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Le mardi 7 mai 2013

Comment l'armée en tant qu'expérience sociale colore-t-elle les épreuves qui jalonnent le retour à la vie civile des militaires? Du point de vue historique et contemporain, notre intérêt se portera en particulier sur des groupes minoritaires au sein de l'armée, mais occupant, depuis quelques années, une place importante dans l'historiographie militaire.

Ce colloque portera sur le retour à la vie civile de groupes minoritaires au sein de l’armée (femmes, Autochtones et minorités ethniques). Nous explorerons ce thème des points de vue historique et contemporain. Alors que les périodes de post-conflits sont de manière générale le théâtre d’une unité nationale retrouvée (Bucaille, 2006), la participation des minorités ethniques ou des Autochtones à l’effort de guerre, au Canada, est longtemps demeurée inavouée (Macfarlane, 2006). Par exemple, les témoignages des vétérans autochtones engagés dans les grands conflits mondiaux du 20e siècle mettent l’accent sur l’expérience de l’égalité et l’absence de distinction ethnique à l’intérieur de l’armée. Or, au retour de l’armée et de la guerre, les vétérans autochtones firent face à de nombreuses discriminations. Le retour au Canada cimenta ainsi leur conscience d’appartenir à une minorité dont l'horizon commun était la domination et de la discrimination; la guerre jouant le rôle d’« agent d’autochtonisation » (Martin, 2009). D’un point de vue contemporain, la fin de la conscription transforme l’armée en tant qu’institution sociale. Celle-ci tend aujourd’hui, au Canada, à être, non plus au service de la nation, mais à l’image de celle-ci. La multiplication, par exemple des programmes pour enrôler au sein des forces armées des membres des minorités témoigne de ce processus de rapprochement entre l’armée et la société canadienne. De quelle manière agissent les « nouveaux » vétérans après avoir fait l’expérience d’une armée qui valorise la diversité et reconnaît désormais les individus comme porteurs d’une identité collective?

Le retour à la vie civile ne se pose pas qu’en termes d’acteurs historique ou politique, individuel ou collectif. Le problème de la déstructuration, de la destruction et de la violence auxquelles ont été confrontés les militaires pèsent sur le retour à la vie civile et sur la capacité des individus à affronter les épreuves de la société qu’ils ont quittée parfois pendant de nombreuses années. L’abondance des travaux de psychiatrie sur les traumatismes de guerre en témoigne (Crocq, 1999). L’expérience du retour à la vie civile des anciens combattants ou des vétérans demeure relativement méconnue si ce n’est au travers des représentations médiatiques de jeunes vétérans meurtris physiquement, en détresse psychique ou de héros de guerre commémorant le souvenir de leurs camarades. Pour le dire autrement, les figures de la victime ou du héros s’imposent et révèlent en creux les enjeux de la construction d’un récit national. 

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Colloque

Section 400 - Sciences sociales

Responsables

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Après-midi

14 h 00 à 15 h 35
Communication orale
Communications orales
Le travail des sociétés
Présidence/Animation : Brieg Capitaine (Université McGill)
14 h 00
Mot de bienvenue
14 h 05
Les difficultés des lendemains de guerre : perspective historique
Résumé
14 h 25
« Qui était Mohamed, le petit tirailleur d'Ouargla? » - Les soldats « indigènes » dans le discours des anciens combattants français, 1919-1939
Martin Laberge (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Résumé
14 h 45
De l'identité des droits à la distinction : la participations des autochtones aux guerres modernes
Thibault Martin (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Résumé
15 h 05
Période de questions
15 h 35
Pause
15 h 45 à 16 h 45
Communication orale
Communications orales
Regards sur l'identité
Présidence/Animation : Martin Laberge (UQO - Université du Québec en Outaouais)
15 h 45
Reconstruction identitaire après l'Afghanistan : témoignages d'une ancienne combattante
Stéphanie Bélanger (Collège militaire royal du Canada)
Résumé
16 h 05
Être vétéran et autochtone : une vue du Québec
Résumé
16 h 25
Période de questions
17 h 00 à 18 h 00
Panel
Panel / Atelier
Table ronde
Présidence/Animation : Thibault Martin (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Participant·e·s : Stéphanie Bélanger (Collège militaire royal du Canada), jacques kurtness (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Luc O'bomsawin (Aboriginal Veterans Autochtones)