Informations générales
Événement : 81e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Enjeux de la recherche
Description :La question de la pertinence des études anciennes au Québec s’impose par un double éloignement, à la fois temporel et spatial, de leur objet de recherche. Que ce soit par l’archéologie, la littérature, la philosophie, l’histoire, ou encore les sciences des religions, les études anciennes posent un regard critique vers un passé lointain. L’attitude des étudiants et des chercheurs peut être perçue comme étant passéiste, voire comme une négation des impératifs du présent. Est-ce véritablement le cas? La présente table ronde se propose de regrouper divers intervenants issus du milieu de l’enseignement et de la recherche en études anciennes, afin d’aborder cette problématique de front. La question de la pertinence de cette discipline sera abordée suivant deux axes : l’utilité de l’enseignement et celle de la recherche. Au 20e siècle, l’histoire intellectuelle du Québec fut en grande partie marquée par les enseignements du cours classique, qui laissait une large place aux œuvres gréco-latines. Quelle place occupe et occupera cette culture dans l’enseignement au 21e siècle? Puisque ces civilisations ne sont plus autant enseignées au secondaire, l’université est désormais l’institution qui assure leur rayonnement. Dans une société où la culture classique perd sa valeur de référentiel commun, est-il toujours nécessaire de l’enseigner? La place actuelle de la recherche sera également débattue. Au cours des dernières décennies, une tendance s’est dessinée dans la recherche universitaire qui privilégie les sciences appliquées aux dépens des autres disciplines. Cette mentalité, jumelée à l’apparent éloignement spatio-temporel des études anciennes, contribue à leur marginalisation. C’est pourquoi il est important de réfléchir en public aux enjeux rencontrés par cette discipline. Cette table ronde sera donc l’occasion pour les professeurs et les étudiants gradués de dialoguer sur les résonances modernes de leurs travaux de recherche.
Date :- Paul-Hubert Poirier (Université Laval)
- Emilie-Jade Poliquin (Université Laval)
Programme
Mot de bienvenue
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Mot de bienvenuePaul-Hubert Poirier (Université Laval)
Économie : au coeur de l'actualité d'hier et d'aujourd'hui
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L'utilité de l'histoire ancienne : les Grecs et nousLéopold Migeotte (Université Laval)
L'étude du passé donne du recul et, plus on va loin dans le temps, plus la perspective s'élargit. Certes, la compréhension du monde d'aujourd'hui repose sur la connaissance des siècles les plus récents. Mais on sait également, par exemple, que Platon et Aristote ont inspiré de nombreux philosophes occidentaux, que les institutions de la République romaine ont servi de modèle à la Révolution française et que l'idéologie démocratique des cités grecques est souvent reprise aujourd'hui par les politiciens. Ce que l'on sait moins, c'est que la manière dont les cités géraient leurs finances était moins rudimentaire qu'on ne le pense et qu'elle pourrait aussi nous donner quelques « leçons ». Leurs méthodes comptables étaient évidemment moins sophistiquées que les nôtres et leur gestion fut parfois marquée par l'incompétence, la corruption et le dépassement des coûts. Mais l'un des bénéfices de la démocratie directe, telle que les Grecs l'ont pratiquée durant des siècles, était que la plupart des citoyens riches étaient aussi engagés dans la politique et que les cités pouvaient toujours compter sur leur dévouement et leur générosité. En outre, comme le montrent plusieurs comptes publics dont nous avons des copies épigraphiques, les cités s'efforçaient généralement de respecter deux principes que nos gouvernements semblent avoir oubliés : subordonner les dépenses aux revenus et éviter de s'endetter lourdement et à long terme.
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Sciences économiques et sciences de l'Antiquité en regard: développements historiographiques récentsChristel Freu (Université Laval)
Alors que l'économie antique a très longtemps été négligée, elle a connu un regain d'intérêt depuis le milieu des années 1970 ; les publications se multiplient même à un rythme soutenu ces dernières années. S'il est traditionnel d'opposer en la matière historiens "primitivistes" et "modernistes", qui ne voient pas du tout de la même façon la nature de l'économie antique, nous verrons que s'opposent aussi deux modes historiographiques bien distincts, ancrés dans des traditions nationales diverses. Le débat porte donc tant sur la nature de l'économie que sur la manière d'en faire l'histoire.
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Période de questions
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Pause
L'homme et le territoire : questions d'histoire et d'archéologie
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Les études classiques et l'identité nord-américaineKale Coghlan (Université Laval)
En examinant la confluence de l'écriture géographique et historique grecque au cours de l'époque hellénistique, je suis souvent obligé de réfléchir sur ma propre identité, notamment en tant qu'habitant d'Amérique du Nord. À première vue, un fossé spatial et temporel existe entre moi et mon sujet. Cependant, les premiers Européens qui ont débarqué sur rivages d'Amérique du Nord ont interprété leur expérience à travers la lentille d'une culture en train de redécouvrir les idées de l'Antiquité ; plusieurs de leurs idées ont leur origine en Grèce antique. Alors, depuis l'époque moderne, les études classiques ont joué un rôle important dans la formation des institutions qu'on trouve aujourd'hui sur le continent. Malgré un mélange d'influences qui ont contribué à la création d'une identité nord-américaine, plusieurs de nos conceptions de l'espace et d'autrui remontent à l'antiquité grecque. Mes recherches qui visent à examiner l'origine et l'élaboration de l'écriture géo-historique peuvent aussi faire la lumière sur quelques-unes de nos préconceptions envers les lieux où nous habitons et envers nos identités hétérogènes. Ma communication présentera quelques exemples de l'héritage antique qui continuent d'influencer ces deux aspects de la mentalité des habitants d'Amérique du Nord.
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Les modes de développement des espaces de confins des cités des Arvernes, Ségusiaves et Vellaves pendant l'Antiquité, quelles influences sur le milieu?Franck Fassion (Université Laval)
Depuis plusieurs décennies, les influences des activités humaines sur l'environnement font l'objet d'un vif débat au sein des sociétés et de la communauté scientifique comme en témoignent les nombreuses études et conférences sur le réchauffement climatique, la déforestation ou encore la désertification. Ces problématiques actuelles ne doivent pas occulter les influences des sociétés passées sur leur environnement et l'importance des héritages qu'elles nous ont légués. Aussi nous semble-t-il nécessaire de replacer les dynamiques environnementales actuelles dans une perspective historique. Pour cela le recours aux recherches interdisciplinaires associant archéologues, géomorphologues et paléoécologues est indispensable. A ce titre, les travaux menés en France dans les massifs du Livradois-Forez (Massif Central) mettent en lumière la diversité des occupations humaines et des productions de cet espace montagnard aux confins de trois cités entre la fin du second Âge du Fer et le haut Moyen Âge. Cette variabilité du développement, reflet de différences dans les modes de mise en valeur et l'intensité de l'emprise humaine, s'exprime par de grandes disparités entre les massifs et l'altitude retenue. Elle s'affirme également par une modification parfois profonde du milieu dans lequel les sociétés passées ont évolué, la végétation, les processus morphogéniques et le fonctionnement des zones humides ayant été plus ou moins influencés par les activités humaines.
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La rhétorique de la φιλία/amitié dans les relations internationales : étude comparative sur le style et le langage dans les traités de la Grèce antique et de l'époque moderne.David Jolin (Université Laval)
Dans le monde grec antique, la φιλία incorporait régulièrement le cadre des décrets et favorisait le rapprochement entre les cités. Le recours à la φιλία s'inscrivait principalement dans un contexte de conflits internationaux : lorsque l'existence des Grecs fut menacée, ils firent appel à la φιλία afin de solidifier et/ou de renouveler leurs contacts avec le monde extérieur. L'échange de l'amitié rencontre des circonstances semblables dans la modernité. En effet, les situations de guerre ont constitué un climat propice aux transactions d'amitié entre les États. L'utilisation politique de l'amitié semble d'ailleurs s'être démocratisée, à tel point que sa sincérité a même été remise en question. Il semble donc pertinent de s'interroger, au vu des conjonctures qui favorisent les négociations internationales, sur les ressemblances et les différences entre la rhétorique de la φιλία et celle de l'amitié. L'adoption d'une étude comparative permettra de relever les contrastes dans le langage et le style des décrets. Avant d'entrer dans l'analyse, quelques remarques sur la φιλία s'imposeront, afin de savoir en quoi elle s'apparente au concept d'amitié au sens moderne du terme, et comment elle s'en dissocie. Il sera ensuite question de confronter les formulations utilisées dans les traités de la Grèce antique et de l'époque moderne, dans le but d'apporter des pistes de réflexions sur le rôle de la φιλία et de l'amitié à l'intérieur des échanges internationaux.
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Période de questions
Dialogue entre histoire et culture religieuse
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Contexte social et discours sur la religion : deux concepts liés dans l'Antiquité et aujourd'huiJeffery Aubin (Université Laval)
Au cours du siècle dernier, la place de la religion a connu des mutations importantes ; les discussions entourant celle-ci, sa nature et sa place au sein de la société, sont par ailleurs toujours d'actualité. Cela n'est pas sans rappeler les débats entourant la nature de la religion au IVe siècle dans l'Empire romain. On trouve en effet de telles réflexions dans l'apologétique chrétienne et un auteur de cette époque, Lactance, attaque de front la notion même de religion. En raison de l'étalement dans le temps de son œuvre, sa réflexion s'insère dans deux contextes sociaux différents. Il rédige en effet ses premiers ouvrages durant une vague de persécution contre les chrétiens, tandis que ses derniers ouvrages sont écrits après l'acceptation par l'Empire de la religion chrétienne. On constate que le discours sur la religion a tendance à disparaître lorsque cette religion devient légitime et le mot, quant à lui, tend à disparaître lorsque la chrétienté élimine toute opposition au Ve siècle. Ainsi, il est possible que l'élaboration de la notion de religion soit tributaire du contexte social et soit généralement liée aux situations de conflit. La rhétorique joue dès lors un rôle important dans les débats et les échanges entourant cette notion. L'étude du discours sur la religion chez Lactance devient dès lors un cas d'espèce pour analyser la rhétorique religieuse dans les rapports entre le contexte social et la conception de la religion dans l'espace public.
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Révolutions et reproductions culturellesOlivier Dufault (Université Laval)
Le questionnement de néoplatoniciens, chrétiens et alchimistes sur la finalité de l'être humain et de l'univers a convergé de manière singulière autour de l'an 300 vers une problématisation du corps et de la matière. En appliquant les théories de Thomas Kuhn à la religion de l'est du bassin méditerranéen ancien, il semble que plusieurs “paradigmes culturels” adverses soient arrivés à la même “révolution culturelle”. C'est-à-dire, à la même question: comment réconcilier la supériorité du divin et la survie de l'individu avec le corps et la matière? L'explication la plus prometteuse de ce phénomène est socio-économique. Considérant que ces trois groupes ne travaillaient pas à l'intérieur du même paradigme, la convergence de leur questionnements ne peut pas en principe être expliquée par le développement rationnel de leur paradigmes respectifs.
Au-delà de l'histoire de l'antiquité, cette étude m'intéresse par le sentiment paradoxal que provoque l'application des principes de ma recherche à celle de mon expérience quotidienne. Il est en effet paradoxal de passer une bonne partie de son temps à imaginer les rouages socio-économiques cachés derrière les faits historiques – comme si chaque détail anodin ou étrange d'un texte était le produit d'une ou plusieurs causes nécessaires – alors que chaque étape de cette recherche semble avoir été franchie dans l'exercice entier de mon libre arbitre.
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Période de questions
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Dîner
Entre philosophie et histoire des idées : l'homme et son rapport à l'ordre et à la vérité
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Comprendre la conception de l'ordre du monde dans la pensée grecque à l'époque archaïque : quelle pertinence aujourd'hui?Vincent Du Sablon (Université Laval)
Il n'est pas aisé de définir la façon dont les Grecs pensaient l'ordre du monde : pour eux, celui-ci relevait surtout du domaine des sentiments, du vécu et de l'expérience qu'ils avaient de leur univers. La pluralité des réalités recoupées par la notion d'ordre dans la pensée grecque rend son approche difficile pour les Modernes, qu'elles soient liées au monde de la nature, de la divinité ou encore à divers types d'activités humaines, allant du domaine cultuel au domaine politique, en passant par celui des relations interpersonnelles. L'étude de plusieurs notions complémentaires dans la littérature archaïque indique que le système conceptuel grec de l'ordre empruntait aux registres de la justice, de la portion et de l'honneur, et qu'il reposait sur la timè, la « valeur sociale » relative reconnue à chaque membre d'une communauté, humaine et divine. Transposée dans le domaine politique, cette conception a en outre contribué à faire de la cité archaïque le vecteur par lequel les Grecs assurèrent l'insertion dans le cosmos des possesseurs de la timè de citoyen. En ce début de xxie siècle imprégné d'une compréhension scientifique de l'univers, où l'omniprésence des technologies isole parfois les individus plus qu'elle ne les rassemble, comprendre la conception particulière du monde dans la littérature grecque archaïque permet de mettre au jour un système original de pensée où insertion politique et sociale était gage de présence au monde et contribuait à assurer l'ordre cosmique.
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De Platon à Copernic, de Ptolémée à nous : quel est notre rapport à la notion de vérité scientifique?Emilie-Jade Poliquin (Université Laval)
Bien comprendre les textes scientifiques antiques est un exercice beaucoup plus périlleux qu'il peut paraître au premier abord. Il est en effet aisé de tomber dans une comparaison superficielle, opposant nos connaissances modernes à celles véhiculées dans les ouvrages anciens. Au cours de cet exercice peuvent survenir de nombreux écueils : alors que certains succombent à des jugements trop négatifs en rappelant uniquement les échecs du passé, d'autres détournent plutôt les textes pour n'y voir qu'une anticipation de la science moderne. En fait, ce n'est que par une connaissance approfondie du contexte que l'on peut apprécier à sa juste valeur une production scientifique, quels qu'en soient l'époque et le lieu d'origine.
Mais la comparaison entre savoir ancien et moderne n'est pas pour autant une activité stérile. Par exemple, l'étude du contexte de production des œuvres de notre corpus de thèse ‒ à savoir les textes astronomiques latins datant du Ier siècle avant J.‑C. au Ve siècle de notre ère ‒ nous a permis de réfléchir sur la place accordée à la science dans notre propre société. En citant comme modèles les théories astronomiques de Platon, d'Aristote, de Ptolémée, de Copernic et de Képler, nous questionnerons dans le cadre de ce colloque notre rapport habituel à la vérité scientifique.
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La profondeur historique des problèmes philosophiquesJean-Marc Narbonne (Université Laval)
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Période de questions
Pour une relecture des oeuvres classiques : réflexion sur la rhétorique et la mythologie
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Les théories littéraires modernes à l'épreuve de l'Antiquité : l'exemple du «Pour les Quatre» d'Aelius AristideMartin Voyer (Université Laval)
Aelius Aristide, un grand rhéteur grec d'époque impériale, est l'auteur d'un texte riche et consciemment articulé, le Contre Platon : Pour les Quatre (Or. 3). Ce discours est d'une structure complexe, où citations et niveaux narratifs se multiplient et s'entrecroisent, où le patrimoine littéraire est omniprésent, tantôt fidèlement reproduit, tantôt savamment détourné de son sens.
La présentation établira des liens entre le Pour les Quatre et certaines théories littéraires modernes. Nous explorerons comment un seul passage (III 651) du Pour les Quatre peut faire l'objet de trois approches différentes : 1) la déconstruction, en ce que le passage fournit les outils propres à déconstruire l'autorité du texte ; 2) les théories de la réception, du fait de la division aristidienne du lectorat et de l'adaptation du discours qui en résulte ; 3) le néo-historicisme, puisqu'Aristide fait de la littérature un des moteurs de l'histoire. Bien qu'il s'exprimât et s'actualisât différemment, le fondement de ces approches n'était pas inconnu des auteurs antiques.
Ouvrir un dialogue avec ces œuvres permet de relativiser et de positionner nos conceptions littéraires, d'en déceler les préconceptions et ainsi d'en mieux saisir le caractère historiquement déterminé. Il s'agit d'un acte hautement autocritique, ce à quoi toute institution de recherche doit faire une large place.
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Rhétorique ancienne vs actuelle. Qui est l'orateur par excellence dans le monde moderne?Valérie Pageau (Université Laval)
Dans le cadre de nos recherches sur le monde ancien, nous voulons mieux connaître la façon dont est perçue la parole impériale dans l'Empire tardif (surtout le IVe s. p. C.). Il semble qu'un questionnement semblable puisse également intéresser le contexte politique actuel : qui est l'orateur par excellence ? Les orateurs modernes font-ils partie de la noblesse ou du peuple ? La parole des dirigeants est-elle semblable à celle de l'empereur ? Nous étudierons ces questions notamment en regard de l'histoire oratoire du Québec.
Tout récemment, à la lecture d'un roman de José Saramago, nous sommes tombée sur cette phrase :
« Ce que vous venez de dire est admirable, je crois que votre éloquence convaincrait même le ministre, J'en doute, monsieur le directeur, les ministres sont là pour nous convaincre nous [...] » (L'autre comme moi, trad. G. Leibrich, p. 73, Seuil, 2005).
Dans l'Antiquité romaine, l'art de dire et de bien dire avait une fonction autrement plus élevée et constituait l'aboutissement de l'éducation des nobles, qui en faisaient usage non seulement au barreau, mais encore à la cour de l'empereur, là où se prenaient des décisions politiques majeures. Si l'exercice de l'éloquence était beaucoup plus étendu chez les nobles de l'Antiquité, la citation de José Saramago rappelle qu'à cette époque comme aujourd'hui, la rhétorique est avant tout l'apanage des classes dirigeantes de la société, qui s'en servent comme d'un outil de pouvoir et de persuasion.
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La réutilisation de la mythologie gréco-romaine : un sujet d'actualitéStéphanie Thibault-Larouche (Université Laval)
La littérature antique, et même renaissante, expose clairement une réutilisation ou, du moins, un intérêt envers les divers mythes et récits mythologiques qui ont été élaborés antérieurement. Ce jeu littéraire de remodelage des mythes a en effet pris une grande place dans les œuvres des lettrés de l'Antiquité. Nous croyons qu'il serait toutefois inexact de croire qu'il en est autrement pour la Modernité. Tout comme ce fut le cas dans l'Antiquité, bien que les détails entourant les personnages, les lieux et les contextes d'un mythe aient changé avec l'époque, une certaine essence fondamentale demeure intemporelle et est réutilisée à toutes les époques, même à la Modernité. C'est le cas du mythe d'Œdipe à travers le complexe freudien du même nom, où le psychanalyste épure le mythe pour n'utiliser qu'une partie du noyau conceptuel, afin d'exprimer sa pensée. Nous nous proposons de montrer, à travers des exemples concrets, dont la symbolique de Télémaque, que la connaissance des fondements de la mythologie antique permet, par des réutilisations contemporaines, de représenter des situations humaines immuables. Si certains mythes ont pu perdurer, c'est surtout grâce à leur noyau intemporel qui illustre des concepts encore fondamentaux, tels les rites de passages ou encore le destin, ce qui les rend toujours actuel. Ainsi, l'analyse de la mythologie antique conserve un rôle notable dans la compréhension de sa réutilisation contemporaine.
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Période de questions
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Pause
Les études anciennes au 21e siècle : quel rôle peuvent-elles encore jouer dans les écoles et universités du Québec?
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Des fossiles vivants? L'enseignement des études anciennes au troisième millénaireThierry Petit (Université Laval)
Dans notre société consumériste, qui met l'accent sur l'efficacité économique et la production de biens, l'enseignement des Études anciennes passe aux yeux de certains, dont maints politiciens, pour une activité, au mieux délicieusement surannée, au pis parasite, laissée aux mains d'une classe d'oisifs privilégiés. Ainsi les enseignants d'Études anciennes ont parfois le sentiment de livrer un combat d'arrière-garde, et de constituer une espèce en voie d'extinction. Qu'en penser ?
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Les études anciennes : une formation citoyenneAlban Baudou (Université Laval)
« L'éducation vise à nous former à la vertu dès l'enfance, nous inspire un désir ardent de devenir un citoyen parfait » (Platon, Leg. 643e).
Quelques réflexions lors de cette table ronde nous permettront de nous demander si nous pouvons, si nous devons considérer que les matières que nous enseignons, les recherches que nous entreprenons sont tenues de s'inscrire dans un cadre éducatif dont le but est d'aider les jeunes gens à développer une conscience civique. Les connaissances qu'ils acquièrent les aident-elles à devenir des citoyens éclairés, conscients des réalités sociales et politiques du temps, impliqués dans le débats et les luttes ? Du Carrefour de l'engagement étudiant au Gala de la vie étudiante, de Forces avenir au Printemps érable, l'université et les étudiants semblent s'accorder pour reconnaître et encourager la présence des étudiants face aux questions de société. La formation en études anciennes peut-elle plus particulièrement conduire à cet engagement citoyen ?
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Papyrus et vieilles dentelles: sens et utilité de l'étude des langues anciennes au QuébecAnne-France Morand (Université Laval)
Dans ma présentation, j'explorerai deux documents en grec ancien qui ont radicalement changé le cours de la recherche. Ces textes formeront la base de la discussion sur le renouvellement dans nos disciplines et nous entraîneront vers la question fondamentale de l'utilité de l'apprentissage des langues anciennes dans les cadres scolaire et universitaire.
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Période de questions
Mot de clôture
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Mot de clôturePaul-Hubert Poirier (Université Laval)