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Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Domaine

Section : Section 100 - Sciences de la santé

Date :
Responsable :
  • Marc Lussier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Programme

Communications orales

Entraînement et plasticité du système nerveux central

  • Les personnes âgées entraînées à la poursuite visuelle d’éléments en mouvement, présentés en 3D, obtiennent des performances semblables à celles des jeunes non entraînés.
    Rémy ALLARD (UdeM - Université de Montréal), Jocelyn FAUBERT (UdeM - Université de Montréal), Isabelle Legault (UdeM - Université de Montréal)

    Plusieurs recherches ont démontré que le vieillissement affectait la perception visuelle et ses processus. Particulièrement lorsque les images présentées sont de nature complexe. Une tâche toute indiquée pour évaluer les processus complexes est la poursuite multiple d’objets ou MOT qui consiste à suivre simultanément plusieurs éléments parmi d'autres. Les recherches ont démontré que cette tâche est affectée par le vieillissement. Cependant, une question demeure : pouvons-nous entraîner les personnes âgées et réduire cette altération liée à l'âge ? Dans notre étude, nous avons évalué les performances de participants jeunes et âgés (seuils de vitesse) à la réalisation d’une tâche de MOT dans un environnement virtuel en 3D. Nous avons démontré que les participants âgés obtenaient de moins bonnes performances que les jeunes. Cependant, après plusieurs semaines d’entraînement, le groupe de personnes âgées a obtenu des performances semblables à celles des sujets jeunes non entraînés. Ces résultats sont très encourageant car, dans notre quotidien, plusieurs tâches requièrent l’intégration de la perception simultanée de plusieurs objets en mouvement (ex. : suivre d’une personne dans une foule, la conduite automobile, etc.). Nos résultats démontrent que l’entraînement semble une option efficace pour retrouver les capacités perceptives perdues au cours du vieillissement normal. Retrouver ces capacités peut avoir un impact positif dans la vie des individus.

  • Prépondérance des circuits spinaux lombaires dans la récupération de la locomotion suite à des lésions de la moelle épinière
    Olivier Alluin (UdeM - Université de Montréal), Hugo DELIVET-MONGRAIN (UdeM - Université de Montréal), Serge Rossignol (UdeM - Université de Montréal)

    La locomotion chez le mammifère est assurée par un réseau neuronal tripartite dont le cœur est le générateur de patron central (CPG) situé dans la moelle épinière. L’activité du CPG est modulée d’une part par les commandes cérébrales et d’autre part par les signaux sensoriels périphériques. Chez le chat et le rat, après un trauma spinal thoracique, des adaptations à différents niveaux de ce réseau vont permettre la réexpression d’un patron locomoteur dont les caractéristiques dépendent du type et de l’étendue de la lésion. Cependant, le rôle de la moelle épinière elle-même dans cette récupération reste mal défini.

    Nous avons donc réalisé un ensemble d’études impliquant des lésions spinales partielles et/ou complètes chez le rat. La cinématique et l’électromyographie ont été enregistrées durant la locomotion tout au long des expérimentations (Figure).

    Nos résultats montrent clairement le rôle clé de la moelle épinière dans la réexpression d’un patron de locomotion stable, bien défini et coordonné après une section complète de la moelle épinière mais également après une lésion partielle. Ces résultats montrent d’une part la capacité de la moelle à générer la locomotion lorsque les commandes supraspinales sont déficientes ou abolies, et d’autre part une neuroplasticité de la moelle influençable par l’expérience sensori-motrice. Il apparait donc capital de tenir compte de cette neuroplasticité spinale intrinsèque dans les stratégies de réadaptation.

  • Exposition chronique au manganèse chez des enfants exposés par la consommation d'eau potable : une étude d'imagerie structurelle
    Gilles BEAUDOIN (CHUMTL - Hôpital Notre-Dame), Maryse BOUCHARD (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Marie-Eve BRODEUR (UQAM - Université du Québec à Montréal), Laurie-Anne Dion (UQAM - Université du Québec à Montréal), Guillaume GILBERT (CHUMTL - Hôpital Notre-Dame), Philippe MAJOR (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Donna MERGLER (UQAM - Université du Québec à Montréal), Dave SAINT-AMOUR (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alan TUCHOLKA (CHUMTL - Hôpital Notre-Dame)

    Introduction: Le manganèse (Mn) est une nutriment essentiel, mais peut avoir des effets néfastes s'il se retrouve en excès dans l'organisme. À cause de ses propriétés paramagnétiques, le Mn peut être observé grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Les zones de déposition du Mn, s'accumulant préférentiellement dans le globus pallidus, peuvent être détectées dans des images pondérées en T1 à cause de leur signal de forte intensité.

    Méthodologie: Nous avons testé 18 enfants âgés de 9 à 14 ans, divisés en groupe en fonction de la concentration de Mn trouvée dans l'eau potable de leur résidence, soit hautement (n=7) et faiblement (n=11) exposés. Différentes analyses d'intensité du signal ont été effectuées sur les images pondérées en T1 pour évaluer la présence ou l'absence de Mn dans le globus pallidus.

    Résultats: Les analyses statistiques ont révélé que l'intensité du signal des images de sujets hautement exposés n'était pas significativement différente que celle des faiblement exposés (Z= -.056; p= 0.6).

    Discussion:Les données semblent indiquer qu'au niveau d'exposition auquel les sujets sont exposés, le Mn ne s'accumule pas dans le globus pallidus. Par contre, de par la chronicité de l'exposition, il n'est pas possible d'exclure la possibilité que le Mn puisse créer des dommages neurologiques permanents. Pour cette raison, des analsyes subséquentes pour évaluer les altérations dans la matière blanche et dans la matière grise seront effectuées.

  • L’EXACT : l’EXAmen Cognitif abrégé en Traumatologie
    Pauline Brayet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean-François GIGUÈRE (HSCM - Hôpital du Sacré Coeur de Montréal), Valérie PARADIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Julie POTVIN (HSCM - Hôpital du Sacré Coeur de Montréal), Isabelle ROULEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Objectif: Le rôle du neuropsychologue en traumatologie est d’évaluer brièvement le fonctionnement cognitif des patients ayant subi un traumatisme crâniocérébral (TCC). Cependant, les quelques outils disponibles pour répondre à cet objectif présentent certaines limites. Le but de cette étude est d’élaborer un nouveau test qui permet d’évaluer brièvement au chevet l’ensemble des fonctions cognitives tout en étant sensible aux séquelles d’un TCC.

    Méthode: L’EXACT, dont la durée d'administration est d'environ 20 minutes, est constitué de 22 sous-tests évaluant différents processus cognitifs. Il a été administré à 21 participants témoins (âgés de 18 à 71 ans) et 23 patients (âgés de 17 à 76 ans) hospitalisés pour un TCC léger à sévère subi il y a moins de deux mois.

    Résultats: Les analyses montrent que le score total obtenu par les patients ayant subi un TCC (moyenne 82.39 ± 15.66) est significativement inférieur à celui des participants témoins (moyenne 97.14 ± 2.27). Les items évaluant la vitesse de traitement, la régulation du comportement, le calcul, la mémoire épisodique, la mémoire de travail, l’attention et les fonctions exécutives sont plus altérés que ceux évaluant les gnosies visuelles, les praxies idéomotrices et le langage. Les résultats à l’EXACT sont significativement corrélés avec la performance au MMSE (r = 0.92).

    Conclusion: L’EXACT semble constituer un outil efficace pour évaluer brièvement le fonctionnement cognitif global des patients hospitalisés pour un TCC.

  • Mesure du traitement implicite de la syntaxe musicale par l’indice électrophysiologique de la mismatch negativity (MMN) : impact du contrôle attentionnel
    Marie-Élaine Lagrois (UdeM - Université de Montréal), Isabelle PERETZ (UdeM - Université de Montréal), Nicolas ROBITAILLE (UdeM - Université de Montréal)

    Une mismatch negativity (MMN), suggérant un traitement automatique d’incongruités syntaxiques, a été observée lors de l’écoute passive de mélodies (Brattico et al., 2006). Considérant que ces incongruités peuvent être suffisamment saillantes pour capter l’attention, il se peut que la réponse de MMN en ait été affectée. Nous avons reproduit cette étude en incluant une tâche engageant l’attention auditive des participants. Les participants n’avaient pas de formation musicale. Ils devaient effectuer deux tâches lors de l’enregistrement de l’EEG. Dans la première tâche, les participants (N=15) devaient détecter la présence d’un click inséré dans la mélodie, alors qu’une incongruité mélodique était présente dans le 2/3 des mélodies. L'intensité du click était ajustée au cours de l'expérience pour maintenir 80% de succès. Cet ajustement continu permettait d’assurer un engagement de l’attention envers la tâche de détection de clicks. Dans la seconde tâche, les participants devaient au contraire détecter les incongruités mélodiques. Les clicks étaient également présents mais devaient être ignorés. Une MMN d’amplitude similaire a été observée dans les deux tâches. Ces résultats confirment la présence d’un traitement implicite de la syntaxe musicale.

  • Impact de l'attention sur la modulation de la rivalité binoculaire de bas et de haut niveau
    Audrey Doualot (UQAM - Université du Québec à Montréal), Stéphanie GALARNEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Dave SAINT-AMOUR (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mathieu SIMARD (Centre de recherche du CHU Sainte-Justine)

    La rivalité binoculaire se produit lorsque l’on présente de façon dichoptique des stimuli différents à chaque œil. Ce phénomène perceptif sous-tend plusieurs mécanismes neuronaux impliqués dans la conscience visuelle pour lesquels il n'existe à ce jour aucun consensus scientifique. La théorie de la compétition interoculaire privilégie un rôle déterminant des aires de bas niveau du système visuel tandis que la théorie de la compétition des percepts soutient que le phénomène est induit par les aires de haut niveau. Le rôle de l’attention, encore méconnu, a été étudié dans le cadre de cette étude. Dans une tâche expérimentale psychophysique basée sur le paradigme de permutation (Logothetis et al., 1996), comportant une condition sans attention et une condition avec attention, treize participants devaient rapporter la dynamique perçue (permutation rapide, stabilité, ambiguïté) lorsqu’on leur présentait dichoptiquement des stimuli à +45° et -45° de 1.4 et 10 degrés d’angle visuels. Les résultats de l’étude mettent en évidence, dans la condition sans attention, des dynamiques spécifiques dépendant de la taille du stimulus (majorité de stabilité perçue pour les grands stimuli vs majorité de permutation pour les petits stimuli). D’autre part, il existe une modulation significative de l’attention pour les stimuli de grande taille uniquement. Ces résultats suggèrent une modulation préférentielle de l’attention sur les aires de haut niveau plutôt que sur les aires de bas niveau.

  • Effets d'un entraînement sur tapis roulant de 6 mois sur la mobilité et la qualité de vie chez des patients atteints de la maladie de Parkinson
    Philippe CORBEIL (Vieillissement, Centre de recherche FRSQ du centre hospitalier affilié universitaire de Québec), Alexandra Nadeau (UdeM - Université de Montréal), Emmanuelle POURCHER (Clinique Ste-Anne "Mémoire et Mouvement" de Québec)

    Les patients atteints de la maladie de Parkinson qui réalisent un entraînement sur tapis roulant (TR) peuvent améliorer leur démarche hypokinétique. Toutefois, la plupart des programmes proposés varient uniquement la vitesse du TR et sont de courtes durées (<3 mois). L’objectif de ce projet est d’évaluer les effets d’un entrainement mixte sur TR (vitesse & pente) de 6 mois chez cette même population. Trente-neuf Parkinsoniens idiopathiques (Stade H&Y≤2) ont été assignés aléatoirement à un des groupes expérimentaux: Témoin, marche sur TR avec ajustement de la vitesse (TR-vitesse), entraînement mixte (TR-vitesse&pente). Le programme comporte 72 séances d’une heure réparties sur 24 semaines. Les données collectées aux semaines 0 et 25 incluent la vitesse de marche et la qualité de vie (PDQ-39). Au terme des 24 semaines d’exercice, la vitesse de marche a augmenté de 12,2% et de 16,1% respectivement pour le groupe TR-vitesse&pente et le groupe TR-vitesse (ps<0,05), alors qu’aucun changement n’a été observé pour le groupe témoin. Une amélioration de 25,9% a été observée pour le score total au PDQ-39 chez le groupe TR-vitesse&pente, versus 8,7% pour le groupe TR-vitesse et à un maintien pour le groupe Témoin. L’exercice sur TR est bénéfique pour améliorer la vitesse de marche et la qualité de vie des Parkinsoniens. L’augmentation du niveau d’intensité lors de l’entraînement mixte semble procurer des bienfaits additionnels de l’endurance et de la mobilité.


Communications par affiches

Session d'affiches

  • Étude des mécanismes moléculaires contrôlant la diminution d'expression de la PIMT lors de la cytoxicité oxydative liée à la dopamine
    Richard DESROSIERS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Dahmane Ouazia (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La maladie de Parkinson est un désordre neurologique majeur dont l'incidence augmente avec l'âge. Malgré de nombreuses études fondamentales et cliniques, plusieurs aspects des mécanismes moléculaires impliqués dans les problématiques de cette maladie restent à clarifier. L'enzyme PIMT répare les protéines endommagées porteuses de résidus isoaspartyls. Ces modifications spontanées peuvent altérer les fonctions biologiques des protéines causant des dérèglements biochimiques et ainsi provoquer l'apoptose. Différentes études ont démontré que le niveau de PIMT diminue avec l'âge et est associée à plusieurs maladies neurodegénératives. Un traîtement des neuroblastomes SH-SY5Y avec de la dopamine méne à une dimunition de la PIMT à deux niveaux: l'ARNm et la protéine. Cette diminution est similaire à celle correspondant à un traîtement avec l'inhibiteur de la chaîne de transport d'électrons, la roténone. Les deux substances résulte en une augmentation de la mort cellulaire et du stress oxydatif. La diminution de la PIMT lors de la cytotoxicité liée à la dopamine est bloquée par un pré-traîtement à l'antioxydant N-acétyl-L-cystéine résultant en une diminution significative de la mort cellulaire et des niveaux de dérivés réactifs de l’oxygène provenant de l’oxydation de la dopamine cytoplasmique. Le control de la transcription du gène de la PIMT lors de la cytotoxicité oxydative est vérifié à l'aide du test de la luciférase et à des versions tronquées du promoteur de la PIMT.

  • Désensibilisation différentielle du récepteur opioïde delta associé à la protéine G et au canal potassique de la famille Kir3 par la βarr2
    Terence HÉBERT (Université McGill), Karim Nagi (UdeM - Université de Montréal), Graciela PINEYRO (UdeM - Université de Montréal)

    Les opiacés sont les analgésiques les plus efficaces pour le traitement des douleurs sévères. Ces analgésiques ciblent spécifiquement les récepteurs opioïdes delta (ROD). Les études ont révélé que le ROD, la protéine G et certains effecteurs atteignent la membrane comme une unité de signalisation ce qui implique que les protéines régulatrices de ce récepteur, comme la β-arrestine (βarr), sont probablement recrutées aux complexes plutôt qu’aux récepteurs isolés. Si cela est vrai, on estime que la désensibilisation du ROD est influencée par ses partenaires d'interaction.

    Pour comparer la régulation des RODs exprimés seuls ou associés à la protéine G et l’effecteur Kir3, des essais BRET, ELISA et d’immunocytochimie ont été réalisés.

    Nos résultats montrent que le ROD, la protéine G et Kir3 restent associés suite à une activation soutenue (30 min) avec l'agoniste SNC-80 (1µM). La βarr est recrutée vers l'extrémité C-terminale de ROD et à proximité du dimère Gbetagamma et Kir3 ce qui cause l’internalisation de ROD et Kir. La présence de Kir3 au sein du complexe contenant ROD et la protéine G a) diminue l’affinité de recrutement de βarr vers ROD et b) diminue le taux de recrutement de βarr vers le dimère Gbetagamma causant ainsi une augmentation au niveau de l’internalisation et de recyclage du récepteur. Prises ensemble, ces données indiquent que le ROD est régulé d’une manière différentielle qui dépend de la composition du complexe dans lequel il est exprimé.

  • Mise à jour sur les capacités locomotrices du rat adulte après section complète de la moelle épinière thoracique
    Olivier Alluin (UdeM - Université de Montréal), Hugo DELIVET-MONGRAIN (UdeM - Université de Montréal), Serge Rossignol (UdeM - Université de Montréal)

    Après une lésion de la moelle épinière, des changements plastiques surviennent à différents niveaux du système nerveux central. Bien que de nombreux travaux aient démontré les capacités de marche chez le chat après une lésion complète de la moelle épinière thoracique, cette réexpression de la locomotion n’a jamais pu être démontrée chez le rat adulte sans utilisation de drogues, d’electrostimulation épidurale ou encore d’assistance robotique en position bipède verticale.

    Dans notre étude, 5 rats ont subi une section complète de la moelle épinière (T9) puis ont été entrainés à marcher sur un tapis roulant à différentes vitesses pendant plusieurs semaines en utilisant simplement une stimulation périnéale. Pendant cette période, la cinématique et l’électromyogramme ont été enregistrés durant la locomotion.

    Nos résultats montrent sans équivoque que le rat spinal adulte entrainé sur un tapis roulant est capable d’exécuter avec ses membres postérieurs un patron locomoteur très bien défini, ample, alterné et coordonné sans stimulation pharmacologique et/ou électrique et en position naturelle (horizontale) avec une simple stimulation périnéale (Figure). Ainsi, comme c’est le cas pour les autres vertébrés, les rats spinaux adultes ont la capacité de marcher avec les membres postérieurs après spinalisation. Cette conclusion nous pousse donc à réévaluer certains traitements appliqués aux rats spinaux pour induire la marche puisque les rats ont déjà cette capacité sans traitement.

  • Les fuseaux de sommeil comme marqueur de dysfonctions cérébrales à la suite d'une commotion cérébrale
    Hélène BLAIS (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Pierre-Olivier GAUDREAULT (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Nadia GOSSELIN (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Katia Gagnon (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nadia Gosselin (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Marjolaine LAFORTUNE (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Maryse LASSONDE (UdeM - Université de Montréal)

    Une grande proportion d’athlètes se plaignent de fatigue et de troubles du sommeil à la suite d’une commotion cérébrale. Or, peu d’études ont investigué le sommeil chez ces athlètes. Cette étude a pour but de comprendre les effets d’une commotion sur les caractéristiques des fuseaux de sommeil (FS), qui sont de petites bouffées de rythmes électroencéphalographiques rapides. De plus, cette étude vise à mesurer l’association entre les FS et les variables cliniques et neuropsychologiques. Dix athlètes commotionnés (AC) et 13 athlètes contrôles ont été testés avec une polysomnographie, des questionnaires et des tests neuropsychologiques. Les FS ont été détectés automatiquement sur l’électrode C3. Des Test-t ont été utilisés pour comparer les caractéristiques des FS entre les groupes. Des corrélations de Pearson ont été effectuées pour mesurer les associations entre les FS et les variables neuropsychologiques et cliniques. Les AC ont montré une diminution significative de l’amplitude des FS comparativement aux athlètes contrôles (t(21)=2.34, p<0.05). De plus, une plus grande amplitude des FS était liée à un délai plus long depuis la dernière commotion (r=0.65, p<0.05). Enfin, la densité et l’amplitude des FS ont été corrélées négativement au temps d’exécution du Color Trail 2 (r=-0.65/-0.69, p<0.05). Cette étude suggère que les commotions cérébrales réduisent l’amplitude des FS et que les FS sont associés aux dysfonctions cognitives.

  • La comparaison d’activité corticale chez les personnes voyantes et non-voyantes en utilisant la SPIR
    Olivia Florea (UdeM - Université de Montréal), Maryse LASSONDE (UdeM - Université de Montréal), Mélanie LEFRANÇOIS (UdeM - Université de Montréal), Franco LEPORE (UdeM - Université de Montréal), Alexanne LESSARD (UdeM - Université de Montréal), Julie TREMBLAY (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Phetsamone VANNASING (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine)

    Problématique

    La Spectroscopie dans le proche Infrarouge (SPIR) permet de mesurer l’activation hémodynamique du cortex. Certaines études ont utilisé la SPIR pour mesurer l’activité corticale chez les personnes voyantes (PV). À ce jour, aucune étude n’a encore comparé cette activation à celle des personnes non voyantes (PNV) afin d’étudier la plasticité cérébrale chez ces derniers.

    Objectifs

    Cette étude préliminaire utilise la SPIR pour distinguer les différences d’activation hémodynamique et la plasticité cérébrale chez les PV et les PNV lors de l’écoute de stimuli auditifs.

    Méthodes

    Quatorze PV (8 femmes) et 3 PNV (1 femme) ont été testés. Les stimuli auditifs étaient présentés à l’aide de haut-parleurs. Cinquante sources de lumière infrarouge et 16 capteurs étaient placés sur le scalp couvrant les régions temporales, pariétales et occipitales du cerveau.

    Résultats

    La majorité des participants ont montré une activation hémodynamique significative dans le lobe temporal lors de la présentation des stimuli auditifs. Cette réponse était présente dans les deux hémisphères du cerveau et représentait une augmentation d’hémoglobine oxygénée. Contrairement aux PV, les PNV ont aussi démontré une activation dans le lobe occipital. Ceci démontre que la plasticité cérébrale est bien présente chez les PNV.

    Conclusion

    Cette étude innovatrice indique que la SPIR semble être une technique prometteuse qui permettra de raffiner la recherche sur la plasticité cérébrale.

  • Perfectionnement d’un entraînement perceptivo-cognitif pour les athlètes de haut niveau
    Grégoire DESCHÊNES (UdeM - Université de Montréal), Jocelyn FAUBERT (UdeM - Université de Montréal), Florence FERNET-LECLERC (UdeM - Université de Montréal), Olivier PARENTEAU (UdeM - Université de Montréal), Thomas Romeas (UdeM - Université de Montréal)

    Le 3D MOT (Multiple Object Tracking en trois dimensions) dans le NeuroTraker est une tâche d’attention divisée qui s’apparente à des scènes visuelles dynamiques rencontrées dans des situations de sport d’action. Des études récentes ont montré qu’un entraînement au 3D MOT améliorait les capacités perceptivo-cognitives chez des athlètes et des jeunes adultes.

    Dans le but de perfectionner l’entraînement perceptivo-cognitif à la demande du sportif, l’impact de la charge attentionnelle, de la spécificité spatiale et du contexte social de l’entraînement a été évalué à travers trois études.

    Dans la première expérience, l’augmentation du niveau de difficulté attentionnel a entraîné une baisse initiale de performance puis une amélioration des capacités individuelles supérieure à celles obtenues lors d’un entraînement normal de 3D MOT. La deuxième étude a montré qu’il existait une certaine influence de la spécificité spatiale d’entraînement pour des surfaces verticales et horizontales mais qu’un volume spatial cubique offrait le plus de régularité dans les résultats. L’étude numéro trois a démontré que le contexte social d’un entraînement (individuel, coopératif, compétitif) n’avait pas d’influence sur la performance de sujets des deux genres lors d’une tâche de 3D MOT.

    Dans l’ensemble, ces données montrent que la performance perceptivo-cognitive est modulable selon les conditions d’entraînement, mais que les notions de compétition et coopération l’influencent peu.

  • Mettre un terme à l’incertitude : la thérapie cognitive-comportementale administrée par vidéoconférence pour le trouble d’anxiété généralisée
    France Bédard (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nathalie THÉBERGE-LAPOINTE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le trouble d’anxiété généralisée (TAG) constitue l’un des troubles anxieux les plus fréquents. Il se classe parmi les dix conditions chroniques causant les plus importantes altérations du fonctionnement. Si les thérapies cognitives-comportementales (TCC) ont prouvé leur efficacité dans le traitement du TAG, le nombre restreint de thérapeutes formés à cette approche se retrouvent majoritairement rassemblés dans les grands centres urbains. La vidéoconférence se présente alors comme une solution de choix pour augmenter l’accessibilité des soins de service efficaces pour les patients qui vivent en régions rurales, éloignées ou dans les milieux dépourvus de spécialiste. Cette recension des écrits porte sur 16 études mesurant l’efficacité de la télépsychothérapie dans le traitement des troubles anxieux. Les résultats dévoilent une efficacité comparable dela TCCen vidéoconférence comparativement àla TCCen face-à-face notamment dans le traitement du trouble panique avec ou sans agoraphobie et dans celui du trouble de stress post-traumatique. Il appert toutefois qu’aucune étude contrôlée mesurant l’efficacité d’une intervention en vidéoconférence n’a été réalisée auprès d’individus présentant un trouble d’anxiété généralisée. À cet égard, cette proposition vise à présenter l’efficacité de la vidéoconférence dans le traitement des troubles anxieux ainsi qu'à proposer des pistes d’intervention en télépsychothérapie pour le trouble d’anxiété généralisée.

  • Alliance thérapeutique : un face-à-face entre télépsychothérapie et psychothérapie clinique
    France Bédard (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nathalie THÉBERGE-LAPOINTE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Un nombre croissant d’études tendent à démontrer que la télépsychothérapie constitue une solution de choix pour augmenter l’accessibilité des soins de service aux populations éloignées des centres urbains ou vivant dans les milieux dépourvus de spécialiste. Face à ce nouvel outil technologique, une préoccupation majeure partagée par plusieurs psychologues porte sur le développement d’une alliance thérapeutique adéquate dans ce contexte. Le concept d’alliance thérapeutique peut se définir comme suit: (a) la nature collaboratrice de la relation, (b) le lien affectif entre le client et le thérapeute, (c) les habilités du patient et du thérapeute à s’entendre sur les objectifs et les tâches. Le modèle tripartite de l’alliance thérapeute semble incontournable dans l’évaluation de l’efficacité thérapeutique des thérapies administrées de façon conventionnelle ou en vidéoconférence. À cet égard, cette recension des écrits porte sur 10 études évaluant le développement de l’alliance thérapeutique au cours de thérapies administrées en vidéoconférence. Les résultats de ces recherches laissent non seulement entrevoir le développement d’une alliance thérapeutique adéquate entre le thérapeute et le client par le concours de la vidéoconférence, mais proposent également l’établissement d’une alliance thérapeutique comparable à celle obtenue lors d’une psychothérapie clinique conventionnelle.

  • Relations entre la consommation de tabac et la prise de risque sur la route
    Jacques BERGERON (UdeM - Université de Montréal), Catherine BIENVENUE (UdeM - Université de Montréal), Élizabeth Côté-Boileau (UdeM - Université de Montréal), Melissa LAURIN (UdeM - Université de Montréal), Anne-Marie Hoang Thuy Hien Nguyen (UdeM - Université de Montréal), Martin PAQUETTE (UdeM - Université de Montréal)

    L’objectif de cette étude consistait à déterminer si l’association récemment mise en évidence entre la consommation de tabac et les accidents de la route (v.g. Hutchens et al., 2008) peut être attribuée à une plus forte tendance à prendre des risques au volant chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Plus de 400 conducteurs réguliers des deux sexes, âgés entre 18 et 65 ans, et conduisant une voiture au moins une fois par semaine ont répondu au «Dula Dangerous Driving Index» (Dula and Ballard, 2003) et au questionnaire ACR (Bergeron et Joly, 1988). Bien que les résultats ne montrent pas de relation entre l’importance de la consommation quotidienne (nombre de cigarettes) et la tendance à prendre des risques au volant, les réponses des fumeurs révèlent beaucoup plus de comportements de prise de risque sur la route que celles des non-fumeurs. Ces différences se retrouvent autant dans l’ensemble des réponses au DDDI (t=3.984, p<0.001) qu’à l’échelle de fréquence des comportements à risque du questionnaire ACR (t=2.660, p<0.01), tels que conduire à très grande vitesse, doubler dans une courbe, traverser une intersection sur le feu jaune, etc. L’interprétation de ces résultats peut vraisemblablement faire appel aux traits d’impulsivité et de recherche de sensation, souvent associés à la prise de risque sur la route et aussi à la consommation de tabac.

  • Étude comparative-transculturelle de l’échelle d’alexithymie de Toronto
    Marcos BALBINOTTI (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Daniela Wiethaeuper (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Alexithymie est un trouble psychologique caractérisé par une difficulté à identifier et à distinguer les états émotionnels, à verbaliser les états émotionnels à autrui et avoir une vie fantasmatique réduite. Cette étude examine la nature transculturelle du modèle tridimensionnel de l’Échelle d’alexithymie de Toronto. Quatre échantillons indépendants d’étudiants universitaires, des deux sexes, âgés de 16 à 62 ans et originaires de quatre pays différents – Canada (n=405), Brésil (n=489), Portugal (n=298) et Allemagne (n=306) – ont été analysés à l’aide des analyses factorielles confirmatoires, des calculs Alpha de Cronbach et d’autres propriétés métriques. Les statistiques d’ajustement au modèle tridimensionnel de l’échantillon canadien (GFI = 0,894; AGFI = 0,867; RMSEA = 0,059) est fort semblables aux autres échantillons à l’étude (GFI ³ 0,884; AGFI ³ 0,851; RMS £ 0,71). La cohérence interne pour l’échelle totale, indépendamment de l’échantillon, présente des résultats (α ³ 0,74) satisfaisants. Les moyennes (de 45,32 à 47,48) et les écarts-types (de 10,21 à 11,69) sont aussi comparables. En conclusion, et même en considérant les différences culturelles inhérentes aux quatre échantillons à l’étude, ces résultats offrent de importants indices qui suggèrent que le modèle tridimensionnel pourra être généralisable dans plusieurs cultures occidentales. Des études ultérieures, avec des calculs d’échantillonnage aléatoire, pourraient tester plus adéquatement cette hypothèse.

  • Étude exploratoire sur l’alexithymie chez de patients homicides
    Marcos BALBINOTTI (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Daniela Wiethaeuper (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L’alexithymie peut être caractérisée par un déficit que certains individus ont dans leur capacité cognitive de traiter et de réguler des émotions, ainsi qu’une vie imaginative pauvre. Cette recherche évalue l’alexithymie, tel que mesuré par la TAS-20, chez 37 patient(e)s homicides d’une institution psychiatrique (âgés de 22 à 77 ans) et teste s’il y a des différences significatives entre les sexes (masculin et féminin), les âges (3 groupes distincts), l’état civile (célibataire ou autre), le diagnostique (3 groupes distincts de maladies psychiatriques), et le numéro d’homicides (un, deux ou plus de deux homicides). Les résultats ont indiqués des différences statistiquement significatives aux moyennes des variables « diagnostique » (plus élevées au groupe des schizophrènes paranoïdes; F(2, 34) = 1,993; p < 0,05) et « numéro d’homicides » (plus élevées au groupe qui a commis plus de 2 homicides; F(2, 34) = 5,52; p < 0,05). Les moyennes des autres variables contrôlées ne sont pas avérées statistiquement significatives (p > 0,05). Une des conclusions importantes : les patients schizophrènes paranoïdes et ceux qui ont commis plus de deux homicides sont moins alexithymiques et par conséquent plus capables d’être en contact avec les émotions négatives déchargés par des actions impulsives.

  • Le stress périnatal modifie le type de convulsions fébriles dans un modèle d’épileptogénèse de double insulte.
    Guillaume-Alexandre BILODEAU (École Polytechnique de Montréal), Lionel CARMANT (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Sandra DUSS (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Sébastien Desgent (CHU Sainte-Justine), Muhammad T. SALAM (École Polytechnique de Montréal), Nathalie SANON (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine)

    Afin de comprendre l’implication du stress périnatal à l’élaboration de convulsions fébriles (CF) prolongées et atypiques lors d’une hyperthermie, nous avons développé un modèle animal de la double insulte chez le raton. Des injections quotidiennes de corticostérone (de P1 à P9) suivie d’une convulsion fébrile induite par hyperthermie à l’air chaud sec (45-48◦C) à P10 on été effectuées. Les résultats montrent des délais d’apparition de convulsions généralisées (GC) à l’hyperthermie plus courts chez les rats stressés vs le groupe non-stressé dans les deux sexes (Femelles : Salin (FS) n=30 vs Corticostérone (FC) n=28, p< 0.001; Mâles : MS n=28 vs MC n=32, p< 0.001). Le seuil de température déclenchant les convulsions était inférieur chez les MC vs les MS seulement (n=5, p< 0.05). De plus, les enregistrements EEG montrent des convulsions fébriles de plus longue durée avec une activité interictale plus irrégulière après l’hyperthermie chez les MC. Enfin, à P20, l’amplitude des PPSE évoqués sur les cellules pyramidales était plus élevée chez les MC (n=10) que chez les MS (n=7, p=0.0006). Le stress chez les ratons exposés à une hyperthermie entraîne un phénotype épileptique qui se traduit par une hyperexcitabilité du réseau neuronal tel qu’observé invitro et invivo. Ceci, étant plus prononcé chez les mâles que les femelles, laisse croire à un phénotype plus vulnérable à l’épileptogénèse des mâles dans un contexte de double insulte qui persiste à long terme.

  • Index électrophysiologique de l’évaluation des relations spatiales en mémoire de travail visuelle
    Pierre JOLICOEUR (UdeM - Université de Montréal), Manon Maheux (UdeM - Université de Montréal)

    Lors de tâches de recherche ou de mémoire visuelle, on peut observer une composante du potentiel relié aux évènements (PRE) nommée SPCN (sustained posterior contralateral negativity), qui est habituellement associée au maintien de l’information en mémoire de travail visuelle (MTV). La présente étude teste l’hypothèse que la SPCN refléterait aussi l’utilisation de ce type de mémoire durant l’accomplissement de tâches cognitives qui requièrent un accès aux représentations maintenues en MTV. Les participants voyaient une série de six images consécutives où étaient présentées une ou deux cibles de couleur (bleue ou verte) parmi des distracteurs gris. La tâche était de compter le nombre de cible dans chaque série d’images selon deux conditions expérimentales. La première était de compter le nombre d’images ayant une ou deux cibles de couleurs. La deuxième condition était de compter le nombre d’images contenant deux cibles ayant une relation spatiale particulière (e.g., une cible verte en dessus d’une cible bleu dans l’image). Notre hypothèse était que la SPCN serait plus grande pour les essais de la condition 2 (où la relation spatiale entre les cibles devait être évaluée) que pour la condition 1 (où seul le nombre de cible était suffisant). Les résultats appuient cette hypothèse, suggérant que la SPCN reflète non seulement le maintien passif du nombre de représentation en MTV mais aussi l’activité neuronale reliée à l’évaluation des relations spatiales entre ces représentations.

  • L’influence de la distance et la similarité sémantique entre cible et distracteur sur les composantes attentionnelles des potentiels reliés aux événements : N2pc et Ptc
    Sébrina Aubin (UdeM - Université de Montréal), Pierre JOLICOEUR (UdeM - Université de Montréal)

    Plusieurs études démontrent que la N2pc, une composante du potentiel relié aux évènements (PRE) extrait de l’analyse de l’électroencéphalogramme, reflète un processus de sélection visuo-spatial. Récemment, de nouvelles études ont isolé une nouvelle composante qui suit la N2pc, la Ptc, et certains auteurs proposent qu’elle reflète un processus d’individualisation ultérieure, qui serait nécessaire en présence compétitive de distracteurs proches de la cible. Notre objectif était de déterminer si la Ptc est sensible à la similarité sémantique entre une cible et un distracteur car celle-ci devrait influencer la difficulté d’individualisation. Et, comme les effets d’interférence devraient être plus grands quand la distance entre cible et distracteur est petite, nous avons aussi manipulé ce facteur. À chaque essai, plusieurs tableaux de recherche contenant des symboles étaient présentés et la tâche était de compter le nombre de voyelles (une possible par tableau) dans la séquence de tableaux. Un distracteur saillant était aussi présent, soit près ou distant, et était plus ou moins similaire sémantiquement (une consonne, un chiffre, ou un symbole non-alphabétique). Les données électroencéphalographiques (EEG) suggèrent que la distance et la similarité entre cible et distracteur affectent l’amplitude de la N2pc et de la Ptc, et suggèrent que ces facteurs visuo-spatiaux et sémantiques jouent un rôle important dans le traitement attentionnel d’objets encodés en présence de distracteurs.

  • Évaluation d’inhibiteurs de protéases à sérine dans les actions neuronales de la céruloplasmine
    Philippe DUCHARME (UQAM - Université du Québec à Montréal), Joanne PAQUIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Houda Salmi (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La céruloplasmine (CP) est une protéine à cuivre
    dont l’activité ferroxydasique en fait un régulateur du métabolisme du fer. La
    CP pourrait avoir d’autres rôles dans le cerveau. In vitro, elle induit
    l’agrégation de neurones nouvellement différenciés de cellules souches de type
    embryonnaire, les cellules P19, et stimule le clivage de la protéine reeline en
    son fragment de 300K. Ces deux actions suggèrent un rôle potentiel de la CP
    dans le développement du cerveau. Nous avons montré que l’inhibiteur de
    trypsine de la fève de soya (SBTI) et l’aprotinine (Apro), des inhibiteurs
    extracellulaires de protéases à sérine, inhibent les deux actions neuronales de
    la CP. Pour mieux comprendre les relations entre protéases et actions de la CP,
    nous avons évalué des aspects cinétiques de l’effet du SBTI et de l’Apro, et
    testé l’action d’inhibiteurs de protéases plus spécifiques. L’agrégation
    induite par la CP est installée à 8h de traitement. Le clivage de la reeline se
    remarque à partir de 12h. Ajoutée au début du traitement, la combinaison
    SBTI+Apro inhibe les deux actions de la CP. Ajoutée après 1h, la combinaison
    inhibe seulement le clivage de la reeline. Des convertases et l’activateur
    tissulaire du plasminogène ont des rôles dans le développement du cerveau mais
    des inhibiteurs de ces protéases n’ont pas affecté les actions neuronales de la
    CP. Le SBTI et l’Apro restent pour le moment des outils uniques pour l’étude
    des protéases impliquées dans les actions neuronales de la CP.

  • Évidence empirique de non-linéarité dans l'espace des visages
    Jocelyn FAUBERT (UdeM - Université de Montréal), Frederic Poirier (UdeM - Université de Montréal)

    Les études et modèles de la perception des visages assument souvent que la représentation interne des visages est linéaire, i.e. que le genre ou l'émotion produit des changements linéaires des caractéristiques faciales. Notre étude examine cette hypothèse en mesurant l'additivité (i.e. si la combinaison du genre et de l'émotion est prédite par la somme de ses composantes), la proportionnalité (i.e. si le ratio des changements physiques par unité de changement interne est constante), et la directionalité (i.e. si l'intensité croissante de genre ou d'émotion présente des changements qualitatifs). Les participants ont produit des visages correspondant à divers intensités de hommes à femmes et heureux à tristes, y compris des combinaisons des deux dimensions, en utilisant des curseurs pour 53 composantes d'expression faciale comprenant la forme et la position des yeux, des sourcils, de la bouche, du nez, et de la tête (Poirier & Faubert, VSS 2010, en révision). Les données de 7 participants montrent que (1) le genre et l'émotion étaient linéairement additifs, (2) il y avait de la compression aux intensités fortes de genre et d'émotion, et (3) l'espace des visage était sensiblement courbé pour le genre et l'émotion, i.e. l'intensité changeait les caractéristiques faciales de façon qualitative. La présence de non linéarités implique que des morphes linéaires comme généralement utilisés dans les études et la réalité virtuelle présente des déformations systématiques.

  • La précision temporelle des réponses est affectée par la fréquence des stimuli dans le TDAH
    Guillaume-Alexandre Beaufils (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sylvain CHOUINARD (UdeM - Université de Montréal), Marie-Claude G. THÉRIAULT (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sophie POIRIER (UQAM - Université du Québec à Montréal), François RICHER (UQAM - Université du Québec à Montréal), Guy ROULEAU (UdeM - Université de Montréal)

    Des études ont montré que les réponses motrices des enfants atteints du trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) sont imprécises et que la fréquence des stimuli peut affecter la préparation de leurs réponses. Toutefois, il est encore difficile de savoir si la fréquence des stimuli peut affecter la précision des réponses dans le TDAH.

    Nous avons exploré cette question dans une tâche de synchronisation avec des réponses prévisibles, où les réponses n’impliquaient aucun choix et où les intervalles temporels pouvaient être surveillés en continu grâce à une rétroaction visuelle.

    Les participants étaient des enfants âgés de 6 à 12 ans, diagnostiqués avec le syndrome de Tourette, avec ou sans TDAH de sous-type mixte. Les participants fixaient un point rouge, parcourant une trajectoire carrée (longueur du côté : 6,8 cm) dans le sens horaire, à vitesse constante et devaient appuyer sur une touche à chaque passage du point dans un coin du carré. Le protocole comportait trois conditions de vitesses.

    À basse vitesse, le groupe TDAH a montré des temps de réponse significativement plus longs et de plus variables que le groupe contrôle, mais cet effet n'était pas présent à des vitesses plus élevées. Cet effet suggère que la précision temporelle est possible dans le TDAH, mais est entravée par une faible fréquence des stimuli, soit en permettant une orientation de l’attention hors de la tâche, soit par d'autres sources de fluctuation dans la préparation des réponses.

  • Vers un test sensible et reproductible de l’héminégligence
    Claire Gane (Université Laval), Julien Voisin (Université Laval)

    Nous présentons une illusion d’optique permettant d’évaluer l’équilibre hémisphérique de l’attention visuospatiale. L’objectif est de proposer un nouvel outil d’évaluation de l’héminégligence, suffisamment sensible pour détecter les signes les moins sévères du syndrome. La figure jointe montre la nature de l’illusion. La présentation successive des silhouettes de l’une des trois séries d’images entraîne la perception d’un mouvement de rotation. Le sens de rotation de la série du haut est explicitement opposé à celui de la série du bas. Pour les silhouettes ombrées, le sens de rotation est délibérément ambiguë puisque les silhouettes peuvent correspondre autant à la série du haut qu’à celle du bas. Lorsque ces silhouettes sont présentées seules, les deux sens de rotation peuvent être perçus (phénomène de perception bistable). Lorsque la silhouette est présentée à côté d’un personnage visible, ce dernier impose le sens de rotation (la bistabilité disparait). Lorsque les deux personnages tournants en sens opposé sont présentés à droite et à gauche d’une silhouette, leurs effets entrent en compétition et la bistabilité réapparaît. Dans cette dernière configuration, un débalancement gauche-droite de l’attention se traduit par une influence supérieure d’un des deux personnages visibles sur la silhouette. Ce test permettra également de contribuer à la compréhension du rôle de l’équilibre interhémisphérique dans le fonctionnement cérébral (normal et pathologique).

  • Effets de la stimulation électrique transcrânienne à courant direct du cortex préfrontal sur la reconnaissance de visages à long terme
    Frédéric GOSSELIN (UdeM - Université de Montréal), Sarah LIPPÉ (UdeM - Université de Montréal), Marc Philippe Lafontaine (UdeM - Université de Montréal), Sarah Lippé (UdeM - Université de Montréal)

    Le cortex préfrontal, lorsque compromis, est susceptible d’affecter chaque phase du processus mnésique : l’encodage, la consolidation et le rappel. La stimulation électrique transcrânienne à courant direct (SETCD) est une méthode de stimulation cérébrale non invasive permettant de moduler à la hausse ou à la baisse l’excitabilité du cortex en appliquant un léger courant électrique à la surface du scalp. Bien qu’il ait été démontré que la SETCD, lorsque appliquée au cortex préfrontal dorsolatéral (CPDL), module la capacité de mémoire de travail, ses effets sur la mémoire à long terme sont encore peu connus. Nous avons utilisé la SETCD pour moduler l’excitabilité du CPDL chez 14 adultes sains. Dans un paradigme expérimental à mesures répétées, trois conditions de stimulation étaient appliquées aléatoirement lors de la phase d’encodage de visages inconnus : inhibition à droite, excitation à droite et placebo. Trois jours suivant la phase d’encodage, un test de reconnaissance était administré où les performances, en pourcentage de bonnes réponses, et les temps de réaction étaient enregistrés. La condition d’inhibition du CPDL droit provoque des temps de réaction significativement plus lents que la condition d’excitation (F(2,26)=3,55, P<0,05). De même, il n’y a aucune différence quant aux performances de reconnaissance (P=0,31). Ces résultats suggèrent un rôle du cortex préfrontal à la phase d’encodage se répercutant dans l’efficacité de la reconnaissance à long terme.

  • Exploiter un modèle de composantes fixes des potentiels évoqués pour étudier la variation des temps de réaction.
    André Achim (UQAM - Université du Québec à Montréal), Laura BATTERINK (University of Oregon)

    Le moyennes de potentiels évoqués liés à des stimuli ou à des réponses motrices présument de composantes cérébrales fixes enfouies dans du bruit, ignorant que, pour des temps de réaction (TR) plus longs, le traitement du stimulus ou la préparation de la réponse devraient prendre plus de temps. En modélisant les moyennes comme des mélanges d’ondes fixes liées au stimulus ou à la réponse et décalées dans le temps selon les TR observés, on trouve la solution de moindres carrés des parcours temporel fixe de chaque composante. La différence entre les moyennes observées et celles reproduites par le mélange de composantes fixes donne accès aux processus qui sont modifiés quand les TR varient. L’application de l’approche à des données synthétiques sans variation temporelle valide son fonctionnement pour un tel modèle idéalisé. Un exemple de données réelles suit, où, sur un fond de mots présentés visuellement à intervalles fixes, de sons occasionnels doivent être catégorisés par une réponse de la main droite. On illustre que les données observées à C3 et Cz diffèrent des celles reproduites par le modèle à composantes fixes, principalement dans la période précédant l’émission de la réponse. La séquence de différences sur l’ensemble des canaux, pour les données liées à la réponse, montre une topographie stable impliquant les deux lobes frontaux, plus le gauche que le droit, et la région centrale gauche. Cette nouvelle approche paraît prometteuse pour comprendre les variations de TR.

  • Activation du système nerveux autonome en sommeil chez des somnambules en période nocturne et en période diurne après une privation de sommeil - Étude pilote
    Andrée-Ann BARIL (Centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques), Steve JONCAS (Centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques), Paola LANFRANCHI (Centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques), Jacques MONTPLAISIR (Centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques), Marie-Hélène PENNESTRI (Centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques), Geneviève Scavone (UdeM - Université de Montréal), Antonio ZADRA (Centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques)

    Le déclenchement d’un épisode de somnambulisme peut être facilité par un protocole de privation de sommeil avec une récupération diurne. La durée d’éveil prolongée et le sommeil en période diurne sont indépendamment reliés à l’activation du système nerveux autonome (SNA). L’objectif est de déterminer si les somnambules (SM) ont une activation du SNA plus élevée que les contrôles (CTRL) en sommeil normal et en récupération après une privation de 25h. Population: 5 SM (2F, 3H; 29±6 ans) et 5 CTRL (2F,3H; 27±8 ans) ont effectué deux enregistrements polysomnographiques: une nuit de base et un sommeil de récupération en période diurne après 25 h de privation. Des segments de 3 à 5 minutes du tracé de l'ECG ont été analysées pour les variables cardiaques temporelles mRR et étRR pNN50 au cours des stades NREM2, SWS et REM. Des ANOVA à mesures répétées ont été utilisées. Les résultats préliminaires démontrent un étRR en SWS plus élevé chez les CTRL que chez les SM (39,3±10,3 vs 35,2±3,2; p<0,05), mais nous n'obtenons aucun résultat significatif pour le pNN50 et la mRR en SWS et pour aucune variable en NREM2 et en REM. Un plus petit écart-type signifie une plus grande activation du SNA, ce qui suggère que les SM sont plus activés que les CTRL en SWS, stade où sont observés les épisodes de somnambulisme. Si ces données préliminaires se confirmaient, il s’agirait d’un important avancement quant aux connaissances sur la physiopathologie des épisodes de somnambulisme.

  • Rôle de la sélectivité fonctionnelle dans la modulation de l'internalisation du récepteur delta-opiacé
    Iness Charfi (UdeM - Université de Montréal), Ouissame Mnie Filali (UdeM - Université de Montréal), Karim NAGI (UdeM - Université de Montréal)

    Les opiacés sont des analgésiques puissants pour le traitement des douleurs sévères. Les agonistes du récepteur delta opiacé (DOR) induisent moins d'effets secondaires que ceux du récepteur mu, ce qui les rend une cible d'intérêt. Cependant, ils induisent la tolérance à l'analgésie. Ces agonistes ne produisent pas tous le même niveau de tolérance. Notre laboratoire a récemment montré que la désensibilisation est reliée à la capacité des ligands de stabiliser différentes conformations qui sont reconnues de façon différentielle par les protéines régulatrices (sélectivité fonctionnelle: SF). Donc il sera intéressant de déterminer si différents ligands du DOR font intervenir, de façon distincte, la β-arrestine et/ou la PKC, deux protéines essentielles à la désensibilisation et tout particulièrement l'internalisation du DOR. Résultats: *Le DPDPE et le SNC80 sont les drogues les plus efficaces dans la voie cyclase, suivis par l'UFP512, la morphine et le TIPP. *Seulement le DPDPE et le SNC80 internalisent dans les cellules HEK et les neurones. Les autres drogues n'internalisent que dans les neurones. *Ces différents agonistes internalisent dans les neurones de façon proportionnelle à leur efficacité *l'internalisation des différents ligands dépend de la PKC dans les neurones, mais pas dans les cellules HEK et la β-arrestine y est impliquée dans les deux systèmes. Ces résultats nous amènent à étudier d'autres mécanismes de désensibilisation afin de déceler des indices de SF.


Communications orales

Neuropathologie et neuropsychiatrie : mécanismes

  • Développement et caractérisation d’un modèle de dégénérescence du plexus myentérique dans la maladie de Parkinson
    Francesca CICCHETTI (Université Laval), Mélissa Côté (CHUQ - Centre hospitalier universitaire de Québec), Janelle DROUIN-OUELLET (Centre de recherche du CHU de Québec), Denis SOULET (Université Laval)

    La maladie de Parkinson est caractérisée par des dysfonctions motrices souvent précédées par d’autres symptômes, dont des altérations gastro-intestinales. Comme pour les manifestations physiques, les dysfonctions non motrices sont aussi causées par la dégénérescence des neurones dopaminergiques. Au niveau du système nerveux central, plusieurs évidences supportent le rôle de la réponse inflammatoire dans la dégénérescence neuronale.

    Afin d’étudier le rôle de l’inflammation sur la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique, nous avons injecté du MPTP à des souris déficientes en MyD88 (MyD88-/-), une protéine impliquée dans la cascade de signalisation menant à une réponse immunitaire proinflammatoire. Les résultats démontrent que les souris MyD88-/- traitées au MPTP sont protégées contre la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique contrairement aux souris sauvages (WT). Chez les souris WT, le traitement au MPTP induisait l’infiltration de macrophages, mais pas chez les souris MyD88-/-. Le traitement MPTP favorise le phénotype proréparateur des macrophages (marqué à l’arginase 1) chez les souris MyD88-/- comparées aux WT. Par ailleurs, une diminution importante de l’expression de BDNF chez les souris WT traitées au MPTP comparées aux salins a été observée.

    En conclusion, les effets néfastes du MPTP dans le plexus myentérique étaient médiés par l’expression de MyD88 qui entraînait une diminution du nombre de macrophages proréparateurs.

  • Rôle des neurones cholinergiques du noyau accumbens dans la symptomatologie de la schizophrénie
    François Laplante (Université McGill), Ron SULLIVAN (Université McGill)

    La schizophrénie affecte 1% de la population et est traditionnellement associée à une dysfonction du système dopaminergique mésolimbique. L’implication de l’acétylcholine dans cette maladie demeure inconnue. Or, des études post-mortem sur des cerveaux schizophrènes ont démontré une réduction de la densité des neurones cholinergiques dans le noyau accumbens (N.Acc). Notre hypothèse est que cette réduction des neurones et de la neurotransmission cholinergiques dans le N.Acc pourrait augmenter l’activité dopaminergique et causer des symptômes psychotiques.

    Nous avons reproduit chez le rat adulte, cette déplétion des neurones cholinergiques par l’injection bilatérale dans le N.Acc d’une immunotoxine. Nous avons ensuite étudié les conséquences physiologiques et comportementales. Les animaux ainsi lésés deviennent hyper réactifs aux effets locomoteurs de l’amphétamine comparativement aux témoins. Les rats lésés ont aussi un déficit de mémoire de travail et présentent une réduction de l’inhibition du réflexe de sursaut acoustique. De plus, ces rats présentent des altérations dans la libération de dopamine suite à un stress.

    Ainsi, la réduction des neurones cholinergiques dans le N.Acc, affecte la neurotransmission dopaminergique et provoque des changements comportementaux analogues aux symptômes de la schizophrénie. Cela confère une validité pour ce modèle animal et suggère que ce déficit cholinergique pourrait contribuer à l’apparition de symptômes de cette maladie.

  • Caractéristiques ultrastructurales de l’innervation à sérotonine du pallidum chez le singe
    Lara Eid (CHU Sainte-Justine), André PARENT (Institut universitaire en santé mentale de Québec), Martin PARENT (Institut universitaire en santé mentale de Québec)

    Le complexe pallidal occupe une position stratégique dans l’organisation anatomique et fonctionnelle des ganglions de la base. Son innervation à sérotonine (5-HT) provient principalement du noyau raphé dorsal situé dans le tronc cérébral. Pour mieux comprendre le rôle que joue la 5-HT dans le pallidum, nous avons entrepris une vaste étude immunohistochimique en microscopie électronique afin de déterminer les caractéristiques ultrastructurales de cette innervation. Nous avons utilisé un anticorps contre le transporteur de la 5-HT (SERT) pour marquer spécifiquement les varicosités (terminaisons) axonales 5-HT dans les segments interne (GPi) et externe (GPe) du pallidum chez le singe écureuil (Saimiri sciureus). Nos données en microscopie électronique indiquent que les varicosités SERT+ sont significativement plus petites que les varicosités SERT-. Nos résultats montrent également que les varicosités SERT+ du GPi sont plus volumineuses que les varicosités SERT+ du GPe. La proportion de ces varicosités qui établissent un contact synaptique est relativement faible, à la fois dans le GPi (29%) et dans le GPe (21%). Les contacts synaptiques observés sont de nature symétrique et asymétrique et retrouvés exclusivement sur les dendrites des neurones pallidaux. Dans l’ensemble, nos données suggèrent que la 5-HT puisse être libérée par transmission synaptique mais également par transmission diffuse dans les deux segments du pallidum afin d’influencer le comportement moteur.

  • Le rôle de Neuroligine 1, une molécule d'adhésion synaptique, dans la régulation du sommeil
    Érika BÉLANGER-NELSON (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Thomas CURIE (UNIL - Université de Lausanne), Stéphane DORSAZ (UNIL - Université de Lausanne), Janine El Helou (UdeM - Université de Montréal), Paul FRANKEN (UNIL - Université de Lausanne), Valérie MONGRAIN (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil)

    Le besoin de sommeil augmente pendant l’éveil et diminue durant le sommeil, et a été lié à des changements au niveau de la force synaptique. En particulier, la littérature indique qu’une diminution de la fonction des récepteurs NMDA avec l’éveil serait à l’origine des conséquences délétères du manque de sommeil ainsi que de l’augmentation de son intensité. La Neuroligine1 (NLGN1) est requise au fonctionnement des NMDAR et son absence engendre des conséquences similaires au manque de sommeil. Ainsi, nous avons étudié le rôle de cette protéine d’adhésion synaptique dans la régulation du sommeil. Expérience 1 : des souris males ont été privées ou pas de sommeil pendant 6h et leur cerveau a été récupéré, puis l’ARN total a été extrait et quantifié par PCR quantitatif. Expérience 2 : des souris males ont été privées de sommeil pendant 6h, leur cerveau a été récupéré et les protéines extraites et quantifiées par Western Blot. Expérience 3 : l’activité électroencéphalographique de souris mutantes ou hétérozygotes pour la Neuroligine1 a été enregistrée pendant 24h en condition de base. Résultats : Nous avons observé différents changements dans l’expression de l’ARNm du gène de la Neuroligine1, dépendant du variant transcriptionnel, alors que la privation de sommeil tend à diminuer le niveau de NLGN1 protéique. Les souris mutantes pour la Neuroligine1 ont plus de sommeil NREM que les souris normales. Ces résultats préliminaires suggèrent un rôle de NLGN1 dans la régulation du sommeil.

  • Schizophrénie, cannabis et cognition : un bémol?
    Josiane Bourque (UdeM - Université de Montréal), Myriam DURAND (UdeS - Université de Sherbrooke), Nadia LAKIS (UdeM - Université de Montréal), Adrianna MENDREK (UdeM - Université de Montréal), Stéphane Potvin (UdeM - Université de Montréal)

    La schizophrénie est une psychopathologie complexe dont le quart de la population atteinte risque de développer un trouble d’abus/dépendance au cannabis en cours de vie. Cette dépendance a un impact très négatif sur l’observance des patients aux médicaments, les rechutes d’épisodes psychotiques et le risque de suicide. Or, de récentes études par notre groupe suggèrent que le pronostic de ces patients n’est pas aussi sombre à tous les niveaux. En effet, ces patients atteints à la fois de schizophrénie et de trouble de dépendance au cannabis souffriraient de moins de symptômes négatifs ainsi que de moins de déficits cognitifs. Dans la présente étude, nous avons évalué et comparé la cognition de patients avec double diagnostic, de patients schizophrènes sans trouble d’abus de substance et de sujets sains, spécifiquement sur la mémoire émotionnelle. Fait intéressant, nos résultats suggèrent que la mémoire émotionnelle est préservée chez les patients avec double diagnostic comparativement aux patients atteints seulement de schizophrénie. Effectivement, autant les performances que les fonctions cérébrales associées à la tâche de mémoire montrent un effet de gradient : les sujets sains performent le mieux et activent le plus; les schizophrènes ont les pires performances et le moins d’activations; et les patients avec double diagnostic se situent entre les deux. Éventuellement, nous comptons élargir notre éventail de domaines cognitifs.

  • Analyse génétique de la fonction du gène Bmi1 dans le développement et la survie des photorécepteurs chez l'homme et la souris
    Mohamed ABDOUH (Centre de Recherche HMR - Hôpital Maisonneuve-Rosemont), Gilbert BERNIER (Centre de Recherche HMR - Hôpital Maisonneuve-Rosemont), Wassim CHATOO (Centre de Recherche HMR - Hôpital Maisonneuve-Rosemont), Marc HÉBERT (Université Laval), Joëlle LAVOIE (Université Laval), Vicky Plamondon (Hôpital Maisonneuve-Rosemont), Shufeng ZHOU (Centre de Recherche HMR - Hôpital Maisonneuve-Rosemont)

    La dégénérescence maculaire et la dystrophie des cônes sont des maladies associées à la dégénérescence des photorécepteurs de type cônes.La compréhension des mécanismes contrôlant le développement et la survie des cônes pourrait nous permettre d'établir des traitements novateurs pour ces maladies. Il a été démontré que le gène polycomb Bmi1 est essentiel au développement post-natal de la rétine. Notre hypothèse est que Bmi1 régule le métabolisme des radicaux libres et la stabilité du génome des photorécepteurs. Par immunohistochimie et analyse ERG, nous avons montré que les souris Bmi1-/- présentent une dégénérescence des cônes. Par ailleurs, le noyau des photorécepteurs présente une augmentation de dommages oxydatifs à l'ADN. Afin de vérifier le rôle de BMI1 dans les cônes humains, nous avons différencié des cellules souches embryonnaires humaines en cônes et les avons infectées avec un lentivirus exprimant un shRNA contre BMI1. Nous avons observé une diminution de l'expression de CRX ainsi qu'une augmentation de l'activation de P53 dans ces cellules. L'activation de P53 peut mener à l'apoptose alors que CRX contrôle la différenciation des cellules en photorécepteurs. En conclusion, nos résultats montrent que Bmi1 est nécessaire à la survie des cônes chez l'homme et la souris et ce possiblement via sa fonction dans le métabolisme des radicaux libres et le maintien de la stabilité génomique.

  • Étude du rôle du gène Bmi1 dans le vieillissement et la neurodégénérescence
    Mohamed ABDOUH (UdeM - Université de Montréal), Gilbert BERNIER (UdeM - Université de Montréal), Jida Elhajjar (UdeM - Université de Montréal)

    Bmi1 est une protéine du groupe Polycomb qui régule l'expression génique en remodelant la structure de la chromatine. Les souris mutantes pour Bmi1 présentent un phénotype de vieillissement accéléré dû à un taux de stress oxydatif élevé et à l’activation des protéines pro-apoptotiques p53 et p73. Puisque le vieillissement est le facteur de risque principal pour le développement de la maladie d’Alzheimer, nous convoiterions examiner l'implication de Bmi1 dans la progression de ce désordre avec son mécanisme d'action. Ainsi, nous émettons l'hypothèse que l’inhibition de Bmi1 contribue à une neurodégénérescence due à la surexpression de p53 et p73. Les souris Bmi1+/- âgées sont viables et n’exhibent aucune anomalie substantielle; mais, étonnement surexpriment p53 et p73. p73 favorise l'hyperphosphorylation de la protéine tau, une des caractéristiques majeures de la maladie d’Alzheimer ; et p53 régule l'expression des peptides amyloïdes, un autre facteur majeur de la maladie. Nos résultats primaires démontrent que les souris Bmi1+/- âgées présentent une phosphorylation accrue de la protéine Tau; surexpriment les peptides amyloïdes toxiques; et montrent un déclin robuste de l’expression de la synaptophysine, une vésicule importante pour la formation des synapses. Notre étude amènera à mieux discerner les voies menant à un vieillissement normal ou à un vieillissement pathologique ; ce qui permettrait d’établir une nouvelle modalité pour prévenir ou traiter la maladie d’Alzheimer.

  • Le noyau raphé dorsal : étude par traçage neuronal unitaire
    Dave Gagnon (Université Laval), Martin PARENT (Institut universitaire en santé mentale de Québec)

    L’injection in vivo d’un traceur antérograde combinée au marquage immunohistochimique pour la tryptophane hydroxylase (TpH, l’enzyme de synthèse de la sérotonine) et le transporteur vésiculaire du glutamate (VGlut3) nous a permis de caractériser le phénotype chimique, l’activité électrophysiologique ainsi que la morphologie des neurones du noyau raphé dorsal (NRD) chez le rat. L’arborisation somatodendritique et axonale des neurones injectés a été reconstruit individuellement en entièrement. Les neurones du NRD présentent une activité électrophysiologique rythmique (1-2 Hz) et une immunoréactivité pour TpH et VGlut3. Leur corps cellulaire est de taille moyenne (15-20 µm) et possède 3-5 dendrites primaires qui s’arborisent dans l’axe antéropostérieur. L’axone se dirige rostroventralement, traverse le tegmentum mésencéphalique et emprunte le faisceau longitudinal médian. Étant fortement collatéralisé, l’axone de certains neurones innerve préférentiellement les régions limbiques alors que d’autres neurones s’arborisent davantage dans les régions motrices. Pour un même neurone, l’arborisation terminale présente une organisation morphologique différente selon la structure cible. Ces données constituent la première évidence directe de la forte collatéralisation axonale des neurones du NRD. La possibilité pour ces derniers de libérer du glutamate, en plus de la sérotonine soulève la question de la distribution de ces neurotransmetteurs au sein d’un axone fortement collatéralisé.

  • L’étude de la cognition sociale chez les parents de patients schizophrènes, une approche indirecte de la génétique de la maladie
    Amélie M. ACHIM (Université Laval), Philip L. JACKSON (Université Laval), Marie-Audrey Lavoie (Université Laval)

    Introduction. La schizophrénie est une maladie complexe et multidéterminée. Des difficultés de cognition sociale (CS) (processus cognitifs qui permettent de bien comprendre les autres) font partie des caractéristiques de la schizophrénie et sont associées aux difficultés de fonctionnement social. Ces difficultés de CS pourraient être des marqueurs de vulnérabilité génétique associées à la maladie et les études chez les apparentés de patients visent à mieux documenter cette hypothèse.Méthode. La Batterie intégrée de cognition sociale (BICS) a été administrée à 27 parents de patients et 20 participants contrôles. La BICS est composée de tâches évaluant différents aspects de la CS (mentalisation, perception d’émotions, connaissances sociales).Résultats.En contrôlant pour l’effet de l’âge, des différences de groupe significatives sont observées pour les tâches de mentalisation et de perception d’émotions avec des tailles d’effet d’ampleur modérée. Étonnamment, les parents performent mieux que les contrôles à la tâche des connaissances sociales.Discussion.Cette étude est la première à évaluer ces trois aspects de la CS chez les mêmes apparentés de patients. Les résultats démontrent que la mentalisation et la perception d’émotions sont affectés chez cette population, alors que les connaissances sociales semblent préservées. Cette étude suggère que certains aspects plus spécifiques de la CS pourraient être liés à un risque génétique de développer la schizophrénie.


Communications orales

Neuropsychologie

  • Prise en charge du stress post-traumatique (PTSD) résultant de l’exposition à la violence faite aux femmes pendant la guerre : les thérapies cognitives sont-elles efficaces?
    Ines Dossa (UdeM - Université de Montréal)

    Les personnes vivant dans les pays en conflits subissent divers traumatismes qui occasionnent des troubles de santé mentale. Le PTSD est le trouble le plus couramment étudié en relation avec les atrocités de la guerre avec une prévalence de 31% à 92% chez les réfugiés. Malgré sa prévalence, l’aide d’urgence ne comble que les besoins de base des victimes de guerre. Pire encore, les thérapies efficaces dans la prise en charge des civils traumatisés ne sont pas connues. Le but de cette étude est donc d’identifier les thérapies cognitives (TC) efficaces dans la prise en charge psychologique des civils traumatisés pendant la guerre.

    Pour cette raison, une revue systématique a été conduite en recherchant les essais cliniques évaluant l’efficacité des TC dans la population d’intérêt. 9 articles ont été inclus dans cette étude avec un total de 480 participants. 2 types de TC ont été identifiées: la «Cognitive Behavioral Therapy (CBT)» et la «Narrative Exposure Therapy (NET)». L’analyse principale révèle que les 2 thérapies sont efficaces dans la prise en charge du PTSD chez les civils traumatisés de guerre (effect size Z = 2.44, p=0.01), la CBT étant la plus efficace des deux (p = 0.00001).

    La CBT et la NET semblent être des traitements prometteurs dans la population d’intérêt puisqu’elles réduisent significativement la sévérité du PTSD. Il serait bien d’évaluer l’effet du genre dans le succès des TC et d'homogénéiser les caractéristiques des interventions proposées aux populations.

  • Influence des traits de personnalité sur la motivation à l’emploi et son obtention subséquente : résultats préliminaires chez des personnes aux prises avec un trouble mental grave
    Marc CORBIÈRE (UdeS - Université de Sherbrooke), Guillaume Fortin (UdeM - Université de Montréal), Tania LECOMTE (UdeM - Université de Montréal)

    Bien que la plupart des personnes aux prises avec un trouble mental grave (TMG) désirent travailler, seulement 10 à 20% de cette population possède un emploi. Sachant que la personnalité a une influence marquée sur les comportements au travail, il est étonnant de constater qu’aucune étude n’ait évalué sa contribution à l’obtention d’un emploi chez les individus atteints de TMG. Dans le but d’évaluer si les traits de personnalité du Modèle de la personnalité en cinq facteurs permettaient de prédire la motivation à trouver un emploi et l’obtention d’un emploi, l’Échelle de Motivation à Trouver un Emploi et le NEO-FFI-R ont été remplis par un échantillon de 37 personnes avec un TMG. Environ un mois plus tard, 24 de ces personnes ont été interrogées quant à leur historique de travail depuis la première phase d’évaluation. Suite à des analyses préliminaires, une régression multiple a révélé qu’un bas niveau d’agréabilité et un haut niveau d’esprit consciencieux étaient associés à une plus grande motivation à trouver un emploi (p < .05). Une régression logistique a pour sa part montré que seul un bas niveau d’agréabilité prédisait le statut d’emploi un mois plus tard (p < .05). Bien qu’il soit aisément compréhensible qu’une personne consciencieuse soit plus motivée à trouver un emploi, l’avantage des personnes ayant un faible niveau d’agréabilité pourrait résider dans le fait qu’elles montrent habituellement des tendances à la manipulation et à la compétitivité.

  • Plasticité cérébrale induite par une thérapie orthophonique : applications de la connectivité fonctionnelle
    Ana Ines ANSALDO (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Patricia Côté-Giroux (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Karine MARCOTTE (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal)

    Problématique: L'aphasie est un trouble acquis du langage qui résulte d'une lésion cérébrale des aires responsables du traitement langagier. Le signe clinique d'aphasie le plus fréquent est l'anomie, ou manque du mot; ce déficit demande une prise en charge orthophonique. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), des améliorations comportementales découlant d'une thérapie orthophonique peuvent être liées au substrat neurobiologique supportant ces améliorations. De plus, des analyses de connectivité fonctionnelle (CF) permettent d'avoir un aperçu de l'ensemble des réseaux et des changements induits par la thérapie. Objectifs: Nous avons identifié les réseaux cérébraux soutenant la récupération de l'anomie chez un groupe de dix participants ayant reçu une thérapie orthophonique de nature sémantique (SFA). Résultats: Les analyses de CF montrent une augmentation du niveau d'intégration des réseaux suite à une thérapie. Deux réseaux sont identifiés; le premier est un réseau langagier qui comporte de nombreuses aires de traitement sémantique; le deuxième est un réseau moteur associé à l'amélioration de la programmation de la parole. Conclusion: Les résultats de cette étude montrent que la nature de la thérapie a un impact sur le substrat du traitement langagier. En effet, une thérapie spécifique peut recruter des réseaux cérébraux intacts et soutenir la récupération de l'aphasie grâce au processus de plasticité cérébrale.

  • Fréquence du trouble cognitif léger dans le trouble comportemental en sommeil paradoxal
    Josie-Anne BERTRAND (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Jean-François GAGNON (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Daphné Génier Marchand (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jacques MONTPLAISIR (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil), Ronald POSTUMA (CÉAMS - Centre d'études avancées en médecine du sommeil)

    Le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) est une parasomnie considérée comme un facteur de risque de la maladie de Parkinson (MP. Peu de travaux se sont intéressés à l’étude du trouble cognitif léger (TCL) dans le TCSP. Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence du TCL dans une large cohorte de patients avec un TCSP.

    Soixante patients avec un TCSP idiopathique et 60 sujets contrôles sains, ont passé une évaluation neuropsychologique complète. Trois domaines cognitifs ont été définis : attention et fonctions exécutives, mémoire épisodique verbale et habiletés visuospatiales. Nous avons utilisé les critères suivants pour le TCL : 1) une plainte cognitive subjective; 2) un déclin cognitif défini comme au moins deux scores, dans le même domaine cognitif, ≥ 1.5 écart-type de la moyenne normalisée; et 3) absence d’un impact fonctionnel majeur. Le test χ2 a été utilisé pour comparer la proportion de participants ayant un TCL dans chaque groupe. Le seuil de signification a été établi à p<.05.

    Aucune différence significative n’a été observée entre les groupes pour l’âge, le sexe et l’éducation. Le TCL est plus fréquent chez les patients avec un TCSP que chez les sujets sains (60% versus 15%; p<0.001). L’atteinte de l’attention et des fonctions exécutives était prédominante.

    Le TCL est fréquent dans le TCSP. Des études prospectives permettront de déterminer si les patients avec un TCSP qui ont un TCL sont plus à risque de développer la MP ou la DCL.

  • Stress professionnel chez les techniciens ambulanciers de Québec : impacts du faible soutien social et du déséquilibre effort-récompense
    Patrice BRASSARD (Université Laval), Philippe CORBEIL (Université Laval), Sandrine Hegg-Deloye (Université Laval), Nathalie JAUVIN (CSSS - Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale), Dominique LAROUCHE (Université Laval), Paul POIRIER (Université Laval), Jerome PRAIRIE (Université Laval), Angelo TREMBLAY (Université Laval)

    Introduction :

    Les Techniciens ambulanciers (TA) sont exposés à différentes contraintes pouvant générer du stress professionnel (SP). Or le SP est reconnu délétère pour la santé physique et mentale à long terme. Le but de cette étude est de vérifier la présence de SP, et d’en cerner les sources psychosociales.

    Méthode :

    Un questionnaire informatisé combinant différentes échelles a été acheminé à deux reprises (janvier et juillet 2011) aux compagnies ambulancières, aux corps policiers ainsi qu’à la communauté universitaire de Québec. Dans ce questionnaire l’étude des facteurs psychosociaux a été réalisée avec les échelles de Karasek et de Siegrist. Une ANOVA univariées p<0.05)
    a permis d’identifier l’impact de l’emploi sur chaque facteurs.

    Résultats :

    285 TA, 71 policiers et 108 individus de la population ont complété le questionnaire (âge : 36 ans, ancienneté : 1-20 ans). Selon le modèle de Karasek, le facteur qui distingue les TA des policiers et de la population est le manque de soutien social (respectivement : 13, 15, 16, p<0.05). Le modèle de Siegrist révèle un déséquilibre « efforts- récompenses » chez les TA et les policiers (respectivement : 1.26, 1.18).

    Conclusion :

    Les TA vivent du stress en emploi. Un manque de soutien social ainsi qu’un plus fort déséquilibre « efforts-récompenses » sont trouvés. L’ensemble de ces résultats appuient notre hypothèse d’un risque accru de problèmes de santé chez les TA..

  • Effet d'une thérapie spécifique sur la récupération de la capacité à nommer des verbes dans l'aphasie chronique
    Ana Ines ANSALDO (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Durand Edith (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Karine MARCOTTE (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal)

    Contexte : L’aphasie est un trouble acquis du langage suite à des lésions focales cérébrales. Le manque du mot ou anomie est le signe le plus fréquent d’aphasie et entraîne des difficultés importantes au niveau de la communication.Objectifs : Nous avons examiné les changements comportementaux et neurobiologiques associés à la récupération de la capacité à nommer des actions chez trois personnes présentant une aphasie de Broca chronique. Les participants ont reçu une thérapie intensive basée sur l’intégration de traits sémantiques. Cette thérapie peut être analysée dans le cadre du modèle psycholinguistique PROX de K. Duvignau. (2008).Résultats : Une amélioration significative a été remarquée chez les trois participants. L’analyse des réponses comportementales a permis de constater une augmentation dans la précision de l’identification de la cible qui suggère la mise en place d’une stratégie sémantique. Du point de vue neurofonctionnel, les effets de la thérapie se retrouvent au niveau des aires activées en lien avec l’amélioration, à savoir une activation significative des aires de traitement sémantique ainsi que des aires de programmation motrice. De plus, un recrutement des aires impliquées dans les fonctions exécutives suggère la mise en place d’une stratégie.Conclusion : La nature de la therapie joue un rôle déterminant dans le recrutement des réseaux viables, permettant la récupération. Cela a des implications concernant l’efficacité des interventions orthophoniques.

  • Différences développementales de la mémoire de travail visuospatiale et implication de l’attention
    Pierre JOLICOEUR (UdeM - Université de Montréal), Sarah Lippé (UdeM - Université de Montréal), Sandrine Mendizabal (UdeM - Université de Montréal)

    La capacité de la mémoire de travail visuospatiale (MdTVS) s’améliore considérablement durant l’enfance1. Nous pouvons retenir entre 3 et 5 items en MdTVS, ceci pouvant refléter la limite de l’attention chez l’adulte2. L’objectif ici a été d’étudier la MdTVS chez 3 groupes : 17 enfants (6-11 ans), 16 adolescents (12-17 ans) et 17 adultes (25 ans). L’expérience 1 (E1) était une tâche d’empan visuel simple, avec 40 essais par niveau, commençant avec 1 item à retenir et un maximum de 6 items. Lorsque les réponses correctes étaient inférieures à 70%, nous atteignions la règle d’arrêt en supposant que la limite de l’espace de stockage était atteinte. L’expérience 2 (E2) était similaire à E1, à une exception prêt : un indice visuel indiquait quel hémichamp devait être mémorisé. Les résultats indiquent que la performance obtenue à E1 était meilleure qu’à E2, quelque soit l’âge (p<.001). Les performances des enfants pour E1 et E2 étaient plus basses que celles obtenues par des adolescents (p<.05) et des adultes (p<.001). Les performances des adolescents pour E1 et E2 étaient similaires à celles obtenues par les adultes (p>.05). Les performances obtenues pour E1 et E2 s’amélioraient avec l’âge chez les enfants et les adolescents (r=.5, p<.05). Ces résultats montrent que la capacité de la MdTVS augmente avec l’âge, et cette capacité est réduite lorsque les éléments à encoder doivent être sélectionnés sur la base d’un indice spatial.

  • Restauration du rythme veille/sommeil chez un modèle de souris transgénique pour la maladie d'Huntington
    Juliet AUNGIER (Université de Cambridge), Marc Cuesta (Université McGill), A. Jennifer MORTON (Université de Cambridge)

    Une désintégration progressive du rythme veille-sommeil a été observé chez les patients souffrant de la maladie de Huntington (MH) et chez un modèle de souris R6/2 pour cette maladie. Les rythmes biologiques, dont le rythme veille-sommeil, sont contrôlés par l’horloge circadienne principale située au sein des noyaux suprachiasmatiques (NSC). Dans les NSC des souris R6/2, les mécanismes moléculaires permettant de générer les oscillations circadiennes sont perturbées. En tentant de restaurer et/ou maintenir le rythme veille-sommeil, tout d’abord chez des souris R6/2 via l’utilisation de différents facteurs, nous espérons in fine pouvoir améliorer le bien-être et les fonctions cognitives des patients MH. Nous avons tenté de réactiver la rythmicité des SCN en les stimulants avec des facteurs connus pour affecter leur synchronisation. Nous avons testé l’activité physique (via l’accès à une roue), la luminothérapie ou l’association des deux. Tous les traitements, appliqués chroniquement, ont retardé la désintégration du rythme veille-sommeil chez les souris R6/2 et amélioré la synchronisation photique des NSC. Le traitement couplant luminothérapie et accès à une roue a permis de retarder de cinq semaines l’apparition des troubles de la rythmicité circadienne, c’est-à-dire peu de temps avant le décès des animaux. Ces traitements non-pharmacologiques sont prometteurs car ils pourraient être mis en place rapidement et facilement chez les patients atteints de MH.

  • Évolution du trouble affectif saisonnier : ce que l'apport de la génétique moléculaire peut nous révéler
    Pauline Claude (UdeM - Université de Montréal)

    Le trouble affectif saisonnier (TAS) est défini par un état dépressif développé en hiver où les individus sont sujets à des symptômes atypiques de la dépression. Bien qu’il semble être déclenché par des facteurs environnementaux, à savoir des variations saisonnières d’ensoleillement, certaines données tendent à indiquer que des facteurs génétiques doivent aussi être impliqués dans ce trouble, suggérant alors l’existence d’une histoire évolutive qui permettrait d’expliquer et de mieux comprendre son émergence au sein des populations humaines. Une des hypothèses pouvant donc être émise est que le TAS soit le résultat d’une sélection positive au cours de notre passé évolutif. Les avancées récentes en génétique moléculaire nous permettent désormais d’y apporter directement des éléments au niveau génétique. Deux outils statistiques issus de ce domaine d’expertise ont été utilisés pour détecter et déterminer les patrons de signaux de sélection positive dans un ensemble de gènes pertinents pouvant être reliés au TAS afin de les comparer aux patrons de distribution du trouble à travers différentes populations. Les résultats de cette étude exploratoire ne semblent pas supporter l’hypothèse proposée concernant l’évolution de la maladie. Cependant, malgré les nombreuses limites engendrées par la nature des données et une contrainte de temps restreint, un bon nombre d’observations intéressantes a pu être mis en évidence et mériterait davantage d’attention dans des recherches futures.