Informations générales
Événement : 86e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Ce colloque est voué à la recherche scientifique et à la mise en œuvre de cette recherche. Il mettra donc l’accent sur les savoirs scientifiques et les savoirs expérientiels (Lièvre et al., 2013) liés aux innovations collectives, en particulier aux Living Labs (LL, laboratoires vivants). Ces approches d’innovation ouverte (Chesbrough, 2003) empruntent aux savoirs existants tout en en créant de nouveaux avec les chercheurs, praticiens, usagers, pouvoirs publics ainsi qu’avec de multiples parties prenantes dont la fonction et la représentation varient selon le cas (Lehmann et al., 2015). Il est entendu ici que les connaissances sont distribuées (Trépos, 1997), que les usagers sont des experts (Von Hippel, 1988) et que les chercheurs constituent des « référents » pour l’action. Les LL considérés ici sont tout autant des laboratoires de fabrication et de conceptualisation que des laboratoires traitant de développement urbain et territorial (Besson et al., 2013) ou de projets citoyens (Miller-Rushing et al., 2012).
Devant de nombreux nouveaux défis sociétaux (développement durable, économie circulaire, projets responsables, urbanisation intense, vieillissement de la population, désengagement des pouvoirs publics, mondialisation, etc.), des façons plus écologiques de produire, d’habiter, d’échanger et d’être sont devenues nécessaires (Lafontaine, 2015), et ce, tout autant sur le plan de la pensée scientifique que sur celui de l’action sur le terrain (Salmelin, 2017). De ce fait, le colloque portera une attention particulière aux outils originaux de médiation, tels les objets-frontières (Star et Griesemer, 1989), ainsi qu’aux méthodes originales de production et aux nouvelles mesures d’évaluation des artefacts, qu’ils soient savoirs intangibles ou livrables tangibles. Le colloque se penchera aussi sur le rôle des acteurs au sein de ces diverses démarches (Nez, 2015) ainsi que sur les formes d’écosystèmes qui soutiennent et valorisent ces démarches d’innovation collective.
Ce colloque présente plus de 25 communications et cinq ateliers d’application en lien avec les thèmes suivants :
1) acteurs et écosystèmes d’innovation;
2) processus et méthodologies : retours d’expériences et nouvelles expérimentations;
3) objets-frontières et artefacts : représentations, illustrations et usages;
4) Living Labs / Laboratoires vivants : de nouvelles dynamiques d’acteurs, et d’action publique et territoriale;
5) partage des savoirs et collaboration : facteurs et conditions de succès;
6) évaluation de Living Labs ou de projets en mode Living Lab.
Dates :- Valérie Lehmann (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
- Marina Frangioni (UdeS - Université de Sherbrooke)
- David Guimont (Cégep de Rivière-du-Loup)
- Brigitte Trousse (INRIA)
- Danielle Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Rachel Berthiaume (Cégep de Rivière-du-Loup)
Programme
Mot de bienvenue
Acteurs et écosystèmes d’innovation
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Communication orale
Un nouveau modèle d’innovation vivante et durable en technologies de la santé en action au sein d’un Centre hospitalier universitaireJacques A. De Guise (ÉTS - École de technologie supérieure)
Depuis plus de 20 ans, notre groupe de recherche expérimente une approche pragmatique d’innovation ouverte impliquant l’ensemble des acteurs de l’écosystème des technologies de la santé. Cette expérience concrète nous permet de proposer un modèle d’innovation vivante et durable. Ce processus d’innovation, loin d’être linéaire, est caractérisé par des allers retours récurrents entre la recherche et les marchés, chacun alimentant l’autre de nouvelles idées issues de l’expérience et des usages. La promesse de valeur identifiée au moment de la genèse d’un projet d’innovation se transforme peu à peu en proposition de valeur permettant d’identifier, en plus de la valeur médicale ajoutée, la valeur clinico économique ainsi que les bénéfices populationnels. Les éléments d’innovation peuvent ainsi être constamment redéfinis en fonction des résultats de la recherche, des usages et de la commercialisation sur les marchés. Ce modèle inclut nécessairement, dès la genèse du projet, l’ensemble des acteurs de l’innovation, soit chercheurs, professionnels de la santé, industriels, patients partenaires et politiques, dans une démarche de laboratoire vivant. Le processus d’innovation doit aussi prévoir l’ensemble des démarches règlementaires et les informations nécessaires au remboursement du service médical rendu.
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Communication orale
Saint-Camille : un laboratoire vivant du vivre bien (Vivir Bien)Denis Bussières (Agent de recherche, CRISES), Juan-Luis Klein (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication nous permettra de montrer que la communauté rurale de Saint-Camille a été un laboratoire d’expérimentation de l’approche du vivre bien et contribue à l’émergence de modèles alternatifs aux approches plus traditionnelles en développement local. Issue des communautés andines d’Amérique du Sud, cette approche intègre des éléments du développement durable, du post-développement, du post-colonialisme, ainsi que de l’économie sociale et solidaire. L’application de l’approche du Vivre Bien à Saint-Camille insistera sur deux aspects : 1) l’importance donnée par la collectivité à la valeur d’usage (plutôt que d’échange) des ressources naturelles et humaines, 2) les capacités réflexives développées à travers des expériences de croisement de savoirs. Nous nous baserons sur un travail réalisé par des chercheurs du CRISES et des acteurs de la communauté visant à conceptualiser ce modèle alternatif.
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Communication orale
Living labs : de la recherche-action à la réforme de l’action publique ? Le cas du living lab du PIA de la Métropole Européenne de Lille (France)Marc Dumont (Professeur, TVES - Université de Lille), Flavie Ferchaud (Université de Lille), Eric Kergosien (Maître de conférence, GERiiCO - Université de Lille), Christine Liefooghe (Maître de conférence, TVES - Université de Lille), Maryvonne Prévot (Maître de conférence, TVES - Université de Lille)
La production de dispositifs orientés usager est une inflexion récente de l’action publique. Au-delà du recours incantatoire aux « labs », que produit l’introduction de l’innovation par l’usage dans les politiques publiques territorialisées ? Dans le cadre d’une recherche-action liée au Programme d’Investissements d’Avenir porté par la Métropole Européenne de Lille, les chercheurs autant que les acteurs publics s’interrogent autour de la mise en place d’un living lab. Les premiers retours d’expérience mettent en exergue des formes de résistance aux processus d’innovation collective. Ils soulèvent aussi une série de questions quant à la place de la recherche dans les mutations de l’action publique, le rôle des laboratoires universitaires étant d’instituer des espaces de travail à la croisée d’approches réflexives et opérationnelles. La communication interroge donc autant les modes de gouvernance que la relation entre les savoirs scientifiques et expérientiels au sein d’un living lab.
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Communication orale
Entre consommateur et producteur : proposition de typologies et modalités d’intervention des usagers des living labs au Québec et en FranceArnaud Scaillerez (TÉLUQ - Université du Québec), Diane-Gabrielle Tremblay (Professeure en GRH - Université TÉLUQ)
Un living lab est une méthode permettant d’offrir à un projet des propositions de solutions émanant des usagers eux-mêmes en stimulant toutes les formes d’intelligence présentes sur le territoire. Ces échanges et mélanges communautaires contribuent à la créativité en mettant sur un même plan les apports de tout contributeur.
Notre proposition a pour objectif de répertorier et de dresser une typologie des catégories d’usagers qui sont sollicités et qui apportent leurs propres réflexions sur une problématique spécifique à leur territoire d’appartenance.
Pour ce faire, nous avons sollicité 10 LL à travers le Québec et la France. Nous avons interrogé les responsables, animateurs et créateurs de ces lieux, au travers d’un guide d’entretien. Il apparaît qu’un LL oriente le choix de ses usagers au travers de leurs compétences et des besoins du projet qu’il sert, mais certaines différences sont aussi présentes selon la nature du LL et les valeurs qui y sont défendues. -
Communication orale
L'innovation collaborative au service du recyclage des plastiques agricoles: relever le défi de l'adoption de nouvelles pratiques agroenvironnementalesSandrine Ducruc (Cégep de Victoriaville)
Le plastique agricole a révolutionné le quotidien des agriculteurs, mais reste le problème de la saine gestion de leur élimination. Face à ce constat, le CISA a piloté un Laboratoire ouvert vivant dans la Municipalité de Tingwick, pour expérimenter, en conditions réelles, une solution adaptée aux besoins des agriculteurs. Une cellule de gouvernance mixant les savoirs des chercheurs, des experts de Gaudreau environnement, de Gesterra, des municipalités et des agriculteurs a été mise en place. L’interaction entre les acteurs a permis de créer un nouveau service de récupération des plastiques agricoles et ainsi de dévier 60 tonnes de matière de l’enfouissement. Ces résultats emballants ont incité les autres municipalités de la MRC à imiter Tingwick. Mais quelles conditions ont favorisé l’émergence et le transfert rapide de l’innovation? Le CISA propose d’amener un éclairage sur les conditions de succès de ce projet, en abordant la question des acteurs, de la gouvernance et du territoire.
Atelier d’application
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Communication orale
De l'innovation en collectif à l'innovation collectiveMarina Frangioni (DBA, Teluq), Valérie Lehmann (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Atelier pratique puis discussion collective théorique sur les contextes d’utilisation, en innovation, des approches individuelles en groupe (Messager-Rota, 2012, Autissier et Moutot, 2013) et des approches collectives (Markova et Mc Athur, 2015, Hatchuel et all., 2012) qui sont parfois confondues en pratique, quoique très distinctes conceptuellement (Touzard, 2007, Duval et Speidel, 2014). Atelier pratique permettant de faire et de discuter d’agilité (via le travail avec les user stories, Boisvert et , 2012) versus Living Lab ( via le parcours d’une boucle, Sthalbrost et all., 2014).
Repas libre
Évaluation de Living Labs ou de projets en mode Living Lab
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Communication orale
Approches d'évaluation des Living LabsBrigitte Trousse (Université Côte d'Azur, Inria)
Cette contribution abordera les aspects évaluation d'un living lab à différents niveaux et selon divers points de vues. Elle s'appuiera d'une part sur la littérature issue de la communauté des living labs et d'autre part sur des exemples concrets de projets menés en mode "living lab" au sein du ICT Usage Lab labélisé par ENoLL en 2006 (1 ère vague). Un zoom particulier sera fait sur les méthodes d'évaluation de ces projets au niveau "processus expérentiel" et "outputs".
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Communication orale
La promotion des valeurs et des comportements pro-environnementaux auprès de producteurs intensifs: enseignements d’un dispositif de LL en réhabilitation des agroécosystèmesStéphane Campeau (Professeur, Science de l'Environnement, UQTR), Aurelie Dumont (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Julie Ruiz (Professeure, Science de l’Environnement, Chaire UQTR Écologie du paysage et aménagement)
La promotion des valeurs pro-environnementales chez les agriculteurs constitue un défi de l’agriculture contemporaine des pays industrialisés (Burton, 2011). Ce défi passerait par un changement du système de valeurs où l’agriculteur concilierait production et protection de l’environnement ( Busca, 2002). L’AcadieLab est un Laboratoire vivant (LL) déployé dans une zone d’agriculture intensive dans l’extrême Sud du Québec. L’immersion de ma recherche dans ce LL permet de suivre en continu un collectif de 20 producteurs, repérant ainsi les étapes clés du processus de changement et ses sources d’influence. À l’issu de 2 années de suivi, les producteurs les plus intensifs sont dans une dynamique de changement progressive avec des essais portés à intégrer les fonctionnalités de la nature dans le maintien de la santé des sols. Alors que les moins intensifs sont dans une attitude attentiste laissant œuvrer leurs pairs pour la réhabilitation des agroécosystèmes.
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Communication orale
Quel champ d’évaluation légitime pour les Living Labs ?Nathalie Lewis (Professeure, UQAR, Sociétés, Territoires, Développement), Steve Joncoux (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Comme toutes les approches reposant sur la participation, les Living Labs font l’objet de « récits idéalisés » (Conley et Moote, 2003). De la première à la troisième génération (Leminen et al., 2017), les attentes sociales adressées aux Living Labs se sont diversifiées. Mais que peut-on raisonnablement attendre de ce type de démarche ? C’est ici la question du champ légitime de l’évaluation qui est soulevée.
Nous l’explorons à partir du cas de l’AcadieLab, portant sur la réhabilitation d’un agrosystème en Montérégie. Les impacts environnementaux positifs attendus par la société y sont considérés comme des outcomes, des retombées indirectes (Koontz et Thomas, 2006) par les porteurs de projet qui visent plus directement (outputs) des apprentissages sociaux par le biais de l’action collective. Il nous apparait alors que, pour être légitime, le dispositif d’évaluation doit mettre en adéquation les capacités supposées de la démarche et les attentes sociales qui lui sont adressées. -
Communication orale
Évaluer le Laboratoire Vivant (Living Lab) : pourquoi, quoi, comment ?Danielle Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Revisitant une recherche collaborative sur le Laboratoire Vivant (LV) menée au Québec (CEFRIO, 2013) à laquelle j’ai participé ma communication traite de l’évaluation des démarches en modes LV et LL. Entre promesses et doutes relatifs aux capacités de ce que certains envisagent comme un dispositif en mesure de soutenir l’innovation et l’atteinte de divers objectifs spécifiques, ou plus largement territoriaux et sociétaux, je soutiens que l’évaluation de ces démarches demeure inséparable d’efforts de caractérisation du LV/LL appelés à se poursuivre en lien avec des expérimentations dans des domaines variés.
Intégrant un modèle tridimensionnel du Laboratoire Vivant comme approche, méthodologie et espace ou écosystème, ainsi que plusieurs « principes », cette recherche a permis la co-production d’une gamme d’outils pour la construction, le suivi et l’évaluation de démarches en mode LV/LL. Les limites de la recherche et les enjeux de l’évaluation des démarches de LV et LL seront discutés, le Living Lab pouvant aussi être considéré comme un domaine de savoirs et un mouvement ancré à des transformations technologiques, culturelles et sociétales majeures.
Atelier d’application
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Communication orale
Apport de l’approche Living Lab à l’apprentissage de l’anglais en formation à distance (transformation du rôle enseignant du 21e siècle)Marie Alexandre (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Rachel Berthiaume (Cégep de Rivière-du-Loup)
L’avènement de l’ère numérique a un impact majeur sur le rôle fondamental de l’éducation dans le développement humain, social et économique (UNESCO, 2015). Des études rapportent l’impact des stratégies pédagogiques utilisées en formation à distance sur la réussite des étudiants (Loisier, 2013 ; Raby, et al., 2011). La qualité d’un système d’éducation adapté aux apprenants qui évoluent dans un monde numérique ne peut se déployer sans soulever la question fondamentale du savoir-enseigner. L’objectif de cet atelier est de montrer comment l’approche Living Lab contribue aux dimensions du rôle enseignant du XXIe siècle. Les participants s’approprient un outil diagnostique de l’apprentissage selon les compétences technologiques de l’apprenant (Berthiaume, 2017) élaboré dans le cadre d’une approche Living Lab. Des liens conceptuels seront établis avec les quatre phases du processus didactique (Alexandre, 2013, 2013a, 2104, à paraitre) lors de l’utilisation didactique des TICES dans l’enseignement.
Partage des savoirs et collaboration : facteurs et conditions de succès
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Communication orale
L’intelligence des groupesJean-Claude Plourde (GESTIO NOVE Consultants)Présentation Slideshare
Il ne suffit pas de compter sur l'auto-organisation et de favoriser une bonne ambiance de travail pour le développement de l'intelligence collective. Pour qu’un groupe d’individus puisse faire mieux que ses membres isolés, il faut pour cela réunir un certain nombre de conditions.
Au-delà de la mise en relation des acteurs, soit, la construction et l’entrainement de l’équipe, l’intelligence collective se matérialise par le partage minutieux et la « négociation » des connaissances acquises par chacun des participants, un apprentissage des pratiques de réseau, une communication décentralisée, la gestion de la mémoire transactive, l’habilitation à la sensibilité sociale, l’apprivoisement de styles cognitifs différents, un positionnement du « soi indépendant » et la valorisation de chacun des membres du groupe.
L’intégration de nouvelles connaissances et de nouvelles aptitudes à la co-construction de savoirs sont devenus une obligation pour garantir la survie des organisations. -
Communication orale
Les relations entre les agronomes-conseils et les agriculteurs dans les approches collaboratives de réhabilitation des agroécosystèmesCaroline Berube (UQAM - Université du Québec à Montréal)
En Montérégie, le dispositif de l’AcadieLab déployé depuis 2014 sera analysé. Sous forme de living lab, ce projet permet aux agriculteurs de créer et de mettre en place des solutions afin d’améliorer la qualité de l’eau du bassin versant de la rivière l’Acadie. Ce projet s’inscrit dans une vision de partage des connaissances et des savoirs.
Le déploiement sur le terrain d’approche collaborative nécessite la mobilisation de la communauté d’agriculteurs concernés. Ainsi, elle sollicite des intermédiaires de confiances comme les agronomes. Ils possèdent la légitimité auprès des agriculteurs pour les engager dans une réflexion et une action collaborative. Le problème qui se pose concerne la possible redéfinition du rôle des agronomes de par leur collaboration avec d’autres acteurs, experts du milieu, au sein du projet.
Une méthode de recherche qualitative avec entrevues semi-dirigées auprès des agriculteurs et des agronomes sera déployée pour cerner les dynamiques sociales dans ce LL. -
Communication orale
Penser les tensions inhérentes à la mise en place d'un living lab en milieu clinique à travers la communicationDany Baillargeon (UdeS - Université de Sherbrooke), Hélène Bruneau (Étudiante à la maitrise en communication, Université de Sherbrooke)
La méthodologie living lab suppose de mettre à profit chercheurs, représentants des secteurs public et privé et citoyens afin de créer des solutions innovantes à des enjeux complexes (ex. vieillissement) (Picard, 2011). Du fait des nombreuses interactions pour aligner les intérêts et besoins des parties prenantes (von Geibler, et al., 2017), venant avec son lot de tensions (Hervieux, et al., 2016), la communication représente un enjeu crucial. Grâce à la typologie des paradoxes de Smith & Lewis (2011) et d'un regard communicationnel sur les tensions (Cooren et al. 2013), nous mettons en lumière les tensions inhérentes à la constitution d'un living lab dédié aux aînés porté par un centre de recherche universitaire. Nous démontrons qu'avant les enjeux d'intérêt, l'attachement à la philosophie LL est le principal lieu de tensions. Nous proposons un modèle dynamique de structuration pour composer avec ces tensions.
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Communication orale
Les compétences sociales comme facteurs de succès dans la mise en œuvre du changementAndré Cyr (Professeur Management à l’Université du Québec à Trois-Rivières), Marie Michèle Lemay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
La gestion du changement fait appel à des acteurs variés qui intègrent de nouveaux gestes, acceptent une série d’ajustements mutuels et font sens du changement en vue de se l’approprier. Notre recherche explore la présence de compétences sociales spécifiques (empathie-écoute-influence) chez les acteurs de changement qui initient et pilotent des projets de changement (PC). Nos résultats suggèrent que la communication est un facteur déterminant de la mise en œuvre des PC. Les autres codes les plus attribués sont : connaissance de soi/autre, connaissance consciente/inconsciente et confiance. L’écoute est plus fortement évoquée que l’empathie et l’influence.
Notre recherche porte sur les PC de 21 étudiants de l’UQTR (rapports synthèse) qui ont participé à des groupes de changement pour élargir leurs capacités d’action et de réflexion en cours de PC. Nous avons procédé à l’analyse de contenu classique des rapports et l’analyse quantitative du corpus par le calcul des fréquences de codes.
Living Labs / Laboratoires vivants : de nouvelles dynamiques d’acteurs, et d’action publique et territoriale
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Communication orale
Un accélérateur de projets sociaux avec une perspective critique du développement territorial. Espacio Open dans le quartier Zorrotzaurre de Bilbao.Santiago Eizaguirre Anglada (Université de Barcelone)
Espacio Open est un accélérateur de projets sociaux situé dans l'ancienne fabrique de biscuits Artiach, dans le quartier Zorrotzaurre de Bilbao. Parmi ses principaux projets figurent la revitalisation de FabLab Bilbao ainsi que divers projets visant à offrir des outils de co-création collective, de connaissance ouverte et d'autonomisation des citoyens. Intégrée à la culture maker (DIY), au code ouvert et à la co-construction collaborative de biens, de services et de ressources, l'entité combine différents types d'activités complémentaires. La perspective liée au développement territorial du quartier de Zorrozaurre et du quartier de la Ribera de Deusto constitue un des points forts de cette initiative. Ainsi, depuis sa création en 2009, l'association promeut aussi un marché aux puces intitulé Open Your Ganbara.
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Communication orale
Innovation collective et nouvelles modalités pour l'élaboration de stratégie de développement territorial. (CACG)Bernard Thumerel (aida)
Une démarche sur 6 mois animée par 2 étudiants (économiste et architecte urbaniste) encadrés par une Société Régionale d’Aménagement dans le cadre d’un processus de structuration d’une stratégie de développement d’une communauté de communes rurales de la région Occitanie en France. Des résultats:• Des projets économiques : projets touristiques , initiatives de l’abattoir. • L’esquisse d’un processus d’implication des habitants sur plusieurs années vers un programme de reconversion d’un site industriel. • Le constat par les élus de l’importance de l’ingénierie locale d’un savoir faire en innovation ouverte. • la structuration de collaboration avec les territoires limitrophes. Une démarche en 3 étapes sur 6 mois :1/formulation d enjeux 2/Approfondissement de pistes opérationnelles 3/Formalisation d’un plan d’action engageant la collectivité. Cette initiative est illustre la légitimité d’une approche living lab comme support structurant d’une stratégie de développement d’un territoire.
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Communication orale
Développement des Living Labs en Afrique, quelle place pour le partenariat Public-Privé-Population ?Ameur Katti (École Internationale de Management de Paris)
Le développement des LLs a connu un saut considérable dans le monde et particulièrement en Europe, et cela, depuis leurs apparitions au début des années 2000 aux Etats-Unis.
Le continent africain n’est pas resté insensible aux vagues que les LLs ont déclenchées dans le monde entier. Au contraire, quelques projets ont été expérimentés dans certains pays, sans que cela ne puisse inciter au développement d’autres LLs. Plusieurs raisons expliquent la réticence des pays africains à encourager le développement de cette nouvelle approche, que nous avons pu identifier lors de la création d’un projet LL en Algérie, mais aussi, en s’appuyant sur les diverses recherches qui étudient la collaboration entre le public et le privé, ainsi que le rôle de l’usager dans le processus de création.
Les LLs peuvent contribuer au développement de nombreux projets innovant en impliquant plusieurs partenaires africains, afin d’apporter des solutions collectives aux divers problèmes qui retardent ce continent. -
Communication orale
Les laboratoires récréatifs, innovation sociale et pragmatique de l'action territorialeJean Corneloup (UMR PACTE Grenoble), Ludovic Falaix (laboratoire ACTé Clermont-Ferrand)
À partir de différentes études de terrain, la démarche de recherche proposée envisage de comprendre la capacité des territoires à activer une disposition à un développement intentionnel et durable. La notion de laboratoire récréatif permet de formaliser les registres territoriaux qui permettent de créer un bien collectif partagé. Celui-ci favorise l'émergence d'une valeur territoriale qui amplifie le sentiment d'appartenance à un lieu de vie et peut générer la production de biens marchands. Pour créer ce laboratoire récréatif, toute une procédure pragmatique est à développer nécessitant des compétences d'action, des interactions de proximité et des capacités à donner naissance à des formes culturelles emblématiques. La fabrique d'un système culturel localisé (SCL), au coeur de ce laboratoire, peut s'envisager par la mise en place d'une recherche-action qui permet d'associer des chercheurs et des pratiquants. Il est alors possible de capitaliser sur cette méthode d'intervention.
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Communication orale
Les Living Labs, des dispositifs cognitifs ouverts pour repenser l’action publique territorialeQuentin Marron (Université Grenoble Alpes), Emmanuel Roux (Université Grenoble Alpes)
Cette communication analyse les constructions de connaissances et les transformations de l’action publique que proposent les LL. Il s’agit (1) de questionner les contenus et les modalités de ces constructions cognitives ; (2) de questionner la connaissance produite et ses incidences sur l’action publique territoriale ; (3) de proposer une lecture critique de ces dispositifs comme solutions territoriales.
Notre méthodologie consiste à : (1) établir une revue de littérature sur les LL permettant d’élaborer une grille d’analyse portant sur la connaissance et son rapport à l’action publique ; (2) conduire des entretiens semi-directifs avec les gestionnaires des LL permettant de faire une typologie des systèmes cognitifs, ainsi que leurs registres d’action.
Les résultats obtenus portent sur l'élaboration d’un cadre théorique et méthodologique à partir d’un corpus scientifique ; l’élaboration de typologies des registres de dispositifs cognitifs et de leurs rapports à l'action publique.
Atelier d’application
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Communication orale
Les médias sociaux comme objet-frontière dans la recherche appliquée en milieu autochtone.Émilie Parent (Cégep de Victoriaville)
Le CISA mène un projet de recherche appliquée avec les Cris de Chisasibi, à la Baie-James. L’un des objectifs est de cerner les liens entre sécurité alimentaire et alimentation traditionnelle grâce aux médias sociaux. Durant la production d’un Photovoice, les participant devaient photographier leurs repas, puis publier leurs photos sur une page Facebook. Puis ils ont été interviewés sur vidéo afin de partager la signification de ces images. Les médias sociaux sont donc des objets frontières idéaux en milieu autochtone. En effet, ils ont permis aux participants de partager leur monde conceptuel. Dans l'atelier, les participants auront donc à faire de même et à trouver sur le web des photos répondant à cette question : que pensez-vous que ce colloque puisse vous apporter? Ils pourront mettre ces photos sur une page Facebook et expliquer leurs choix sur vidéo. Pour conclure, nous analyserons la façon dont les médias sociaux deviennent des objets frontières.
Objets-frontières et artefacts : représentations, illustrations et usages
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Communication orale
Objets fontières : quels usages et quelle pertinence pour les innovations collectives ?Valérie Lehmann (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Présentation théorique et démonstration pratique sur l'utilisation des objets frontières (Star et Griesemer,1989) dans le cadre de diverses innovations collectives. Cas illustratifs concernant directement divers grands projets de construction (Lehmann et Rousseau, 2016, et recherche en cours)
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Communication orale
L’ICONOLAB : de l’archivage iconographique au co-design d’idées, de productions et services avec des partenaires engagés dans des pratiques émancipatoires de transformation sociale.Jean-Pierre Boyer (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean Desjardins (co-fondateur et chercheur au CRIP-ICONOLAB, UQÀM), Danielle Lafontaine (chercheure associée au CRIP-ICONOLAB)
Actif depuis 1978, le Centre de recherche sur l’imagerie populaire a constitué une collection de plusieurs milliers d’affiches et artefacts émanant de collectifs d’acteurs rattachés à des mouvements sociaux agissant tant au Québec qu’ailleurs dans le monde. La visée du CRIP est de constituer une mémoire visuelle de l’histoire sociale des peuples, de leurs revendications et aspirations, de leurs savoirs et de leurs créations spécifiques. Ayant expérimenté en milieux réels un système d’indexation iconographique en vue assurer la mise en valeur et la diffusion de ces ressources et fonds d’archives, le CRIP-ICONOLAB collabore, en mode laboratoire vivant, avec divers organismes sociaux à la réalisation d’activités intégrant la co-création d’affiches et artefacts et/ou d'usages créatifs d’artefacts existants. Des expériences de collaboration avec des partenaires sociaux de divers milieux seront évoquées, soulignant l’importance de s’intéresser au rôle des images et des imaginaires sociaux dans l’action et l’innovation collectives.
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Communication orale
Innovations collectives et Laboratoires Vivants (Living Labs): des images aux textes et vice versaJean-Pierre Boyer (Professeur associé et responsable du CRIP-ICONOLAB École des médias, UQAM), Danielle Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Un diagramme pourrait-il valoir dix mille mots? interrogeaient Larkin et Simon (1987) soutenant qu’à certaines conditions, un digramme puisse être plus utile que des mots pour poser et résoudre des problèmes. Selon Langer (1958), les formes visuelles sont autant capables de combinaisons complexes que les formes langagières, tout en étant différentes, Goody (2007) insistant sur la richesse de modes et moyens de communication pouvant être conjugués. Dans le cadre de travaux sur la généalogie du living lab, nous nous sommes intéressés aux façons verbales et visuelles d’en traiter depuis les années 1990. Un cadre d’analyse et un échantillon de diagrammes ayant été constitués, notre présentation soulignera que ces diagrammes renvoient à des efforts de caractérisation du living lab selon plusieurs aspects et « principes » à mieux identifier et à baliser, des diagrammes de plusieurs types ayant été proposés à cet effet. En conclusion nous discuterons l’importance de mieux cerner les rôles des images et des artefacts dans l’élaboration, l’inter-compréhension et l’évaluation des démarches collaboratives en mode living lab et d’innovation collective.
Repas libre
Atelier d’application
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Communication orale
Création de personaStéphanie Douillard (Cabinet d'anthropologie ANTHR2)
Chaque problématique posée aujourd’hui est assimilée à un défi à relever en matière sociétale, sociale, d’aménagement de territoire. En proposant des outils novateurs et plus sensibles que des enquêtes ou audits classiques, nous pouvons aller au plus près des usages citoyens. Cette méthodologie composée de deux outils conjoints : cueillette anthropologique et ateliers collectifs apporte modestement une solution efficace et humaine à la fois. Cette méthodologie est utilisée comme support avant toute programmation urbanistique et architecturale. Objectif de l’atelier : découvrir et expérimenter une part de la méthodologie, créer des personae et comprendre leur usage. Sur un thème proposé dès le départ par exemple habitants d’un éco-quartier, utilisateurs d’une plate-forme de partage de matériel et par groupe, les participants choisissent une photo de personne qui leur fait penser à quelqu’un qu’il connaisse bien. Ensuite, il raconte une anecdote partagée avec cette personne lors d’une situation personnelle ou professionnelle qui selon eux la caractérise assez bien. Les autres membres du groupe le questionne sur ses attitudes, son mode de vie, ses valeurs. Plusieurs étapes se succèdent afin d’avancer finement sur le persona (photo-langage pour faire émerger les valeurs, …). Conclusion sur l’utilité et l’usage du persona et feed-back sur la séquence.
Processus et méthodologies : retours d’expériences et nouvelles expérimentations
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Communication orale
Living Lab sur l’adaptation aux changements climatiques : l’utilisation du Fab Lab comme levier d’agentivitéDavid Guimont (Cégep de Rivière-du-Loup), Dominic Lapointe (DEUT-ESG-UQAM), Chantal Quintin (ZIP Sud de l'estuaire du St-Laurent), Laurence Saint-Cyr Proulx (Cégep de Rivière-du-Loup (LLio))
Enchaînant sur une nouvelle recherche-action, cette fois sur l’adaptation aux changements climatiques en contexte touristique, Lapointe et Guimont poursuivent leurs questionnements sur les échelles de gouvernance et d’intervention en mode Living Lab. La première phase du projet a amené la question du difficile passage de l’identification et la reconnaissance des enjeux à l’exploration et cocréation en mode living Lab. La présentation fera un rapide bilan de la démarche et des problématiques soulevées avant d’aborder la suite, soit l’intégration d’un Fab Lab comme outil pour accompagner l’agentivité (agency) des parties prenantes. Ce sera l’occasion d’illustrer l’amorce de son usage (été 2017) et d’esquisser son déploiement plus complet en 2018 dans le contexte de cocréation d’activités de sensibilisation enrichies par la technologie avec le partenaire ZIP Sud-de-l’Estuaire du St-Laurent.
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Communication orale
Coconception des services de télédétection par l’approche design de serviceGérard Dedieu (Centre National d'Etudes Spatiales), Bernard Thumerel (aida)
Cocréation de service conduite par la collaboration des end-users, des prestataires de service (publique, privée) et des chercheurs en télédétection.
Méthode : Par un cycle de workshops, qui va de 1) l’émergence des besoins situés dans le contexte d’un service/ses acteurs/ses enjeux, 2) au prototypage son expérimentation itérative en situations réelles, 3) jusqu’à un cadre d’explicitation et de collecte des retours d’expérience, vers la formulation en spécification de télédétection en vue de 4) délivrer une nouvelle version d’un prototype opérationnel. Celui ci est autant un outil pour matérialiser et délivrer un service qu’un support fondamental pour formaliser les évolutions souhaitées de la forme et de l’expérience du service.
Conclusion
Rendre durable les évolutions de services en les enracinant aux besoins individuels des usagers et globaux de la communauté. Partenariat territorial et académique long terme. Construire d’un modèle d’innovation centré sur l’intérêt commun. -
Communication orale
La méthode living lab, source de réflexion en faveur de la résilience urbaine : l’exemple de Cité-ID Living LabArnaud Scaillerez (TÉLUQ), Marie-Christine Therrien (ÉNAP - École nationale d'administration publique)
Alors que ce sont dans les villes que se concentrent le plus les risques de catastrophes, c’est également dans les villes que se développent les idées pour les surmonter, comme la résilience. Cependant, les acteurs de terrain se demandent comment s’y prendre pour la mettre en œuvre avec des résultats concrets. Ce passage peut se faire au travers de la méthodologie des livings labs qui, pour le moment, est absente des débats et réflexions en matière de résilience urbaine. Nous proposons de présenter à la fois les modalités de création et la méthodologie que nous adopterons au sein de Cité-ID LivingLab, laboratoire vivant spécialisé dans les problématiques liées à la résilience urbaine à l’ENAP appuyé par le FRQ. Son objectif est de combler ce vide et devenir un incubateur pour l’émergence de nouvelles approches intersectorielles misant sur les connaissances et le développement de pratiques innovantes. Nous aborderons notamment la notion d’espace protégé pour favoriser l’innovation.
Atelier d’application
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Communication orale
La contrainte créativeRachel Berthiaume (Cégep de Rivière-du-Loup), Laurence Saint-Cyr Proulx (Cégep de Rivière-du-Loup)
Dans sa pratique, le Living lab s’applique à activer et stimuler la créativité de ses participants à propos des éléments sur lesquels ils cherchent à innover. Dans ce contexte, les jeux sérieux sont des alliés de taille pour générer des solutions inventives. Les contraintes qu’ils imposent permettent de changer l’angle d’approche des enjeux, mais aussi d’accroître la résilience des participants face à leur processus de changement. Cet atelier offre donc une occasion de se familiariser avec un de ces outils, les jeux Remix, développés par le Living Lab en innovation ouverte.
Basé autour des verbes et contextes liés aux usagés dans un domaine, les gens seront invités, à partir de quelques consignes, des modèles présentés et de thématiques proposées, à développer un nouvel outil Remix.