En raison à la fois de sa nature relationnelle et de sa mission de formation qui suppose une orientation vers un mieux, le monde de l’éducation est spécialement habité par l’éthique. Les acteurs du système éducatif ne peuvent éviter d’être confrontés à des enjeux éthiques dans leur pratique. À cet égard, notons qu’au plan de la formation des enseignants au Québec, la présence d’une compétence éthique parmi les 12 compétences professionnelles à développer indique que le MELS (2001) considère qu’il s’agit d’un axe central de la profession. Cet axe se manifeste également en administration scolaire où l’éthique représente l’une des 6 capacités transversales chapeautant l’énoncé des 10 compétences professionnelles (MELS, 2008). Pensons aussi à l’ensemble du personnel de l’école qui, au Québec, a désormais l’obligation d’agir en matière d’intimidation. En Europe, notons que les enjeux éthiques de la diversité socioculturelle dans la formation des enseignants font l’objet d’une attention particulière (C. Europe 2009).
Dans la mesure où ceci témoigne d’une certaine convergence dans la reconnaissance de l’importance de la formation éthique des acteurs du milieu, il nous apparaît essentiel de chercher à mieux discerner la place qu’occupe concrètement l’éthique dans la formation initiale ou continue de ceux-ci, de même que de dégager les fondements sur lesquels repose cette formation. Différents questionnements guideront ainsi les interventions à l'occasion de ce 5e colloque du GREE : quels fondements sont à privilégier pour orienter la formation de ces acteurs? Des apprentissages axés sur le développement du raisonnement? Sur l’appropriation de valeurs prédéterminées? Comment se traduit la formation éthique des acteurs au-delà de la simple formulation de compétences ou de principes d’orientation leur étant adressés? Quelle place est ou devrait être faite à l’éthique dans la formation au-delà de la visée d’acquisition d’une compétence professionnelle particulière?