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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

L’examen de plusieurs États en Afrique amène à faire le constat de sociétés éclatées, sinon à « haute tension », dans lesquelles la cohésion demeure encore un souci majeur. Plusieurs États apparaissent comme des agrégats d’entités visiblement contraintes à vivre ensemble, et qui ne ménagent guère leurs efforts pour afficher leurs particularités. Aussi l’espace politique, lorsqu’il existe, se transforme-t-il en un terrain sur lequel ces différentes entités se concurrencent, parfois bruyamment, mettant en péril l’unité nationale. Particulièrement depuis le début des années 1990, avec la fin du patronage de Guerre Froide, le continent africain a vu éclater un nombre important de conflits civils qui se caractérisent par leur dimension régionale, par la multiplicité des protagonistes, belligérants ou non, par la diversité des motivations, économiques ou politiques, qui les sous-tendent, et par la brutalité des stratégies utilisées. Cette multiplicité des conflits en Afrique a suscité un fort intérêt dans la recherche académique où les hypothèses aussi nombreuses que contradictoires s’évertuent à rendre compte des dynamiques conflictuelles et de leur éventuelle spécificité africaine.

Ce colloque envisage moins de proposer de nouvelles hypothèses explicatives qu’une évaluation critique ainsi qu’un essai de typologie des nombreuses hypothèses concurrentes. Outre une contribution à la recherche académique sur les lumières et les ombres des analyses des conflits en Afrique, ce colloque entend également contribuer à une meilleure épistémologie ainsi qu’à une meilleure méthodologie de l’étude des conflits tout en prenant en compte les dynamiques des sociétés africaines ainsi que les enjeux géopolitiques et stratégiques de ces conflits.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Panel 1 : Analyse de facteurs de conflictualité

  • Théorisation de l'interface des conflictualités en Afrique
    Yannick Brun-Picard (Collège Jacques Prévert Les Arcs)

    Nous supposons que l'interface de conflictualité en Afrique peut être théorisée. Sur quels mécanismes, articulations, dynamiques et territorialisations pouvons-nous produire une théorisation de l'interface de conflits en Afrique ? Après avoir défini le cadre théorique et contextuel d'analyse nous exposons une démarche méthodologique pour laquelle les orientations de contextualisation, de coopération entre acteurs et de praxéologie (de vécu) sont mises en synergie. Ainsi, au regard d'une évaluation critique des approches théoriques des analyses produites et des réalités conflictuelles dans les interfaces de tensions et d'affrontements, nous mettons en exergue des structures d'instauration et d'expansion de ces interfaces. Ensuite, les similitudes, les trames et les dynamiques contribuent à proposer des axes d'enseignements pour élaborer une théorisation de l'interface des conflictualités en Afrique. La capacité à associer l'ensemble des agissants, des territorialisations et des territorialités en fonction de leurs orientations propres, en corrélation avec ce qu'est une interface humanité/espaces terrestres, permet de percevoir, analyser et comprendre les situations conflictuelles, qui pour l'heure ne trouvent pas de solutions efficientes.

  • Le concept de complexe conflictuel régional à l'épreuve de la conflictualité dans la Corne de l'Afrique
    Sonia Le Gouriellec (Université Descartes (Paris 5))

    Cette communication propose une évaluation théorique du concept de complexe conflictuel régional appliqué à la Corne de l'Afrique. Quand Buzan montrait l'existence de « complexes régionaux de sécurité », certains auteurs sont allés plus loin en utilisant ce concept afin d'expliquer la vitesse avec laquelle les menaces sécuritaires pouvaient se diffuser d'un pays à l'autre dans des régions en conflits. Wallensteen et Sollenberg les définissent comme des «complexes conflictuels régionaux». L'existence de ce type d'affrontements s'expliquant par la faiblesse des États qui en composent la trame. Deux corolaires apparaissent qui méritent d'être développés : d'une part la Corne de l'Afrique est devenue un complexe de sécurité régional depuis 2006 et l'importation de la guerre contre le terrorisme, d'autre part elle est un « pré »-complexe conflictuel régional. « Pré » car les États de la région, à l'exception notable de la Somalie, sont capables de contenir les interconnexions régionales entre les mouvements armés, ce qui vient contredire les analyses les qualifiant d'Etats « faibles », voire faillis alors qu'il est possible d'avancer que ce sont des Etats en construction. Il s'agira plus précisément de s'interroger sur les facteurs explicatifs de la persistance de la conflictualité dans cette sous-région. C'est au moyen des outils conceptuels que sont les « nouvelles guerres » et le « complexe conflictuel régional» qu'il sera tenté de décrypter une réalité régionale difficile.

  • Conjoncture sécuritaire en zone frontalière Cameroun, Tchad, République centrafricaine

    Le banditisme armé transfrontalier trouve sa manifestation en Afrique centrale à travers le phénomène des « zarguinas » ou « coupeurs de route », bandes armées qui arpentent et écument les frontières entre la Cameroun, le Tchad et la RCA à l'Est, entre le Cameroun et le Nigéria à l'Ouest. Le but étant la spoliation des biens et le rançonnage par enlèvements. Son développement est concomitant à celui de la circulation des armes légères et de petit calibre (ALPC) du fait de la multiplication des crises politico-militaires, voire de la crise de gouvernementalité dans la sous-région. Il s'agit d'un phénomène aux conséquences sécuritaire, économique, écologique, humanitaire et politique graves. Le caractère transfrontalier des opérations menées par les coupeurs de route alimente une insécurité sous-régionale qui confère à ce phénomène une portée géopolitique.

    Pour permettre le retour à la paix et à la sécurité transfrontalière, les Etats ont adopté une démarche unilatérale qui s'est avérée inopérante. En juillet 2005, le Conseil de Sécurité a recommandé une réponse concertée pour mieux sécuriser les espaces transfrontaliers entre le Cameroun, le Tchad et la RCA.

    Quel bilan 8 ans après, dans un contexte transnational où l'insécurité, devenue endémique semble s'étendre au-delà du « Triangle de la Mort » vers le Bassin du Congo ?


Communications orales

Panel 2 : Analyse de facteurs de conflictualité

Présidence : Anatole Ayissi (Organisation des nations unies)
Discutant·e·s : Marie Brossier (Université Laval)
  • Le rôle de la langue dans les conflits « ethniques » : une cause ou un symptôme?
    Milena Pandy (University of Toronto)

    Une des caractéristiques de plusieurs États africains est qu'ils présentent une véritable multiplicité des langues. En plus des langues autochtones, les langues des anciennes puissances coloniales – qui, maintenant, servent souvent de langues officielles – ajoutent encore plus de complexité. Comment cette hétérogénéité linguistique influence-t-elle les conflits civils sur le continent africain?

    Il existe plusieurs théories qui visent à expliquer les conflits ethniques en Afrique. Mais ces approches sont-elles utiles pour expliquer les conflits politiques qui émergent autour des enjeux de la langue et des politiques linguistiques? Malheureusement, dans la littérature actuelle, la langue est souvent vue simplement comme un marqueur ethnique (cf. Fearon & Laitin 1996), et donc n'est étudiée qu'en tant que cause des conflits ethniques.

    Cette communication vise à déterminer si les désaccords autour de la politique linguistique doivent être vus comme une cause des conflits, ou davantage comme un symptôme des conflits provoqués par d'autres facteurs. Elle examine les interactions entre la langue et d'autres facteurs : l'équilibre des pouvoirs entres différents groupes, la marginalisation politique et économique, l'accès aux ressources, et le passé colonial, entre autres. Je soutiens que la politique linguistique devient un axe de conflit quand, à cause de l'histoire et les processus politiques, elle sert de symbole qui représente le contrôle de l'État et l'accès au pouvoir.

  • Évaluation des rapports entre élections et conflits civils en Afrique
    Arsène Brice Bado (Université Laval)

    Le rapport entre élection et conflit suscite une importante polémique dans la littérature scientifique. D'une part les élections sont perçues comme des alternatives à la violence politique. Aussi sont-elles devenues une condition essentielle des accords de paix en période de conflit civil. Leur tenue marque généralement la fin officielle des conflits civils et ouvre l'ère post-conflit. Ce fut le cas au Libéria, en Érythrée, en Angola, au Namibie, au Mozambique, en Sierra Léone, en Afrique du Sud, en Ouganda, etc. Les élections post-conflits sont ainsi considérées comme ayant une contribution importante dans la résolution des conflits civils et dans la consolidation de la paix.

    Cependant, si empiriquement, il n'est pas de doute sur l'association positive entre élection et résolution des conflits, il reste vrai que les élections déclenchent parfois sinon souvent des conflits civils et des violences politiques graves. Ce fut le cas, entre autres, au Kenya, au Nigéria, au Lesotho, au Zimbabwe, en Côte d'Ivoire. Dans plusieurs pays africains, bien que les élections n'aient pas généré de violents conflits, elles ont tout de même été des périodes de « haute tension » socio-politique.

    Le but de cette communication sera d'évaluer différentes approches sur les rapports entre élections et conflits afin d'identifier les conditions dans lesquelles les élections sont associées soit à la résolution ou soit au déclenchement des conflits civils.

  • Médias, identité et pouvoir, éléments structurants de crises sociopolitiques en Afrique : esquisse de réflexion
    Emmanuel Mabou (Université de Yaoundé II)

    La manipulation de l'identité et des médias à des fins de pouvoir en Afrique, aboutit dans des situations historiques particulières à des crises dont l'efficace est la remise en cause de la stabilité politique.

    Le fait que les médias contribuent à structurer notre perception des choses et du monde, et à façonner la société en tant que producteur et véhicule de sens, de symboles et des messages, détermine l'importance que les pouvoirs politiques leur accordent, et justifient l'instrumentalisation dont ils font souvent l' objet au sud du Sahara. Cette instrumentalisation se conjugue ici à celle de l'identité ethnique et aux nécessités de la pérennisation du régime au pouvoir ou de sa contestation, pour déboucher sur des conflits socio- politiques. Aussi les médias ne sont plus le simple reflet, mais partie prenante du réel qu'ils participent à constituer et à structurer. Au demeurant, l'action médiatique apparait comme une variable de catalyse qui détermine les conflits en Afrique. Au Rwanda par exemple, l'émergence d'un journalisme de circonstance qui fait corps avec le projet d'exclusion, voire d'extermination des Tutsi, montre bien que la presse est un élément constitutif et consubstantiel du dispositif politique de haine racial ou ethnique et subséquemment des conflits sur le continent africain.


Communications orales

Panel 3 : Analyse de facteurs de conflictualité

Présidence : Emmanuel Mabou (Université de Yaoundé II)
  • Conflits et droits fonciers: analyse critique des débats dans un contexte d'accaparement mondial des terres
    Marie Gagné (University of Toronto)

    Dans le cadre de cette conférence, j'entends analyser deux perspectives opposées sur la capacité du droit coutumier à protéger l'accès à la terre des populations paysannes. Cette réflexion s'avère nécessaire alors qu'un mouvement d'accaparement des terres se déroule en Afrique (Deininger 2011). Ce type de conflits fonciers se caractérise par le transfert massif de terres à des gouvernements et corporations étrangères, de même qu'à des élites nationales.

    La première approche considère que l'administration du foncier s'effectue traditionnellement sur la base de la communauté (Alden-Wily 2011; Hesseling 2009). La propriété collective est la mieux à même de protéger le droit à la terre des populations vulnérables en ce que le droit coutumier précolonial est opposé au domaine éminent de l'État (Rochegude 2011).

    Pour d'autres chercheurs, gouvernements coloniaux et experts technocratiques ont régulièrement imposé la propriété communale comme mode de gestion du foncier (Li 2010; Snyder 1982). Amanor (2008) suggère également que les perspectives favorisant le droit coutumier ne reconnaissent pas que les élites et les populations bénéficient d'un accès inégal à la terre.

    En ce sens, je soutiens plutôt qu'en Afrique, le droit formel se révèle moins déterminant que les processus politiques afin de garantir l'accès à la terre. Également, le droit à la terre repose sur la capacité des acteurs locaux à se mobiliser collectivement afin d'éviter que leur propriété foncière ne soit spoliée.

  • Conflits, droits de propriété, innovation et développement économique en Afrique de l'Ouest
    Francois Pazisnewende Kabore (Georgetown University)

    Le conflit décrit une situation où prévaut un rapport de force entre différentes parties (Etats ou communautés). L'innovation, quant à elle, désigne l'amélioration radicale d'un produit, d'un service ou d'un procédé et consiste ainsi à créer de la valeur ajoutée. Le droit de propriété est la faculté que détient une personne physique ou morale de jouir et d'user d'un bien tangible ou intangible dans le respect de la loi.

    Quant le processus d'appropriation des biens économiques s'exprime dans un rapport de force, les parties antagonistes s'engagent dans une utilisation de leurs ressources qui est sous-optimale, dans le cadre de la recherche du bien commun. Le processus d'innovation, en tant qu'activité économique se veut un investissement (capital et travail) dont la condition de possibilité est le droit de propriété, c'est-à-dire la possibilité de jouir de la valeur ajoutée qui en découle. L'histoire du développement économique et humain des nations montre à suffisance qu'aucune nation ne s'est développée sans création de valeur ajoutée. Ainsi, en mettant à mal la propriété (tangible et intellectuelle), les conflits détruisent la principale condition de possibilité de l'émergence économique qu'est l'innovation. Cela est corroboré par les données empiriques sur la prévalence des conflits, le niveau de protection de la propriété, le niveau d'innovation et de développement qui en résultent dans les pays de l'Afrique de l'Ouest.

  • Approches théoriques des conflits en Afrique et production scientifique en relations internationales

    Les études sur les conflits en Afrique sont dominées par les études sur les conflits civils au détriment des conflits interétatiques. Entre la typologie des régimes et la puissance des États, il est difficile de contextualiser certaines variables dans l'environnement des conflits africains. Aussi, certains déterminants comme l'ethnicité sont des facteurs très discutables.

    Ces lacunes font constater un risque pour l'application de certaines connaissances « mondiales » sur la résolution des conflits en Afrique. Ce constat est encore plus inquiétant lorsqu'on le met dans le contexte de la faiblesse de la production scientifique en Relations Internationales sur l'Afrique. Il importe donc de procéder à une évaluation des approches théoriques de la résolution des conflits dans ce continent.

    Notre communication se propose de faire cette évaluation ainsi que celle de la production scientifique sur la résolution des conflits en Afrique. Pour ce faire, à partir d'une revue de la littérature sur les guerres civiles, nous ferons une présentation des principales perspectives théoriques sur les caractéristiques de ces conflits appliquées au contexte africain. Aussi, il est prévu d'étudier la part de la production scientifique en sciences sociales qui s'intéresse spécifiquement à l'Afrique. L'objectif de cette analyse est de susciter une réflexion pour des recherches plus cohérentes avec les spécificités géopolitiques du continent.


Communications orales

Panel 4 : Gestion et résolution des conflits

  • Le devoir de prévention des conflits civils génocidaires en Afrique : l'influence des anciennes puissances coloniales et le droit
    Tohouindji Christian Hessou (Université Laval)

    En droit international, la prévention du génocide est une obligation. Enchâssée dans la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du génocide, cette obligation s'est concrètement développée dans la jurisprudence de la Cour Internationale de Justice. Pour évaluer le respect de ce devoir par un État et pour en tirer les conséquences sur le plan de sa responsabilité, la CIJ tient compte de la panoplie des influences que l'État aurait pu ou aurait dû exercer sur les acteurs du génocide afin de le prévenir. Dans le respect de ce critère, la prégnance des influences politique, économique et culturelle exercées sur les États africains par leurs anciens mentors coloniaux emporte des conséquences juridiques. La responsabilité des anciennes puissances coloniales pourrait se voir valablement engagée si elles n'agissent pas sur ce levier controversé des influences coloniales existantes.

    Dans le contexte africain, ces tentatives d'influence riment souvent avec le retour du maître colon sur ses anciennes possessions territoriales. Un titre légal tel que l'autorisation du Conseil de Sécurité devient donc crucial pour certains types d'actions déployées au nom de l'influence et qui atteindraient la souveraineté des États africains. Mais ce titre légal ne sera pas toujours nécessaire pour déployer une influence préventive. La souplesse de ce critère d'influence pourrait ouvrir de nouveaux horizons pour la prévention des génocides et des conflits qui l'engendrent en Afrique.

  • La résolution des conflits civils dans la dynamique de l'intégration régionale africaine
    Guy Marcel Nono (Université Laval)

    La résolution des conflits civils mobilise de plus en plus l'attention des organisations régionales et sous – régionales d'intégration africaines, y compris celle de la société civile africaine. Tant ces derniers sont récurrents, imprévisibles et se régionalisent de manière insidieuse depuis la fin de la guerre froide.

    En vertu de la Charte des Nations Unies, les organismes régionaux sont fondés à entreprendre des actions en faveur de la paix et de la sécurité internationales au niveau régional, sous réserve du respect des buts et principes des Nations Unies. Sur cette base, l'Union Africaine et certaines communautés économiques régionales, s'évertuent à assurer le maintien de la paix et de la sécurité sur le continent africain.

    Malgré ces initiatives quelquefois couronnées de succès, impliquant parfois l'intervention de l'ONU, et/ou des grandes puissances, le bilan des organisations d'intégration régionales africaines en faveur de la paix sur le continent africain, reste mitigé. En plus d'évaluer le rôle des Organisations d'intégration africaine dans la résolution des conflits civils en Afrique, cette communication se propose d'évaluer l'impact de la résolution des conflits sur le processus d'intégration africaine.

  • Évaluation de l'approche des conflits civils en Afrique par l'ONU : les modèles normatifs de construction de la paix préférés aux explications concurrentes
    Elodie Convergne (IEP - Institut d'études Politiques de Paris)

    The UN's traditional vision of peace, inherited from its foundational context and based on the absence of war, is now challenged by the prevalence of internal armed conflicts. Among the competing explanations of civil wars and the ways to resolve them, the UN gives priority to scholarship focusing on their root causes and on peacemaking as a participative and transformative process (e.g.: John Burton, Edward Azard, Johan Galtung, and later Jean-Paul Lederach, Paul Collier, etc.). These approaches have since been contested by scholars emphasizing the transformative power of conflict and violence, and the articulation between the microfoundations of war and metanarratives (e.g.: David Keen, Stathis Kalyvas, etc.). But the root causes approach echoes preexisting UN organizational frameworks, normative foundations and bureaucratic structures, as well as the post-Cold War intergovernmental consensus on liberal peacebuilding. Created to deal with interstate wars through international law and in particular the inviolability of sovereignty, the UN now addresses African civil wars through other normative principles related to human rights and socio-economic development, which provide ground for intervention in the state's internal affairs. The root causes model thus becomes embedded in UN peace and security doctrine, in particular with its concepts of conflict prevention and human security, which are among the lenses through which the Organization understands and acts upon African civil wars.


Communications orales

Panel 5 : Gestion et résolution des conflits

Présidence : Marie Brossier (Université Laval)
  • Pacifier les populations en conflit : les pratiques internationales à l'épreuve du cas ivoirien
    Daniel Lopes (IEP - Institut d'études Politiques de Bordeaux)

    Les conflits armés internes sur le continent africain font l'objet de médiations par des hommes politiques de haut niveau (Mbokolo, 2009), mais aussi par l'entremise d'acteurs moins officiels à travers certaines initiatives « par le bas » (Foucher, 2006). Durant ce processus de résolution de conflits, certains acteurs choisissent d'intervenir au plus près des populations. A côté des initiatives classiques visant à « éduquer » la base au respect des valeurs démocratiques, une vision constructiviste axée sur les politiques censées produire de la coexistence pacifique semble trouver sa place.

    Ainsi, il semble possible d'identifier un schéma de pacification visant les populations en conflit, et qui comprend des politiques et des pratiques teintées d'une vision à la fois libérale et constructiviste. Cette contribution se propose, à travers l'étude des pratiques de pacification de la base en Côte d'Ivoire, de mettre en exergue ce schéma et de démontrer qu'il s'inscrit bien dans le cadre de pratiques internationalisées (Lefranc, 2007) mises en œuvre par des « professionnels internationaux de la paix » et quelques acteurs locaux, sous l'impulsion ou avec le soutien d'Institutions internationales.

  • Médiation des crises en Afrique : esquisse d'un portrait du médiateur africain
    Anatole Ayissi (Organisation des nations unies)

    L'une des conséquences en Afrique de la fin de la Guerre Froide a été la volonté réaffirmée des dirigeants africains de trouver des “solutions africaines aux problèmes africains”.

    La scène politique africaine, relativement débarrassée des contraintes idéologiques qu'y faisait peser le monde bipolaire, offrait en effet une plus grande marge de manœuvre aux Africains dans la gestion de leurs problèmes, y compris les crises armées.

    Dans cette nouvelle dynamique, la médiation émerge comme mode d'action par excellence. Par conséquent, la figure diplomatique du médiateur africain s'imposera au cours des deux dernières décennies par sa quasi-omniprésence sur les théâtres de crise sur le continent. Très peu aujourd'hui sont en effet les crises africaines qui n'ont pas bénéficié des bons offices d'un médiateur ou d'un comité de médiation africain, généralement nommé ou mis sur pied par des organisations régionales ou sous-régionales.

    Alors que les processus de médiation des conflits en Afrique retiennent l'attention des chercheurs et des académiques, avec de nombreuses études publiées, le personnage même du médiateur africain n'a pas été suffisamment étudiée. Qui est ce personnage? D'où vient-il? Comment est-il choisi et par qui ? Quel est son mode opératoire ? Autant de questions sur lesquelles l'étude se penchera afin de jeter un éclairage nouveau sur cet acteur de plus en plus indispensable de scènes africaines de crise.