sa définition reste encore floue et fait l'objet d'usages pluriels malgré un relatif consensus dans la littérature : l'innovation sociale est à la fois processus et résultat ; elle est produite par le secteur privé (lucratif ou non) mais aussi par le secteur public et par des partenariats public-privé ; elle n'est pas forcément portée par un individu doté de caractéristiques particulières mais émerge et se consolide souvent au sein d'une organisation collective ; enfin, elle génère de la valeur sociale.

    Une partie de ces éléments est en forte proximité avec les fondements et les pratiques de l'ESS. L'innovation sociale est elle une nouvelle catégorie d'analyse pour rendre compte de l'ESS ? Une nouvelle catégorie pour l'action dans le cadre de partenariats public-privé territorialisés et du renforcement des interactions entre acteurs hétérogènes ? Ou encore l'innovation sociale est-elle au fondement d'une hybridation des modèles d'entrepreneuriat ? Nous tenterons de discuter ces trois perspectives, en croisant des approches théoriques et des résultats de différentes enquêtes de terrain menées en France dans les cinq dernières années.


Panel / Atelier

L'économie sociale et solidaire au coeur de l'innovation sociale? Entre réinvention et tensions

Participant·e·s : Marie J. Bouchard (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Benoit Lévesque (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nadine Richez-Battesti (Université de Provence Aix-Marseille)

Communications orales

Entre collaborations et conflits : les enjeux de la co-construction de la connaissance

  • Les défis de la production de nouveaux savoirs dans la recherche partenariale
    Serge Brochu (UdeM - Université de Montréal)

    L'auteur, directeur d'une équipe de recherche en partenariat depuis 20 ans (RISQ) et de deux Alliance de Recherche Université Communauté (ARUC) et maintenant vice recteur adjoint à la recherche, fera le point sur les développements de la recherche en partenariat au Québec, selon sa perspective. Partant d'une position d'experts colonisateurs, les chercheurs québécois dans les domaines des sciences sociales et de la psychologie ont graduellement opté pour une position d'ouverture face à la connaissance issue du terrain pour en arriver à accepter, pour plusieurs, le concept de co-construction du savoir. Comment cette position s'accorde-t-elle avec le concept de données probantes, si populaire en Amérique du Nord ? Quelles sont les adaptations nécessaires de part et d'autre afin de maintenir un réel dialogue menant à une meilleure connaissance de la problématique ciblée? L'objectif de cette communication consiste à mieux situer le cheminement de partenariat parcouru par les intervenants et les chercheurs des domaines psychosociaux du Québec tout en identifiant certains défis importants à relever afin de maintenir cette collaboration. Entre autres, les notions de plates-formes de connaissances arbitrées, d'intervenants formateurs et de courtier de connaissance seront explorées.

  • Pause
  • Pour un modèle alternatif : les conditions de l'innovation sociale
    Paul-André Lapointe (Université Laval)

    Devant les difficultés énormes de la reconduction d'un modèle désuet dans l'exploitation de la forêt dans les communautés monoindustrielles, en voie de dévitalisation à la suite de la crise structurelle qui sévit dans le secteur, quelles sont les conditions de l'innovation sociale sous la forme d'un modèle alternatif ? La première condition réside dans la concertation et la mobilisation des acteurs autour de la reconnaissance du problème et de la nécessité de l'innovation sociale. À ce stade, l'inertie de l'acteur dominant, qui contrôle les ressources et tente d'imposer sa définition du problème, ainsi que la faiblesse et la division des autres acteurs (syndicats, coopératives, élus et groupes socio-communautaires) représentent des obstacles à la création d'une instance spécifique pour le déroulement d'un véritable dialogue social. En second lieu, il est nécessaire de définir un plan stratégique pour mettre en œuvre l'innovation sociale, en s'appuyant sur ce qui existe déjà, mais en le réorientant (reconversion des usines de l'acteur dominant, développement de projets de forêt de proximité, soutien aux coopératives forestières). Enfin, l'accessibilité à des ressources financières est primordiale, grâce à la mobilisation d'un capital patient (fonds syndicaux d'investissement) et des institutions financières régionales et grâce à l'aide de l'État. Tout au long de ce processus, la co-construction des connaissances, associant chercheurs et partenaires, est considérable.

  • Dîner

Panel / Atelier

Philanthropie : dialogue sur la redécouverte d'un acteur public

Participant·e·s : Jacques Bordeleau (Fondation Béati), Claude Chagnon (Fondation Lucie et André Chagnon), Taïeb Hafsi (HEC Montréal), Denis Harrisson (UQO - Université du Québec en Outaouais), Stephen Huddart (La Fondation de la famille J.W. McConnell), Juan-Luis Klein (UQAM - Université du Québec à Montréal), Benoit Lévesque (UQAM - Université du Québec à Montréal), Pierre Métivier (Centraide - Québec et Chaudière-Appalaches), Lili-Anna Pereša (Centraide du Grand Montréal)
  • Pause

Panel / Atelier

Le transfert de connaissance comme outil de changement

Participant·e·s : Denis Harrisson (UQO - Université du Québec en Outaouais), Joël Nadeau (Coopérative de solidarité du Rang 13 de Saint-Camille), Mélanie Pomerleau (Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie), Vincent Van Schendel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Cocktail

Cocktail du CRISES et lancement des livres :  "Pour une nouvelle mondialisation, le défi d'innover" et "Pour une histoire du risque : Québec, France, Belgique"

Communications orales

Analyse de la question sociale et des nouvelles régulations d'hier à aujourd'hui : séance hommage à Jean-Marie Fecteau 

  • À propos des régulations sociales : réflexions sur le gouvernement de la misère dans l'œuvre de Jean-Marie Fecteau
    Martin Petitclerc (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Je propose d'explorer, à partir des principales publications de Jean-Marie Fecteau, la façon dont ce dernier a utilisé le concept de régulation sociale afin de penser les termes de la question sociale au Québec au XIXe siècle. Chez Fecteau, le concept de régulation sociale avait, à la fin des années 1980, pour fonction d'insister sur la dimension politique des rapports sociaux, permettant ainsi de prendre une distance à l'égard du marxisme, tout en conservant une perspective critique sur le changement social. De plus, le concept visait à se distancier, dans le champ des études foucaldiennes sur la question sociale, des études portant sur le "grand enfermement" et ce qu'on appelait la perspective du "contrôle social". Au début des années 2000, les enjeux au sein de la discipline historique et des sciences sociales avaient considérablement changé. À ce moment, le concept de régulation sociale changeait conséquemment de fonction dans l'approche de Fecteau: il ne s'agissait plus de se distancier du marxisme, mais bien des perspectives centrées sur l'agency qui, selon lui, négligeaient l'impact structurant du pouvoir. En ce sens, et malgré le fait que la voie reste largement inexplorée dans sa réflexion, son concept de régulation sociale se rapprochait considérablement du concept de gouvernementalité que Foucault a développé à la fin des années 1970.

  • Le care au cœur de la question sociale aujourd'hui : vers une transformation du politique
    Paul Leduc Browne (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Cette communication indiquera : (1) comment la question du care met en relief le caractère différencié selon le sexe de la question sociale ; (2) comment une approche centrée sur le care se prête à une critique matérialiste de l'État libéral et de l'économie capitaliste ; (3) comment la philosophie politique du care ouvre la perspective d'un renouveau démocratique de l'économie et de la société.

    La forme longtemps attribuée à la question sociale (notamment la pauvreté) masqua la dimension du care. Les mouvements des femmes ont d'abord mis en relief le care dans l'analyse du travail domestique et de l'accès au marché du travail. Or le care ne se limite pas à des activités domestiques, au soin et à l'éducation des enfants. Rejoignant les littératures sur le don et la reconnaissance, les théories récentes du care soulignent, à l'opposé du libéralisme, l'interdépendance constitutive qui est au fondement de la socialité humaine. Elles ouvrent sur un autre monde, dont le care serait le fondement - sous l'angle du besoin non seulement de recevoir les soins et la sollicitude des autres, mais aussi, et peut-être surtout, de les donner. Au lieu de suivre des voies parallèles - question sociale, question du genre, question de l'environnement - la critique sociale fondée sur une telle notion du care peut mener à une critique matérialiste unifiée de la réalité sociale aujourd'hui.

  • La première génération de théorisation de la pensée coopérative dans l'espace canadien-français : l'apport de l'École de Laval
    Jean-François Simard (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Nous sommes dans les années trente. Le Canada est en guerre contre le fascisme en Europe, mais il se déroule au sein même de nos frontières nationales un autre combat, celui-là contre la pauvreté qui afflige la classe ouvrière canadienne-française. Depuis le crash de 1929, le libéralisme est un modèle économique défaillant. Plusieurs intellectuels catholiques puisent dans la Doctrine sociale de l'Église les éléments constitutifs d'un nouveau modèle économique fondé sur les vertus coopératives. Georges-Henri Lévesque, fondateur de la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval, inspiré par son mentor Charles Gide, élabore une imposante « doctrine » qu'il présente au grand public dans le cadre d'une série de dix cours, d'une heure chacun, qu'il appellera les « mercredis soirs coopératifs ».

    Les éléments de cette théorisation portent en germe la Révolution tranquille et les balbutiements prémonitoires du modèle économique québécois contemporain. En s'efforçant de conceptualiser le « socialisme catholique », il s'attire les foudres de Maurice Duplessis qui le traite de bolchévique. Mais le Dominicain n'en restera pas là et en rajoute. Coup de tonnerre, Lévesque en appel à la non-confessionnalisation des coopératives de consommation. Ce débat éthique annoncera la sécularisation de la société québécoise. La « révolution coopérative » est en marche ! Elle aura sur le Québec un formidable effet d'entraînement.

  • Pause

Communications orales

Initiatives territoriales innovatrices pour le développement durable des communautés (1/2)

  • Le développement économique communautaire et la cohésion sociale : le rôle des CDEC
    Jean-Marc FONTAN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Juan-Luis Klein (UQAM - Université du Québec à Montréal), Diane-Gabrielle TREMBLAY (TÉLUQ - Université du Québec), Catherine TRUDELLE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication porte sur les leçons qui peuvent être tirées de l'expérience des Corporations de développement économique communautaire (CDEC) en regard de la construction de la cohésion sociale aux échelles locale, régionale et nationale. La question de la cohésion sociale est abordée dans le contexte des transformations inhérentes à la mise en place d'un modèle économique qui, reposant sur l'économie informationnelle, sur les réseaux globaux, sur la concentration économique et financière, ainsi que sur les transformations au marché du travail, contribue à intensifier les fractures propres au système capitaliste et à la création de nouvelles fractures socio-territoriales. Comment réagir à ces fragmentations ? Le défi consiste à mettre en place des instances de régulation innovatrices permettant l'équilibre entre la croissance économique, la satisfaction des besoins humains, les formes d'économie qui donnent au social une place importante dans la gouvernance. Une recherche en cours nous permettra de montrer que le modèle expérimenté par les CDEC facilite la construction de la cohésion sociale dans la mesure où il assure l'intermédiation entre le global et le local, arrime l'initiative locale à l'action gouvernementale et rend possible la médiation entre les différents types d'acteurs et intérêts présents dans la collectivité locale.

  • D'une initiative locale à une réflexion d'ensemble : acteurs, enjeux et stratégies de la reconversion du site Seracon sur les rives du canal de Lachine à Montréal
    Julie Tisseron (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le canal de Lachine à Montréal a toujours joué le rôle de moteur de développement pour l'arrondissement Sud-Ouest qu'il traverse. Au tournant des années 90, ce corridor d'eau et de verdure a fait l'objet d'importants investissements publics pour sa mise en valeur en vue de sa nouvelle vocation récréotouristique. Cette revitalisation du canal a favorisé un important mouvement de reconversion, à des fins résidentielles, des anciens sites industriels présents sur ses rivages. Le maintien du zonage industriel de ces espaces, hérité de la politique de relance de l'activité industrielle de la fin des années 80, a donné lieu à des modifications de zonage au cas par cas, au grès des projets immobiliers, favorisant un développement "à la pièce" sur les abords du canal. Par ailleurs, ces projets ont soulevé plusieurs interrogations liées aux enjeux de mixité sociale, de mixité des usages, de préservation environnementale et patrimoniale et d'accessibilité au canal pour les résidents des quartiers environnants.

    Il s'agira donc de voir comment les acteurs locaux ont développé des initiatives territoriales innovantes face aux défis posés par la reconversion de ces anciens sites industriels ?

    L'étude du redéveloppement de l'ancienne usine Seracon, située en bordure du canal de Lachine à Pointe Saint Charles, nous permettra de voir comment une initiative locale visant une réappropriation populaire de ce site a débouché sur une réflexion d'ensemble portant sur les orientations de développement du canal.

  • L'insertion des immigrants d'origine haïtienne à Montréal à travers l'entrepreneuriat social : le cas du Centre N A Rive

    Dans cette communication, nous aborderons la question de l'insertion sociale des immigrants. Nous nous référerons en particulier à l'insertion de la population d'immigration d'origine haïtienne, une population menacée par l'exclusion sociale. Nous présenterons les résultats d'une étude de cas, le Centre N A Rive. Ancrée dans le quartier Petite-Patrie à Montréal, cette organisation met en œuvre une approche innovatrice dans les pratiques de formation et d'intégration de la population immigrante à Montréal. À travers une démarche qui favorise l'entrepreneuriat social.

    Notre étude de cas a été réalisée suite à des entretiens avec les acteurs concernés par les projets visant l'insertion sociale mis en œuvre dans cette organisation, y compris avec les participants immigrants. La présentation des résultats se fera en trois parties. Pour débuter, nous dresserons un bref portrait des étapes de l'immigration haïtienne au Québec. Ensuite, nous nous pencherons brièvement sur les difficultés éprouvées par les immigrants d'origine haïtienne dans leur processus d'insertion dans la société d'accueil montréalaise. Puis, nous expliquerons comment un groupe de leaders d'origine haïtienne a mis en œuvre divers types d'action, afin de faire face aux divers facteurs qui provoquent la situation d'exclusion de leur communauté.

  • La revitalisation urbaine et les stratégies culturelles de développement local : le cas de Bilbao en Espagne
    Wilfredo Angulo (UQAM - Université du Québec à Montréal), Juan-Luis Klein (UQAM - Université du Québec à Montréal), Diane-Gabrielle TREMBLAY (TÉLUQ - Université du Québec)

    Cette communication portera sur une recherche qui vise à étudier le rôle de la culture dans les démarches de revitalisation urbaine. Plus concrètement, nous aborderons dans cette communication le processus de revitalisation en cours depuis les années 1980 à Bilbao en Espagne. À l'origine de vocation minière et industrielle, la ville de Bilbao a été fortement touchée par le processus de mondialisation de l'économie et par la crise du fordisme. La ville a connu une crise économique majeure qui a causé une importante perte d'actifs en matière d'entreprises et d'emplois industriels. Nous étudierons la stratégie mise en œuvre par les acteurs locaux dans le but de contrer les effets de cette crise, notamment les stratégies fondées sur les dimensions culturelles qui ont été déployées par les leaders locaux, dont le principal exemple a été l'implantation du musée Guggenheim. Nous verrons ainsi comment ces stratégies ont orienté le développement local, l'effet qu'elles ont eu sur les politiques de développement industriel et la place des citoyens dans leur mise en œuvre.

  • Le développement des fiducies foncières agricoles au Québec : s'inspirer de pratiques sociales novatrices américaines pour le développement durable des communautés rurales d'ici
    Jocelyn Darou (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les fiducies foncières de conservation (FFC) sont des organismes non-gouvernementaux qui ont comme mission de protéger à perpétuité des terres ayant une valeur écologique, sociale ou patrimoniale importante ou encore ayant une vocation communautaire ou agricole. Ces organismes sont incontournables dans le monde de la conservation des milieux naturels aux É-U (on en dénombre plus de 2000 et leur existence remonte à la fin du 19e siècle). Depuis environ 30 ans, les FFC ont commencé à s'intéresser plus activement à la protection des terres agricoles et plusieurs fiducies foncières agricoles (FFA) ont été créées avec comme mission de protéger les terres agricoles. Dans un contexte québécois où le nombre de ferme est en diminution constante, où l'endettement des agriculteurs et la valeur des terres agricoles augment environ deux fois plus rapidement que les revenus agricoles moyens et où on tente de plus en plus de mettre en place un modèle de développement durable des communautés rurales fondé sur l'occupation dynamique des territoires, plusieurs acteurs du monde rural et agricole désirent explorer comment les FFA pourraient répondre à un certain nombre de besoins. C'est dans cette perspective qu'un projet de recherche partenarial entre le CRISES, le Centre d'innovation social en agriculture et l'organisme Protec-Terre a été mis sur pied, ayant comme but de d'adapter les différents modèles de FFA au contexte québécois afin d'aider les acteurs désirant mettre sur pieds des FFA.

  • Dîner

Communications orales

La recherche partenariale, l'action, l'intervention et la production de nouveaux savoirs (1/2)

  • Intervention et recherche : la co-construction d'espaces hybrides d'innovations sociales
    Jacques Caillouette (UdeS - Université de Sherbrooke), Sid Ahmed SOUSSI (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La communication s'intéresse à la recherche partenariale comme vecteur d'innovations sociales tant au regard de la production de savoirs théoriques qu'à celui des pratiques empiriques. Comment certains dispositifs partenariaux (chercheurs/praticiens) de recherche, mais aussi d'action sociale, permettent-ils d'innover, en conjuguant : 1) sur la perspective théorique, dans la manière de produire des savoirs nouveaux pour comprendre et/ou évaluer des pratiques sociales; 2) sur la perspective empirique et de terrain, en favorisant le développement de nouveaux types d'intervention ou d'action sociale ? La communication vise donc à explorer et mieux comprendre, sur les plans théorique, épistémologique et méthodologique, les différentes dimensions et potentiels de ces collaborations entre chercheurs engagés dans l'action et praticiens et citoyens engagés dans la recherche.

    La recherche partenariale apparaît, en dernière analyse, comme une rencontre de préoccupations et d'intérêts différents, mais aussi de motivations communes et de valeurs partagées. L'étude montre que, à la différence des intérêts d'acteurs, les préoccupations originelles des uns et des autres peuvent évoluer tout au long de la formation de l'espace partenarial de recherche pour tendre, et parfois aboutir, à la mise en place d'une dynamique de recherche productrice de sens, de savoirs pratiques, c'est-à-dire d'un véritable processus de co-construction des connaissances.

  • Un modèle d'enquête-intervention innovant pour les milieux sociaux fragiles : la formation d'une équipe de terrain pour une étude socio-économique en éducation à Haïti
    Claude Julie Bourque (CHU Sainte-Justine), Hugues DEXTRA (Université publique du Sud-est à Jacmel), Christian DUPLAN (École professionnelle de Jacmel), Pierre-Maxime NICOLAS (Programme de coopération volontaire PCV2 à Haïti)

    Depuis janvier 2012, une enquête socio-économique sur la formation professionnelle est en cours dans le département du Sud-est à Haïti. Afin de réaliser un inventaire des écoles et d'évaluer la situation deux ans après le séisme de 2010, une équipe d'enquête a été mise sur pied sous la supervision d'une chercheuse canadienne coopérante et du directeur régional de l'Institut national de la formation professionnelle. Dans le contexte d'une recherche-intervention interdisciplinaire, un séminaire intensif de formation a été offert à quinze étudiants en sciences de la gestion à l'Université publique du Sud-est à Jacmel. En dix semaines, il a été possible de former l'équipe et de produire les données nécessaires à l'atteinte des objectifs grâce à une approche misant sur la grande tradition ethnographique haïtienne ainsi que sur les méthodes et technologies actuelles. L'équipe a su profiter de sa proximité sociale et culturelle avec le terrain et de l'usage de la langue créole pour obtenir des données de qualité et produire des résultats permettant la mise au jour de dynamiques sociales réticulaires, de problèmes peu documentés liés à l'intervention des organisations de coopération internationale en éducation ainsi qu'un modèle de communauté apprenante authentique. Cette expérience permet de proposer des réponses aux questions posées sur la recherche partenariale et la production de nouveaux savoirs dans un terrain marqué par la fragilité et le besoin de changement et d'innovation.

  • La fabrique du social, croisement des savoirs et apprentissages coopératifs
    Alain Penven (Université de Bretagne Occidentale Brest Quimper Morlaix)

    Tout en prenant en considération le pouvoir structurant des politiques sociales pensées et initiées au niveau central, nous partons de l'idée que la fabrique du social1 est aussi le fruit de processus collectifs d'engagement des acteurs à l'échelle des territoires et des réseaux. Ces initiatives locales, motivées par une analyse partagée de situations d'insatisfaction et d'incertitude vont conduire à la conception et à l'expérimentation de nouvelles pratiques sociales qui vont ensuite connaître, de manière aléatoire, un processus plus global de reconnaissance et d'appropriation sociale. Au cœur de ces initiatives, nous observons la mobilisation d'une pluralité de savoirs et leur exploitation dans l'action. Ce processus d'apprentissage coopératif ne se limite pas à la combinaison de savoirs identifiés et formalisés mais génère aussi la production de savoirs inédits constitutifs de nouvelles compétences développées et appropriées collectivement.

    1www.lafabriquedusocial.fr , programme de recherche partenariale réalisé à l'initiative du Collège Coopératif en Bretagne en partenariat avec ESO (Rennes2), ARS (UBO), la Chambre régionale de l'économie sociale (CRES) et l'Association rennaise des centres sociaux (ARCS).

  • Au-delà de l'appropriation du pouvoir : la recherche partenariale pour changer les pratiques institutionnelles et systémiques
    Deena White (UdeM - Université de Montréal)

    Le comité détresse psychologique et santé mentale de Rosemont (CDPSMR) réunit des intervenants de la communauté locale (groupes communautaires, CSSS, police de quartier, Office municipal d'hébergement...) afin de mieux comprendre et répondre aux problèmes complexes posés par certaines clientèles vivant dans le quartier et souffrant de détresse psychologique ou de problèmes de santé mentale. Dans leurs efforts de mobiliser des ressources autour de ces personnes, les membres comité se trouvent souvent à « se frapper des murs » - à ne pas pouvoir faire bouger ou plier les systèmes en places - ce qui rend les solutions qu'ils mettent en place pour des individus, temporaires et insatisfaisantes. Face à cette situation, et dans le cadre d'un nouveau partenariat universitaire-milieux de pratiques (ARIMA), le comité s'est donné comme buts 1) d'entamer un travail réflexif; 2) de devenir plus puissant, plus influent à l'égard des décideurs; 3) de changer les pratiques des divers joueurs; 4) de développer des pistes pour faire émerger des réseaux plus aidants. La recherche en partenariat qui s'en ressort et qui sera présentée vise le déploiement des méthodes associés à la sociologie clinique et à la théorie de de l'acteur- réseau pour favoriser le développement collectif d'une réflexion et d'une expérimentation innovatrices, sur le pouvoir des intervenants à analyser et à fléchir des pratiques institutionnelles.

  • Dîner

Communications orales

Initiatives territoriales innovatrices pour le développement durable des communautés (2/2)

  • Trajectoires d'innovation sociale : choix et contingences des territoires face aux enjeux de développement et de justice sociale
    Sharam Alijani (NEOMA Business School), François MANCEBO (Université de Reims Champagne-Ardenne)

    Cette communication a pour objet de mettre en lumière les trajectoires multiples de l'innovation sociale au sein des territoires en soulignant les liens multidimensionnelles entre les ressources (humaines, physiques, financières, technologiques,…), les processus (individuel, collectif, institutionnel,…) et les aboutissements des actions et des initiatives entreprises par les acteurs. On note au passage la nature polysémique du champ d'innovation sociale dont la dynamique dépend du contexte dans lequel les acteurs et les institutions (territoires, entreprises, collectivités locales, gouvernements…) évoluent ainsi que de la nature et l'étendu des initiatives sociales et des modes de coopération et de médiation entre les citoyens et les communautés. Or, les initiatives des acteurs impliquent des choix en matière de gouvernance et d'usage des ressources, de mode de développement, mais également d'équité et de justice sociale. Ce constat nous conduit à esquisser un modèle conceptuel qui permet de mieux appréhender les frontières mouvantes du champ d'innovation sociale à partir de critères tels que le territoire, le marché, le mode de développement, la justice et l'équité intergénérationnelle. Cette approche multidimensionnelle et comparative a le mérite d'apporter un plus grand éclairage sur les limites des modèles d'innovation sociale dont les exemples proviennent de plusieurs régions en France, en Europe et en Amérique du Nord.

  • L'intelligence territoriale au service du développement des communautés locales : quel rôle pour les instances locales de santé publique?
    Jean-François ALLAIRE (UdeS - Université de Sherbrooke), Clara BENAZERA (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Paule Simard (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Geneviève TREMBLAY (Agence de santé et services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue)

    Avec leur approche de développement des communautés, les acteurs locaux de santé publique, notamment les organisateurs communautaires de centres de santé et de services sociaux (CSSS), sont de plus en plus présents dans le développement et le soutien d'initiatives territoriales de développement. Ils innovent notamment par le biais de stratégies visant le développement d'une intelligence collective pour soutenir les communautés locales dans des actions touchant les facteurs qui déterminent la qualité de vie, la santé et le bien-être de leurs citoyens.

    Une évaluation de l'implantation du dispositif participatif de caractérisation du potentiel des communautés locales (Boisvert, 2007 et 2008) menée dans trois régions du Québec (Abitibi-Témiscamingue, Chaudière-Appalaches et Estrie) illustre bien le rôle de médiateur, que peuvent jouer les CSSS dans des initiatives locales de développement tout en soulevant les enjeux d'arrimage avec les autres acteurs du développement (Centre locaux de développement, Société d'aide au développement des collectivités, municipalités régionales de comtés, etc.). À partir des résultats de cette évaluation, l'idée d'intelligence collective comme pratique intersectorielle novatrice sera explorée.

  • Sciences du territoire et action publique : le territoire comme souci commun. Expériences concrètes de coopération à l'échelle régionale, questions actuelles et perspectives
    Grégoire Feyt (Laboratoire PACTE), Yoann Morin (Laboratoire PACTE)

    Les institutions territoriales se trouvent de plus en plus confrontées à un besoin d'innovation dans la manière de se penser, de décider et d'agir. La question du lien entre mondes territorial et académique se pose ainsi de manière de plus en plus prégnante. En France, des initiatives de coopération existent depuis longtemps mais sont souvent le fruit de relations interpersonnelles ou de circonstances particulières. Toutefois, des tentatives visant à développer, valoriser, fédérer ces démarches émergent, principalement à l'échelle régionale.

    Cet enjeu trouve en France un écho avec le chantier de la réforme de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Les débats conduits durant les Assises de l'ESR ont mis en évidence la tension entre responsabilité sociale et territoriale de l'Université et implication des Régions dans le financement et la définition des politiques universitaires.

    Ces problématiques amènent à se poser deux questions :

    - Les Sciences du Territoire constituent-elles une réponse pluridisciplinaire à la demande territoriale de recherche ?

    - Quelle est la nature des charnières d'une relation à bénéfices partagés entre monde académique et demande sociale? En quoi impactent-elles les politiques territoriales et universitaires ?

    La communication tentera d'analyser les opportunités et freins à la recherche partenariale, à la valorisation et au transfert en Sciences du Territoire par l'analyse d'initiatives issues de divers contextes régionaux: France, Suisse, Wallonie.

  • Action collective dans la théorie et la pratique : une étude de cas sur la Coopérative des femmes entrepreneuses sociales en action (Coopermesa), Brésil
    Sandra Mara STOCKER LAGO (UNIOESTE - Universidade Estadual do Oeste do Paraná), Luciana Vargas Netto Oliveira (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'article a pour objectif d'analyser, sous la théorie d'action collective, quels sont les motivations, les problèmes et les nécessités des personnes qui travaillent ensemble dans la production et la génération de nouveaux postes de travail etde revenus, parmi les différentes fonctions d'une coopérative. Ainsi, le but de cette étude est de comprendre les éléments théoriques et pratiques sur l'action collective dans une coopérative choisie, cherchant comme résultat les contributions pour la révision et/ou pour la réaffirmation de la théorie étudiée, aussi bien en visantàfournir des éléments pour l'élaboration des politiques publiques de support au coopérativisme. Nous présenterons d'abord les résultats d'une révision bibliographique visant à expliquer la théorie de l'action collective. Une seconde partie portant sur le cas de la Coopérative des femmes entrepreneuses sociales en action (Coopermesa), localisée à la ville de Toledo, Paraná, Brésil, présentera l'histoire de la coopérative et le profil des femmes qui l'intègrent. La coopérative en question est née d'un projet d'une université publique, dont le but était d'aider les femmes à rencontrer des alternatives de travail etde génération des revenues, en promouvant l'inclusion sociale. Enfin, nousanalyserontanalyseronscomment les variables structurales de la théorie de l'action collective peuvent influencer l'organisation et le travail de la coopérative pour arriver à ces objectifs,aàpartir des résultats des entretiens avec les femmes.

  • Pause

Communications orales

La recherche partenariale, l'action, l'intervention et la production de nouveaux savoirs (2/2)

  • La co-production des savoirs en intervention sociale, l'exemple de l'élaboration en partenariat d'un modèle utilisant l'approche centrée sur les indicateurs d'effets
    Sébastien Carrier (UdeS - Université de Sherbrooke), Suzanne GARON (UdeS - Université de Sherbrooke), Paul MORIN (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Au Québec, les indicateurs actuels ne permettent pas de capter l'atteinte de certains objectifs de l'intervention sociale, dont ceux, du rétablissement ou de l'intégration sociale (INSPQ, 2007). C'est au regard de ces limites que l'approche centrée sur des indicateurs d'effets dans le domaine de l'intervention sociale a été développée au Royaume-Uni (Ellis, 2009). Cette approche vise à ce que les pratiques d'intervention soient réfléchies et jugées comme un processus co-produit par les intervenants, la personne et son réseau afin d'en arriver à des effets positifs dans la vie de la personne et de ses proches (Garber, 2011; Glendinning et al., 2007; Miller et Cook, 2011). L'objectif de cette recherche est d'élaborer un modèle générique, utilisant une approche centrée sur les indicateurs d'effets, adapté au contexte des services sociaux québécois. L'élaboration de ce modèle est le fruit d'un processus de co-production partenariale impliquant des chercheurs, des personnels cadres et professionnels et des usagers. Nous utilisons le modèle logique pour établir les objectifs du modèle et planifier les activités ainsi que les processus à mettre en place pour y parvenir (Miller, 2011). Toujours en cours, la co-production partenariale d'un tel modèle pose des enjeux importants en matière d'intervention sociale notamment quant à la production des savoirs, aux cultures organisationnelle et professionnelle, aux modalités d'intervention, aux outils d'intervention et aux indicateurs d'effets.

  • Territoire innovant et recherche partenariale : les agents de développement de territoire en Estrie
    René Lachapelle (Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire - Université du Québec en Outaouais)

    La démarche de recherche auprès des agents de développement de territoire en Estrie est le résultat d'une coconstruction. L'élaboration du projet de recherche s'est faite dans le cadre d'un comité de pilotage réunissant des représentant(e)s des organismes partenaires (RQIIAC, OEDC, CRCOC) et collaborateurs (CDC, municipalité, Université de Sherbrooke, etc.). L'intérêt partagé était de mieux cerner la réalité complexe de l'intervention de soutien au développement d'un territoire et les mécanismes qui permettent de la renforcer. La diffusion des résultats de la première phase de recherche a été l'occasion de formuler l'hypothèse que l'Estrie réunisse les caractères d'une région apprenante : d'une part parce que l'on y retrouve une constellation d'instances de formation ; d'autre part, parce que, à l'échelle des MRC, émergent des lieux de collaboration entre intervenants qui renforcent leurs apprentissages. Les activités de diffusion furent aussi pour les praticiennes et praticiens le moment de formuler de nouvelles questions pour la seconde phase de la recherche, notamment autour du renforcement de l'identité professionnelle comme facteur favorable au développement continu des compétences. Sous réserve du financement attendu des programmes de financement de la recherche, cette seconde phase associera de nouveaux partenaires identifiés durant la première phase et déploiera des ressources de recherche plus importantes afin d'explorer les pistes identifiées lors de la première phase.

  • Les régimes d'innovations sociales au sein des établissements universitaires et de santé
    Christel Beaucourt-Louart (Université Lille), Isabelle KUSTOSZ (Université Lille 3)

    Dans le courant des années 2000, on a observé un vent de réformes initié dans les deux secteurs de l'université et de la santé et concomitant à la mise en œuvre de la LOLF puis la RGPP. Dans un contexte de pénurie financière, de remise en cause de l'Etat providence et d'encouragements à la rationalisation des fonctionnements et des pratiques, les dirigeants des établissements universitaires et de santé ont eu à intégrer des champs de forces institutionnelles et les nouveaux dispositifs qui y concourent. Confrontés à des injonctions, des incitations et des négociations, parfois paradoxales, il leur revient de construire des stratégies dans des contextes instables et complexes. C'est ce que nous proposons de développer dans notre communication en comparant deux secteurs : l'université et la santé. Cette comparaison sectorielle nous permettra de caractériser des régimes d'institutionnalisation et leurs impacts sur les stratégies d'établissement et de voir quelles innovations se développent indépendamment des pressions qui s'exercent sur eux.

  • Collaboration entre chercheurs et acteurs de l'intervention dans la recherche interventionnelle participative
    Jocelyne BERNIER (UdeM - Université de Montréal), Angèle Bilodeau (Agence de la santé et des services sociaux de Montréal), Johanne Bédard (UdeS - Université de Sherbrooke), Yves COUTURIER (UdeS - Université de Sherbrooke), Sylvie GENDRON (UdeM - Université de Montréal), Chantal LEFEBVRE (Centre de recherche Léa-Roback sur les inégalités sociales de santé de Montréal)

    La recherche participative à base communautaire est largement pratiquée, particulièrement en recherche interventionnelle. L'articulation entre recherche et intervention soulève alors des questions ontologiques (Quelle est la nature de l'intervention ?), épistémologiques (Quel rapport entre chercheurs et acteurs de l'intervention ?), théoriques (Quels sont les mécanismes de l'intervention ?), méthodologiques (Comment assurer la rigueur scientifique des méthodes participatives ?) et éthiques (Quelle implication des chercheurs dans le processus décisionnel de l'intervention ?). Ces questions sont centrales en recherche interventionnelle étant donné le caractère souvent implicite des interventions, leur adaptation à la diversité des contextes et leur transformation dans le temps, et le flux de connaissances qui circulent de part et d'autre de la production de la recherche. La recherche interventionnelle devient donc par nécessité participative dans la mesure où le rapport du chercheur à son objet de recherche peut difficilement s'actualiser en dehors de son rapport aux acteurs de l'intervention. La réflexion est alors orientée vers les modalités et l'instrumentation de la participation en vue de sa contribution aux finalités de pertinence, de qualité scientifique et d'utilisation de la recherche. C'est à cette réflexion que veut contribuer la communication proposée en analysant comment opère la participation et quelle est sa contribution dans trois cas de recherches interventionnelles.

  • Pause

Communications orales

Conférence de clôture

  • Expérimenter de nouvelles institutions (syndicales)?
    Jean-Michel Denis (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)

    La crise du modèle institutionnel qui touche notamment les organisations représentatives à vocation syndicale ou partisane peut se définir par l'abaissement significatif du sentiment d'appartenance et d'identification des acteurs à l'égard des institutions. C'est entre autres facteurs, parce qu'il est une institution que le syndicalisme serait « en crise » et que les salariés le dédaigneraient assez largement. Le fossé grandissant entre son support sociologique et son renforcement institutionnel est paradoxal puisqu'il ne se traduit ni par une désaffection totale ni par une rupture véritable de la part des acteurs sociaux. En perdant sa capacité intégratrice, le syndicalisme perd également sa capacité à maintenir une certaine cohésion sociale dans le monde du travail. Dès lors, est-il possible de se passer de ce type d'institutions ? Si oui, par quoi les remplacer ? Pourtant, ce besoin d'intégration et de solidarité sociale est croissant face au développement du précariat et l'atomisation du salariat. Le renforcement de l'exploitation dans le rapport salarial nous entraine inévitablement à mettre en jeu le modèle de syndicalisme actuel. La perspective proposée ici vise, en se maintenant dans le cadre d'une réflexion sur le syndicalisme, et à partir du double postulat, en partie contradictoire, de l'inadaptation partielle des structures organisationnelles actuelles et de la « nécessité de l'organisation », à revenir à la question de leur renouvellement.

  • Mot de clôture