Informations générales
Événement : 81e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le rayonnement ionisant tel que les rayons X est utilisé depuis plus d’un siècle à des fins médicales et procure de l’information vitale pour le diagnostic et certaines interventions. Ce rayonnement par ailleurs engendre des dommages biologiques qui peuvent avoir des effets à court ou à long terme. Des études démontrent aujourd’hui que l’exposition au rayonnement à des fins médicales est à l’origine, par exemple, d’une augmentation des cas de cancers chez certaines cohortes de patients. Malgré ces effets délétères potentiels, le rayonnement ionisant est utilisé couramment à des fins médicales sur la prémisse que les bénéfices surpassent largement les risques d’effets indésirables. Devant une augmentation rapide du nombre d’examens radiologiques, soutenue par une plus grand accessibilité à la technologie, il convient cependant de se questionner sur l’usage raisonnable du rayonnement ionisant à des fins médicales. Ce colloque propose d’explorer cette question en faisant appel à des experts qui présenteront les grands enjeux reliés à l’utilisation sécuritaire du rayonnement ionisant à des fins médicales. Ils feront écho à plusieurs initiatives tant québécoises, canadiennes que nord-américaines visant une réduction de la dose de radiation d’origine médicale. L’objectif de réduction de dose devient un enjeu de santé publique qui interpelle plusieurs intervenants : technologues, médecins traitants, radiologistes, physiciens médicaux, ingénieurs biomédicaux, manufacturiers, patients et gestionnaires. Ce colloque permettra de dresser un portrait de la situation et de présenter des approches visant une réduction globale de la dose collective d’origine médicale. Il s’adresse autant aux experts qu’au grand public.
Date :- Philippe Després (Université Laval)
- Luc Beaulieu (Université Laval)
- Maxime Guillemette (CHUQ - Centre hospitalier universitaire de Québec)
Programme
Réduction des doses en radiologie : aspects technologiques
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Mot de bienvenue
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La réduction des doses en imagerie médicale, un défi aux multiples facettesPhilippe Després (Université Laval)
La réduction des doses en imagerie médicale dépend de facteurs technologiques et humains. Pour avoir une vue d'ensemble de ce défi, des experts présenteront leur perspective sur la question.
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Radioprotection en tomodensitométrie : perspective historique et notions de baseRobert Ouellet (CHU de Québec)
Pour bien comprendre les enjeux contemporains en radioprotection il est important de remonter un peu dans le temps et de voir comment l'évolution des connaissances s'est traduite dans la technologie et la pratique radiologique Cette présentation établira les bases de la discussion à venir en traitant de la notion de risque en lien avec le rayonnement ionisant, de la réduction de l'exposition radiologique au fil des années et ce tant en imagerie conventionnelle qu'en tomodensitométrie. Le but est de d'expliquer les facteurs influençant la dosimétrie clinique comme la performance des technologies et les défis posés par l'imagerie du corps humain. S'en suivra une description de l'appareil de tomodensitométrie afin de mettre la table pour les autres conférenciers.
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Le rôle de l'ingénieur/physicien médical dans la réduction des doses en radiologieJean Arsenault (IUCPQ (Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec))
L'ingénieur / physicien peut jouer un rôle important dans l'optimisation des examens radiologiques. D'abord en adaptant le protocole d'acquisition à la région anatomique étudiée, mais aussi en supportant et en sensibilisant les utilisateurs de ces appareils. La présentation montrera quelques principes de base de la réduction ou de l'optimisation des doses aux patients. Pour chacun d'entre eux on amènera des exemples concrets de ce qui peut être fait avec les différents types de modalité que sont la TDM, les salles d'angiographie cardiaque / vasculaire et les équipements de radiographie.
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Pause
Réduction des doses d'imagerie sur le terrain : intervenants cliniques
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Rôle des technologues sur la réduction de doses en imagerie médicale : de la perception à la réalité !Danielle BOUÉ (Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec), Gilbert Gagnon (Collège Laflèche)
Les technologues en imagerie médicale sont des intervenants de premier plan pour la réalisation d'examens d'imagerie comportant l'utilisation de rayonnements ionisants. À cet effet, ils collaborent étroitement avec les médecins radiologistes et les intervenants du monde de la santé en réalisant des examens qui permettent d'établir le diagnostic et de déterminer le traitement approprié pour le patient. Comme la tendance pour les prochaines années est à l'augmentation des procédures radiologiques et à une plus grande disponibilité des équipements, il est donc essentiel que tous les intervenants s'impliquent afin de diminuer les risques associés à l'irradiation tout en assurant un maximum de bénéfices aux patients.Cette présentation comprendra un état de situation sur le nombre et le type d'examens réalisés. La formation des technologues, l'encadrement professionnel et le contexte de travail seront présentés. Par la suite, la gestion des risques associés aux examens utilisant les rayonnements ionisants sera abordée de même que les implications de l'Ordre professionnel pour soutenir les technologues. Le tout se terminera par une conclusion qui pourra faire l'objet de discussions subséquentes.
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Le rôle du médecin traitant dans la réduction des doses d'imagerie : un aperçu de la pratique actuelle et améliorations possiblesÀ Déterminer (ASMUQ)
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Dîner
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La radioprotection, le point de vue et la vision des radiologistesYves Patenaude (CHUS - Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke)
En radioprotection, le passé est garant du présent, la réalité du présent nous rejoint, il faut donc entrevoir le futur! La présentation portera sur le point de vue des radiologistes sur la réduction des doses en radiologie.
Radioprotection : aspects réglementaires et perspective de santé publique
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Synthèse des règlementations et accréditations régissant l'utilisation des appareils à rayonnement ionisantMaxime Guillemette (CHUQ - Centre hospitalier universitaire de Québec)
L'utilisation des radiations ionisantes est soumise à différentes réglementations locales et nationales. Au Canada, le fédéral gouverne l'utilisation des substances nucléaires et des appareils de hautes énergies; les appareils à rayons X, pour leur part, sont réglementés par le provincial. Par contre, le programme national d'accréditation d'Agrément Canada oblige les organisations de santé à améliorer la qualité des soins offerts, ce qui inclut la protection du patient, et donc la réduction de dose en radiologie. Aux États-Unis, une accréditation fédérale similaire à celle d'Agrément Canada existe aussi, mais certaines accréditations plus rigoureuses, tel le programme d'accréditation de l'ACR pour les appareils de tomographie, forcent nos voisins américains à inspecter beaucoup plus rigoureusement leurs appareils qu'au Canada. Certaines variations existent à l'intérieur même de chaque pays, par exemple en Colombie-Britannique, le code de sécurité 35 a été adopté en tant que loi et doit être respecté à la lettre, ce qu'aucune autre province n'a fait. En Californie, la loi sur le rapport des doses en tomographie oblige les institutions à conserver le produit dose longueur (DLP) et l'indice volumique de dose en tomographie (CTDIvol) dans le dossier du patient. Finalement, certaines associations professionnelles font pression sur les autorités locales et nationales pour l'adoption de mesures règlementaires afin d'assurer la protection du public au Québec et au Canada.
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Pause
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Participation du CECR à la réduction de l'exposition aux rayonnements ionisantsRenald Lemieux (CHUS - Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke)
Le Centre d'expertise clinique en radioprotection (CECR) est un regroupement d'experts mandaté par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour assister celui-ci dans la mise en œuvre de son plan d'action relatif à la réduction de l'exposition aux rayonnements ionisants et pour offrir des services d'expertise-conseil et de soutien aux établissements de santé qui sont aux prises avec des problèmes complexes de radioprotection. Le CECR a initié en 2011 une tournée provinciale sur la tomodensitométrie dans les établissements du réseau public de santé du Québec. Les objectifs de cette tournée sont de procéder à une évaluation technique et fonctionnelle des tomodensitomètres (TDM) et d'initier un processus de réduction des doses aux patients via l'optimisation des trois protocoles d'examens standards les plus fréquemment utilisés en radiologie: protocoles de tête, de thorax et d'abdomen-pelvis, avec et sans contraste. Les recommandations apportées à la fin d'une visite dans un établissement de santé sont le fruit d'une étroite collaboration entre les experts locaux et les experts du CECR. À ce jour, 56 des 190 TDM à tester ont été évalués. La répartition des recommandations en fonction des protocoles standards se lit comme suit : 31% tête, 37% thorax et 32% abdomen-pelvis. Le pourcentage moyen de réduction de l'exposition suite à l'optimisation est de l'ordre de 18 à 24%, sans changer la qualité diagnostique de l'image, telle que perçue par les radiologistes participants.
Retour sur la journée avec les experts : consensus, pistes de solution et améliorations souhaitables en radioprotection dans un contexte d'imagerie médicale
Table ronde
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Formation et maintien de la compétencePhilippe Després (Université Laval)
La formation des intervenants cliniques en matière de radio-protection est-elle adéquate et suffisante? Certaines spécialités médicales devraient-elles bénéficier de formation supplémentaire? La parole aux experts.
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Planification de la main d'œuvre en imagerie diagnostique dans une optique de qualité et de sécuritéPhilippe Després (Université Laval)
Plusieurs interrogations subsistent quant aux besoins en main d'oeuvre pour assurer une meilleure utilisation de la radiation ionisante à des fins diagnostiques. Quel sera l'impact de la réglementation sur les effectifs? Doit-il y avoir des reponsables de la qualité en radiologie diagnostique? La parole aux experts.
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Le recours au rayonnement ionisant : pratique actuelle et pratique souhaitéePhilippe Després (Université Laval)
La chaîne décisionnelle actuelle menant à des examens avec radiation ionisante est-elle perfectible? Les rôles de chaques intervenants sont-ils bien définis? La communication pourrait-elle être améliorée et si oui comment? La parole aux experts.