Au cours des dernières années, la « communauté transatlantique » a traversé une période de turbulence, voire de crise, marquée par la divergence d’intérêt croissante entre les États-Unis et l’Europe. Cette crise aurait pour principales causes la disparition de l’ennemi commun soviétique et le déclin relatif de la puissance américaine, ce qui engendrerait de plus en plus de tensions interalliées, notamment en rapport avec la perception des menaces et le partage du fardeau militaire lors d’interventions à l’étranger. En dépit de cette constatation pessimiste quant à l’évolution des relations transatlantiques, très peu de recherches se sont penchées sur les dynamiques de coopération non militaire qui ponctuent l’ordre régional transatlantique.
Ainsi, le colloque a pour objectif d'analyser les dynamiques de coopération qui se sont opérées entre les alliés transatlantiques lors des soulèvements populaires, des guerres civiles et des révolutions qui ont secoué le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord lors du « printemps arabe ». La politique étrangère des États atlantiques fut-elle davantage dictée par un alignement stratégique, par une coordination diplomatique entre alliés ou par des tensions et des oppositions au sujet des réponses appropriées pour gérer ces crises?