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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Sous l’influence des grands courants de la mondialisation et dans le contexte de l’informatisation accrue des pratiques professionnelles et universitaires, la formation aux professions langagières – mise en place il y a près d’une cinquantaine d’années – , est appelée à se questionner et à s’adapter.

L’ère classique de la traduction bilingue à visée institutionnelle canadienne a peut-être vécu, du moins les cursus doivent-ils s’ouvrir à de nouvelles orientations comme le multilinguisme, la traduction audiovisuelle, la localisation ou la gestion de projets, par exemple. On constate par ailleurs que la pratique terminologique canadienne s’intéresse de plus en plus aux langues des Amériques, aux langues romanes et à diverses autres langues du monde. Peu à peu, l’enseignement en ligne prend de l’ampleur, donnant lieu à de nouvelles expérimentations pédagogiques ou didactiques et renforçant encore la réflexion concernant les objectifs et les contenus de formation et les moyens à mettre en oeuvre dans une démarche raisonnée, qui écarte résolument l’empirisme. La place de la théorie comme composante essentielle des cursus de premier cycle s’impose désormais, ouvrant la voie à des formations avancées, qui se sont beaucoup développées au fil du temps et ont permis l’émergence de la discipline traductologique.

Le colloque qui s’adresse aux universitaires et aux professionnels langagiers vise à s’interroger sur les nouvelles pratiques et les nouvelles orientations ainsi que sur les arrimages qu’il convient d’envisager entre la formation initiale et les savoirs théoriques touchant les processus traductifs, les contextes sociologiques de la traduction ou encore les caractéristiques actuelles et futures des pratiques en traduction, terminologie, interprétation ou rédaction spécialisée.

Qu’il s’agisse des théories ou des pratiques de terrain ou des modalités de formation, l’accent sera mis sur les innovations et les besoins de changement. Où en sommes-nous et où allons-nous ? Quels sont les besoins et les réalisations en matière de traduction vers la langue seconde (anglais ou rançais) ou les troisièmes langues, ou à partir de ces dernières? Quelle est la place du multilinguisme et des langues autochtones? Qu’en est-il de la formation en terminologie et en interprétation, de la traduction automatique ou assistée par ordinateur, des traductions spécialisées et des didactiques qui leur sont propres? Quel est le rôle de la traductologie dans les cursus? Quels sont les liens à maintenir avec la linguistique ou la littérature? Le colloque est une invitation à un brassage d’idées visant
l’optimisation des formations offertes.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil et allocution d'ouverture


Communications orales

Matin

  • Optimiser l'apprentissage de la traduction dans une atmosphère d'authenticité et de collaboration
    Chantale Marchand (UdeM - Université de Montréal)

    En pédagogie de la traduction, comme dans les sciences de l'éducation, l'approche de l'enseignement de nature transmissioniste dite « centrée sur l'enseignant » fait graduellement place à une approche axée davantage sur l'apprenant ou l'apprentissage. Des auteurs comme González Davies (2004) et Kiraly (2000) font d'ailleurs de cette approche l'un des piliers de leur philosophie de l'enseignement. Mais comment cette orientation peut-elle se traduire concrètement dans un cours? Doit-on observer le comportement de l'apprenant, prendre des notes, essayer de deviner ses besoins? Dans notre communication, nous montrerons comment les divers éléments qui caractérisent l'approche centrée sur l'apprenant peuvent être interprétés à la lumière d'une épistémologie socioconstructiviste prônant la collaboration et l'authenticité. Nous verrons aussi comment certains des principes mis de l'avant par Rogers (1976) s'inscrivent dans cette même épistémologie et nous guident dans la conception d'activités pédagogiques qui tiennent compte de l'importance de la coopération et de l'apprentissage significatif. À la lumière des découvertes faites dans le domaine de la cognition, nous adopterons une perspective holistique pour démontrer l'importance des facteurs affectifs pour l'optimisation de l'apprentissage. Nous illustrerons enfin l'ensemble des vecteurs qui orientent notre philosophie de l'enseignement à partir d'exemples tirés de
    notre pratique.

  • La formation des traducteurs en milieu canadien : qu'en disent les traducteurs professionnels?
    Matthieu LEBLANC (Université de Moncton), Matthieu Leblanc (Université de Moncton)

    Il se dit beaucoup de choses sur la formation des traducteurs professionnels et l'adéquation des compétences acquises aux exigences du marché du travail. À l'heure actuelle, le marché canadien de la traduction connaît effectivement des changements, sinon des transformations, sous l'effet notamment de la concurrence étrangère et la place grandissante des outils d'aide à la traduction. Mais qu'en est-il au juste? Qu'en pensent les diplômés frais émoulus des écoles de traduction? Et que disent les employeurs de ces nouvelles recrues ? Dans cette communication, nous présenterons les résultats partiels d'une étude menée auprès de traducteurs professionnels (débutants, intermédiaires et chevronnés) dans trois entreprises et services de traduction canadiens. Même si nous nous sommes, pour cette étude, intéressé surtout à la place des technologies langagières dans le travail du traducteur, nous avons également, en parallèle, interrogé un grand nombre de traducteurs sur la formation qu'ils ont reçue en traduction afin de voir si, à leur sens, elle répond bien aux exigences du marché du travail. Par exemple, les traducteurs débutants sont-ils d'avis que la formation initiale en traduction, acquise essentiellement au baccalauréat, les a bien préparés pour le marché du travail? La formation reçue était-elle trop générale ou trop spécialisée? Quelles en étaient les lacunes, le cas échéant, ainsi que les points forts? La formation aux outils est-elle suffisamment intégrée au cursus?

  • Le paradigme socioconstructiviste en pédagogie de l'interprétation de conférence
    Jelena Holland (Université d’Ottawa)

    Les premières recherches portant sur l'interprétation de conférence datent des années 1950 (Paneth 1957) et 1960 (Oléron et Nanpon 1965). Depuis cette époque, plusieurs domaines scientifiques ont été mobilisés pour éclairer divers aspects de l'interprétation, en particulier la psychologie (Gerver 1969), la psycholinguistique (Goldman-Eisler 1972), la neurolinguistique (Lambert 1994) et la technologie informatique (Moser-Mercer 1992). En revanche, il existe encore peu de recherches sur les méthodes d'enseignement et d'évaluation de l'interprétation de conférence (Pöchhacker 2002), ce qui pose aussi le problème de la formation des formateurs. Ma recherche vise à intégrer les avancées socioconstructivistes en pédagogie universitaire (notamment Joannert 2002, Raîche 2004, Bégin 2008) à l'enseignement de l'interprétation de conférence. Selon le paradigme socioconstructiviste, qui a servi de cadre de référence et fait ses preuves dans plusieurs grandes réformes de l'éducation (Belgique francophone 2000, Québec 2001), les connaissances ne sont pas directement transmissibles; elles se construisent, se transforment et s'adaptent dans et par l'action en situation ainsi que par la réflexion sur l'action et ses résultats. Ce paradigme est déjà sous-jacent à certaines pratiques d'enseignement de l'interprétation de conférence (Sawyer 2004, Moser-Mercer 2008), mais de manière intuitive et disséminée : il pourrait et devrait y être intégré de façon holistique et structurée.

  • Pause
  • L'importance des apports terminologiques et linguistiques dans les programmes de formation des langagiers
    Julie Pelletier (York University)

    À quoi sert la terminologie? Question entendue à mille reprises dans nos cours! Comment sensibiliser les étudiants et les directions de programme à l'importance de ces cours dans leur formation? Dans un premier temps, il faut bien connaître le marché du travail auquel se destinent les étudiants. Ils sont nombreux à devenir pigistes, à se faire offrir des contrats « clé en main » à distance; ce qui signifie qu'ils ne seront pas encadrés (ou très peu) ni révisés – leur traduction s'en ira directement chez le client. Selon nous, le meilleur moyen de les préparer à ces réalités et de favoriser leur autonomie est de maintenir et d'intensifier l'apport de la terminologie et de la linguistique dans les programmes de formation langagière. Plus un étudiant développe des connaissances théoriques solides en linguistique, plus il comprend les langues de spécialité, plus il sera outillé pour satisfaire les exigences du marché. Il faut également travailler à renforcer le sentiment de sécurité linguistique chez les étudiants afin qu'ils soient aptes à prendre des décisions fermes et bien appuyées. Pour ce faire, une meilleure sensibilisation en ce sens du côté des universités dans la publicité et dans la description des programmes serait une première piste de solution. Puis, nous suggérons d'intégrer davantage les aspects socioculturels dans l'enseignement de la linguistique et de la terminologie, tout comme une approche plus ludique.

  • La terminologie à l'OQLF : évolution, diversification, collaboration
    Ariane ROYER (OQLF), Joanie Vermette (OQLF - Office québécois de la langue française)

    Les premières décennies de l'Office québécois de la langue française ont été marquées par de vastes chantiers de terminologie dictés par des besoins de francisation élevés et rendus possibles grâce aux nombreux terminologues que l'Office comptait alors. À l'heure actuelle, l'importance des médias de masse, la démocratisation des banques de terminologie grâce à Internet et l'évolution rapide des outils informatiques introduisent de nouveaux besoins en francisation et de nouveaux enjeux dans les pratiques terminologiques de l'Office. De ce fait, la demande provenant de l'administration publique, des entreprises, des langagiers et des citoyens a changé; aussi l'Office doit-il travailler davantage en mode juste-à-temps et s'assurer de diffuser efficacement ses propositions afin de les voir adoptées par l'usage.

    Cependant, avec un effectif réduit, résultat de la conjoncture économique, ces défis sont aujourd'hui plus difficiles à relever. C'est pourquoi l'Office québécois de la langue française a encore plus besoin de terminologues qui peuvent accomplir des tâches diverses : effectuer des recherches et rédiger des fiches terminologiques, réfléchir sur des aspects théoriques et méthodologiques de la pratique, répondre aux usagers, offrir de la formation, traiter avec des partenaires, etc. Les terminologues doivent aussi avoir une bonne connaissance des nouvelles tendances en terminologie et maîtriser les différents ouvrages de référence électroniques.

  • Dîner

Communications orales

Après-midi

  • Que nous apprend la conversion d'un cours en mode virtuel sur la pédagogie de la traduction?
    Fouad El Karnichi (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L'environnement des cours en ligne nécessite des compétences spécifiques et novatrices afin de fournir des conditions d'apprentissage significatives pour l'apprenant. Dans cette communication, en lien avec notre recherche doctorale, nous allons aborder la formation dans un environnement d'apprentissage en ligne des futurs traducteurs, en prenant l'exemple d'une formation donnée en présentiel et à distance. Plus précisément, nous allons examiner, à partir d'un syllabus, les changements au niveau pédagogique et structurel qui peuvent être effectuées pendant la migration d'un cours de sa version en présentiel en une version en ligne. Des recherches en formation en ligne nous indiquent les conséquences négatives issues de la conversion des cours d'un mode à l'autre lorsqu'on n'introduit pas de changements pédagogiques dignes du nouvel environnement d'apprentissage. Nous proposerons une analyse des objectifs du cours, des activités d'apprentissage et des mesures d'évaluation dans le plan de cours, qui sera effectuée selon le principe de l' « alignement constructif » de Biggs (2007). Nous utiliserons aussi la taxonomie de Bloom dans sa version nouvelle publiée par Krathwohl et Anderson (2001) pour traiter des types d'apprentissages ciblés (comprendre, appliquer, évaluer, créer). Notre intention est d'adapter ces critères au contexte de formation des traducteurs dans un environnement en ligne et de présenter nos premières conclusions sur la conversion des cours en mode virtuel.

  • Objectifs et activités de formation pour mieux préparer demain
    Zélie Guével (Université Laval)

    Comme nous l'avons déjà montré (Guével 2006), la formation du traducteur constitue un pôle important de la traductologie et un univers foisonnant d'idées qui sont autant d'incitatifs à une ouverture aux expérimentations et à la créativité pédagogique. Notre réflexion s'inscrit dans la lignée de ces nombreux travaux de rapprochement de la traductologie et de la pédagogie que nous proposent notamment Schäffner et Adab 2000, Baer et Koby 2003, Colina 2003, Malmkjær, 2004, Kelly 2005, Tennent 2005, travaux qui ont en quelque sorte présidé à la naissance de la nouvelle revue The interpreter and Translator Trainer en 2007.

    Notre projet est d'examiner les programmes de formation de premier cycle au Canada en nous interrogeant sur le projet éducatif qu'ils sous-tendent dans une visée de formation initiale et de formation professionnelle. Nous appuyant sur les descriptifs officiels et des observations, nous examinerons les objectifs de formation du point de vue de leur nature et de leurs liens avec les pratiques professionnelles. Deux questions seront examinées : comment ces objectifs se traduisent-ils en activités de formation ? comment concourent-ils ensemble à constituer un programme ? À la lumière des théories constructivistes, nous évoquerons des changements qui pourraient être apportés dans la définition des objectifs, dans la structuration des programmes et dans les activités de formation afin de sortir du paradigme traditionnel encore prégnant.

  • Pause
  • De l'usage rationnel des ressources documentaires professionnelles en ligne pour la formation des traducteurs
    Éric Poirier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L'informatisation de la profession de traducteur a entraîné la mise en ligne gratuite de nombreuses ressources professionnelles de qualité, comme des articles sur les principes et les règles de traduction, générale ou spécialisée, des répertoires lexicographiques et terminologiques et des outils pédagogiques sur la langue, qui constituent un imposant référentiel de
    connaissances. Toute formation à la traduction, qu'elle soit en ligne ou traditionnelle, ne peut plus aujourd'hui faire l'économie de ces ressources documentaires. Notre communication vise à montrer comment on peut utiliser ce matériel, accessible à tous, pour concevoir des activités d'apprentissage reposant sur des règles de raisonnement et d'inférence et l'application de celles-ci à des énoncés ou à des extraits choisis que les étudiants doivent analyser ou traduire, en tout ou en partie. Ce type d'activité pédagogique convient à l'acquisition de connaissances et de compétences propres à la formation initiale en traduction générale, et même à l'initiation à la traduction spécialisée. Des exemples d'utilisation du
    matériel et de questions d'apprentissage formulées à partir de celui-ci seront fournis pour illustrer la démarche.

  • Collocations et apprentissage des langues de spécialité
    Akila Naima Dib (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L'observation des divers discours spécialisés, en l'occurrence le discours scientifique et technique, montre que les langues de spécialité renferment, outre les termes, d'autres unités grammaticales qui participent à leur construction et qu'il importe d'en tenir compte dans le cadre de l'enseignement de la traduction spécialisée. Or, s'il existe des dictionnaires, des lexiques bilingues et des précis terminologiques auxquels s'ajoutent nombre d'écrits permettant d'acquérir les connaissances nécessaires à la compréhension des discours spécialisés, il reste que l'examen des dictionnaires spécialisés révèle une production très limitée, essentiellement lacunaire pourrait-on dire, au point de vue des collocations. Lors de la communication, nous présenterons des exemples de traduction faisant état des difficultés qu'éprouvent les étudiants du premier cycle qui, en dépit du fait que le terme retenu est bon, ne parviennent pas à agencer ce terme avec les mots auxquels il se combine le plus souvent. L'intuition et l'expérience nous conduisent à penser que toute entreprise de recensement
    des collocations - une syntagmatique libre, mais pas totalement libre - conduit à des possibilités de combinaisons sans doute chiffrables bien que, à coup sûr, innombrables. Nous présenterons également un article dictionnairique que nous aurons rédigé et qui, grâce aux collocations les plus courantes qu'il réunira, permettrait de surmonter ces difficultés.


Communications orales

Table-ronde de clôture


Cocktail

Invitation au lancement du livre Dans tous les sens du terme, sous la direction de Jean Quirion, Loïc Depecker et Louis-Jean Rousseau, coédité par l'Office québécois de la langue française et les Presses de l'Université d'Ottawa (PUO)