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Reconnaissance d'émotions évoquées par le visage et la musique au cours du vieillissement
Gabriel Ducharme-Laliberté (UdeS - Université de Sherbrooke), Stéphanie Paré (UdeS - Université de Sherbrooke), Sophie MATTER , Nathalie GOSSELIN , Sébastien PAQUETTE , Dominique LORRAIN , Lise GAGNON
Des études portant sur le vieillissement révèlent des changements pour la reconnaissance des émotions. Ces changements pourraient être dus à des modifications cérébrales. L’étude présentée porte sur la capacité des personnes âgées à reconnaître des émotions évoquées par le visage et, pour une rare fois, la musique, un médium d’évocation émotionnelle reconnu. Une recherche transversale a été réalisée auprès de participants qui ne présentaient pas de trouble de perception des visages ni de la musique, de dépression ou de démence. Deux groupes de 14 participants ont été formés : un groupe de personnes âgées et un groupe contrôle de jeunes adultes. Une tâche de reconnaissance d’émotions évoquées par le visage (gaieté, tristesse, peur, colère, surprise) et une tâche de reconnaissance d’émotions évoquées par la musique (gaieté, tristesse, colère) ont été administrées. Les résultats révèlent que les personnes âgées ont plus de difficulté que les jeunes adultes à reconnaître l’ensemble des émotions évoquées par le visage et à reconnaître la peur évoquée par la musique. Ce dernier résultat pourrait être expliqué par l’atrophie de l’amygdale observée au cours du vieillissement. De plus, les résultats obtenus pour la gaieté et la tristesse suggèrent une dissociation possible entre la reconnaissance d’émotions évoquées par le visage et par la musique. Les résultats seront par ailleurs discutés en regard de la sensibilité des tâches, particulièrement pour les jeunes adultes.
Résumé
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Relation entre la pré-hypertension et les capacités fonctionnelles chez des personnes âgées modérément actives
Jean-Philippe Leduc-Gaudet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sébastien BARBAT-ARTIGA , Charlotte Pion (UQAM - Université du Québec à Montréal), Antony Karelis (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mylène Aubertin-Leheudre (À déterminer)
Introduction:
Le vieillissement normal s’accompagne de changements corporels (gain de masse grasse et perte de masse musculaire) et d’une hausse de la prévalence de la pré-hypertension (120-139/80-89mmHg), augmentant de ce fait les risques de complications métaboliques et de chutes.
Objectif:
Comparer les capacités fonctionnelles entre des personnes âgées normo-tendues (NT) et pré-hypertendues (PH) modérément actives.
Méthode:
220 personnes âgées (> 50 ans) modérément actives (> 7500 pas/j) ont été recrutées au sein des YMCA du Québec et divisée en deux groupes: normo-tendu (n=178) et pré-hypertendu (n=42). La composition corporelle et les capacités fonctionnelles ont été évaluées et comparées entre les 2 groupes (test-t). P<0.05 significatif (SPSS 17.0).
Résultats:
Malgré un IMC (NT:26±4 vs HT:28±4kg/m2), un pourcentage de masse grasse totale et du tronc significativement plus élevés chez les PH (PH:31% vs NT:29%), ces derniers présentent une force des membres inférieurs et supérieurs et des capacités fonctionnelles similaires au groupe NT et ce même si on corrige pour ces 3 variables. De plus, les deux groupes ont le même niveau d’activité physique (9100 vs 8100 pas/j), le même âge (61 vs 60 ans) et le même nombre de femme (58 vs 50%).
Conclusion:
La pré-hypertension chez des personnes âgées modérées actives ne semble pas affecter négativement les capacités fonctionnelles de ces dernières. De futures études longitudinales sont nécessaires pour confirmer ces observations.
Résumé
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Liens entre le niveau d’éducation et les capacités fonctionnelles
Marie-Maude Dubuc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sébastien BARBAT-ARTIGAS , Antony D. KARELIS , Mylène AUBERTIN-LEHEUDRE
Contexte: La littérature présente un lien entre le niveau d’éducation et le risque de développer des problèmes de santé à l'âge adulte. Objectif: Déterminer si le niveau d’éducation d’adultes de 50 ans et plus est lié à leurs capacités fonctionnelles. Méthodes: 104 hommes(H) et 198 femmes post-ménopausées(F) âgés entre 50 et 89 ans ont participé à l’étude. La composition corporelle et la capacité fonctionnelle des participants ont été mesurées. Le niveau d’éducation des participants a été évalué par questionnaire. Les participants ont été répartis en deux groupes en fonction de leur niveau d’éducation: 1) ayant un diplôme d’études secondaires (DES: n=53, 17H et 36F) et 2) ayant atteint un niveau d’étude universitaire (NEU: n=249, 87H et 162F). Résultats: La composition corporelle est similaire entre les deux groupes. Le groupe NEU présente une puissance maximale des quadriceps, un équilibre unipodal, un test de l’escalier et de la chaise (p<0,05), une consommation maximale d’oxygène (p<0,005) et une santé perçue (SF-36; p<0,001) significativement plus élevés que le groupe DES, et ce, même si le groupe DES fait significativement plus de pas par jour (p<0,005) que le groupe NEU. Conclusion: Les résultats obtenus suggèrent que le niveau d’éducation d’un individu influence ses capacités fonctionnelles lors du vieillissement. Il serait intéressant de voir si le type de métier est impliqué dans ce lien.
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Comparaison de deux structures factorielles de l’adaptation française du questionnaire « Anxiety about Aging Scale » de Lasher et Faulkender
Alex-Émanuelle Langis (Université Laval), Jean Vézina (Université Laval), July FALADEAU , Nicola FAVILLI
L’Anxiety about Aging Scale (AAS) permet de mesurer l’anxiété ressentie face au vieillissement. Dans une étude ultérieure, les 20 items ont été soumis à des analyses exploratoires en composantes principales, et 2 items n’ont pas été retenus. L’objectif de cette étude est de vérifier lequel des modèles, celui à 20 ou à 18 items, est le meilleur. 334 (254 femmes et 80 hommes) étudiants (âge moyen : 22 ans) inscrits à un cours en psychologie du vieillissement ont répondu à une série de questionnaires, dont l’adaptation française de l'AAS. Les données ont été soumises à des analyses factorielles confirmatoires avec le logiciel EQS. Les résultats montrent que le modèle avec une structure à 4 facteurs corrélées comprenant 18 items présente de meilleurs indices d’ajustement que le modèle à 4 facteurs corrélées comprenant 20 items (RMSEA=,04<,06; CFI=, 96>,91; NFI=,90>,84; NNFI=,95>,89). L’indice de parcimonie CAIC du modèle à 4 facteurs corrélés à 18 items est plus faible mais peut être expliqué par moins de paramètres donc moins de degré liberté, CAIC = -668,56 < CAIC = -769,87. Cette étude montre que l’adaptation française de l’AAS comporte deux items problématiques lorsque traduit en français. Il est possible que l’item 4 (Je n’ai jamais menti au sujet de mon âge afin de paraître plus jeune) et l’item 20 (Quand je regarde dans le miroir, cela me gêne de voir comment apparence a changé avec l’âge) concernaient moins les étudiants compte tenu de la moyenne d’âge.
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Analyse de l’amélioration au cours d’une session d’entraînement cognitif de l’attention divisée chez les personnes âgées
Philippe Brouillard (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Maxime LUSSIER , Laurence DESJARDINS CRÉPEAU , Louis BHERER
Plusieurs recherches ont démontré que les performances des personnes âgées en double tâche étaient liées à plus de risque de chutes (Verghese et coll., 2002). Suite à un entrainement en double tâche, les personnes âgées coordonnent plus efficacement les tâches entrainées (Bherer et coll., 2008; Li et coll., 2010). Il n’y a pas d’étude qui se soit intéressée à la durée optimale des séances d’entrainement : des séances longues pourraient entrainer de la fatigue mentale (Boksem et coll., 2005) alors que des séances courtes pourraient ne pas engendrer de bénéfices.
Les performances en cours d’entrainement de participants de 65 ans et + ont été analysées. Ceux-ci ont suivi un programme de 12 séances de 45 min. Une amélioration en cours de séance a été observée uniquement à la 1re séance. Ensuite, les performances varient peu en cours de séance, même si l'on note des améliorations significatives entre les séances. Ensuite, chez un autre groupe de participants, nous avons tenté de déterminer si le fait de modifier les stimuli de la tâche pendant le programme engendrait une courbe d’apprentissage semblable à celle de la 1re séance. Cela n’a pas été observé.
À l’exception de la 1re séance, il n’y a pas d’amélioration pendant, mais seulement entre les séances. Une hypothèse plausible serait que la tâche repose sur des habiletés qui sont consolidées lors du sommeil (Stickgold et coll., 2001). Par conséquent, des séances plus fréquentes, mais courtes pourraient être plus efficaces.
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6
Validation du TSST en réalité virtuelle chez les personnes âgées
Julie Paré (UQO - Université du Québec en Outaouais), Camille DAUDELIN-PELLETIER , Andréa DESCHENES , Hélène Forget (UQO - Université du Québec en Outaouais), Stéphane BOUCHARD , Hélène FORGET
Le vieillissement est un processus complexe qui est défini par des changements biologiques et psychologiques. Nous vieillissons tous, le rythme est néanmoins différent d’un individu à l’autre. Plusieurs facteurs, y compris le stress et la relâche de cortisol, peuvent expliquer ces différences individuelles. Le ‘Trier Social Stress Test’ (TSST) est une procédure pour induire un stress en laboratoire. Il provoque l’activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) et la relâche du cortisol. Bien que le TSST soit un outil standardisé, il n’est pas rare d’observer d’une passation à l’autre, des variations méthodologiques entraînant des altérations des propriétés psychométriques. L’utilisation d’une version en réalité virtuelle (RV) du TSST pourrait minimiser ces variations. Cette étude a pour but de présenter une validation du TSST-RV auprès d’aînés. Les participants ont eu 2 min. d’habituation à l’environnement virtuel puis ils ont fait une présentation de 5 min. suivie de 5 min. de calcul mental. Six échantillons de cortisol salivaire ont été pris : à l’arrivée (T1) au laboratoire, juste avant l’exposition (T2), immédiatement (T3), 10 min. (T4), 20 min. (T5) et 40 min. (T6) après l’exposition. Des tests-t appariés unilatéraux ont montré des différences significatives (p˂0,05) entre les mesures T2 et T3, T4 et T5 ainsi qu’entre T4 et T6 et T5 et T6. Ces résultats indiquent que le TSST-RV induit une augmentation significative du cortisol salivaire chez les aînés.
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Effets bénéfiques à court et à long terme de la réminiscence sur la santé mentale et la qualité de vie des personnes atteintes de démence et vivant en institution
Gabrielle Ciquier
(UdeM - Université de Montréal), Christine FOURNIER
, Céline LAGRANGE
, Lucie DESCÔTEAUX
,
Nicole Caza (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal)
La majorité des personnes âgées institutionnalisées souffrent de symptômes psychologiques et comportementaux de la démence (SPCD), affectant leur qualité de vie (QdV). La réminiscence est bénéfique chez les personnes âgées déprimées en communauté, mais l’évaluation de ses effets sur la santé mentale et la QdV des populations cliniques reste limitée. La réminiscence est une intervention psychosociale fondée sur la remémoration des souvenirs anciens agréables. L’étude 1 a évalué, lors d'un groupe de discussion, l’efficacité d’un programme de formation permettant aux intervenants d’animer des séances de réminiscence. L’étude 2 a évalué les effets de la réminiscence sur la diminution des SPCD et l’amélioration de la QdV chez 8 personnes institutionnalisées atteintes de démence. Nous avons mesuré l’apathie, l’anxiété, la dépression et la QdV avant (T0), 1 semaine (T1) et 3 mois après (T2) l’intervention de réminiscence. Les résultats de l’étude 1 indiquent que la formation a permis aux intervenants de se sentir compétents dans l’animation des séances de réminiscence. Les résultats de l’étude 2 démontrent des améliorations significatives (p < 0.05) de l’apathie et de l’anxiété de T0 à T1, et de la QdV de T0 à T2. Ces résultats préliminaires indiquent que la réminiscence a potentiellement des effets bénéfiques sur la santé mentale et la QdV des personnes institutionnalisées atteintes de démence. Cette recherche a été supportée financièrement par le CAREC/IUGM.
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