Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

La participation des citoyens dans la gouvernance territoriale et l’ouverture des processus décisionnels sont des conditions sine qua non à la gestion durable des territoires. Les risques, et particulièrement les catastrophes, sont de véritables vecteurs d’innovation sociale. En effet, les recherches montrent que les citoyens innovent à la lumière de sinistres qu’ils ont vécus, et ce, afin de rendre sociétés et territoires moins vulnérables.

Ainsi, la politique de sécurité civile prévoit de nombreuses mesures pour répondre à des sinistres. Dans la pratique, des insuffisances apparaissent au grand jour à chaque fois qu’un évènement survient. Ces lacunes ne peuvent être prévues dans toutes les dimensions de gestion des risques par les outils réglementaires, ce qui pose la question de la prise en compte de la perception de l’ensemble des acteurs, notamment ceux qui vivent le risque.

Les catastrophes servent alors de point de départ à une amélioration de la règlementation en matière de gestion des risques naturels. Elles apportent de nouveaux enseignements sur l’intensité, voire l’occurrence de l’aléa en amont, et dans certains cas identifient de nouvelles expériences rendant la société plus résiliente. Ce cadre réglementaire qui régit la sécurité des individus et de leurs biens est donc appelé à être constamment mis à jour.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue


Communications orales

Connaissance des risques naturels – Gestion des risques naturels

  • Réchauffement climatique, utilisation des sols et mode de gestion des barrages : impacts sur la variabilité interannuelle des débits extrêmes journaliers au Québec
    Ali ASSANI (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Yanick Boucher (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jean-Michel SYLVAIN (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Cette étude vise à comparer l'influence du réchauffement climatique, de l'utilisation des sols et du mode de gestion des barrages sur la variabilité interannuelle des débits minimums extrêmes journaliers saisonniers (DEM). Pour analyser l'impact de l'utilisation des sols, on a comparé la variabilité interannuelle des DEM dans les bassins versants contigus de l'Assomption (agricole) et Matawin (forestier en amont du réservoir Taureau) pendant la période 1930-2010 d'une part, et pour analyser l'impact du mode de gestion des barrages, on a comparé la variabilité interannuelle des DEM mesurés en aval du barrage de Rawdon construit sur la rivière Ouareau (mode de gestion de type naturel) et en aval du réservoir Taureau (mode de gestion de type inversé) érigé sur la rivière Matawin. La hausse de la température observée dans le bassin versant de l'Assomption n'a eu aucun impact sur la variabilité interannuelle des DEM. L'influence de la différence de l'utilisation s'est traduite par une hausse des DEM en hiver dans le bassin versant forestier de Matawin. Enfin, l'influence de la différence du mode de gestion des barrages s'est traduite par une hausse significative des DEM en aval du barrage Matawin durant les quatre saisons. Cette étude démontre que la variabilité interannuelle des DEM est beaucoup plus fortement influencée par le mode de gestion des barrages que par le climat et l'utilisation des sols au Québec.

  • Scénario Hazus pour l'exercice Grande Secousse de Charlevoix - 2013
    Miroslav Nastev (Commission géologique du Canada)
  • Pause
  • Cartographie des zones inondables par approche hydrogéomorphologique : vers des évolutions nécessaires à son utilisation règlementaire en France et au Québec
    Thomas Buffin-Bélanger (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Antonin Montané, Freddy VINET (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    La cartographie hydrogéomorphologique (HGM) est utilisée en France pour la réalisation d'Atlas de Zones Inondables. Cette méthode fondée sur l'étude géomorphologique des
    cours d'eau a longtemps été considérée comme expérimentale et sans légitimité jusqu'à ce que les inondations meurtrières des années 1990 dans le Sud de la France montrent que les concepts de lits majeurs géomorphologiques étaient pertinents.

    Nous proposons de montrer comment la cartographie HGM est utilisée règlementairement en France et nous présenterons des améliorations techniques et règlementaires possibles pour faire de cette cartographie une composante de l'aménagement durable des zones inondables.

    Le Modèle Numérique de Zone Inondable (MNZI) est le résultat de la soustraction entre un Modèle Numérique de Terrain (MNT) et un Modèle Numérique de Ligne d'Eau (MNLE). Il correspond aux hauteurs d'eau qui remplissent entièrement le lit majeur hydrogéomorphologique et présente un intérêt sur le plan règlementaire puisqu'il fournit une cote pour une crue extrême et permet également une meilleure communication des résultats auprès du grand public.

    Notre travail sur l'adaptation de la cartographie HGM au Québec porte sur deux points : trouver des solutions de zonage règlementaire en complément du 0-20 ans et du 20-100 ans, dans la continuité du travail mené par l'UQAR, et étudier la correspondance entre la cartographie HGM et une crue historique (rivière Richelieu), qui est nécessaire pour la rendre égitime.

  • Vulnérabilité d'un territoire face à ses systèmes essentiels dans un contexte de changements climatiques
    Fabrice OLIVRY (École Polytechnique de Montréal), Benoît Robert (Polytechnique Montréal)

    Sur un territoire donné, de nombreux systèmes essentiels (SE) (transport, électricité, télécommunications, eau potable) sont déployés. Ils fournissent des services et des ressources nécessaires au bon fonctionnement de la société et pour préserver la santé et la sécurité de la population. La défaillance de l'un de ces SE entraine donc des conséquences souvent amplifiées par le phénomène des effets domino entre ces SE. C'est une vulnérabilité territoriale. Dans le contexte des Changements Climatiques, ce territoire va être soumis à des événements climatiques plus importants, à court et à moyen terme. Ils vont générer de plus en plus d'impacts sur nos sociétés, ainsi que sur les SE présents sur un territoire donné. Des travaux de recherche ont permis d'élaborer une méthode d'évaluation de la vulnérabilité d'un territoire face à ces conséquences et impacts. Elle permet de combiner plusieurs caractéristiques relatives aux SE, à la géographique de la région et des aléas climatiques. Elle intègre des notions de sensibilité, de degré d'exposition, de criticité des équipements, d'effets domino… Une cartographie des niveaux de vulnérabilité du territoire est alors établie. Ces résultats permettent aux décideurs d'identifier des points faibles, de prioriser des actions de protection et d'adaptation (ex. plans d'entretiens) et d'anticiper l'évolution de la vulnérabilité en fonction du vieillissement de l'équipement ou de l'évolution des conditions climatiques.

  • La planification foncière pour réduire les risques de catastrophes naturelles et leurs dommages
    , Francis ROY (Université Laval)

    Les organisations humanitaires mondiales (Banque mondiale, Croix-Rouge, FAO, FIG, ONU) se préoccupent depuis longtemps de la gestion des effets de catastrophes naturelles et de la réduction des risques. On reconnait désormais que la planification foncière doit faire partie intégrante des processus et activités d'aménagement et de contrôle des sites vulnérables et d'autres prévus pour une reconstruction et une relocalisation sécures (FAO, 2012) en rapport avec les divers droits, usages et modes de propriété et de tenure des terres et des immeubles bâtis. L'approche de la gouvernance durable et volontaire du développement du territoire se traduit en actes concrets de prévention et d'atténuation des risques potentiels par des politiques et instruments légaux contraignant parfois les droits des citoyens, ou en en opérant de nouveaux pour compenser et même s'améliorer. Cela requiert une cartographie de délimitation des sites et espaces à risque bien identifié (inondation, éboulement, etc.). L'expérience québécoise (Code civil, cadastre, zonage, réserve foncière, bande de protection, équité des genres, participation publique) a servi en partie au cadre de référence pour des mesures et instruments de planification foncière, élaboré pour un guide d'intervention auprès de nombreux pays où on doit renforcer la sûreté des fragiles droits de tenure fonciers chez les plus démunis, en majorité victimes de désastres.

  • Dîner

Communications orales

Gestion des risques naturels (suite)

  • Gouvernance territoriale, gestion des risques naturels et développement local intégré : les cas de Saint-Amable et de Chicoutimi
    Daniel GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Catherine Trudelle (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les cas de St-Amable, avec plus d'une centaine de résidences construites sur un sol à faible capacité portante, et Chicoutimi, avec une relocalisation résidentielle récente et involontaire compte tenu d'un risque de chutes de roches, serviront à démontrer que la mobilisation citoyenne ne conduit pas toujours à une gouvernance territoriale plus inclusive, ni à une gestion plus intégrée des risques naturels et des catastrophes. Les rapports de pouvoir entre les échelons institutionnels de la gouvernance territoriale, la structure des opportunités politiques ainsi que le leadership politique et social sont autant d'éléments à prendre en considération.

    La transformation de l'État et l'influence croissante de groupes économiques dans la planification territoriale complexifient le développement et la gestion du territoire. La gouvernance territoriale implique la coordination d'une multiplicité d'acteurs du territoire et pose, conséquemment, le problème du pilotage de l'action publique qui, dans ce contexte, se trouve en proie aux conflits. De fait, les citoyens se mobilisent pour assurer la viabilité de leurs milieux de vie, particulièrement lorsque ceux-ci sont menacés par des risques naturels. Aujourd'hui, la participation citoyenne aux processus décisionnels est mise de l'avant comme élément fondamental dans la recherche de compromis conduisant au développement durable du territoire, posé ici en termes de développement local intégré.


Communications orales

Exemples de gestion des risques à l'international

  • Les mouvements de terrain en Martinique (Antilles françaises) : risques, aide à la décision et politique de gestion
    Jean-Christophe Audru (BRGM - Bureau de Recherches Géologiques et Minières), Isabelle BARNERIAS (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Martinique), Bastien COLAS (BRGM, Martinique), Maryse LE ROY (BRGM, Martinique), Aude NACHBAUR (BRGM, Martinique), Jean-Daniel RINAUDO (BRGM, Martinique)

    L'exemple choisi pour cette présentation concerne l'analyse de la vulnérabilité du réseau d'alimentation en eau potable de la Martinique vis-à-vis des glissements de terrain, pour prévenir un événement aussi catastrophique que celui qui avait paralysé l'alimentation d'une partie de l'île en 2009. L'organisation et la gouvernance du réseau sont abordées, ainsi que ses interactions avec les autres réseaux (électricité, routes, télécommunications). L'anticipation des éventuels impacts humains, économiques et financiers participera à identifier les secteurs les plus sensibles et à guider l'orientation de la politique de gestion de l'alimentation en eau potable en Martinique pour les prochaines années.

    L'île de la Martinique (France) est une île volcanique de la Caraïbe, intensément exposée aux mouvements de terrain. Les phénomènes récents survenus en Martinique apportent de nouvelles informations sur ces aléas naturels et leurs conséquences sur la population, le bâti et les réseaux.

    Ces événements et les crises associées modifient également la perception des risques par les services de l'état et les élus. C'est ainsi que, par exemple, une nouvelleréflexion s'engage sur la vulnérabilité des infrastructures existantes (lignes de vie, réseaux routiers, édifices publics etc.) afin de planifier leurs impacts économiques.

  • Le littoral des Bas-Champs : évolution géomorphologique naturelle ou anthropique ?
    Edward ANTHONY (CEREGE), Julia Bastide (Université du Littoral Côte d'Opale), Franck DOLIQUE (UNIVERSITE ANTILLES-GUYANE Campus de Martinique)

    Le littoral des Bas-Champs de Cayeux, en Picardie, dispose d'un patrimoine géomorphologique particulièrement riche et, offre de ce fait une remarquable diversité de paysages naturels et artificiels. À l'interface « terre-mer », la frange littorale du cordon de galets de Cayeux est en perpétuelle évolution, soulignant l'interactivité des différents agents de la dynamique d'accumulation côtière. De nombreuses ruptures se sont produis antérieurement aux actions humaines. Sa sous-alimentation l'a encore fragilisé rendant les brèches et inondations qui s'ensuivent de plus en plus importantes. A mesure de la mise en place de la protection, par des épis, la zone de formation des brèches les plus importantes, s'est décalée vers le nord. Les apports pour compenser le stockage des galets dans les casiers restent insuffisants et la sécurité de Cayeux dépend des rechargements effectués ponctuellement sur le site en érosion. Selon certains élus locaux « tant que cet ouvrage restera inachevé, les 3 00 habitants de la commune de Cayeux resteront sous la menace permanente d'un risque de submersion ». Face à la validation d'une solution d'ouvrage en 2012, la question du recul stratégique n'est elle pas la solution d'avenir ?

  • Pause
  • Mesure de la vulnérabilité sociale au séisme : une analyse de deux quartiers de Beyrouth
    Elise BECK (Université Joseph Fourier Grenoble 1), Stéphane CARTIER (Université Joseph Fourier Grenoble 1), Ludvina Colbeau-Justin (UNIMES - Université de Nîmes), Jocelyne GÉRARD (Université Saint-Joseph de Beyrouth), Pierre-Charles GÉRARD (AUB - American University of Beirut), Jacques HARB (Notre Dame University Louaizé), Nada SALIBA (Université Saint-Joseph de Beyrouth), Rita ZAAROUR (Université Saint-Joseph de Beyrouth)

    La sismicité du Liban est marquée par des secousses régulières qui laissent craindre un séisme destructeur. Connaître la vulnérabilité urbaine représente une piste d'adaptation à cette menace.

    L'équipe cherche à identifier les variables influençant la vulnérabilité sociale des Beyrouthins face au séisme.

    Le questionnaire s'intéresse à la perception du risque, aux attitudes et comportements face au risque sismique, au rôle de l'expérience. Il cherche à déterminer le poids des contextes sociaux et physiques dans la vulnérabilité sociale et ce qui peut être source de résilience. Les enquêtes examinent aussi la représentation de l'habitat et la qualité supposée de la construction. L'échantillonnage est construit en prenant en compte les caractéristiques du bâti.

    La construction d'un indice de vulnérabilité sociale est alors possible. Des travaux précédents ont permis de valider le poids d'indicateurs sociaux de la vulnérabilité. On retiendra ainsi des variables démographiques (âge, sexe, niveau socio-économique), psychosociologiques (connaissance et perception du risque), comportementales et attitudinales (internalisation ou externalisation de la responsabilité, implication citoyenne).

    Les perspectives de ce travail sont à fort enjeu. En effet, il s'agit dorénavant de poser les bases d'une intégration de cet indice au calcul d'une vulnérabilité à l'échelle de la ville, et d'en faire un outil d'aide à la décision pour les gestionnaires institutionnels du risque.

  • La gestion du risque naturel de mouvements de terrain lié aux cavités souterraines en France
    Marie Degas, Jean-Marc WATELET (INERIS, Institut National de l’Environnement et des Risques Industriels, Verneuil-en-Halatte, France))

    Le
    sous-sol français recèle de nombreuses cavités souterraines, pour la majorité creusées par l'homme, pour y extraire des ressources minérales et pour s'y réfugier. Ces cavités, souvent proches de la surface, sont pour la plupart, abandonnées et laissées en l'état. Quelles soient bien connues ou oubliées, elles restent à l'origine de désordres potentiels en surface, notamment par leur dégradation progressive. Le développement de l'urbanisation au cours du 20ème siècle, engendre une augmentation de l'exposition aux mouvements de terrain
    liés à ces vides.

    Le contexte réglementaire associé aux cavités souterraines est particulier en France. Si l'on excepte le régime des concessions établi pour les exploitations de matériaux stratégiques (fer, charbon,...), le risque lié aux anciennes cavités est régi par le droit commun où le propriétaire de la surface est propriétaire et responsable du sous-sol.

    Toutefois, les principes fondateurs de la prévention des risques admettent la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour les désordres liés à ces anciennes cavités abandonnées sous certaines conditions. Dans ce cadre, l'état français s'est doté depuis 1995 d'un outil réglementaire, le Plan de Prévention des Risques Naturels. Cette servitude permet d'identifier et de cartographier les risques, et de définir les dispositions constructives, les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde permettant de limiter les effets
    prévisibles à terme des phénomènes considérés.

  • Pour une meilleure gouvernance dans la gestion du risque sismique : cas de la vallée du Chéliff, Algérie
    Khelifa Amokrane (Université d'Oran), Tarik GHODBANI (Université d'Oran)

    La vallée du Chéliff a toujours été marquée par la fréquence, la variété et la gravité des risques sismiques. On assiste en effet à une vulnérabilité croissante à cause d'une forte concentration des populations dans les villes de la plaine et une extension de quartiers informels et insalubres dans des zones à risque.

    Si l'Etat a renforcé la stratégie de résistance par la généralisation des normes parasismiques pour les constructions, les efforts pour l'information, l'engagement et la préparation de la population au risque sismique sont aléatoires voire inexistants et représentent aujourd'hui un défi urgent à prendre en considération.

    Un plan national de prévention du risque sismique est mis en œuvre mais sans intégrer profondément la société civile et tous les scientifiques et techniciens directement concernés par la menace sismique et surtout ses effets sur la société.

    Le but de cet article est de montrer qu'une gouvernance plus rapprochée, mobilisant mieux la société civile par le développement de la résilience au sein de la population en parallèle à la résistance gérée par l'Etat, représentent la problématique essentielle dans la gestion du risque sismique dans la vallée du Chéliff.


Communications orales

Mot de clôture et remerciements