Maude Perreault
Les individus obèses métaboliquement sains…
Quand l'insuline va, tout va!
Un sujet dit « OMS » se caractérise par un taux de sucre dans le sang (glycémie) dans les valeurs normales. Ce fait est attribuable à l’insuline. Cette hormone de contrôle de la glycémie effectue son travail malgré l’excès de poids. De plus, l’individu OMS présente un taux élevé de bon cholestérol. Enfin, sa santé cardiaque est meilleure et sa pression artérielle moins élevée que l’individu obèse avec complications.
Quand le poids ne pèse pas lourd dans la balance
Chez les sujets OMS, le lieu de déposition de l’excès adipeux serait plus révélateur que le poids sur la balance. Une accumulation de gras sur les hanches et les fesses est moins néfaste qu’une déposition sur l’abdomen. Un emmagasinage de gras sur le ventre est plus préjudiciable puisque celui-ci est en contact avec les organes vitaux et donc, plus susceptible d’entraîner des dommages à ces derniers. De fait, on observe que les sujets OMS, en contraste avec les individus obèses avec complications, ont tendance à accumuler le gras aux fesses et aux hanches, ou encore à le répartir sur l’ensemble du corps.
Question de modes de vie
Une des hypothèses expliquant le facteur de protection observé chez les individus OMS résiderait dans les premières années de vie. Étonnamment, une apparition pendant l’adolescence d’un excès de poids pourrait être protecteur chez certaines personnes. Cette modulation hâtive permettrait à l’organisme d’apprendre tôt à gérer l’excès de poids et à ne pas développer de résistance à l’insuline, cette hormone qui tend à perdre de son efficacité lors d’une accumulation importante de poids. Cela dit, les recherches sont claires, un poids santé est préférable à un excès de poids…
Les études démontrent aussi que les individus OMS bougent davantage au quotidien et ont de meilleures habitudes alimentaires que l’autre catégorie. Comme quoi l’alimentation et l’exercice physique font aussi le poids dans la balance!
Un sursis avant le pire?
Les individus OMS présentent tout de même un risque de maladies qui se situe entre le risque peu élevé des individus en bonne santé et le risque accru des individus obèses avec complications. Et la recherche se demande encore si les sujets OMS ne sont pas en route vers ces complications, mais on pourrait soupçonner…
Les recherches actuelles visent à comprendre comment fonctionne le corps des individus OMS à jeun, ainsi qu’après un repas, pour saisir de quelle manière leur corps réagit. Les prochaines étapes pourront consister à soumettre ces individus OMS à divers styles de vie. Par la suite, les possibilités d’intervention et les questions de recherche sont proportionnelles à l’imagination des chercheurs! Chose certaine, d’ici à ce qu’on perce l’entièreté du mystère entourant les individus obèses métaboliquement sains, vaut mieux viser un style de vie sain!