Ce colloque sera l’occasion de discuter des pratiques émergentes de l’ethnographie organisationnelle et de souligner sa contribution à la compréhension des organisations. Les travaux de recherche relevant de l’ethnographie organisationnelle ont contribué à explorer, au quotidien, les pratiques des acteurs, et plus précisément de « voir les organisations de l’intérieur » (Laude, 2012) que ce soit des entreprises privées, des hôpitaux, des organisations gouvernementales ou non (Orr, 1996; Grosjean et Lacoste, 1999). Or, les organisations contemporaines se complexifient et évoluent dans un environnement mouvant et incertain. Elles sont devenues plus complexes, fragmentées, dispersées (Borzeix et Cochoy, 2008). Pour tenter de saisir et comprendre toute cette complexité, les chercheurs adoptent une conception dynamique de l’organisation (Langley et Tsoukas, 2010), celle-ci apparaissant alors comme le produit d’un travail continu d’« organizing » (Czarniawska, 2009). Le but est alors de mieux comprendre comment une organisation se constitue, évolue, se transforme, innove, apprend, négocie ses tensions internes et parfois s’effondre, en se positionnant au cœur de l’action, au cœur de l’organisation. Les chercheurs font l’hypothèse que la compréhension des pratiques effectives des acteurs organisationnels, de la manière d’agir et d’être d’une organisation passe par un travail de type ethnographique. On constate que les méthodes mises en œuvre dans des travaux récents se diversifient et évoluent afin de rendre compte du travail d’organisation (« organizing ») qui s’accomplit au quotidien, et de saisir toute la complexité des organisations (Ybema et al., 2009; Yanow, 2009; Watson, 2011). On voit émerger de nouvelles formes d’ethnographie organisationnelle telles que : le shadowing, l’ethnographie multimodale, la photoethnographie, l’autoethnographie, etc.; autant de pratiques émergentes que nous souhaitons discuter dans le cadre de ce colloque.