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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Le passage à l’acte dans la famille, qu’il soit question de violence conjugale ou sexuelle, entraîne des conséquences notables à divers niveaux autant chez la victime que chez l’agresseur. Alors qu’une certaine partie de la littérature se consacre à l’étude des victimes, la compréhension des enjeux psychosociaux des auteurs de tels actes reste encore trop peu étudiée. Qu’il soit question d’une compréhension axée sur le vécu psychologique de ces individus ou sur l’intervention, une meilleure connaissance de cette problématique est particulièrement pertinente pour la prévention. Ainsi, le colloque portera sur le passage à l’acte intrafamilial selon deux axes : violence conjugale ou sexuelle, commis par des hommes ou des femmes. Plus précisément, les conférenciers aborderont les enjeux entourant la compréhension des hommes qui commettent de la violence dans la famille incluant l’homicide et le traitement thérapeutique des hommes qui commettent de la violence en contexte conjugal, la violence commise par les femmes et aussi la violence sexuelle exercée par les hommes. Les conférenciers issus de milieux de pratique (clinique) ou de recherche exposeront leur expertise. Ainsi, nous pourrons effectuer des liens entre des résultats de recherche et leurs impacts cliniques. Le colloque sera divisé en deux parties. En avant-midi, le premier volet portant sur la violence dans la famille sera abordé et en après-midi il sera question du volet portant sur l’agression sexuelle.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot d'introduction par les organisatrices du colloque


Communications orales

Homicide dans la famille

  • Les homicides intrafamiliaux : les conclusions du rapport du Comité d'experts
    Gilles Tremblay (Université Laval)

    À l'automne 2011, le ministère de la Santé et des Services sociaux mettait sur pied un Comité d'experts sur les homicides intrafamiliaux en vue de faire le point sur la situation au Québec. Ce Comité a remis son rapport à l'automne 2012. Le nombre d'homicides intrafamiliaux demeure relativement faible (une trentaine par année) si on le compare à la situation qui prévaut en matière de suicide par exemple (environ 1 200 par année). De plus, le Québec a connu une diminution de 32% des homicides conjugaux depuis 30 ans. Il n'en demeure pas moins que, outre les victimes elles-mêmes, chacune de ces situations a des répercussions importantes sur le plan collectif : pour les survivants immédiats, les familles et les communautés locales qui sont largement éprouvés pour de nombreuses années à la suite de tels évènements. Ces impacts sont également amplifiés par l'ampleur du traitement médiatique associé à ceux-ci. Le terme « homicide intrafamilial » intègre différents types de meurtres qui ont lieu au sein de la famille. Chaque type comporte ses propres caractéristiques et nécessite des stratégies d'intervention différentes. Il s'agit par conséquent d'un phénomène complexe. Cependant, il n'en demeure pas moins que, hormis le filicide dont les proportions hommes/femmes sont comparables, plus de 80% des homicides intrafamiliaux sont commis par des hommes. L'état de la situation ainsi que les principales recommandations du Comité d'experts seront présentés.

  • Les homicides dans la famille : enjeux psychologiques, situationnels et criminologiques
    Suzanne Léveillée (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L'homicide dans la famille interpelle particulièrement, et la plupart des gens autant de la population générale que les intervenants veulent comprendre pourquoi un individu en vient à tuer sa conjointe ou son/ses enfants. Selon Léveillée et Lefebvre (2008), au Québec entre 1997 et 2007, 139 hommes ont tué leur conjointe, 40 ont tué leur(s) enfant(s) et 10 ont tué l'ensemble de leur famille. Le suicide est fréquent chez ces individus (20 %). Dans notre présentation, nous apporterons des éléments de compréhension de ce type d'homicide. D'une part, nous explorerons les troubles de la personnalité ou les traits qui créent un terrain propice pour commettre ce type de passage à l'acte; d'autre part, nous apporterons quelques éléments de compréhension de l'impact d'événements stressants tels que la rupture amoureuse (la perte). Enfin, des cas cliniques seront présentés pour mieux comprendre ces individus.

  • Pause
  • L'homicide conjugal féminin : motivations et enjeux psychologiques sous-jacents
    Clémentine Trébuchon (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes d'être victimes d'un homicide conjugal. Cependant, malgré cet écart quantitatif indiscutable, il n'en demeure pas moins qu'en 2011 au Canada, 13 hommes ont été assassinés par leur conjointe ou ex-conjointe (Statistique Canada, 2012). Et, au Québec, entre 1997 et 2007, on dénombre 17 hommes tués par leur conjointe ou ex-conjointe (Léveillée & Lefebvre, 2008).

    Cette communication orale fait suite à une étude préliminaire présentée en 2012 au 80e congrès de l'Acfas dont l'objectif était de mieux comprendre la gestion des pulsions et les enjeux relationnels des femmes ayant commis un homicide conjugal. En effet, selon la littérature consultée, certaines variables (motivation, fonctionnement psychologique et psychopathologie notamment) permettent une compréhension plus fine de l'homicide conjugal féminin.

    Nous présenterons quatre vignettes cliniques de femmes ayant commis un homicide conjugal. Ces vignettes permettront d'illustrer les sous-groupes d'homicides conjugaux en fonction des principales motivations retenues qui sont l'auto-défense, la mesure de représailles, la dispute conjugale et l'intérêt financier ainsi qu'en fonction de certains enjeux psychologiques tels que les traits et troubles de la personnalité (axes 1 et 2 du DSM-IV-R, 2003).


Communications orales

Violence conjugale

  • Compréhension des agirs violents dans la famille et l'intervention proposée au Centre d'aide pour hommes de Lanaudière CAHo
    Daniel Blanchette (Centre d'aide pour hommes de Lanaudière CAHo)

    La violence conjugale et familiale est une problématique complexe. Les comportements violents qui y sont exercés le sont tout autant. Le premier défi est de bien saisir le sens des comportements violents et les enjeux qui les sous-tendent. Pour cesser d'exercer des comportements violents sous quelque forme que ce soit, une personne doit-elle apprendre à se contrôler ou changer foncièrement sa perception d'elle-même et de sa relation aux autres? Comment favoriser l'atteinte de l'autonomie personnelle et en relation aux autres? Daniel Blanchette est directeur, responsable clinique, superviseur clinique et intervenant auprès d'hommes et de femmes ayant des comportements violents en contexte conjugal et familial depuis plus de 15 ans; et coauteur du livre collectif Regard sur les hommes et les masculinités – comprendre et intervenir (Presses de L'Université Laval, 2011). Ainsi, des pistes de réflexions et d'intervention auprès de cette clientèle seront proposées.

  • Dîner
  • Les comportements violents dans la famille : réflexion sur l'intervention
    Robert Ayotte (L'Accord Mauricie), Suzanne LÉVEILLÉE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L'intervention auprès des hommes qui exercent des comportements violents dans leur couple s'est développée dans les dernières années. Le changement psychologique chez ces hommes est de plus en plus observable et il est important de travailler à mieux comprendre le fonctionnement psychologique de ces hommes pour mieux intervenir. Dans cette présentation, nous discuterons de quelques notions fondamentales dans la commission de comportements violents dans le couple : les figures parentales intériorisées vécues comme étant « souffrantes », la répétition de « patterns » relationnels teintés d'agressivité, les affects dépressifs ainsi que l'alexithymie (difficultés à identifier et nommer ses émotions). Ces notions serons mises en lien avec l'intervention. Enfin, nous discuterons de l'arrimage entre la recherche et l'intervention auprès de cette clientèle; une étude axée sur les préoccupations cliniques permet de mieux identifier les changements psychologiques chez ces hommes.


Communications orales

Violence sexuelle

  • Enjeux psychologiques d'agresseurs sexuels intrafamiliaux d'enfants et de femme adulte
    Lysianne Touchette (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Dans la littérature, des études font état de caractéristiques divergentes entre les agresseurs sexuels d'enfants intrafamilial et les agresseurs sexuels de femmes adultes (Firestone, Bradford, Greenberg & Serran, 2000 ; Marshall, 1988 ; Simons, Wurtele & Durham, 2008 ; Vailliant, Gauthier, Pottier & Kosmyna, 2000). Néanmoins, peu d'études sont effectuées sur ce sujet et encore moins concernant le fonctionnement intrapsychique de ces hommes. La communication a pour objectif d'explorer les similitudes et les différences quant aux relations d'objet et aux mécanismes de défense de ces deux types d'agresseurs sexuels. Pour ce faire, deux cas cliniques seront présentés en mettant l'accent sur leurs réponses à un test projectif (TAT). Les résultats préliminaires indiquent la présence de contrôle agressif plus important chez les agresseurs sur femme adulte alors qu'une certaine confusion de limite ressort chez les agresseurs d'enfants intrafamiliaux. Nous discuterons plus en profondeur d'une convergence d'indices avec d'autres tests en lien avec l'immaturité affective et le besoin de gratifications immédiates.

  • L'évaluation du changement psychologique chez des agresseurs sexuels d'enfants suite à une thérapie
    Julie Martel (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Notre étude vise à combler partiellement le manque de données disponibles sur le changement intrapsychique chez les agresseurs sexuels d'enfants. Deux cas cliniques seront présentés; nous avons mesuré les capacités de contrôle et de tolérance au stress, les enjeux relationnels, dépressifs et narcissiques. Ces derniers ont été évalués à l'aide du Rorschach, avant et après avoir suivi une thérapie spécialisée dans le traitement de leur problématique sexuelle. Certains changements sont notés : ainsi, le premier participant a développé ses capacités de contrôle et de tolérance au stress, ses habiletés relationnelles et il présente moins d'affects dépressifs. Toutefois, l'image de soi négative et les enjeux narcissiques sont toujours présents. Le deuxième participant a été réincarcéré suite à un bris de ses conditions légales. Les capacités de contrôle, de tolérance au stress et les enjeux narcissiques n'ont pas changé toutefois, il présente plus d'affects dépressifs. Dans notre présentation, nous discuterons de ces résultats en lien avec la littérature sur le sujet et quelques auteurs clés seront nommés (tels que Coutanceau et Meloy). À notre avis, la question du changement chez cette clientèle demeure prioritaire et associée à une meilleure prévention de la récidive.

  • Pause
  • L'agir sexuel chez une clientèle dite « multiproblématique » au sein du réseau de la santé et des services sociaux
    Isabelle Moreau (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L'usage de l'appellation « clientèle multiproblématique » a pris beaucoup d'ampleur au cours des dernières décennies. Cette terminologie est abondamment utilisée sans pour autant être clairement définie dans la littérature. Mais, qui est véritablement cette clientèle? Ce constat nous a amenés à effectuer des travaux afin de partager une compréhension commune de la clientèle. En ce sens, dans le cadre de cette présentation, nous proposons une définition appliquée d'une clientèle dite « multiproblématique » au sein du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS), utilisée dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec (MCQ). De plus, nous présenterons les constats préliminaires d'une étude exploratoire concernant les composantes caractérisant cette même clientèle. En effet, les données colligées à partir d'une grille d'analyse multidimensionnelle (développée par Moreau et Léveillée) intégrant les dimensions suivantes : sociodémographique, historique, psychosociale, contextuelle et clinique. Ainsi, nous discuterons d'une synthèse des principales composantes d'un regroupement d'individus plutôt homogène partageant des traits cliniques et comportementaux associés aux agirs sexuels envers autrui.

  • Mot de clôture