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Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

L’histoire de vie est une méthodologie de recherche formation instaurée par Gaston Pineau (1983). Cette pratique s’est d’abord développée au sein de la francophonie au cours des années 1980, en Espagne (1999), puis en Allemagne, en Suède, en Amérique latine et au Japon, où des groupes de diverses appartenances culturelles ont formé des réseaux pour diffuser et soutenir cette pratique et pour explorer les enjeux propres à leur culture. L’histoire de vie s’est aussi développée au sein de diverses communautés francophones canadiennes, chacune ayant des enjeux propres à sa culture et à sa situation géographique. L’objectif d’un réseau franco-canadien pour les histoires de vie est la mise en commun de ces diverses expériences pour une reconnaissance réciproque des multiples enjeux liés à chacune de ces cultures minoritaires ainsi que pour l’affirmation de son identité culturelle.

Certains des enjeux auxquels doit faire face le réseau sont propres aux situations minoritaires canadiennes. D’une part, retrouve plusieurs petites communautés isolées les unes des autres par de grandes distances. La question identitaire constitue également un enjeu central pour ces communautés, à la fois comme lien d’appartenance et, bien souvent, comme condition même d’existence (Landry, 2010). Les pratiques d’histoires de vie en situation minoritaire sont en mesure d’analyser et d’accompagner les processus de construction identitaire individuels, communautaires, transgénérationnels et géographiques en articulant un travail de mémoire individuel et collectif, local et global (Comité de pilotage, 2011).

L’objectif de cette activité est d’approfondir cette problématique et d’élaborer des pistes d’action quant à la mise en place d’un réseau franco-canadien qui serait en mesure de favoriser l’échange et le partage des expériences et des connaissances.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Les histoires de vie en recherche

  • Mot de bienvenue
  • Pour un réseau franco-canadien des histoires de vie
    Yves De Champlain (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le projet d'un réseau franco-canadien des histoires de vie est né d'une triple rencontre entre l'Alberta, le Nouveau-Brunswick et le Québec. Au-delà de cette rencontre, il s'agit avant tout d'un projet d'ouverture. Ouverture à une multitude de pratiques vivantes et métissées dans lesquelles la recherche, la formation et l'intervention se croisent sans qu'on puisse en tout temps les distinguer clairement. Il s'agit d'un projet transdisciplinaire de construction de sens (Pineau, 2005). Les enjeux sont de taille : une pratique marginale dans des communautés minoritaires éparpillées sur un vaste territoire. Mais la pratique de l'histoire de vie semble trouver un terreau fertile dans ces communautés attachées à leurs racines et devant constamment affirmer leur identité face à une incontournable altérité (Landry et al., 2010). L'histoire de vie en recherche-formation débute avec le nécessaire travail de gravure de mémoires et de mise en relief de la culture. Le réseau canadien des histoires de vie se veut un lieu d'articulation de ces gravures et reliefs.

  • La (re)construction identitaire en contexte francophone minoritaire. Apport des récits de vie
    Eric Forgues (Université de Moncton)

    Nous proposons une perspective d'analyse qui nous permettra de saisir la logique de la (re) construction identitaire. L'éthique reconstructive que propose Jean-Marc Ferry (2010), distingue trois moments dans les récits biographiques qui se trouvent au cœur de la (re) construction identitaire : les moments narratif, interprétatif et argumentatif (Ferry, 1996). Cet angle d'analyse permet d'insérer la pratique du récit historique ou biographique dans les rapports intersubjectifs et de la reconnaissance. En effet, l'éthique reconstructive est une éthique de la reconnaissance qui s'ouvre au vécu de l'autre, voire à sa souffrance (Ferry, 2010 : 249). Elle permet de cerner la construction identitaire des sujets en situant les récits dans des relations qui, en contexte minoritaire, sont marquées par des rapports de domination. De la narration à l'argumentation, nous assistons à la construction du sujet. C'est le passage du mépris à la reconnaissance sociale que nous pouvons saisir à travers les moments de l'éthique reconstructive. Cette perspective peut nous aider à comprendre les tentatives de (re)construction identitaire qui s'effectuent dans des contextes de domination ou de mépris social (Honneth, 2006). Nous suggérerons des pistes de réflexion pour appliquer cette perspective au cas des Acadiens qui vivent en situation minoritaire, qui ont vécu des évènements historiques tragiques, et dont certains membres appuient leur (re)construction identitaire sur un travail de mémoire.

  • Période de questions
  • Pause
  • « Ils parlent comme nous » : de l'utopie à la réalité
    Sandra Najac (UdeM - Université de Montréal)

    « Ils parlent comme nous », a dit, un jour, Fredi. Il a fallu que ce jeune Québécois d'origine haïtienne qui évolue à Montréal me conte sa vie pour que je saisisse toute la portée de cette affirmation qui apparemment se limite à une pratique linguistique. Selon Cyrulnic (2003), «Dire son histoire crée un sentiment de soi cohérent…». Dans ce même ordre d'idées, Vatz Laaroussi (2007) affirme que: «... raconter son histoire pour lui redonner, lui retrouver un sens, permet aux individus de se reconstruire, de redémarrer leur vie, de se remettre en projet »; justement, Fredi, en me confiant son histoire, s'est engagé dans un processus de « déconstruction » et de (re)construction de soi à partir d'une mémoire fragmentée. Et, moi, en étant à l'écoute de Fredi, j'ai pu comprendre comment chacun de ces mots est empreint de lucidité, d'expériences, de fragments de vie et j'ai pu, enfin, appréhender cette résilience qui est inscrite en filigrane dans les propos de ce jeune. Sans ce phare que représente le récit de vie de Fredi, ce dernier serait resté l'un de ces jeunes qui, dans la littérature, suscitent de la compassion et, par conséquent, servent de « contre-modèle ».

  • Trajectoire de formation de femmes en milieu rural
    Lise Savoie (Université de Moncton)

    L'objectif de la communication est de présenter les résultats d'une recherche portant sur la trajectoire sociale de femmes francophones du Nouveau-Brunswick vivant en milieu rural qui se sont engagées dans un processus d'alphabétisation. Il s'agit de comprendre quelle incidence ce processus pouvait avoir sur différents aspects de leur vie et de saisir le sens que peut prendre, du point de vue de ces femmes, un tel processus. Nous avons eu recours aux récits de vie afin de mieux cerner les dynamiques sociales qui construisent leur histoire. Ainsi, l'objet de la communication est de présenter des portraits de femmes engagées dans un processus de transformation et d'explorer les évènements biographiques et les sensations intimes de ces vies qui sont constamment en mouvement. Ces portraits mettent ainsi en perspective la manière dont ces femmes présentent leur expérience de formation, laquelle est intimement liée à celles vécues dans leurs mondes sociaux. Ces récits de soi impliquent des dynamiques de socialisation qui sont à comprendre comme des dynamiques personnelles et sociales avec lesquelles ces femmes ont évolué depuis la naissance, ce qui a contribué à façonner la manière dont elles se perçoivent et se définissent comme femmes et femmes en formation.

  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

Les histoires de vie en formation

  • Être francophone en Alberta : une histoire sans fin
    Lucille MANDIN (University of Alberta), Roger Parent (University of Alberta)

    Le cheminement des francophones en Alberta est rempli d'histoires d'engagement, de courage et de résilience. Petit à petit, un noyau de gens engagés ont établi le fondement d'une communauté culturelle et linguistique, qui aujourd'hui se distingue par sa vitalité et par sa riche diversité, remplie de possibilités. La communauté a vu ses débuts dans une ère de survivance mais aujourd'hui, nous nous rappelons de ceux qui ont pavé le chemin pour nous, ceux qui se sont investis pour nous. Dans cette communication, nous leur rendrons hommage. Mais nous vous ferons aussi part de l'évolution de cette communauté telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les francophones en Alberta vivent un essor tant sur le plan culturel, scolaire et communautaire. Depuis le début de cette aventure, les communautés se sont mobilisées grâce aux médias et à la naissance d'organismes qui nous ont appuyés. De plus, le peuple Albertain bénéficie des arts que ce soient le théâtre, la musique, la littérature, les arts visuels, qui contribuent à faire évoluer la qualité de vie pour les francophones minoritaires. `Un pays c'est l'héritage que l'on reçoit et celui que l'on donne. (Levasseur-Ouimet (1994). Cette communication vous permettra de découvrir les couleurs du peuple francophone de l'Alberta par l'entremise de leurs histoires, les histoires ‘sacrées' mais aussi les histoires ‘secrètes' (Campbell, 2007). L'essor d'une communauté ne peut venir que d'elle – même.

  • S'engager pour les autres et s'engager pour l'avenir
    Jasmine Saulnier (Université de Moncton)

    Depuis le secondaire, mon parcours scolaire a été marqué par l'engagement, particulièrement au sein de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick. En ce sens, je suis les traces de mon père qui a toujours été impliqué dans une multitude de causes et d'organisations. Ce travail au sein de la Fédération m'a permis de connaître des personnes de tous les coins de la province, chacune avec sa manière particulière de parler français. Cela m'a aussi permis de mieux comprendre d'où je viens et les efforts et les combats qui me permettent aujourd'hui d'être qui je suis. C'est en ce sens que je trouve important de moi aussi faire ma part pour la suite des choses. Le travail avec l'histoire de vie s'inscrit naturellement dans ce parcours. La communication, ce n'est pas seulement de parler, c'est surtout de comprendre l'autre et cela m'a permis de connaître des personnes, chacune avec sa manière particulière d'apprendre.

  • Se sentir étranger chez soi
    Stéphanie Hickey (Université de Moncton)

    Dans le cadre du cours de communication interpersonnelle, je suis invitée à partager mon histoire. Une histoire où ma (trop grande ?) différence m'a amenée à devenir étrangère face au monde qui m'entoure. Aujourd'hui, dans le cadre de mes études en éducation on me renvoie encore une image d'étrangère : je suis plus âgée que mes collègues, je m'exprime avec aisance (trop ?). Mais cette rencontre où j'ai pu livrer mon histoire dans un climat d'authenticité et de confiance a changé le regard posé sur moi et a changé mes relations. Aujourd'hui, je reviens chez moi. Aujourd'hui, en tant que mère d'un fils atteint du syndrome d'Asperger, comment vais-je faire face à cette différence, comment faire pour que mon fils ne soit pas, à son tour, un étranger chez lui ?


Panel / Atelier

Imaginer l'autre en soi


Panel / Atelier

Pour un réseau franco-canadien des histoires de vie

  • Mot de clôture