Le Web 2.0 est devenu l’un des plus puissants outils de communication. Ce phénomène suscite de multiples questionnements. C’est sous l’angle des mutations qu’il induit sur les pratiques des professionnels en relations publiques qu’il nous intéresse d’étudier les usages des médias sociaux par ce groupe de professionnels et d’en analyser l'incidence sur la e-réputation des organisations. Bien que ce secteur d’activités représente une catégorie d’usagers très active dans les médias sociaux, il a peu fait l’objet d’études fondamentales. À la lumière de la revue de littérature menée sous l’approche de l’appropriation (De Certeau, 1980, Jouet, 2000; Boullier, 2009; Breton et Proulx, 2012; Millerand, Proulx, Rueff, 2010) nous savons qu’il existe des écarts importants dans les usages et les pratiques des médias sociaux, notamment entre les usages prescrits (De Certeau) ou prévus par les stratèges de la communication et les usages effectifs des usagers ou des publics. Charest et Bédard (2009) ont montré que le Web 2.0 était la revanche des internautes de se réapproprier l'Internet tel qu’il avait été conçu par Tim Berners-Lee en 1993, soit comme un outil d’échange et de partage d’information. Il a été clairement montré que la première génération d'Internet a plutôt été utilisée par les communicateurs à des fins de diffusion et de promotion. Or, cette réappropriation d'Internet par les usagers oblige les professionnels à utiliser ces nouveaux médias comme un moyen de communication interactif avec leurs publics pour ainsi satisfaire les besoins d’information et de communication associés aux nouvelles façons de communiquer dans les médias sociaux. Ce nouvel Art de faire (De Certeau) se rapprocherait des cinq indicateurs de la théorie de gestion des relations de Ledingham et Bruning (1998, 2003) appliquée aux relations publiques, soit la fiabilité, la transparence, l’implication, l’investissement et l’engagement à long terme.??
La journée de colloque sera consacrée aux usages et aux pratiques des professionnels en relations publiques et de leurs publics respectifs dans les médias sociaux. Seront abordés l’incidence de ces pratiques sur les enjeux de la e-réputation des organisations. Des cadres théoriques d’analyse seront présentés, suivis d’études de cas abordant différentes façons de s’approprier les outils par les professionnels et leurs publics. Un regard éthique questionnera ces nouvelles façons de communiquer dans les médias sociaux.???
??Les activités réuniront des professeurs-chercheurs du secteur des communications numériques et des professionnels experts dans le domaine des communications interne et externe œ??uvrant dans les organisations publiques et privées. Les ateliers seront ainsi composés de professeurs, de gestionnaires des communications, des relationnistes, des animateurs de communautés, des responsables des médias sociaux et des étudiants en communication publique.