Les grands projets interrogent. Qu’ils soient urbains, d’exploitation des ressources naturelles ou de délocalisation, ils suscitent actuellement de nombreuses questions tant au niveau de leur légitimité que de leur faisabilité ou de leur performance. Tantôt remis en cause, tantôt reportés ou encore littéralement transformés par les parties prenantes (citoyens, usagers, promoteurs, pouvoirs publics, ...), ils constituent de nombreuses « opportunités » pour les chercheurs d’investiguer les dimensions « pauvres » de la gestion des projets qui deviennent des «incontournables». Ainsi se développent les travaux sur l’acceptabilité sociale (Savard, 2010), les risques sociaux (Bourne, 2009), les conditions gagnantes (Viel et autres, 2012), l’appropriation (Veschambre, 2008; Colomb, 2011), les recombinaisons de savoirs (Gadille, 2008), etc. En parallèle à ces études, de plus en plus souvent, la notion de changement niche au cœur des analyses sur les difficultés de réaliser ces grands projets, qu’il s’agisse d’études sur les changements de comportements (Kourilsky-Beillard, 2007), les méthodologies agiles (Boivert, 2012) ou les capacités de changement (Lehmann, 2010).
Concernant ces objets, les chercheurs en gestion de projet, management, technologie, géologie, économie, sciences politiques, urbanisme, anthropologie et sociologie entament davantage de travaux scientifiques transversaux. Ici, la notion de savoirs sans frontières ne concerne pas seulement la perspective internationale, mais aussi la mutualisation des savoirs entre ceux détenus par les acteurs sur le terrain et ceux détenus par les chercheurs; il s’agit également des transferts de savoirs entre disciplines.
Pour respecter cette demande en mutualisation des savoirs, ce colloque comprend deux volets, mixant approches académiques et praxéologiques. Un volet traite de la co-construction et de l’appropriation des grands projets, et un autre volet traite des grands projets comme espaces-lieux de capacités et d’apprentissages.