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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Trois sessions regroupent les communications de ce domaine de recherche. Une session porte sur les territoires urbains et métropolitains, avec ce qu'ils représentent en termes de contraintes et d'adaptations, mais aussi avec ce qu'ils constituent comme potentiels d'innovations et de diffusions de celles-ci. Une autre session concerne les territoires périphériques ou même parfois oubliés. Ici, on traite de la défense et de la conciliation des patrimoines naturels et culturels, ces patrimoines qui donnent signification aux lieux. Pour ces territoires, vulnérables à plusieurs titres, les enjeux du développement durable se posent particulièrement à travers l'adaptabilité des populations et les apprentissages collectifs que celle-ci nécessite. Puis, une troisième session vient souligner que les enjeux environnementaux ne font pas de distinction entre les différents types de territoires, du moins en ce que ces enjeux révèlent qu'ils nécessitent partout une bonne dose de gouvernance.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications par affiches

Session d'affiches

  • Manger «local» dans la communauté métropolitaine de Québec : cartographie et caractérisation des dispositifs d’approvisionnement de proximité
    Manon Boulianne (Université Laval), Claudia Laviolette (Université Laval), Carolane RENAUD

    L'alimentation locale est devenue un véritable
    enjeu de société. Le développement des biotechnologies et la globalisation des
    systèmes agroalimentaires suscitent des préoccupations ayant trait à la santé, à
    l'environnement, à la vitalité des régions rurales, aux conditions de travail
    et de vie des producteurs ainsi qu’aux identités culturelles. Cette affiche
    présente les premiers résultats d’une recherche interdisciplinaire s’intéressant
    à l’alimentation de proximité dans la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ).
    Comme dans d’autres villes nord-américaines, au cours de la dernière décennie, les
    dispositifs de mise en marché et d'approvisionnement « local » s’y sont
    multipliés. L'agriculture soutenue par la communauté, les marchés publics, les
    marchés en ligne, l'auto-cueillette et la vente directe à la ferme ainsi que le
    jardinage collectif sont ceux qui ont connu l'essor le plus remarquable, mais
    le commerce de détail spécialisé n’est pas en reste. La phase 1 de la recherche
    consiste à répertorier, cartographier et
    caractériser
    les dispositifs d’approvisionnement de proximité (DAP) présents
    sur le territoire de la CMQ. L’affiche rend compte de ce travail d’inventaire
    et de spatialisation ainsi que des résultats d’une enquête par questionnaire
    visant à décrire la trajectoire de développement des DAP et à en dresser une
    typologie. Cette première étape sera suivie d’une évaluation de l’accessibilité
    physique et économique de ces dispositifs pour les citoyens de la CMQ.

Communications orales

Territoires périphériques ou oubliés : significations des lieux, adaptations et apprentissages

  • Les géographes francophones et la question autochtone : apports et perspectives d’un champ de recherche émergent
    Bastien Sepulveda (Pontificia Universidad Católica de Chile)

    Thème d’actualité au Québec depuis la signature de la Convention de la Baie James, mais aussi en France dont l’emprise coloniale est de plus en plus contestée en outre-mer, la question territoriale autochtone a pourtant longtemps été boudée par la communauté géographique francophone. Ce n’est en effet que très récemment, dans le sillage de l’intérêt porté plus anciennement à cette réalité par les géographes anglo-saxons, qu’un champ de recherche autour de la territorialité et des territoires autochtones a émergé dans l’univers francophone. Au Québec, en particulier, où le géographe Louis-Edmond Hamelin compte pourtant parmi les pionniers de ce champ d’étude, ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’on assiste à une réflexion renouvelée autour des territoires autochtones. A partir d’une revue de la bibliographie disponible à ce jour, je tenterai dans cette communication de dresser un premier bilan de l’intérêt des géographes francophones pour la question autochtone. Tout en identifiant les approches thématiques et régions d’étude privilégiées par ces auteurs, j’analyserai le traitement donné à l’autochtonie dans leurs travaux ainsi que la manière dont ceux-ci contribuent à positionner la géographie dans la sphère des études autochtones et à en renouveler les paradigmes. Aussi, cette communication visera-t-elle à préciser les apports potentiels et les perspectives ouvertes par un champ de recherche en pleine expansion mais encore inégalement développé selon les contextes.

  • Toponymie et interaction : réflexions sur l’utilisation des noms de lieux en langue innue dans le discours intergénérationnel des Pekuakamiulnuatsh (Innus du Lac-Saint-Jean)
    Şükran Tipi (Université Laval)

    L’abondante littérature sur la notion de territoire sert d’horizon pour poser le problème de l’appropriation locale d’un espace par un groupe qui possède sa dynamique propre. Ce processus d’appropriation est éminemment politique puisqu’il implique des revendications et un aménagement dans le cadre d’un État nation. Les Innus de Mashteuiatsh utilisent la dénomination Nitassinan qui se traduit littéralement par « notre territoire » dans leur langue, l'innu-aimun. Or, ils utilisent également l’appellation Tshitassinu, à première vue pour désigner le même référent, le territoire ancestral. Cette communication, et le projet de thèse dont elle s’inspire, présentent une nouvelle approche pour explorer des désignations de lieux en langue autochtone jusque-là inventoriées par les géographes, arpenteurs et missionnaires et peu analysées par les sciences onomastiques, d’un point de vue anthropologique, s’intéressant aux fondements identitaires de l’appropriation de l’espace dans la vision holistique innue autour du territoire. Basés sur l’hypothèse que toute interaction linguistique est imprégnée du contexte socio-culturel interne et externe, des réflexions méthodologiques sont proposées pour investiguer comment, dans un contexte où le dialecte local est menacé et sans orthographe standardisé, le discours autour des noms de lieux laisse entrevoir, chez les membres de la Première Nation de Mashteuiatsh, différentes visions du territoire, selon les générations et le type d'interaction.

  • Le projet urbain en contexte intercutlurel : le cas de l'agrandissement de la communauté innue de Mani-Utenam
    Matthieu Deborbe (Université Laval), François FORTIN (Université Laval)

    Cette communication présente les résultats d’un projet de recherche-création en design urbain en milieu autochtone. Il est rattaché à l’ARUC Tetauan, qui s’intéresse à l’évolution des milieux bâtis et des paysages culturels innus. La problématique soulevée par le projet est la suivante : dans le contexte des référents culturels innus, comment répondre aux besoinx de la croissance démographique actuelle, tout en préservant et en mettant en valeur le milieu naturel ?

    Le projet, qui concerne l’extension de la communauté innue de Mani-Utenam, dans la région de Sept-Îles, intègre ainsi cinq grands enjeux issus des données de terrain et du travail de consultation réalisé auprès des professionnels locaux et de ses résidents : la connectivité urbaine, l’identité du lieu, la signification des éléments naturels, les espaces publics, et la mobilité et l’habitation durable.

    La démarche entourant le projet urbain, comprenant des revues de littératures sur le mode de vie nomade traditionnel des Innus et leur organisation sociale préexistante ainsi qu’une analyse du milieu urbain, fut alimentée d’échanges réguliers entre les chercheurs et la communauté sur la signification de la sédentarité, des éléments urbains et de la vie en réserve. Cette démarche a permis de mieux cerner les attentes des Innus envers leur milieu de vie, et d’illustrer des stratégies pour y répondre, tout en étant soucieux du milieu naturel et des effets anticipés de l’aménagement sur la population.

  • Approche intégrée pour évaluer la vulnérabilité et la capacité d'adaptation des ménages du bassin versant de l'Artibonite (Haïti)
    Nathalie BARRETTE, Pricette Dovonou-Vinagbe (Université Laval), Pricette Dovonou-Vinagbe

    La question de l’eau peut être vue sous trois aspects que sont la disponibilité, l’accès et l’utilisation. La rareté de l’eau constatée appelle à une mobilisation des ressources sociales pour y faire face. Les changements climatiques qui affecteront les trois aspects énumérés sont un facteur d’incertitude qui nécessite d’autant plus une forte capacité d’adaptation. En Haïti, les projections climatiques prévoient un réchauffement de la température et une baisse de la quantité des pluies d’ici 2060. Étant donné que le pays dépend de l’agriculture, la question de l’eau est importante. Le Gouvernement a réaffirmé sa volonté de mettre l’accent sur l’adaptation communautaire face aux changements climatiques projetés. Tout effort d’un pays, pour identifier une stratégie d’adaptation aux changements climatiques doit partir de réflexions sur sa capacité adaptative résiduelle. La présente étude a pour objectif de combler le manque de connaissances sur la capacité d’adaptation des populations du bassin versant de l’Artibonite en Haïti en utilisant une approche intégrant les moyens de subsistance et les Systèmes d’Information Géographique (SIG) collaboratifs. L’approche des moyens subsistance se base sur le principe que la capacité adaptative d’une communauté/ménage dépend de son exposition au risque naturel, des effets sur l’environnement biophysique et des moyens de subsistance dont il dispose pour s’adapter.

  • La culture et l’éducation pour une occupation durable du territoire
    Virginie Proulx (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    S’il fut une époque où parler d’exode des jeunes était commune, aujourd’hui les milieux régionaux s’entendent pour parler davantage de migration. Ce changement de terme a été le début d’une reconversion d’image pour attirer notamment des jeunes à venir ou à revenir s’établir en région. Les dernières statistiques à ce sujet sont d’ailleurs surprenantes : le déclin démographique prévu au Bas-Saint-Laurent n’a pas eu lieu de façon aussi dramatique, et voilà que certaines villes régionales telles que Rimouski attirent de plus en plus de jeunes familles qui viennent s’y établir. Ces dernières proviennent, de surcroit, de la grande région de Montréal et de celle de Québec. Qu’est-ce qui attire ces gens à venir vivre à Rimouski? La qualité de vie, la culture et l’éducation figurent parmi les éléments les plus importants dans le choix d’établissement des nouveaux arrivants et des migrants de retour.

    À travers notre présentation, il sera question de résultats provenant de trois études sociologiques différentes (un mémoire de maîtrise, une thèse de doctorat et une étude en cours) dont les conclusions se recoupent et rappellent l’importance de la culture et de l’éducation pour l’ensemble du territoire québécois. Nous discuterons également des leçons à tirer de l'expérience de Rimouski et de suggestions pour que la croissance démographique se poursuive en région.

  • «Mes enfants n'iront jamais dans les mines» : les femmes de mineurs dans le Nord ontarien
    Sophie Blais (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Initialement interdites dans les mines ontariennes en dehors des bureaux administratifs, les femmes ont peu eu accès au monde du travail et la grande majorité d'entre elles ont été confinées à leur rôle d'épouse ou de mère de famille. À ce double titre, les femmes ont joué un important rôle dans l'histoire du Nord ontarien en accomplissant un travail non rémunéré dans les foyers.

    Dans les villes minières de Timmins, Kirkland Lake et Sudbury, ce sont les femmes, jusqu’au milieu du 20e siècle, qui, en plus d’assumer les responsabilités domestiques et familiales, tiennent les budgets et s’assurent du bien-être des membres de la famille. Si les femmes ne participent pas directement au travail minier, elles vivent toutefois les frustrations et les espoirs ramenés à la maison par le mari. Le travail se vit aussi à la maison et c’est pourquoi la présence quotidienne des femmes dans les ménages symbolise aussi leur contribution dans l'histoire du travail.

    Cette recherche inédite cherche à éclairer le récit des femmes de mineurs, personnages souvent oubliés dans l'histoire du Nord ontarien. Nous présenterons notamment les points de vue des femmes à l'égard du travail minier en examinant comment les perceptions de la dangerosité du travail se modifient à travers les générations.

  • Les impacts de l'apprentissage collectif dans les stratégies de développement local
    Christian Bélanger (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Le développement des territoires implique l’utilisation de différentes stratégies afin d’en arriver à la concrétisation de ce dernier. Par le fait-même, ces dernières contribuent à l’instauration de différentes modalités en ce qui a trait à l’organisation des activités au sein d’un territoire. Qu’il soit question de l’approche des districts industriels (Marshall, 1891; Becattini, 1990; Markusen, 1996), des grappes industrielles (Porter, 1998), du milieu innovateur (Maillat, 1995; Grosjean et Crevoisier, 2002) ou des régions apprenantes (Florida, 1995; Maillat et Kébir, 1998), il est possible de comprendre que l’utilisation de toute approche en matière de développement local implique un lien étroit et indissociable entre ces dernière et le processus d’apprentissage collectif. Ce type de processus contribue donc à générer différents impacts dans le cadre du développement des territoires. Afin de permettre une bonne compréhension de ces derniers, la présente communication procédera à la réalisation d’une étude de cas multiples impliquant trois cas de projets ou d’action de différentes filières énergétiques de la région administratives du Saguenay-Lac-Saint-Jean. L’analyse comparative en découlant permettra de saisir les caractéristiques convergentes et divergentes en ce qui a trait aux impacts du processus d’apprentissage collectif prenant place au sein des cas étudiés.

  • Présentation des données du recensement canadien de 2011 dans les médias rimouskois
    Caroline Sarah St-Laurent (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le recensement est une entreprise nécessaire et exigeante. Accompli à dates fixes, il doit respecter une méthodologie stricte et éprouvée. Il offre un portrait irremplaçable de la situation, une «photographie» du marché du travail, de la répartition d'une population selon l'âge, le sexe, la langue, etc. Les tendances observées sont précieuses. Elles soulèvent toutefois des enjeux politiques et économiques. Ainsi, par exemple, toutes les municipalités désirent être attractives.

    La règle veut qu'en démocratie l'information circule librement. Or, peu de citoyens consultent les résultats du recensement à la source. La plupart d'entre eux comptent sur les journaux afin de se faire une opinion. Ces derniers donnent-ils l'heure juste? Arrivent-ils à se tenir loin des passions ou sont-ils soumis aux pressions de certains acteurs socio-économiques? Puisque les résultats du recensement canadien sont présentés par étape tout au long de l'année, nous nous proposons de faire la couverture de la presse écrite de la région rimouskoise en 2012.

    Au plan de la recherche, nous souhaitons approfondir et critiquer l'analyse faite par Dominique Morin et Véronique Dumouchel lors du 80è congrès de l'Acfas en mai 2012, car le dernier recensement canadien semble contredire leur conclusion quant à une «nouvelle dynamique de croissance» au Bas-Saint-Laurent.


Communications orales

Gouvernance territoriale et enjeux environnementaux

  • Les pratiques innovantes de sensibilisation au tri à la source des matières résiduelles
    Catherine Dionne (Cégep de Rivière-du-Loup), Dominic LAPOINTE

    Cette communication présente les résultats préliminaires issus d’entrevues réalisées auprès d’agents de sensibilisation impliqués dans la mise en place de pratiques innovantes de sensibilisation au tri des matières résiduelles au Québec.

    Le projet de recherche en cours s’intéresse au rôle de l’innovation dans les pratiques de sensibilisation au tri des matières résiduelles : quelles sont les stratégies qui guident les agents de sensibilisation dans le choix de pratiques de sensibilisation, quel est la vision de l’innovation portée par ces agents, de quelle manière et selon quel objectif l’innovation est-elle intégrée aux pratiques de sensibilisation, comment se mesure la réception de la pratique innovante dans le milieu ciblé et sa performance en regard des méthodes de sensibilisation considérées plus traditionnelles?

    L’objectif de cette recherche est d’élaborer une typologie de la vision et de la pratique de l’innovation recensée chez les agents de sensibilisation au Québec. Compte-tenu des efforts de sensibilisation qui doivent être mis en place pour répondre aux objectifs de la nouvelle politique québécoise de gestion des matières résiduelles, cette typologie sera présentée sous la forme d’un outil d’aide à la décision mis à la disposition des agents qui souhaiteraient intégrer et mesurer l’apport d’une démarche innovante dans la pratique de sensibilisation au tri des matières résiduelles partout au Québec.

  • Comparaison des méthodes utilisées en équité environnementale : le cas de la qualité de l'air à Montréal
    Philippe APPARICIO, Dan CROUSE, Mathieu Carrier (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société), Anne-Marie Séguin

    L’équité environnementale s’est d’abord intéressée à la présence disproportionnelle des minorités ethniques et des ménages à faible revenu près de générateurs de nuisances aux États-Unis. Ces premières études ont été remises en question en raison du manque de précision des paramètres de mesure. Graduellement, les analyses en équité environnementale se sont précisées et ont porté sur de nouveaux phénomènes d’étude, notamment, sur la qualité de l’air compte tenu des conséquences sur la santé publique.
    L’étude de la dispersion spatiale des émissions polluantes a conduit au développement de mesures afin de déterminer si des groupes de la population sont davantage exposés à cette nuisance. L’analyse de la proximité aux axes majeurs de circulation, l’utilisation de la densité de circulation et l’exposition à des concentrations de polluants mesurées sont trois des principales techniques pour identifier une iniquité environnementale envers un groupe particulier de la population. Ces études réalisées à travers le monde ont montré que les ménages à faible revenu avaient tendance à résider dans les secteurs les plus pollués.
    Le premier objectif de cette recherche est de comparer les résultats obtenus par ces trois méthodes quant à la dispersion spatiale des émissions polluantes à l’échelle de l’île Montréal. Le second objectif est de déterminer s’il y a iniquité environnementale envers l’un des groupes de la population ciblés à partir de l’application de chacune des méthodes.

  • L’introduction du DDT au Canada : la politique du ministère de l’Agriculture du Canada, 1945-1952
    Yves Tremblay (Ministère de la Défense nationale)

    Alors que durant la guerre le ministère de la Défense était le principal intéressé par l'insecticide DDT, les ministères de l'Agriculture et des Forêts prennent le relais en 1945. L'objectif n'est alors plus la protection contre les maladies infectieuses, mais la défense des productions végértales, animales et des forêts, les modes d'épandage restant ceux déjà envisagés par les militaires (vaporisations manuelles et aériennes). Cette communication vise à reconnaître la transition entre des préoccupations d'hygiène publique et une pratique utilitaire. Elle explore en particulier la vision technocratique du DDT au sein du ministère fédéral de l'Agriculture entre la fin de la Deuxièeme Guerre mondiale et la première poursuite légale pour pollution au DDT en 1952, ce à travers les archives d'Agriculture Canada. On verra comment la logique productiviste de la bureaucratie s'accommode des espoirs commerciaux de l'industrie chimique, souvent dans un esprit de collaboration, parfois avec des tensions. il s'agit ici de la troisième d'une série de communications devant mener à une histoire de l'avènement de la sensibilité écologique au Canada à travers l'objet DDT.

  • Variabilité climatique dans le delta du Gange-Brahmapoutre-Meghna : le cas des réfugiés climatiques
    Guillaume Philippe (Université Laval)

    En aval de la chaine de montagne de l’Himalaya, trois des plus grands fleuves d’Asie, le Ganges, le Brahmapoutre et le Meghna se rejoignent avant de se jeter dans la Baie du Bengale. Le delta de ces trois fleuves, une plaine alluviale très fertile qui se situe principalement au Bangladesh et en Inde, supporte une population dépassant les 150 millions. Cette plaine inondable, majoritairement en dessous de 10 mètres d’altitude, subit chaque année d’importantes inondations sur une grande superficie du territoire. En plus, divers aléas climatiques tel que des ouragans et la hausse du niveau marin entrainent la perte de viabilité de certaines portions du territoire obligeant les populations à se déplacer temporairement ou définitivement. Quel est l'impact de la variabilité climatique dans le Delta du Gange-Brahmapoutre-Meghna sur la migration des populations riveraines ainsi que sur leur qualité de vie? Ces réfugiés environnementaux n’ont pas de statut définit pour la communauté internationale, ce qui les empêche d’avoir accès à une qualité de vie minimale. En plus d’une revue de littérature exhaustive, une recherche a été fait sur le terrain à l’aide d’entrevues avec les populations touchées et d’autres ONG ou Universités qui se penche sur se problème. Il a donc été plus facile de comprendre les adaptations que l’Homme doit faire dans ce delta pour vivre en symbiose avec l’environnement, sans mettre à l’écart leur culture, omniprésent dans les sociétés Bengalaise et Indienne.


Communications orales

Territoires urbains et métropolitains : contraintes, adaptations, innovations

  • La ville du futur vue par des universitaires français et québécois : résultats de cafés-des-sciences sur la thématique de «L'Homme dans la cité de demain»
    Vanessa Chenel (UdeS - Université de Sherbrooke), Pascal NEWBY, Sergii TUTASHKONKO

    Les avancées actuelles en matière d’innovation permettent d’entrevoir ce que pourrait être la ville de demain. Toutefois, afin de réfléchir à cette question en laissant de côté la vision paradigmatique, des étudiants de tous horizons se sont prêtés à un exercice ayant pour objectif de faire émerger des pistes de solutions générales à des problèmes particuliers. Onze universitaires Québécois et onze universitaires Français ont répondu à quelques interrogations ayant émergé à la suite d’un survol de la littérature sur la question de la cité de demain. Dans l’optique du développement durable et à la recherche de compromis entre les besoins et valeurs individuels et les besoins et contraintes sociétaux, ces étudiants ont apporté leur point de vue sur des questions telles que : « Quel modèle pour la ville du futur? Quel rapport de l’homme avec l’énergie de la cité? ». La ville de demain devra évoluer avec des contraintes nouvelles : moins de ressources et d’espace, mais plus d’habitants. Ainsi, toutes les sphères de la vie dans la cité (énergie, transport, habitation, etc.) doivent être revues. Repenser la ville du futur est une opération complexe, comprenant des défis dans de nombreux domaines. À la suite de cet exercice, deux réalités sont mises en évidence : il n’existe pas de solutions simples à ces problématiques, mais un ensemble de solutions; et il faudra certes exploiter les progrès technologiques, mais principalement revoir nos comportements et modes de vie.

  • La portée de l'expérience esthétique dans la lecture de la ville : une revue des carnets d'exploration
    Johanne BROCHU, Frédérik Leclerc (Université Laval)

    Cette communication propose une revue des grands carnets de voyage issus des registres des sciences humaines (géographie, anthropologie) et des pratiques artistiques (architecture, littérature) depuis le 18e siècle. Première étape d’une recherche création en urbanisme sur la portée de l’expérience esthétique dans la lecture des lieux, cette revue vise à cerner des rapports entre les représentations du beau et la nature des regards posés sur les milieux de vie bâtis par des disciplines interpelées par l’urbanisme.

    La grille d’analyse prend appui sur trois ensembles de traits pertinents. Le premier porte sur la nature de la démarche de lecture en lien avec les objectifs poursuivis : sont-ils scientifiques ou artistiques? La lecture sert-elle à expliquer un phénomène ou à rendre compte d’une situation? La description tient-elle d’une œuvre littéraire en soi ou sert-elle la gestation d’un artefact? Le second aborde l’objet du regard, ce qui est observé et à partir de quels éléments: réfère-t-on davantage au cadre matériel ou aux usages? Le dernier s’intéresse aux qualités de la narration et à ses incidences sur les modalités de l’interprétation: quels éléments textuels (poème, chronique, etc.) et visuels (croquis, photos, etc.) sont utilisés et quels en est le poids relatif?

    L’identification des attributs des carnets permettra ainsi d’effectuer des regroupements puis de les positionner les uns par rapport aux autres afin de poser les bases d’un premier mapping.

  • L’établissement et l’intégration des immigrants d’origine chinoise à Brossard. Une petite Chine située en banlieue montréalaise
    Dominique Lambert (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Résumé de la communication

    Depuis quatre décennies, une communauté chinoise est venue s’établir, s’est organisée et a évolué à l’intérieur des limites de la municipalité de Brossard. Ce qui constitue la particularité du phénomène est le fait qu’il s’agit d’une communauté bien distincte, issue d’une première génération d’immigrants et qu’elle est localisée à l’intérieur d’un espace situé en banlieue montréalaise. Or, ce phénomène sort quelque peu des modèles connus au sujet de la répartition spatiale des immigrants à l’intérieur des espaces métropolitains. En Amérique du Nord, en général, les immigrants internationaux de première génération préfèrent s’établir dans les quartiers proches des centres-villes.

    Nous analyserons le cas de la communauté chinoise de Brossard en essayant de répondre à la question suivante : par ses caractéristiques, en quoi la municipalité de Brossard a pu réunir les facteurs qui ont pu constituer un pôle attractif auprès de la population immigrante chinoise? Nous posons l’hypothèse que la municipalité de Brossard a développé une approche innovatrice qui lui a permis de mettre en place les attributs permettant de rejoindre la volonté de la communauté d’immigrants chinois d’améliorer leurs conditions de vie.

  • Se déplacer dans la ville étalée : l’influence des technologies mobiles au quotidien
    Michel Després (UdeM - Université de Montréal)

    De récentes études sur la mobilité quotidienne et l’usage de TIC suggèrent que le recours aux technologies mobiles viserait notamment à mieux arrimer activités et temps de transit. Cette communication s’intéresse à l’impact des TIC mobiles sur les stratégies de mobilités quotidiennes. Elle s’inscrit dans une recherche à la maîtrise en sociologie menée au sein du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues de l’Université Laval. La base de données utilisée est celle de l’enquête Internet Demain Québec menée en 2011 auprès des habitants de la CMQ et dans laquelle 3208 répondants ont décrit leur profil individuel et familial, leurs valeurs et utilisation des TIC, leur logement et aspirations résidentielles, ainsi que leurs activités et déplacements quotidiens. Trois profils de mobilité ressortent: les adeptes de transports alternatifs, les voyageurs multimodaux et les automobilistes. L’utilisation de technologies mobiles est-elle liée à l’appartenance à l’un ou l’autre de ces groupes? Comment les utilisateurs réguliers de TIC mobiles se comparent-ils à ceux dont ce n’est pas le cas dans leurs stratégies de mobilité et rythmes de vie? Des croisements bivariés et des analyses de régressions logistiques préliminaires suggèrent l’utilisation d’appareils « de poche » chez les voyageurs multimodaux et les automobilistes et peu d’utilisateurs de tous types se déplaçant avec leur ordinateur portable ou leur tablette tactile.

  • Modélisation des prix des logements locatifs à Rimouski : complémentarité des approches quantitative et qualitative.
    Jean DUBÉ, Nicolas Devaux (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Mario HANDFIELD

    L'étude montre en quoi l'approche qualitative peut s'avérer complémentaire à l'approche quantitative de modélisation des prix hédoniques (MPH) afin d'expliquer le prix des loyers mensuels. La théorie hédonique permet d'expliquer une large partie du prix immobilier bien qu'une autre partie demeure inexplicable par l'équation de prix. Ainsi, la réalisation de cette recherche vise à rejoindre 2 objectifs principaux. Il s’agit (1) d’identifier les déterminants du prix des loyers dans une ville de région dite périphérique, Rimouski; et (2) de proposer une étude qualitative permettant de vérifier certains éléments qui pourraient expliquer la concentration spatiale des erreurs de prévisions du modèle. Une méthode de recherche mixte respectant un processus séquentiel est utilisée et mise sur la complémentarité des approches quantitative/qualitative. Cette démarche innovante permet l’exploitation des données au-delà des limites de chacune de ces approches.

    L’opérationnalisme multiple permet la validation de l’information par une triangulation menant à une proposition singulière sur un phénomène observé. Nous avons recours à un MPH dont les résidus spatialement autocorrélés sont géolocalisés et orientent le chercheur dans une seconde approche (qualitative) visant à l’identification d’attributs complémentaires expliquant le prix d’un logement mais omis dans l’estimation du modèle de départ. Cette démarche permet l’amélioration de la spécification du MPH et de son pouvoir explicatif.

  • Regards sur l'innovation dans les entreprises d'immigrants des villes des pays industrialisés : les cas de Montréal et d'Amsterdam
    Ralph Christian Maloumby Baka (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    PROBLÉMATIQUE.
    Les études sur l’innovation dans l’entreprise s’intéressent généralement aux entreprises des populations de la société d'accueil, les analyses des entreprises d’immigrants étant souvent confinées au secteur de la nouvelle économie. Or, les entrepreneurs immigrants sont aussi présents dans d'autres secteurs industriels. D’où le besoin de réfléchir sur le rapport entre ces entrepreneurs et l'innovation.

    OBJECTIF GÉNÉRAL.
    Comprendre le rôle de l'innovation dans les entreprises d’immigrants des villes européennes et nord-américaines.

    OBJECTIFS SPÉCIFIQUES.
    1) identifier les déterminants de l’innovation dans les entreprises d’immigrants.
    2) identifier les politiques urbaines de promotion de l'innovation dans les entreprises d'immigrants.
    3) produire un cadre comparatif Montréal-Amsterdam en termes d’innovation dans les entreprises d'immigrants.

    TERRAINS D’ÉTUDE : Montréal et Amsterdam, pour leur richesse ethnoculturelle et la similarité de leur histoire de l'immigration.

    MÉTHODOLOGIE : Mixte.
    Analyse quantitative. Dresser le portrait des entrepreneurs immigrants dans les deux villes à partir des données des chambres de commerce.
    Analyse qualitative. Sélectionner des entrepreneurs immigrants, par un échantillonnage par quota, pour des entretiens semi dirigés sur la place de l'innovation dans les entreprises d’immigrants et sur les relations socioéconomiques de celles-ci dans la ville.

    CONTRIBUTION : Enrichir le débat sur la place des diversités ethniques dans la ville.

  • Capital, méga-événement sportif et droit à la ville : une triple dialectique vue à travers les expériences olympiques de Montréal et Rio de Janeiro
    Mathieu Labrie (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Pierre-Mathieu Le Bel

    En mobilisant un nombre important de ressources les Jeux olympiques cristallisent l’espace urbain comme objet de la citoyenneté. Le capital instrumentalise la tension entre identité et altérité associée à l’événement olympique. Celui-ci constitue une structure d’opportunité pour l’expression du droit à la ville, car il sert d’impulsion à un processus de négociation entre les avenirs possibles et de comparaison des expériences olympiques. Le texte aborde la manière dont les acteurs évoluent autour de l’événement olympique en effectuant un exercice comparatif sous-tendu par une triple dialectique où la tendance à l’uniformisation est en tension avec celle de la différenciation. D’abord, cela s’inscrit dans la dynamique du capital contemporain. Ensuite, l’événement olympique est tiraillé entre la répétition cyclique de l’identique et l’affirmation de l’altérité. Finalement, la comparaison vient moduler le champ de la politique urbaine et de l’exercice de la citoyenneté. Nous nous appuyons sur les exemples de Montréal et Rio de Janeiro.

  • Manic 5 à Expo 67: une mégastructure territoriale
    Marie-France Daigneault Bouchard (Université Concordia)

    Cette communication présentera les résultats d’une recherche qui s’est développée autour d’une photographie montrant la projection, en direct, de la construction du barrage hydroélectrique Manic 5 à l’exposition universelle Expo 67. Grâce au plus long système de télévision en circuit fermé de l’époque, les images captées sur le chantier à l’aide de trois caméras, 12 heures par jour, ont pu traverser les 800 kilomètres séparant Manicouagan et Montréal. L’objectif de recherche était la définition spatiale de l’interrelation entre ces deux lieux visuellement superposés. Des recherches dans plusieurs fonds d’archives, principalement dans les archives d’Hydro-Québec et celles de la Ville de Montréal, ont permis de documenter la connexion entre la construction de Manic 5 et le contexte architectural de sa projection à Expo 67 par le biais de sa transmission à travers le territoire – en parallèle au transport de l’électricité. L’analyse de cet événement s’appuie sur l’environnement bâti dont la continuité permet d’établir un espace de production (Manic 5), de consommation (Expo 67) et de transmission (le territoire). Le lien physique et virtuel entre Manic et Expo crée ainsi une mégastructure territoriale s’inscrivant dans les théories architecturales des années 60. L’image initiale, mettant en relation deux événements historiques, acquiert alors une toute nouvelle signification et cela contribue à situer son sujet dans une histoire récente de l’architecture et du paysage québécois.